HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant X

κλυτὰ



Texte grec :

[10,100] οἵ τινες ἀνέρες εἶεν ἐπὶ χθονὶ σῖτον ἔδοντες,
ἄνδρε δύω κρίνας, τρίτατον κήρυχ᾽ ἅμ᾽ ὀπάσσας.
οἱ δ᾽ ἴσαν ἐκβάντες λείην ὁδόν, ᾗ περ ἄμαξαι
ἄστυδ᾽ ἀφ᾽ ὑψηλῶν ὀρέων καταγίνεον ὕλην,
105 κούρῃ δὲ ξύμβληντο πρὸ ἄστεος ὑδρευούσῃ,
θυγατέρ᾽ ἰφθίμῃ Λαιστρυγόνος Ἀντιφάταο.
ἡ μὲν ἄρ᾽ ἐς κρήνην κατεβήσετο καλλιρέεθρον
Ἀρτακίην· ἔνθεν γὰρ ὕδωρ προτὶ ἄστυ φέρεσκον·
οἱ δὲ παριστάμενοι προσεφώνεον ἔκ τ᾽ ἐρέοντο
110 ὅς τις τῶνδ᾽ εἴη βασιλεὺς καὶ οἷσιν ἀνάσσοι·
ἡ δὲ μάλ᾽ αὐτίκα πατρὸς ἐπέφραδεν ὑψερεφὲς δῶ.
οἱ δ᾽ ἐπεὶ εἰσῆλθον κλυτὰ δώματα, τὴν δὲ γυναῖκα
εὗρον, ὅσην τ᾽ ὄρεος κορυφήν, κατὰ δ᾽ ἔστυγον αὐτήν.
ἡ δ᾽ αἶψ᾽ ἐξ ἀγορῆς ἐκάλει κλυτὸν Ἀντιφατῆα,
115 ὃν πόσιν, ὃς δὴ τοῖσιν ἐμήσατο λυγρὸν ὄλεθρον.
αὐτίχ᾽ ἕνα μάρψας ἑτάρων ὡπλίσσατο δεῖπνον·
τὼ δὲ δύ᾽ ἀίξαντε φυγῇ ἐπὶ νῆας ἱκέσθην.
αὐτὰρ ὁ τεῦχε βοὴν διὰ ἄστεος· οἱ δ᾽ ἀίοντες
φοίτων ἴφθιμοι Λαιστρυγόνες ἄλλοθεν ἄλλος,
120 μυρίοι, οὐκ ἄνδρεσσιν ἐοικότες, ἀλλὰ Γίγασιν.
οἵ ῥ᾽ ἀπὸ πετράων ἀνδραχθέσι χερμαδίοισιν
βάλλον· ἄφαρ δὲ κακὸς κόναβος κατὰ νῆας ὀρώρει
ἀνδρῶν τ᾽ ὀλλυμένων νηῶν θ᾽ ἅμα ἀγνυμενάων·
ἰχθῦς δ᾽ ὣς πείροντες ἀτερπέα δαῖτα φέροντο.
125 ὄφρ᾽ οἱ τοὺς ὄλεκον λιμένος πολυβενθέος ἐντός,
τόφρα δ᾽ ἐγὼ ξίφος ὀξὺ ἐρυσσάμενος παρὰ μηροῦ
τῷ ἀπὸ πείσματ᾽ ἔκοψα νεὸς κυανοπρᾐροιο.
αἶψα δ᾽ ἐμοῖς ἑτάροισιν ἐποτρύνας ἐκέλευσα
ἐμβαλέειν κώπῃς, ἵν᾽ ὑπὲκ κακότητα φύγοιμεν·
130 οἱ δ᾽ ἅλα πάντες ἀνέρριψαν, δείσαντες ὄλεθρον.
ἀσπασίως δ᾽ ἐς πόντον ἐπηρεφέας φύγε πέτρας
νηῦς ἐμή· αὐτὰρ αἱ ἄλλαι ἀολλέες αὐτόθ᾽ ὄλοντο.
"ἔνθεν δὲ προτέρω πλέομεν ἀκαχήμενοι ἦτορ,
ἄσμενοι ἐκ θανάτοιο, φίλους ὀλέσαντες ἑταίρους.
135 Αἰαίην δ᾽ ἐς νῆσον ἀφικόμεθ᾽· ἔνθα δ᾽ ἔναιε
Κίρκη ἐυπλόκαμος, δεινὴ θεὸς αὐδήεσσα,
αὐτοκασιγνήτη ὀλοόφρονος Αἰήταο·
ἄμφω δ᾽ ἐκγεγάτην φαεσιμβρότου Ἠελίοιο
μητρός τ᾽ ἐκ Πέρσης, τὴν Ὠκεανὸς τέκε παῖδα.
140 ἔνθα δ᾽ ἐπ᾽ ἀκτῆς νηὶ κατηγαγόμεσθα σιωπῇ
ναύλοχον ἐς λιμένα, καί τις θεὸς ἡγεμόνευεν.
ἔνθα τότ᾽ ἐκβάντες δύο τ᾽ ἤματα καὶ δύο νύκτας
κείμεθ᾽ ὁμοῦ καμάτῳ τε καὶ ἄλγεσι θυμὸν ἔδοντες.
ἀλλ᾽ ὅτε δὴ τρίτον ἦμαρ ἐυπλόκαμος τέλεσ᾽ Ἠώς,
145 καὶ τότ᾽ ἐγὼν ἐμὸν ἔγχος ἑλὼν καὶ φάσγανον ὀξὺ
καρπαλίμως παρὰ νηὸς ἀνήιον ἐς περιωπήν,
εἴ πως ἔργα ἴδοιμι βροτῶν ἐνοπήν τε πυθοίμην.
ἔστην δὲ σκοπιὴν ἐς παιπαλόεσσαν ἀνελθών,
καί μοι ἐείσατο καπνὸς ἀπὸ χθονὸς εὐρυοδείης,

Traduction française :

[10,100] quels sont les gens qui mangent le pain sur cette terre; j'avais choisi deux hommes et leur avais adjoint pour troisième un héraut. Ils descendent et suivent un chemin battu, par où les chariots menaient à la ville le bois des hautes montagnes; ils rencontrèrent en avant de la ville une géante qui puisait de l'eau : c'était la fille du Lestrygon Antiphatès. Elle était donc descendue au beau courant de la fontaine de l'Ours; car c'est de là qu'on portait l'eau à la ville. S'approchant d'elle, mes gens lui adressaient la parole et la questionnaient : qui était le roi de ce pays et sur quels hommes régnait-il? Elle, tout aussitôt, leur indiqua le toit élevé de la maison de son père. Quand ils furent entrés dans l'illustre demeure, ils trouvèrent sa femme, aussi haute que le sommet d'une montagne, et sa vue les frappa d'effroi. Vite, elle appelait de l'agora le fameux Antiphatès, son époux, qui, tout aussitôt, médita pour mes gens une mort douloureuse. Sur-le-champ il en saisit un et en prépara son repas. Les deux autres, s'étant élancés et enfuis, arrivèrent aux vaisseaux. Mais, lui, fit jeter le cri de guerre par la ville. En l'entendant, les vaillants Lestrygons accouraient chacun de son côté, innombrables; ils ne ressemblaient pas à des hommes, mais aux Géants. Des falaises, ils lançaient des rocs, qui eussent fait la charge d'un homme. A l'instant, un tumulte affreux montait du côté des nefs : cris de mourants avec le fracas de vaisseaux. Harponnant les hommes comme des poissons, ils emportaient leur ignoble repas. Pendant qu'ils tuaient mes gens à l'intérieur du port encaissé, moi, je tirai du long de ma cuisse, mon épée affilée, et j'en tranchai les câbles de mon vaisseau à la proue sombre. Sans tarder, j'encourageai mes compagnons et leur ordonnai de saisir les rames, pour qu'il nous fût donné d'échapper au malheur. Tous ensemble ils soulevèrent l'écume, par crainte de périr. J'eus la joie de voir mon vaisseau fuir dans la haute mer loin des roches en surplomb; mais tous les autres furent détruits en ce lieu. De là nous voguions plus avant, le coeur navré, heureux d'avoir échappé à la mort, mais ayant perdu nos chers compagnons. Nous arrivâmes à l'île d'Aiaié; là vivait Circé aux belles boucles, la terrible déesse à la voix humaine, soeur d'Aiétès aux cruelles pensées; tous deux étaient nés d'Hélios, qui donne la lumière aux mortels, et avaient pour mère Persé, qu'Océanos avait eue comme enfant. Là, nous fûmes amenés au rivage par notre nef, en silence, dans un port hospitalier aux vaisseaux, et un dieu nous guidait. Puis, débarqués, nous restons couchés là deux jours et deux nuits, recrus de fatigue et nous rongeant le coeur de chagrin. Mais quand Aurore aux belles boucles eut fait naître le troisième jour, alors, ayant pris ma javeline et mon épée aiguë, je sortis vite de la nef pour gagner quelque observatoire : verrais-je des travaux de mortels, entendrais-je une voix? Je montai et me tins sur un sommet rocheux; j'aperçus une fumée qui s'élevait de la terre aux larges chemins,





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Dernière mise à jour : 27/10/2005