HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant X

κακῇ



Texte grec :

[10,50] ἐγρόμενος κατὰ θυμὸν ἀμύμονα μερμήριξα,
ἠὲ πεσὼν ἐκ νηὸς ἀποφθίμην ἐνὶ πόντῳ,
ἦ ἀκέων τλαίην καὶ ἔτι ζωοῖσι μετείην.
ἀλλ᾽ ἔτλην καὶ ἔμεινα, καλυψάμενος δ᾽ ἐνὶ νηὶ
κείμην. αἱ δ᾽ ἐφέροντο κακῇ ἀνέμοιο θυέλλῃ
55 αὖτις ἐπ᾽ Αἰολίην νῆσον, στενάχοντο δ᾽ ἑταῖροι.
"ἔνθα δ᾽ ἐπ᾽ ἠπείρου βῆμεν καὶ ἀφυσσάμεθ᾽ ὕδωρ,
αἶψα δὲ δεῖπνον ἕλοντο θοῇς παρὰ νηυσὶν ἑταῖροι.
αὐτὰρ ἐπεὶ σίτοιό τ᾽ ἐπασσάμεθ᾽ ἠδὲ ποτῆτος,
δὴ τότ᾽ ἐγὼ κήρυκά τ᾽ ὀπασσάμενος καὶ ἑταῖρον
60 βῆν εἰς Αἰόλου κλυτὰ δώματα· τὸν δ᾽ ἐκίχανον
δαινύμενον παρὰ ᾗ τ᾽ ἀλόχῳ καὶ οἷσι τέκεσσιν.
ἐλθόντες δ᾽ ἐς δῶμα παρὰ σταθμοῖσιν ἐπ᾽ οὐδοῦ
ἑζόμεθ᾽· οἱ δ᾽ ἀνὰ θυμὸν ἐθάμβεον ἔκ τ᾽ ἐρέοντο·
"᾽πῶς ἦλθες, Ὀδυσεῦ; τίς τοι κακὸς ἔχραε δαίμων;
65 ἦ μέν σ᾽ ἐνδυκέως ἀπεπέμπομεν, ὄφρ᾽ ἀφίκοιο
πατρίδα σὴν καὶ δῶμα καὶ εἴ πού τοι φίλον ἐστίν.᾽
"ὣς φάσαν, αὐτὰρ ἐγὼ μετεφώνεον ἀχνύμενος κῆρ·
"ἄασάν μ᾽ ἕταροί τε κακοὶ πρὸς τοῖσί τε ὕπνος
σχέτλιος. ἀλλ᾽ ἀκέσασθε, φίλοι· δύναμις γὰρ ἐν ὑμῖν.᾽
70 "ὣς ἐφάμην μαλακοῖσι καθαπτόμενος ἐπέεσσιν,
οἱ δ᾽ ἄνεῳ ἐγένοντο· πατὴρ δ᾽ ἠμείβετο μύθῳ·
"᾽ἔρρ᾽ ἐκ νήσου θᾶσσον, ἐλέγχιστε ζωόντων·
οὐ γάρ μοι θέμις ἐστὶ κομιζέμεν οὐδ᾽ ἀποπέμπειν
ἄνδρα τόν, ὅς κε θεοῖσιν ἀπέχθηται μακάρεσσιν·
75 ἔρρε, ἐπεὶ ἄρα θεοῖσιν ἀπεχθόμενος τόδ᾽ ἱκάνεις.᾽
"ὣς εἰπὼν ἀπέπεμπε δόμων βαρέα στενάχοντα.
ἔνθεν δὲ προτέρω πλέομεν ἀκαχήμενοι ἦτορ.
τείρετο δ᾽ ἀνδρῶν θυμὸς ὑπ᾽ εἰρεσίης ἀλεγεινῆς
ἡμετέρῃ ματίῃ, ἐπεὶ οὐκέτι φαίνετο πομπή.
80 ἑξῆμαρ μὲν ὁμῶς πλέομεν νύκτας τε καὶ ἦμαρ,
ἑβδομάτῃ δ᾽ ἱκόμεσθα Λάμου αἰπὺ πτολίεθρον,
Τηλέπυλον Λαιστρυγονίην, ὅθι ποιμένα ποιμὴν
ἠπύει εἰσελάων, ὁ δέ τ᾽ ἐξελάων ὑπακούει.
ἔνθα κ᾽ ἄυπνος ἀνὴρ δοιοὺς ἐξήρατο μισθούς,
85 τὸν μὲν βουκολέων, τὸν δ᾽ ἄργυφα μῆλα νομεύων·
ἐγγὺς γὰρ νυκτός τε καὶ ἤματός εἰσι κέλευθοι.
ἔνθ᾽ ἐπεὶ ἐς λιμένα κλυτὸν ἤλθομεν, ὃν πέρι πέτρη
ἠλίβατος τετύχηκε διαμπερὲς ἀμφοτέρωθεν,
ἀκταὶ δὲ προβλῆτες ἐναντίαι ἀλλήλῃσιν
90 ἐν στόματι προύχουσιν, ἀραιὴ δ᾽ εἴσοδός ἐστιν,
ἔνθ᾽ οἵ γ᾽ εἴσω πάντες ἔχον νέας ἀμφιελίσσας.
αἱ μὲν ἄρ᾽ ἔντοσθεν λιμένος κοίλοιο δέδεντο
πλησίαι· οὐ μὲν γάρ ποτ᾽ ἀέξετο κῦμά γ᾽ ἐν αὐτῷ,
οὔτε μέγ᾽ οὔτ᾽ ὀλίγον, λευκὴ δ᾽ ἦν ἀμφὶ γαλήνη·
95 αὐτὰρ ἐγὼν οἶος σχέθον ἔξω νῆα μέλαιναν,
αὐτοῦ ἐπ᾽ ἐσχατιῇ, πέτρης ἐκ πείσματα δήσας·
ἔστην δὲ σκοπιὴν ἐς παιπαλόεσσαν ἀνελθών.
ἔνθα μὲν οὔτε βοῶν οὔτ᾽ ἀνδρῶν φαίνετο ἔργα,
καπνὸν δ᾽ οἶον ὁρῶμεν ἀπὸ χθονὸς ἀίσσοντα.
δὴ τότ᾽ ἐγὼν ἑτάρους προΐειν πεύθεσθαι ἰόντας,

Traduction française :

[10,50] Et moi je m'éveillai et délibérai en mon coeur sans reproche : me jetterais-je du vaisseau pour périr dans la mer, ou souffrirais-je en silence, demeurant encore parmi les vivants? Je tins bon et je restai là; me couvrant, je me couchai dans la cale. Les nefs étaient de nouveau emportées par la maudite tempête vers l'île d'Éole, et mes compagnons gémissaient. Là, nous débarquons sur le rivage et puisons de l'eau sans tarder; mes gens prennent leur repas près des vaisseaux rapides. Quand nous eûmes mangé et bu, moi, j'emmène un héraut et un compagnon et je m'en vais vers l'illustre demeure d'Éole; je le trouvai au festin près de sa femme et de ses enfants. Entrés dans la maison, nous nous asseyons sur le seuil, près des montants de la porte. Et les convives s'étonnent en leur coeur et m'interrogent : « Comment es-tu venu, Ulysse? Quelle divinité méchante t'assaillait? Pourtant, nous t'avions laissé partir, y mettant tous nos soins, pour te permettre de gagner ta patrie, ta maison, tout ce que tu désires. » Ils disaient ainsi, et moi, je pris la parole, le coeur affligé : « Mes compagnons malavisés ont causé ma perte et, avec eux, le sommeil maudit. Mais vous, amis, portez-y remède, car vous en avez le pouvoir. » Je disais ainsi, cherchant à les gagner par de douces paroles. Mais ils restèrent muets, et leur père me répondit par ces mots : « Va-t'en de l'île, et plus vite que cela, rebut des vivants ! Je n'ai pas le droit de secourir et ramener chez lui l'homme que haïssent les dieux bienheureux. Va-t'en, puisque tu viens ici haï des Immortels ! » Ayant ainsi parlé, il me chassait de sa maison et je poussais de profonds gémissements. De là, nous voguions plus avant, l'âme navrée. L'ardeur des hommes était brisée par la fatigue de la rame; c'était bien notre faute; et nul secours n'apparaissait plus. Six jours et six nuits, nous naviguons sans arrêt; le septième, nous arrivons au bourg élevé de Lamos, à T élépyle, dans le pays Lestrygon, où le berger, en rentrant son troupeau, salue le berger; un autre, en faisant sortir le sien, répond au salut. Là, un homme qui se passerait de sommeil, gagnerait double salaire, l'un en paissant les boeufs, l'autre en menant les blancs moutons; car les chemins du jour et ceux de la nuit sont tout proches. Nous arrivons dans le port fameux que flanque de chaque côté une roche à pic et continue; deux côtes roides, se faisant face, s'avancent dans la bouche et ne laissent qu'une étroite entrée. A l'intérieur de ce mouillage tous arrêtaient leurs vaisseaux en forme de croissant. Les nefs étaient amarrées à l'intérieur du port encaissé, les unes à côté des autres; car jamais les flots ne s'y enflaient ni peu ni prou; et tout autour régnait la paix sereine sur les flots. Moi seul, je retenais au dehors mon vaisseau noir, à l'extrémité du port, ayant attaché des câbles à une roche. Je grimpai et me tins sur une hauteur rocheuse. Et je ne découvrais travaux de boeufs ni d'hommes; nous ne voyions qu'une fumée montant du sol. Alors, j'envoie des compagnons chercher





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Dernière mise à jour : 27/10/2005