HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant X

τ



Texte grec :

[10,450] ἐνδυκέως λοῦσέν τε καὶ ἔχρισεν λίπ᾽ ἐλαίῳ,
ἀμφὶ δ᾽ ἄρα χλαίνας οὔλας βάλεν ἠδὲ χιτῶνας·
δαινυμένους δ᾽ ἐὺ πάντας ἐφεύρομεν ἐν μεγάροισιν.
οἱ δ᾽ ἐπεὶ ἀλλήλους εἶδον φράσσανττ᾽ ἐσάντα,
κλαῖον ὀδυρόμενοι, περὶ δὲ στεναχίζετο δῶμα.
455 ἡ δέ μευ ἄγχι στᾶσα προσηύδα δῖα θεάων·
"᾽μηκέτι νῦν θαλερὸν γόον ὄρνυτε· οἶδα καὶ αὐτ
ἠμὲν ὅσ᾽ ἐν πόντῳ πάθετ᾽ ἄλγεα ἰχθυόεντι,
ἠδ᾽ ὅσ᾽ ἀνάρσιοι ἄνδρες ἐδηλήσαντ᾽ ἐπὶ χέρσου.
ἀλλ᾽ ἄγετ᾽ ἐσθίετε βρώμην καὶ πίνετε οἶνον,
460 εἰς ὅ κεν αὖτις θυμὸν ἐνὶ στήθεσσι λάβητε,
οἷον ὅτε πρώτιστον ἐλείπετε πατρίδα γαῖαν
τρηχείης Ἰθάκης. νῦν δ᾽ ἀσκελέες καὶ ἄθυμοι,
αἰὲν ἄλης χαλεπῆς μεμνημένοι, οὐδέ ποθ᾽ ὕμιν
θυμὸς ἐν εὐφροσύνῃ, ἐπεὶ ἦ μάλα πολλὰ πέποσθε.᾽
465 "ὣς ἔφαθ᾽, ἡμῖν δ᾽ αὖτ᾽ ἐπεπείθετο θυμὸς ἀγήνωρ.
ἔνθα μὲν ἤματα πάντα τελεσφόρον εἰς ἐνιαυτὸν
ἥμεθα δαινύμενοι κρέα τ᾽ ἄσπετα καὶ μέθυ ἡδύ·
ἀλλ᾽ ὅτε δή ῥ᾽ ἐνιαυτὸς ἔην, περὶ δ᾽ ἔτραπον ὧραι
μηνῶν φθινόντων, περὶ δ᾽ ἤματα μακρὰ τελέσθη,
470 καὶ ττε μ᾽ ἐκκαλέσαντες ἔφαν ἐρίηρες ἑταῖροι·
"᾽δαιμόνι᾽, ἤδη νῦν μιμνήσκεο πατρίδος αἴης,
εἴ τοι θέσφατόν ἐστι σαωθῆναι καὶ ἱκέσθαι
οἶκον ἐς ὑψόροφον καὶ σὴν ἐς πατρίδα γαῖαν.᾽
"ὣς ἔφαν, αὐτὰρ ἐμοί γ᾽ ἐπεπείθετο θυμὸς ἀγήνωρ.
475 ὣς ττε μὲν πρόπαν ἦμαρ ἐς ἠέλιον καταδύντα
ἥμεθα, δαινύμενοι κρέα τ᾽ ἄσπετα καὶ μέθυ ἡδύ·
ἦμος δ᾽ ἠέλιος κατέδυ καὶ ἐπὶ κνέφας ἦλθεν,
οἱ μὲν κοιμήσαντο κατὰ μέγαρα σκιόεντα.
αὐτὰρ ἐγὼ Κίρκης ἐπιβὰς περικαλλέος εὐνῆς
480 γούνων ἐλλιτάνευσα, θεὰ δέ μευ ἔκλυεν αὐδῆς·
καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδων·
"᾽ὢ Κίρκη, τέλεσόν μοι ὑπόσχεσιν ἥν περ ὑπέστης,
οἴκαδε πεμψέμεναι· θυμὸς δέ μοι ἔσσυται ἤδη,
ἠδ᾽ ἄλλων ἑτάρων, οἵ μευ φθινύθουσι φίλον κῆρ
485 ἀμφ᾽ ἔμ᾽ ὀδυρόμενοι, ὅτε που σύ γε νόσφι γένηαι.᾽
"ὣς ἐφάμην, ἡ δ᾽ αὐτίκ᾽ ἀμείβετο δῖα θεάων·
᾽διογενὲς Λαερτιάδη, πολυμήχαν᾽ Ὀδυσσεῦ,
μηκέτι νῦν ἀέκοντες ἐμῷ ἐνὶ μίμνετε οἴκῳ.
ἀλλ᾽ ἄλλην χρὴ πρῶτον ὁδὸν τελέσαι καὶ ἱκέσθαι
490 εἰς Ἀίδαο δόμους καὶ ἐπαινῆς Περσεφονείης,
ψυχῇ χρησομένους Θηβαίου Τειρεσίαο,
μάντηος ἀλαοῦ, τοῦ τε φρένες ἔμπεδοί εἰσι·
τῷ καὶ τεθνηῶτι νόον πόρε Περσεφόνεια,
οἴῳ πεπνῦσθαι, τοὶ δὲ σκιαὶ ἀίσσουσιν.᾽
495 "ὣς ἔφατ᾽, αὐτὰρ ἐμοί γε κατεκλάσθη φίλον ἦτορ·
κλαῖον δ᾽ ἐν λεχέεσσι καθήμενος, οὐδέ νύ μοι κῆρ
ἤθελ᾽ ἔτι ζώειν καὶ ὁρᾶν φάος ἠελίοιο.
αὐτὰρ ἐπεὶ κλαίων τε κυλινδόμενος τ᾽ ἐκορέσθην,
καὶ ττε δή μιν ἔπεσσιν ἀμειβόμενος προσέειπον·

Traduction française :

[10,450] Cependant, en son logis, Circé traitait mes autres compagnons avec sollicitude; elle les avait fait baigner et frotter d'huile fluide, et vêtir de manteaux de laine, pardessus des tuniques. Nous les trouvons tous festoyant dans la grand'salle. Quand ils se virent et se retrouvèrent face à face, ils gémirent et pleurèrent, et la demeure était pleine de leurs lamentations. S'étant approchée de moi, l'illustre déesse me dit : « Nourrisson de Zeus, fils de Laerte, Ulysse aux mille expédients, cessez maintenant de pousser tant de gémissements; je sais, moi aussi, tous les maux que vous avez soufferts sur la mer poissonneuse, et tous ceux que vous causèrent des hommes injustes sur le continent. Mais, allons, mangez des mets et buvez du vin, jusqu'à ce que vous ayez repris en vos poitrines le même courage qui vous fit aux premiers temps quitter votre patrie, la rocheuse Ithaque. Vous êtes aujourd'hui sans vigueur, sans ressort; il vous souvient toujours des dures courses errantes, et jamais votre coeur n'est en joie, tant vous avez souffert. » Elle dit et notre coeur viril fut réconforté. Alors, tous les jours pendant une année entière, nous restions à banqueter là; nous avions force viandes et doux vin. Mais, quand cet an fut achevé, que les mois s'étant succédé, les saisons eurent fini leurs cours, que le temps des longs jours fut venu, mes fidèles compagnons, me prenant à part, me dirent : « Malheureux, il est temps maintenant que tu penses à ta patrie, si le destin permet ton salut et ton retour sous le toit élevé de ta maison et dans la terre de tes pères. » Ainsi disaient-ils, et mon coeur viril fut persuadé. Alors, toute une journée, jusqu'au coucher du soleil, nous restions à banqueter de force viandes et de doux vin. Mais quand le soleil fut couché et les ténèbres venues, eux s'endormirent dans le manoir plein d'ombre; et moi, monté sur le lit splendide de Circé, je l'implorai, embrassant ses genoux, et la déesse entendit mes paroles; ayant élevé la voix, je lui adressai ces mots ailés : « Circé, tiens la promesse que tu m'as faite, de me laisser retourner en ma maison; mon âme maintenant le souhaite, et celle de mes compagnons, qui brisent mon courage à m'assiéger de leurs plaintes, chaque fois que tu es à l'écart. » Je dis, et l'illustre déesse me repartit aussitôt : « Nourrisson de Zeus, fils de Laerte, Ulysse aux mille expédients, ne restez plus malgré vous dans mon logis. Mais il faut d'abord accomplir un autre voyage et parvenir aux demeures d'Hadès et de la terrible Perséphone, pour interroger l'âme du Thébain Tirésias, le devin aveugle, dont l'esprit demeure toujours le même. Il est le seul qu'après sa mort Perséphone ait doué de la clairvoyance; les autres sont des ombres qui volent. » Ainsi parla-t-elle, et mon souffle en fut brisé. Je restai sur le lit à pleurer; découragé, je ne voulais plus vivre et voir la lumière du soleil. Mais quand à force de pleurer, de me rouler sur le lit, je fus enfin rassasié de larmes, je lui répondis en ces termes :





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Dernière mise à jour : 27/10/2005