HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant X

τ



Texte grec :

[10,400] "ἡ δέ μευ ἄγχι στᾶσα προσηύδα δῖα θεάων·
᾽διογενὲς Λαερτιάδη, πολυμήχαν᾽ Ὀδυσσεῦ,
ἔρχεο νῦν ἐπὶ νῆα θοὴν καὶ θῖνα θαλάσσης.
νῆα μὲν ἂρ πάμπρωτον ἐρύσσατε ἤπειρόνδε,
κτήματα δ᾽ ἐν σπήεσσι πελάσσατε ὅπλα τε πάντα·
405 αὐτὸς δ᾽ ἂψ ἰέναι καὶ ἄγειν ἐρίηρας ἑταίρους.᾽
"ὣς ἔφατ᾽, αὐτὰρ ἐμοί γ᾽ ἐπεπείθετο θυμὸς ἀγήνωρ,
βῆν δ᾽ ἰέναι ἐπὶ νῆα θοὴν καὶ θῖνα θαλάσσης.
εὗρον ἔπειτ᾽ ἐπὶ νηὶ θοῇ ἐρίηρας ἑταίρους
οἴκτρ᾽ ὀλοφυρομένους, θαλερὸν κατὰ δάκρυ χέοντας.
410 ὡς δ᾽ ὅτ᾽ ἂν ἄγραυλοι πόριες περὶ βοῦς ἀγελαίας,
ἐλθούσας ἐς κόπρον, ἐπὴν βοτάνης κορέσωνται,
πᾶσαι ἅμα σκαίρουσιν ἐναντίαι· οὐδ᾽ ἔτι σηκοὶ
ἴσχουσ᾽, ἀλλ᾽ ἁδινὸν μυκώμεναι ἀμφιθέουσι·
μητέρας· ὣς ἔμ᾽ ἐκεῖνοι ἐπεὶ ἴδον ὀφθαλμοῖσι,
415 δακρυόεντες ἔχυντο· δόκησε δ᾽ ἄρα σφίσι θυμὸς
ὣς ἔμεν, ὡς εἰ πατρίδ᾽ ἱκοίατο καὶ πόλιν αὐτὴν
τρηχείης Ἰθάκης, ἵνα τ᾽ ἔτραφεν ἠδ᾽ ἐγένοντο.
καί μ᾽ ὀλοφυρόμενοι ἔπεα πτερόεντα προσηύδων·
" ᾽σοὶ μὲν νοστήσαντι, διοτρεφές, ὣς ἐχάρημεν,
420 ὡς εἴ τ᾽ εἰς Ἰθάκην ἀφικοίμεθα πατρίδα γαῖαν·
ἀλλ᾽ ἄγε, τῶν ἄλλων ἑτάρων κατάλεξον ὄλεθρον.᾽
"ὣς ἔφαν, αὐτὰρ ἐγὼ προσέφην μαλακοῖς ἐπέεσσι·
᾽νῆα μὲν ἂρ πάμπρωτον ἐρύσσομεν ἤπειρόνδε,
κτήματα δ᾽ ἐν σπήεσσι πελάσσομεν ὅπλα τε πάντα·
425 αὐτοὶ δ᾽ ὀτρύνεσθε ἐμοὶ ἅμα πάντες ἕπεσθαι,
ὄφρα ἴδηθ᾽ ἑτάρους ἱεροῖς ἐν δώμασι Κίρκης
πίνοντας καὶ ἔδοντας· ἐπηετανὸν γὰρ ἔχουσιν.᾽
"ὣς ἐφάμην, οἱ δ᾽ ὦκα ἐμοῖς ἐπέεσσι πίθοντο.
Εὐρύλοχος δέ μοι οἶος ἐρύκανε πάντας ἑταίρους·
430 καί σφεας φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
"᾽ἆ δειλοί, πόσ᾽ ἴμεν; τί κακῶν ἱμείρετε τούτων;
Κίρκης ἐς μέγαρον καταβήμεναι, ἥ κεν ἅπαντας
ἢ σῦς ἠὲ λύκους ποιήσεται ἠὲ λέοντας,
οἵ κέν οἱ μέγα δῶμα φυλάσσοιμεν καὶ ἀνάγκῃ,
435 ὥς περ Κύκλωψ ἔρξ᾽, ὅτε οἱ μέσσαυλον ἵκοντο
ἡμέτεροι ἕταροι, σὺν δ᾽ ὁ θρασὺς εἵπετ᾽ Ὀδυσσεύς·
τούτου γὰρ καὶ κεῖνοι ἀτασθαλίῃσιν ὄλοντο.᾽
"ὣς ἔφατ᾽, αὐτὰρ ἐγώ γε μετὰ φρεσὶ μερμήριξα,
σπασσάμενος τανύηκες ἄορ παχέος παρὰ μηροῦ,
440 τῷ οἱ ἀποπλήξας κεφαλὴν οὖδάσδε πελάσσαι,
καὶ πηῷ περ ἐόντι μάλα σχεδόν· ἀλλά μ᾽ ἑταῖροι
μειλιχίοις ἐπέεσσιν ἐρήτυον ἄλλοθεν ἄλλος·
"᾽διογενές, τοῦτον μὲν ἐάσομεν, εἰ σὺ κελεύεις,
αὐτοῦ πὰρ νηί τε μένειν καὶ νῆα ἔρυσθαι·
445 ἡμῖν δ᾽ ἡγεμόνευ᾽ ἱερὰ πρὸς δώματα Κίρκης.᾽
"ὣς φάμενοι παρὰ νηὸς ἀνήιον ἠδὲ θαλάσσης.
οὐδὲ μὲν Εὐρύλοχος κοίλῃ παρὰ νηὶ λέλειπτο,
ἀλλ᾽ ἕπετ᾽· ἔδεισεν γὰρ ἐμὴν ἔκπαγλον ἐνιπήν.
"τόφρα δὲ τοὺς ἄλλους ἑτάρους ἐν δώμασι Κίρκη

Traduction française :

[10,400] Et s'approchant de moi, elle me dit, la déesse illustre : « Nourrisson de Zeus, fils de Laerte, Ulysse aux mille expédients, va maintenant vers ton vaisseau rapide et le rivage de la mer. Tirez tout d'abord le vaisseau à sec; mettez vos biens et tous les agrès dans des grottes; et toi, reviens ici et amène tes fidèles compagnons. » Ainsi parlait-elle, et mon coeur viril lui obéit. Je m'en allai vers le vaisseau rapide et le rivage de la mer. Et je trouvai près de la nef rapide mes fidèles compagnons, gémissant pitoyablement et versant des larmes abondantes. Comme, dans un parc, de jeunes veaux entourent le troupeau des vaches, qui reviennent à l'étable, après s'être gavées d'herbe; tous bondissent à leur rencontre; les clôtures ne les retiennent plus, et, avec des meuglements pressés, ils courent autour des mères; ainsi, quand ils me virent devant leurs yeux, ils se répandirent autour de moi en pleurant; ils sentaient en leur coeur la même émotion que s'ils arrivaient dans leur patrie, dans la cité même de la rude Ithaque, où ils avaient été nourris, où ils étaient nés. Avec des gémissements ils m'adressaient ces paroles ailées : « Ton retour, nourrisson de Zeus, nous cause autant de joie que si nous arrivions en Ithaque, notre patrie. Allons, conte-nous la fin de nos autres compagnons. » Ils parlaient ainsi, et moi, je leur adressais de douces paroles : « Tirons tout d'abord la nef sur le rivage; mettons les biens et tous les agrès dans des grottes, et hâtez-vous tous de me suivre, pour voir, dans la demeure sacrée de Circé, nos compagnons buvant et mangeant; ils ont tout à foison. » Je dis, et ils obéirent vite à mes paroles; seul, Eurylochos cherchait à les retenir tous et leur adressait, élevant la voix, ces paroles ailées : « Malheureux, où voulez-vous aller? Quel désir avez-vous de ces maux? Pourquoi descendre au manoir de Circé, qui vous changera tous ou en porcs, ou en loups, ou en lions, pour que vous gardiez sa grande demeure, et cela malgré vous; elle vous traitera comme fit le Cyclope, lorsqu'en sa bergerie vinrent nos compagnons, suivis de l'entreprenant Ulysse, dont la folie les a perdus. » Ainsi parlait-il, et moi, je délibérais en mon esprit si, tirant ma grande épée du long de ma cuisse musclée, je lui en frapperais la tête et l'enverrais à terre, bien qu'il fût pour moi un parent, et très proche. Mais mes compagnons me retenaient, chacun de sa part, par d'apaisantes paroles : « Nourrisson de Zeus, laissons-le, si tu le veux bien, rester ici près du vaisseau et le garder. Nous, conduis-nous à la demeure sacrée de Circé. » Ayant ainsi parlé, ils montaient du vaisseau et de la mer, et Eurylochos lui-même ne fut pas laissé près du vaisseau ponté; il nous suivait : car ma furieuse sortie l'avait rempli de crainte.





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Dernière mise à jour : 27/10/2005