HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant X

ἄγετ



Texte grec :

[10,150] Κίρκης ἐν μεγάροισι, διὰ δρυμὰ πυκνὰ καὶ ὕλην.
μερμήριξα δ᾽ ἔπειτα κατὰ φρένα καὶ κατὰ θυμὸν
ἐλθεῖν ἠδὲ πυθέσθαι, ἐπεὶ ἴδον αἴθοπα καπνόν.
ὧδε δέ μοι φρονέοντι δοάσσατο κέρδιον εἶναι,
πρῶτ᾽ ἐλθόντ᾽ ἐπὶ νῆα θοὴν καὶ θῖνα θαλάσσης
155 δεῖπνον ἑταίροισιν δόμεναι προέμεν τε πυθέσθαι.
ἀλλ᾽ ὅτε δὴ σχεδὸν ἦα κιὼν νεὸς ἀμφιελίσσης,
καὶ τότε τίς με θεῶν ὀλοφύρατο μοῦνον ἐόντα,
ὅς ῥά μοι ὑψίκερων ἔλαφον μέγαν εἰς ὁδὸν αὐτὴν
ἧκεν. ὁ μὲν ποταμόνδε κατήιεν ἐκ νομοῦ ὕλης
160 πιόμενος· δὴ γάρ μιν ἔχεν μένος ἠελίοιο.
τὸν δ᾽ ἐγὼ ἐκβαίνοντα κατ᾽ ἄκνηστιν μέσα νῶτα
πλῆξα· τὸ δ᾽ ἀντικρὺ δόρυ χάλκεον ἐξεπέρησε,
κὰδ δ᾽ ἔπεσ᾽ ἐν κονίῃσι μακών, ἀπὸ δ᾽ ἔπτατο θυμός.
τῷ δ᾽ ἐγὼ ἐμβαίνων δόρυ χάλκεον ἐξ ὠτειλῆς
165 εἰρυσάμην· τὸ μὲν αὖθι κατακλίνας ἐπὶ γαίῃ
εἴασ᾽· αὐτὰρ ἐγὼ σπασάμην ῥῶπάς τε λύγους τε,
πεῖσμα δ᾽, ὅσον τ᾽ ὄργυιαν, ἐυστρεφὲς ἀμφοτέρωθεν
πλεξάμενος συνέδησα πόδας δεινοῖο πελώρου,
βῆν δὲ καταλοφάδεια φέρων ἐπὶ νῆα μέλαιναν
170 ἔγχει ἐρειδόμενος, ἐπεὶ οὔ πως ἦεν ἐπ᾽ ὤμου
χειρὶ φέρειν ἑτέρῃ· μάλα γὰρ μέγα θηρίον ἦεν.
κὰδ᾽ δ᾽ ἔβαλον προπάροιθε νεός, ἀνέγειρα δ᾽ ἑταίρους
μειλιχίοις ἐπέεσσι παρασταδὸν ἄνδρα ἕκαστον·
"ὦ φίλοι, οὐ γάρ πω καταδυσόμεθ᾽ ἀχνύμενοί περ
175 εἰς Ἀίδαο δόμους, πρὶν μόρσιμον ἦμαρ ἐπέλθῃ·
ἀλλ᾽ ἄγετ᾽, ὄφρ᾽ ἐν νηὶ θοῇ βρῶσίς τε πόσις τε,
μνησόμεθα βρώμης, μηδὲ τρυχώμεθα λιμῷ.᾽
"ὣς ἐφάμην, οἱ δ᾽ ὦκα ἐμοῖς ἐπέεσσι πίθοντο,
ἐκ δὲ καλυψάμενοι παρὰ θῖν᾽ ἁλὸς ἀτρυγέτοιο
180 θηήσαντ᾽ ἔλαφον· μάλα γὰρ μέγα θηρίον ἦεν.
αὐτὰρ ἐπεὶ τάρπησαν ὁρώμενοι ὀφθαλμοῖσιν,
χεῖρας νιψάμενοι τεύχοντ᾽ ἐρικυδέα δαῖτα.
ὣς τότε μὲν πρόπαν ἦμαρ ἐς ἠέλιον καταδύντα
ἥμεθα δαινύμενοι κρέα τ᾽ ἄσπετα καὶ μέθυ ἡδύ·
185 ἦμος δ᾽ ἠέλιος κατέδυ καὶ ἐπὶ κνέφας ἦλθε,
δὴ τότε κοιμήθημεν ἐπὶ ῥηγμῖνι θαλάσσης.
ἦμος δ᾽ ἠριγένεια φάνη ῥοδοδάκτυλος Ἠώς,
καὶ τότ᾽ ἐγὼν ἀγορὴν θέμενος μετὰ πᾶσιν ἔειπον·
"᾽κέκλυτέ μευ μύθων, κακά περ πάσχοντες ἑταῖροι·
190 ὦ φίλοι, οὐ γάρ τ᾽ ἴδμεν, ὅπῃ ζόφος οὐδ᾽ ὅπῃ ἠώς,
οὐδ᾽ ὅπῃ ἠέλιος φαεσίμβροτος εἶσ᾽ ὑπὸ γαῖαν,
οὐδ᾽ ὅπῃ ἀννεῖται· ἀλλὰ φραζώμεθα θᾶσσον
εἴ τις ἔτ᾽ ἔσται μῆτις. ἐγὼ δ᾽ οὔκ οἴομαι εἶναι.
εἶδον γὰρ σκοπιὴν ἐς παιπαλόεσσαν ἀνελθὼν
195 νῆσον, τὴν πέρι πόντος ἀπείριτος ἐστεφάνωται·
αὐτὴ δὲ χθαμαλὴ κεῖται· καπνὸν δ᾽ ἐνὶ μέσσῃ
ἔδρακον ὀφθαλμοῖσι διὰ δρυμὰ πυκνὰ καὶ ὕλην.᾽
"ὣς ἐφάμην, τοῖσιν δὲ κατεκλάσθη φίλον ἦτορ
μνησαμένοις ἔργων Λαιστρυγόνος Ἀντιφάταο

Traduction française :

[10,150] dans le manoir de Circé, à travers une épaisse chênaie et un bois. J'hésitai alors dans mon esprit et mon coeur : devais-je aller et m'enquérir, après avoir vu la fumée du feu? A la réflexion, il me parut plus profitable de gagner d'abord ma nef rapide et le rivage de la mer, pour donner leur repas à mes gens, et puis de les envoyer en reconnaissance. Mais, quand j'arrivai près du vaisseau en forme de croissant, alors un dieu prit en pitié mon abandon, et droit dans mon chemin mit un grand cerf à la haute ramure. Des pâturages de la forêt il descendait au fleuve pour y boire; car déjà il sentait l'ardeur du soleil. Et comme il sortait, je le frappai à l'épine, au milieu du dos. Ma javeline de bronze le perça de part en part; il tomba dans la poussière, en bramant, et son âme s'envola. Moi, je mis le pied sur lui et retirai ma javeline de bronze de sa blessure. Je la posai là et la laissai sur le sol. Puis, j'arrachai des ramilles et des osiers, j'en fis une tresse double, longue d'une brasse, et j'en attachai les pieds du terrible monstre; ensuite, le portant sur le cou, j'allai vers le noir vaisseau, en m'appuyant sur ma javeline; car je n'aurais pu le porter sur l'épaule, en le tenant de l'autre main : c'était une très grosse bête. Je la jetai devant la nef et réconfortai mes gens par de douces paroles, venant près de chacun : « Amis, nous ne descendrons pas encore, si navrés que nous soyons, dans les demeures d'Hadès, avant que survienne le jour fatal. Allons, tant qu'il y aura dans le vaisseau à manger et à boire, pensons à notre nourriture; ne nous laissons pas épuiser par la faim. » Ainsi parlai-je, et vite ils obéirent à mes paroles. Ils découvrirent leur visage et le long du rivage de la mer inlassable, ils allèrent admirer le cerf; car c'était une très grosse bête. Quand ils se furent réjouis à le contempler de leurs yeux, après avoir lavé leurs mains, ils préparaient un copieux festin. Alors, tout le jour, jusqu'au coucher du soleil, nous restions assis à nous partager force viandes et vin doux. Quand le soleil fut tombé et les ténèbres venues, nous nous reposâmes au brisement de la mer. Et quand, née au matin, parut Aurore aux doigts de rose, je tins une assemblée et je dis devant tous : « Compagnons, écoutez mes paroles, bien que vous subissiez tant d'épreuves; amis, puisque nous ne savons où est le couchant ni où l'aurore, où le soleil, qui éclaire les mortels, s'en va sous terre, ni où il se lève, hâtons-nous de délibérer : quelle résolution pourra encore être prise? Pour moi, je ne crois pas qu'il y en ait aucune. J'ai vu, étant monté sur un sommet rocheux, l'île autour de laquelle forme une couronne la mer infinie. Elle est plate. Au milieu, j'ai, de mes yeux, vu une fumée, à travers une épaisse chênaie et un bois. Ainsi parlai-je; leur coeur fut brisé au souvenir des actes du Lestrygon Antiphatès, et de la violence du





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Dernière mise à jour : 27/10/2005