HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant IX

δόρπον



Texte grec :

[9,300] ἆσσον ἰών, ξίφος ὀξὺ ἐρυσσάμενος παρὰ μηροῦ,
οὐτάμεναι πρὸς στῆθος, ὅθι φρένες ἧπαρ ἔχουσι,
χείρ᾽ ἐπιμασσάμενος· ἕτερος δέ με θυμὸς ἔρυκεν.
αὐτοῦ γάρ κε καὶ ἄμμες ἀπωλόμεθ᾽ αἰπὺν ὄλεθρον·
οὐ γάρ κεν δυνάμεσθα θυράων ὑψηλάων
305 χερσὶν ἀπώσασθαι λίθον ὄβριμον, ὃν προσέθηκεν.
ὣς τότε μὲν στενάχοντες ἐμείναμεν Ἠῶ δῖαν.
"ἦμος δ᾽ ἠριγένεια φάνη ῥοδοδάκτυλος Ἠώς,
καὶ τότε πῦρ ἀνέκαιε καὶ ἤμελγε κλυτὰ μῆλα,
πάντα κατὰ μοῖραν, καὶ ὑπ᾽ ἔμβρυον ἧκεν ἑκάστῃ.
310 αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ σπεῦσε πονησάμενος τὰ ἃ ἔργα,
σὺν δ᾽ ὅ γε δὴ αὖτε δύω μάρψας ὡπλίσσατο δεῖπνον.
δειπνήσας δ᾽ ἄντρου ἐξήλασε πίονα μῆλα,
ῥηιδίως ἀφελὼν θυρεὸν μέγαν· αὐτὰρ ἔπειτα
ἂψ ἐπέθηχ᾽, ὡς εἴ τε φαρέτρῃ πῶμ᾽ ἐπιθείη.
315 πολλῇ δὲ ῥοίζῳ πρὸς ὄρος τρέπε πίονα μῆλα
Κύκλωψ· αὐτὰρ ἐγὼ λιπόμην κακὰ βυσσοδομεύων,
εἴ πως τισαίμην, δοίη δέ μοι εὖχος Ἀθήνη.
"ἥδε δέ μοι κατὰ θυμὸν ἀρίστη φαίνετο βουλή.
Κύκλωπος γὰρ ἔκειτο μέγα ῥόπαλον παρὰ σηκῷ,
320 χλωρὸν ἐλαΐνεον· τὸ μὲν ἔκταμεν, ὄφρα φοροίη
αὐανθέν. τὸ μὲν ἄμμες ἐίσκομεν εἰσορόωντες
ὅσσον θ᾽ ἱστὸν νηὸς ἐεικοσόροιο μελαίνης,
φορτίδος εὐρείης, ἥ τ᾽ ἐκπεράᾳ μέγα λαῖτμα·
τόσσον ἔην μῆκος, τόσσον πάχος εἰσοράασθαι.
325 τοῦ μὲν ὅσον τ᾽ ὄργυιαν ἐγὼν ἀπέκοψα παραστὰς
καὶ παρέθηχ᾽ ἑτάροισιν, ἀποξῦναι δ᾽ ἐκέλευσα·
οἱ δ᾽ ὁμαλὸν ποίησαν· ἐγὼ δ᾽ ἐθόωσα παραστὰς
ἄκρον, ἄφαρ δὲ λαβὼν ἐπυράκτεον ἐν πυρὶ κηλέῳ.
καὶ τὸ μὲν εὖ κατέθηκα κατακρύψας ὑπὸ κόπρῳ,
330 ἥ ῥα κατὰ σπείους κέχυτο μεγάλ᾽ ἤλιθα πολλή·
αὐτὰρ τοὺς ἄλλους κλήρῳ πεπαλάσθαι ἄνωγον,
ὅς τις τολμήσειεν ἐμοὶ σὺν μοχλὸν ἀείρας
τρῖψαι ἐν ὀφθαλμῷ, ὅτε τὸν γλυκὺς ὕπνος ἱκάνοι.
οἱ δ᾽ ἔλαχον τοὺς ἄν κε καὶ ἤθελον αὐτὸς ἑλέσθαι,
335 τέσσαρες, αὐτὰρ ἐγὼ πέμπτος μετὰ τοῖσιν ἐλέγμην.
ἑσπέριος δ᾽ ἦλθεν καλλίτριχα μῆλα νομεύων.
αὐτίκα δ᾽ εἰς εὐρὺ σπέος ἤλασε πίονα μῆλα
πάντα μάλ᾽, οὐδέ τι λεῖπε βαθείης ἔκτοθεν αὐλῆς,
ἤ τι ὀισάμενος, ἢ καὶ θεὸς ὣς ἐκέλευσεν.
340 αὐτὰρ ἔπειτ᾽ ἐπέθηκε θυρεὸν μέγαν ὑψόσ᾽ ἀείρας,
ἑζόμενος δ᾽ ἤμελγεν ὄις καὶ μηκάδας αἶγας,
πάντα κατὰ μοῖραν, καὶ ὑπ᾽ ἔμβρυον ἧκεν ἑκάστῃ.
αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ σπεῦσε πονησάμενος τὰ ἃ ἔργα,
σὺν δ᾽ ὅ γε δὴ αὖτε δύω μάρψας ὡπλίσσατο δόρπον.
345 καὶ τότ᾽ ἐγὼ Κύκλωπα προσηύδων ἄγχι παραστάς,
κισσύβιον μετὰ χερσὶν ἔχων μέλανος οἴνοιο·
"Κύκλωψ, τῆ, πίε οἶνον, ἐπεὶ φάγες ἀνδρόμεα κρέα,
ὄφρ᾽ εἰδῇς οἷόν τι ποτὸν τόδε νηῦς ἐκεκεύθει
ἡμετέρη. σοὶ δ᾽ αὖ λοιβὴν φέρον, εἴ μ᾽ ἐλεήσας

Traduction française :

[9,300] de m'approcher, de tirer du long de ma cuisse mon épée aiguë, de la lui plonger dans la poitrine, là où le diaphragme enveloppe le foie, après avoir tâté l'endroit de la main. Mais une autre idée me retint. Restant là, nous aussi, nous périssions d'une brusque mort; car nos bras n'auraient pu écarter de la porte élevée la lourde pierre, qu'il avait placée contre. Alors donc, tout gémissants nous attendions la brillante Aurore. Dès que, née au matin, parut Aurore aux doigts de rose, il allumait du feu et trayait ses brebis superbes toutes à leur tour, et plaçait le petit sous chacune. Quand il eut fait en diligence tout son travail, il saisit ensemble encore deux de mes gens, et prépara son déjeuner. Son repas achevé, il fit sortir de l'antre ses grasses brebis, ayant sans effort retiré la grosse pierre qui fermait la porte; il la replaça ensuite comme il eût mis le couvercle à un carquois. A grands coups de sifflet, il guidait ses grasses brebis vers la montagne, le Cyclope. Et moi, je restais là, méditant mon malheur au fond de ma poitrine, et je cherchais un moyen de nous venger, souhaitant qu'Athéné m'accordât cette gloire. Voici le dessein qui me parut en moi-même le meilleur. Le Cyclope avait laissé contre un parc sa grande massue : c'était un bois d'olivier encore vert, qu'il avait cassé pour le porter une fois sec. Nous, en la voyant, nous l'avions comparée au mât d'un noir vaisseau de transport, à vingt bancs de rames, qui franchit l'immensité des mers, tant elle était longue, tant elle était grosse à voir. Je m'approche, j'en coupe la longueur d'une brasse, je la passe à mes compagnons et leur ordonne d'en ôter l'écorce. Ils la polirent, et moi, je la taillai au bout, et tout aussitôt je la durcis au feu flambant. Puis je la déposai avec soin en la cachant sous le fumier, répandu dans l'antre en une large et épaisse couche. Ensuite, je pressai mes compagnons de tirer au sort lesquels devraient se risquer avec moi à lever le pieu et le tourner dans son oeil, quand il aurait gagné le doux sommeil. Le sort désigna ceux que j'aurais moi-même préféré choisir, quatre, ce qui faisait cinq avec moi. Au soir, il revint ramenant son troupeau à la belle toison. Aussitôt il poussa dans la spacieuse caverne les grasses brebis, toutes au complet, et il n'en laissa aucune à l'intérieur de la profonde cour, soit qu'il eût quelque idée en tête, soit qu'un dieu en eût ainsi ordonné. Ensuite, il plaça contre la porte la grosse pierre, qu'il avait soulevée. Puis accroupi, il trayait les brebis et les chèvres bêlantes, toutes à leur tour, et plaçait le petit sous chacune. Quand il eut fait en diligence tout son travail, il saisit encore deux de mes gens ensemble, et prépara son souper. Alors, moi, m'approchant, je m'adressai au Cyclope, tenant en main une jatte de vin noir : « Cyclope, tiens, bois ce vin, après la chair humaine que tu as mangée, pour savoir quelle bonne boisson cachait là notre vaisseau. Je t'apportais cette libation dans l'espoir que tu me prendrais en pitié





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Dernière mise à jour : 6/10/2005