HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant VIII

τε



Texte grec :

[8,150] σοὶ δ᾽ ὁδὸς οὐκέτι δηρὸν ἀπέσσεται, ἀλλά τοι ἤδη
νηῦς τε κατείρυσται καὶ ἐπαρτέες εἰσὶν ἑταῖροι."
τὸν δ᾽ ἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
"Λαοδάμα, τί με ταῦτα κελεύετε κερτομέοντες;
κήδεά μοι καὶ μᾶλλον ἐνὶ φρεσὶν ἤ περ ἄεθλοι,
155 ὃς πρὶν μὲν μάλα πολλὰ πάθον καὶ πολλὰ μόγησα,
νῦν δὲ μεθ᾽ ὑμετέρῃ ἀγορῇ νόστοιο χατίζων
ἧμαι, λισσόμενος βασιλῆά τε πάντα τε δῆμον."
τὸν δ᾽ αὖτ᾽ Εὐρύαλος ἀπαμείβετο νείκεσέ τ᾽ ἄντην·
"οὐ γάρ σ᾽ οὐδέ, ξεῖνε, δαήμονι φωτὶ ἐίσκω
160 ἄθλων, οἷά τε πολλὰ μετ᾽ ἀνθρώποισι πέλονται,
ἀλλὰ τῷ, ὅς θ᾽ ἅμα νηὶ πολυκλήιδι θαμίζων,
ἀρχὸς ναυτάων οἵ τε πρηκτῆρες ἔασιν,
φόρτου τε μνήμων καὶ ἐπίσκοπος ᾖσιν ὁδαίων
κερδέων θ᾽ ἁρπαλέων· οὐδ᾽ ἀθλητῆρι ἔοικας."
165 τὸν δ᾽ ἄρ᾽ ὑπόδρα ἰδὼν προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
"ξεῖν᾽, οὐ καλὸν ἔειπες· ἀτασθάλῳ ἀνδρὶ ἔοικας.
οὕτως οὐ πάντεσσι θεοὶ χαρίεντα διδοῦσιν
ἀνδράσιν, οὔτε φυὴν οὔτ᾽ ἂρ φρένας οὔτ᾽ ἀγορητύν.
ἄλλος μὲν γάρ τ᾽ εἶδος ἀκιδνότερος πέλει ἀνήρ,
170 ἀλλὰ θεὸς μορφὴν ἔπεσι στέφει, οἱ δέ τ᾽ ἐς αὐτὸν
τερπόμενοι λεύσσουσιν· ὁ δ᾽ ἀσφαλέως ἀγορεύει
αἰδοῖ μειλιχίῃ, μετὰ δὲ πρέπει ἀγρομένοισιν,
ἐρχόμενον δ᾽ ἀνὰ ἄστυ θεὸν ὣς εἰσορόωσιν.
ἄλλος δ᾽ αὖ εἶδος μὲν ἀλίγκιος ἀθανάτοισιν,
175 ἀλλ᾽ οὔ οἱ χάρις ἀμφιπεριστέφεται ἐπέεσσιν,
ὡς καὶ σοὶ εἶδος μὲν ἀριπρεπές, οὐδέ κεν ἄλλως
οὐδὲ θεὸς τεύξειε, νόον δ᾽ ἀποφώλιός ἐσσι.
ὤρινάς μοι θυμὸν ἐνὶ στήθεσσι φίλοισιν
εἰπὼν οὐ κατὰ κόσμον. ἐγὼ δ᾽ οὐ νῆις ἀέθλων,
180 ὡς σύ γε μυθεῖαι, ἀλλ᾽ ἐν πρώτοισιν ὀίω
ἔμμεναι, ὄφρ᾽ ἥβῃ τε πεποίθεα χερσί τ᾽ ἐμῇσι.
νῦν δ᾽ ἔχομαι κακότητι καὶ ἄλγεσι· πολλὰ γὰρ ἔτλην
ἀνδρῶν τε πτολέμους ἀλεγεινά τε κύματα πείρων.
ἀλλὰ καὶ ὥς, κακὰ πολλὰ παθών, πειρήσομ᾽ ἀέθλων·
185 θυμοδακὴς γὰρ μῦθος, ἐπώτρυνας δέ με εἰπών."
ἦ ῥα καὶ αὐτῷ φάρει ἀναΐξας λάβε δίσκον
μείζονα καὶ πάχετον, στιβαρώτερον οὐκ ὀλίγον περ
ἢ οἵῳ Φαίηκες ἐδίσκεον ἀλλήλοισι.
τόν ῥα περιστρέψας ἧκε στιβαρῆς ἀπὸ χειρός,
190 βόμβησεν δὲ λίθος· κατὰ δ᾽ ἔπτηξαν ποτὶ γαίῃ
Φαίηκες δολιχήρετμοι, ναυσίκλυτοι ἄνδρες,
λᾶος ὑπὸ ῥιπῆς· ὁ δ᾽ ὑπέρπτατο σήματα πάντων
ῥίμφα θέων ἀπὸ χειρός. ἔθηκε δὲ τέρματ᾽ Ἀθήνη
ἀνδρὶ δέμας ἐικυῖα, ἔπος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζεν·
195 "καί κ᾽ ἀλαός τοι, ξεῖνε, διακρίνειε τὸ σῆμα
ἀμφαφόων, ἐπεὶ οὔ τι μεμιγμένον ἐστὶν ὁμίλῳ,
ἀλλὰ πολὺ πρῶτον. σὺ δὲ θάρσει τόνδε γ᾽ ἄεθλον·
οὔ τις Φαιήκων τόδε γ᾽ ἵξεται, οὐδ᾽ ὑπερήσει."
"ὣς φάτο, γήθησεν δὲ πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς,

Traduction française :

[8,150] Ton départ ne tardera plus guère; pour toi déjà le navire est à flot et l'équipage prêt. » Le prudent Ulysse lui répondit : « Laodamas, pourquoi m'invitez-vous par dérision? J'ai au coeur d'autres soucis que des jeux. Jusqu'à ce jour, j'ai tant subi d'épreuves, tant enduré de fatigues; maintenant encore, dans votre assemblée, où je suis assis, je sens le besoin du retour, et j'implore votre roi et tout votre peuple. » Alors Euryale lui répondit, le raillant face à face : « Vraiment non, étranger, tu ne me sembles pas expert aux jeux de toute sorte où s'exercent les hommes; tu me parais celui qui, allant et venant sur un bateau aux nombreuses échaumes, commande à des matelots trafiquants, tient mémoire de la cargaison, surveille le chargement et les marchandises volées. Tu n'as rien d'un athlète ! » Le prudent Ulysse, le regardant par-dessous les sourcils, lui repartit : « Mon hôte, ce que tu as dit est mal; tu m'as l'air d'un fou. Les dieux n'accordent pas mêmes faveurs à tous les hommes, la taille, le sens, l'éloquence. L'un a moins belle apparence, mais le dieu met une couronne de beauté sur ses paroles, et tous le regardent charmés; il parle sans faillir, avec une douce modestie; il se distingue parmi les hommes assemblés, et, quand il va par la ville, on le regarde comme on fait un dieu. Un autre est en beauté comparable aux Immortels, mais la grâce ne couronne pas ses paroles. Ainsi de toi : ta beauté, certes, est très remarquable, et un dieu même n'aurait pas mieux fait; mais pour l'esprit, tu es vide. Tu as soulevé mon coeur dans ma poitrine par tes paroles inconsidérées. Je ne suis pas inhabile aux jeux comme tu le prétends, je crois y avoir été des premiers, tant que je me pus fier à ma jeunesse et à mes bras. Maintenant je suis en proie au malheur et aux souffrances; combien ai-je enduré, en traversant les batailles contre les hommes et les flots cruels ! Mais, malgré tous les maux que j'ai soufferts, j'essaierai des jeux; tes paroles m'ont mordu au coeur, et ton discours m'a provoqué. » Il dit, et, s'élançant sans quitter son manteau, il saisit un disque plus grand que les autres, massif, plus lourd, et de beaucoup, que celui avec lequel les Phéaciens s'étaient mesurés ensemble. Après l'avoir fait tourner, il le lâcha de sa main puissante; la pierre siffla, et les Phéaciens aux longues rames, fameux pour leurs vaisseaux, baissèrent la tête vers le sol, sous le vol du disque. Il passa par-dessus les marques de tous les jouteurs, tant la main du lanceur lui avait imprimé d'élan. Athéné, qui avait pris l'aspect d'un homme, posa la marque, puis, élevant la voix, lui adressa ces mots : « Un aveugle même, étranger, distinguerait ta marque à tâtons, car elle ne se confond guère avec toutes les autres; elle est beaucoup plus avant. Prends courage après ce coup. Aucun des Phéaciens n'atteindra ce point, loin de le dépasser. » Ainsi parla-t-elle, et le divin Ulysse qui avait tant souffert,





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Dernière mise à jour : 6/10/2005