HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant VI

τ



Texte grec :

[6,200] ἦ μή πού τινα δυσμενέων φάσθ᾽ ἔμμεναι ἀνδρῶν;
οὐκ ἔσθ᾽ οὗτος ἀνὴρ διερὸς βροτὸς οὐδὲ γένηται,
ὅς κεν Φαιήκων ἀνδρῶν ἐς γαῖαν ἵκηται
δηιοττα φέρων· μάλα γὰρ φίλοι ἀθανάτοισιν.
οἰκέομεν δ᾽ ἀπάνευθε πολυκλύστῳ ἐνὶ πόντῳ,
205 ἔσχατοι, οὐδέ τις ἄμμι βροτῶν ἐπιμίσγεται ἄλλος.
ἀλλ᾽ ὅδε τις δύστηνος ἀλώμενος ἐνθάδ᾽ ἱκάνει,
τὸν νῦν χρὴ κομέειν· πρὸς γὰρ Διός εἰσιν ἅπαντες
ξεῖνοί τε πτωχοί τε, δόσις δ᾽ ὀλίγη τε φίλη τε.
ἀλλὰ δότ᾽, ἀμφίπολοι, ξείνῳ βρῶσίν τε πόσιν τε,
210 λούσαττ᾽ ἐν ποταμῷ, ὅθ᾽ ἐπὶ σκέπας ἔστ᾽ ἀνέμοιο."
ὣς ἔφαθ᾽, αἱ δ᾽ ἔσταν τε καὶ ἀλλήλῃσι κέλευσαν,
κὰδ δ᾽ ἄρ᾽ Ὀδυσσῆ᾽ εἷσαν ἐπὶ σκέπας, ὡς ἐκέλευσεν
Ναυσικάα θυγάτηρ μεγαλήτορος Ἀλκινόοιο·
πὰρ δ᾽ ἄρα οἱ φᾶρός τε χιτῶνά τε εἵματ᾽ ἔθηκαν,
215 δῶκαν δὲ χρυσέῃ ἐν ληκύθῳ ὑγρὸν ἔλαιον,
ἤνωγον δ᾽ ἄρα μιν λοῦσθαι ποταμοῖο ῥοῇσιν.
δή ῥα ττ᾽ ἀμφιπόλοισι μετηύδα δῖος Ὀδυσσεύς·
"ἀμφίπολοι, στῆθ᾽ οὕτω ἀπόπροθεν, ὄφρ᾽ ἐγὼ αὐτὸς
ἅλμην ὤμοιιν ἀπολούσομαι, ἀμφὶ δ᾽ ἐλαίῳ
220 χρίσομαι· ἦ γὰρ δηρὸν ἀπὸ χροός ἐστιν ἀλοιφή.
ἄντην δ᾽ οὐκ ἂν ἐγώ γε λοέσσομαι· αἰδέομαι γὰρ
γυμνοῦσθαι κούρῃσιν ἐυπλοκάμοισι μετελθών."
ὣς ἔφαθ᾽, αἱ δ᾽ ἀπάνευθεν ἴσαν, εἶπον δ᾽ ἄρα κούρῃ.
αὐτὰρ ὁ ἐκ ποταμοῦ χρόα νίζετο δῖος Ὀδυσσεὺς
225 ἅλμην, ἥ οἱ νῶτα καὶ εὐρέας ἄμπεχεν ὤμους,
ἐκ κεφαλῆς δ᾽ ἔσμηχεν ἁλὸς χνόον ἀτρυγέτοιο.
αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ πάντα λοέσσατο καὶ λίπ᾽ ἄλειψεν,
ἀμφὶ δὲ εἵματα ἕσσαθ᾽ ἅ οἱ πόρε παρθένος ἀδμής,
τὸν μὲν Ἀθηναίη θῆκεν Διὸς ἐκγεγαυῖα
230 μείζονά τ᾽ εἰσιδέειν καὶ πάσσονα, κὰδ δὲ κάρητος
οὔλας ἧκε κόμας, ὑακινθίνῳ ἄνθει ὁμοίας.
ὡς δ᾽ ὅτε τις χρυσὸν περιχεύεται ἀργύρῳ ἀνὴρ
ἴδρις, ὃν Ἥφαιστος δέδαεν καὶ Παλλὰς Ἀθήνη
τέχνην παντοίην, χαρίεντα δὲ ἔργα τελείει,
235 ὣς ἄρα τῷ κατέχευε χάριν κεφαλῇ τε καὶ ὤμοις.
ἕζετ᾽ ἔπειτ᾽ ἀπάνευθε κιὼν ἐπὶ θῖνα θαλάσσης,
κάλλεϊ καὶ χάρισι στίλβων· θηεῖτο δὲ κούρη.
δή ῥα ττ᾽ ἀμφιπόλοισιν ἐυπλοκάμοισι μετηύδα·
"κλῦτέ μευ, ἀμφίπολοι λευκώλενοι, ὄφρα τι εἴπω.
240 οὐ πάντων ἀέκητι θεῶν, οἳ Ὄλυμπον ἔχουσιν,
Φαιήκεσσ᾽ ὅδ᾽ ἀνὴρ ἐπιμίσγεται ἀντιθέοισι·
πρόσθεν μὲν γὰρ δή μοι ἀεικέλιος δέατ᾽ εἶναι,
νῦν δὲ θεοῖσιν ἔοικε, τοὶ οὐρανὸν εὐρὺν ἔχουσιν.
αἲ γὰρ ἐμοὶ τοιόσδε πόσις κεκλημένος εἴη
245 ἐνθάδε ναιετάων, καὶ οἱ ἅδοι αὐτόθι μίμνειν.
ἀλλὰ δότ᾽, ἀμφίπολοι, ξείνῳ βρῶσίν τε πόσιν τε."
ὣς ἔφαθ᾽, αἱ δ᾽ ἄρα τῆς μάλα μὲν κλύον ἠδ᾽ ἐπίθοντο,
πὰρ δ᾽ ἄρ᾽ Ὀδυσσῆι ἔθεσαν βρῶσίν τε πόσιν τε.
τοι ὁ πῖνε καὶ ἦσθε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεὺς

Traduction française :

[6,200] Croyez-vous donc que ce soit un ennemi? Il n'y a, il n'y aura jamais un vivant, un mortel qui vienne apporter la mort au pays des Phéaciens, tant ils sont chers aux dieux. Nous habitons à l'écart, au milieu de la mer qui roule des vagues sans nombre, aux confins du monde, et nul mortel ne vient se mêler à nous. Celui-ci est un infortuné que ses courses errantes ont poussé jusqu'ici; il faut maintenant lui donner nos soins. C'est de Zeus que viennent tous les étrangers et mendiants, et si minime que soit notre offrande, elle leur est chère. Donnez donc, suivantes, à l'étranger nourriture et boisson; faites-le baigner dans le fleuve, en un lieu abrité du vent.» Elle dit, les suivantes s'arrêtèrent, s'encouragèrent entre elles, et installèrent Ulysse à l'abri, comme avait ordonné Nausicaa, la fille du magnanime Alcinoos. Elles placèrent près de lui des vêtements, manteau et tunique, lui donnèrent dans une fiole d'or de l'huile fluide, et l'invitèrent à se baigner dans le courant du fleuve. Alors l'illustre Ulysse leur dit : «Suivantes, tenez-vous à cette distance, que je sois seul pour me baigner, ôter de mes épaules l'eau de mer et me frotter d'huile; car il y a longtemps que mon corps n'en a pas reçu. En face de vous je ne saurais me baigner; j'ai honte d'être nu parmi des jeunes filles aux belles boucles.» Il dit; elles allèrent à l'écart et rapportèrent ses paroles à la jeune fille. Alors dans l'eau courante du fleuve l'illustre Ulysse se purifia de l'eau de mer qui couvrait de sel son dos et ses larges épaules; il ôta de sa tête l'écume de la mer inlassable. Quand il se fut baigné, puis frotté d'huile, qu'il eut revêtu les habits donnés, la vierge indomptée, Athéné, fille de Zeus, le rendit plus beau à voir et mieux musclé, et de sa tête elle fit descendre ses cheveux en boucles, pareils à la fleur de jacinthe. Comme un expert artisan entoure l'argent d'une enveloppe d'or, exécutant dans les arts variés que lui enseignèrent Héphaistos et Pallas Athéné, de gracieux ouvrages, ainsi lui versa-t-elle la grâce sur la tête et les épaules. Puis il alla s'asseoir à l'écart sur le rivage de la mer, resplendissant de beauté et de charmes, et la jeune fille le contemplait. Alors elle dit à ses suivantes aux belles boucles : «Écoutez-moi, suivantes aux bras blancs, que je vous dise. Ce n'est pas contre le gré de tous les dieux, qui habitent l'Olympe, que cet homme se vient mêler aux divins Phéaciens. Il avait tantôt, me semblait-il, pauvre apparence; maintenant il ressemble aux dieux, qui demeurent dans le vaste ciel. Je souhaite qu'un tel homme soit appelé mon époux, en habitant ici, et qu'il lui plaise d'y demeurer. Mais, suivantes, donnez à l'étranger nourriture et boisson.» Elle dit, et les suivantes l'entendirent et lui obéirent. Elles placèrent devant Ulysse de quoi manger et boire. Et l'illustre Ulysse, qui tant avait souffert, buvait et mangeait avec avidité;





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Dernière mise à jour : 6/10/2005