HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant VI

τ



Texte grec :

[6,150] εἰ μέν τις θεός ἐσσι, τοὶ οὐρανὸν εὐρὺν ἔχουσιν,
Ἀρτέμιδί σε ἐγώ γε, Διὸς κούρῃ μεγάλοιο,
εἶδός τε μέγεθός τε φυήν τ᾽ ἄγχιστα ἐίσκω·
εἰ δέ τίς ἐσσι βροτῶν, τοὶ ἐπὶ χθονὶ ναιετάουσιν,
τρὶς μάκαρες μὲν σοί γε πατὴρ καὶ πότνια μήτηρ,
155 τρὶς μάκαρες δὲ κασίγνητοι· μάλα πού σφισι θυμὸς
αἰὲν ἐυφροσύνῃσιν ἰαίνεται εἵνεκα σεῖο,
λευσσόντων τοιόνδε θάλος χορὸν εἰσοιχνεῦσαν.
κεῖνος δ᾽ αὖ περὶ κῆρι μακάρτατος ἔξοχον ἄλλων,
ὅς κέ σ᾽ ἐέδνοισι βρίσας οἶκόνδ᾽ ἀγάγηται.
160 οὐ γάρ πω τοιοῦτον ἴδον βροτὸν ὀφθαλμοῖσιν,
οὔτ᾽ ἄνδρ᾽ οὔτε γυναῖκα· σέβας μ᾽ ἔχει εἰσορόωντα.
Δήλῳ δή ποτε τοῖον Ἀπόλλωνος παρὰ βωμῷ
φοίνικος νέον ἔρνος ἀνερχόμενον ἐνόησα·
ἦλθον γὰρ καὶ κεῖσε, πολὺς δέ μοι ἕσπετο λαός,
165 τὴν ὁδὸν ᾗ δὴ μέλλεν ἐμοὶ κακὰ κήδε᾽ ἔσεσθαι.
ὣς δ᾽ αὔτως καὶ κεῖνο ἰδὼν ἐτεθήπεα θυμῷ
δήν, ἐπεὶ οὔ πω τοῖον ἀνήλυθεν ἐκ δόρυ γαίης,
ὡς σέ, γύναι, ἄγαμαί τε τέθηπά τε, δείδια δ᾽ αἰνῶς
γούνων ἅψασθαι· χαλεπὸν δέ με πένθος ἱκάνει.
170 χθιζὸς ἐεικοστῷ φύγον ἤματι οἴνοπα πόντον·
τόφρα δέ μ᾽ αἰεὶ κῦμ᾽ ἐφόρει κραιπναί τε θύελλαι
νήσου ἀπ᾽ Ὠγυγίης. νῦν δ᾽ ἐνθάδε κάββαλε δαίμων,
ὄφρ᾽ ἔτι που καὶ τῇδε πάθω κακόν· οὐ γὰρ ὀίω
παύσεσθ᾽, ἀλλ᾽ ἔτι πολλὰ θεοὶ τελέουσι πάροιθεν.
175 ἀλλά, ἄνασσ᾽, ἐλέαιρε· σὲ γὰρ κακὰ πολλὰ μογήσας
ἐς πρώτην ἱκόμην, τῶν δ᾽ ἄλλων οὔ τινα οἶδα
ἀνθρώπων, οἳ τήνδε πόλιν καὶ γαῖαν ἔχουσιν.
ἄστυ δέ μοι δεῖξον, δὸς δὲ ῥάκος ἀμφιβαλέσθαι,
εἴ τί που εἴλυμα σπείρων ἔχες ἐνθάδ᾽ ἰοῦσα.
180 σοὶ δὲ θεοὶ τόσα δοῖεν ὅσα φρεσὶ σῇσι μενοινᾷς,
ἄνδρα τε καὶ οἶκον, καὶ ὁμοφροσύνην ὀπάσειαν
ἐσθλήν· οὐ μὲν γὰρ τοῦ γε κρεῖσσον καὶ ἄρειον,
ἢ ὅθ᾽ ὁμοφρονέοντε νοήμασιν οἶκον ἔχητον
ἀνὴρ ἠδὲ γυνή· πόλλ᾽ ἄλγεα δυσμενέεσσι,
185 χάρματα δ᾽ εὐμενέτῃσι, μάλιστα δέ τ᾽ ἔκλυον αὐτοί."
τὸν δ᾽ αὖ Ναυσικάα λευκώλενος ἀντίον ηὔδα·
"ξεῖν᾽, ἐπεὶ οὔτε κακῷ οὔτ᾽ ἄφρονι φωτὶ ἔοικας·
Ζεὺς δ᾽ αὐτὸς νέμει ὄλβον Ὀλύμπιος ἀνθρώποισιν,
ἐσθλοῖς ἠδὲ κακοῖσιν, ὅπως ἐθέλῃσιν, ἑκάστῳ·
190 καί που σοὶ τάδ᾽ ἔδωκε, σὲ δὲ χρὴ τετλάμεν ἔμπης.
νῦν δ᾽, ἐπεὶ ἡμετέρην τε πόλιν καὶ γαῖαν ἱκάνεις,
οὔτ᾽ οὖν ἐσθῆτος δευήσεαι οὔτε τευ ἄλλου,
ὧν ἐπέοιχ᾽ ἱκέτην ταλαπείριον ἀντιάσαντα.
ἄστυ δέ τοι δείξω, ἐρέω δέ τοι οὔνομα λαῶν.
195 Φαίηκες μὲν τήνδε πόλιν καὶ γαῖαν ἔχουσιν,
εἰμὶ δ᾽ ἐγὼ θυγάτηρ μεγαλήτορος Ἀλκινόοιο,
τοῦ δ᾽ ἐκ Φαιήκων ἔχεται κάρτος τε βίη τε."
ἦ ῥα καὶ ἀμφιπόλοισιν ἐυπλοκάμοισι κέλευσε·
ττέ μοι, ἀμφίπολοι· πόσε φεύγετε φῶτα ἰδοῦσαι;

Traduction française :

[6,150] Si tu es une des déesses, qui possèdent le vaste ciel, tu ressembles fort, ce me semble, à la fille du grand Zeus, Artémis, pour l'aspect, la taille et l'allure. Si tu es des mortels, qui habitent sur la terre, trois fois heureux ton père et ta vénérable mère, trois fois heureux tes frères; toujours leur coeur est tout chaud de joie à cause de toi, quand ils voient un si beau brin de fille entrer dans le choeur de danse. Et plus que tout autre, heureux en son coeur, celui-là qui méritera par ses riches présents de t'emmener en sa maison. Car mes yeux n'ont encore vu personne, homme ni femme, semblable à toi. Un respect me saisit quand je te regarde. A Délos, un jour, près de l'autel d'Apollon, je vis un jeune surgeon de palmier, qui poussait avec cette beauté. J'étais allé là, suivi d'un peuple nombreux dans ce voyage où je devais trouver tant de cruels soucis. Et comme, en le voyant, je fus longtemps étonné en mon coeur, car jamais branche aussi belle ne s'était élancée de terre; ainsi, femme, je t'admire, et suis étonné; et j'ai crainte terrible d'embrasser tes genoux. Une peine cruelle me poursuit. Hier, c'était le vingtième jour, je pus échapper à la mer vineuse. Pendant tout ce temps me ballottaient les flots et les rafales impétueuses depuis l'île Ogygie. Et maintenant un dieu m'a jeté ici, pour y souffrir encore; car je ne crois pas que mon malheur cesse. Les dieux auparavant m'imposeront encore maintes peines. Mais, reine, aie pitié de moi. Après tant d'épreuves, c'est toi la première que j'invoque. Je ne connais aucun des hommes qui possèdent cette cité et cette terre. Montre-moi la ville, et me donne un haillon à jeter sur moi, si tu avais en venant ici quelque étoffe pour couvrir le linge. Et veuillent les dieux t'accorder tout ce que ton coeur désire, un mari, une maison, et faire régner en ton ménage la concorde, ce bien précieux ! Il n'y a rien de meilleur ni de plus beau qu'un homme et une femme gouvernant leur maison en parfait accord de pensées : quel sujet de peine pour les ennemis, de joie pour les amis ! et surtout de joie ressentie par eux-mêmes !» Nausicaa aux bras blancs lui répondit : «Étranger, tu ne sembles ni un méchant ni un insensé. Seul, Zeus l'Olympien partage le bonheur à chacun des hommes, bons et méchants, selon sa volonté. Sans doute il voulut te donner ces épreuves; il faut t'y résigner. Mais à présent, puisque tu viens dans notre cité et notre pays, tu ne manqueras ni de vêtements ni des autres secours que doit obtenir le malheureux qui vient à nous. Je vais te montrer la ville, et te dirai le nom de ce peuple. C'est aux Phéaciens qu'appartient la cité et la terre. Et moi, je suis la fille du magnanime Alcinoos, qui sur les Phéaciens possède force et puissance.» Elle dit et donna ses ordres à ses suivantes aux belles boucles : «Arrêtez, je vous prie, suivantes! Où fuyez-vous à la vue d'un homme?





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Dernière mise à jour : 6/10/2005