HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant VI

ἡμιόνους



Texte grec :

[6,50] βῆ δ᾽ ἰέναι διὰ δώμαθ᾽, ἵν᾽ ἀγγείλειε τοκεῦσιν,
πατρὶ φίλῳ καὶ μητρί· κιχήσατο δ᾽ ἔνδον ἐόντας·
ἡ μὲν ἐπ᾽ ἐσχάρῃ ἧστο σὺν ἀμφιπόλοισι γυναιξὶν
ἠλάκατα στρωφῶσ᾽ ἁλιπόρφυρα· τῷ δὲ θύραζε
ἐρχομένῳ ξύμβλητο μετὰ κλειτοὺς βασιλῆας
55 ἐς βουλήν, ἵνα μιν κάλεον Φαίηκες ἀγαυοί.
ἡ δὲ μάλ᾽ ἄγχι στᾶσα φίλον πατέρα προσέειπε·
"πάππα φίλ᾽, οὐκ ἂν δή μοι ἐφοπλίσσειας ἀπήνην
ὑψηλὴν ἐύκυκλον, ἵνα κλυτὰ εἵματ᾽ ἄγωμαι
ἐς ποταμὸν πλυνέουσα, τά μοι ῥερυπωμένα κεῖται;
60 καὶ δὲ σοὶ αὐτῷ ἔοικε μετὰ πρώτοισιν ἐόντα.
βουλὰς βουλεύειν καθαρὰ χροΐ εἵματ᾽ ἔχοντα.
πέντε δέ τοι φίλοι υἷες ἐνὶ μεγάροις γεγάασιν,
οἱ δύ᾽ ὀπυίοντες, τρεῖς δ᾽ ἠίθεοι θαλέθοντες·
οἱ δ᾽ αἰεὶ ἐθέλουσι νεόπλυτα εἵματ᾽ ἔχοντες
65 ἐς χορὸν ἔρχεσθαι· τὰ δ᾽ ἐμῇ φρενὶ πάντα μέμηλεν."
ὣς ἔφατ᾽· αἴδετο γὰρ θαλερὸν γάμον ἐξονομῆναι
πατρὶ φίλῳ. ὁ δὲ πάντα νόει καὶ ἀμείβετο μύθῳ·
"οὔτε τοι ἡμιόνων φθονέω, τέκος, οὔτε τευ ἄλλου.
ἔρχευ· ἀτάρ τοι δμῶες ἐφοπλίσσουσιν ἀπήνην
70 ὑψηλὴν ἐύκυκλον, ὑπερτερίη ἀραρυῖαν."
ὣς εἰπὼν δμώεσσιν ἐκέκλετο, τοὶ δ᾽ ἐπίθοντο.
οἱ μὲν ἄρ᾽ ἐκτὸς ἄμαξαν ἐύτροχον ἡμιονείην
ὥπλεον, ἡμιόνους θ᾽ ὕπαγον ζεῦξάν θ᾽ ὑπ᾽ ἀπήνῃ·
κούρη δ᾽ ἐκ θαλάμοιο φέρεν ἐσθῆτα φαεινήν.
75 καὶ τὴν μὲν κατέθηκεν ἐυξέστῳ ἐπ᾽ ἀπήνῃ,
μήτηρ δ᾽ ἐν κίστῃ ἐτίθει μενοεικέ᾽ ἐδωδὴν
παντοίην, ἐν δ᾽ ὄψα τίθει, ἐν δ᾽ οἶνον ἔχευεν
ἀσκῷ ἐν αἰγείῳ· κούρη δ᾽ ἐπεβήσετ᾽ ἀπήνης.
δῶκεν δὲ χρυσέῃ ἐν ληκύθῳ ὑγρὸν ἔλαιον,
80 ἧος χυτλώσαιτο σὺν ἀμφιπόλοισι γυναιξίν.
ἡ δ᾽ ἔλαβεν μάστιγα καὶ ἡνία σιγαλόεντα,
μάστιξεν δ᾽ ἐλάαν· καναχὴ δ᾽ ἦν ἡμιόνοιιν.
αἱ δ᾽ ἄμοτον τανύοντο, φέρον δ᾽ ἐσθῆτα καὶ αὐτήν,
οὐκ οἴην, ἅμα τῇ γε καὶ ἀμφίπολοι κίον ἄλλαι.
85 αἱ δ᾽ ὅτε δὴ ποταμοῖο ῥόον περικαλλέ᾽ ἵκοντο,
ἔνθ᾽ ἦ τοι πλυνοὶ ἦσαν ἐπηετανοί, πολὺ δ᾽ ὕδωρ
καλὸν ὑπεκπρόρεεν μάλα περ ῥυπόωντα καθῆραι,
ἔνθ᾽ αἵ γ᾽ ἡμιόνους μὲν ὑπεκπροέλυσαν ἀπήνης.
καὶ τὰς μὲν σεῦαν ποταμὸν πάρα δινήεντα
90 τρώγειν ἄγρωστιν μελιηδέα· ταὶ δ᾽ ἀπ᾽ ἀπήνης
εἵματα χερσὶν ἕλοντο καὶ ἐσφόρεον μέλαν ὕδωρ,
στεῖβον δ᾽ ἐν βόθροισι θοῶς ἔριδα προφέρουσαι.
αὐτὰρ ἐπεὶ πλῦνάν τε κάθηράν τε ῥύπα πάντα,
ἑξείης πέτασαν παρὰ θῖν᾽ ἁλός, ἧχι μάλιστα
95 λάιγγας ποτὶ χέρσον ἀποπλύνεσκε θάλασσα.
αἱ δὲ λοεσσάμεναι καὶ χρισάμεναι λίπ᾽ ἐλαίῳ
δεῖπνον ἔπειθ᾽ εἵλοντο παρ᾽ ὄχθῃσιν ποταμοῖο,
εἵματα δ᾽ ἠελίοιο μένον τερσήμεναι αὐγῇ.
αὐτὰρ ἐπεὶ σίτου τάρφθεν δμῳαί τε καὶ αὐτή,

Traduction française :

[6,50] elle alla par le manoir, afin de l'annoncer à ses parents, à son père et sa mère. Elle les trouva, car ils étaient à la maison. Sa mère était assise près du foyer avec les servantes, enroulant à la quenouille les laines teintes du pourpre de mer. Et elle rencontra son père comme il allait vers la porte pour rejoindre les rois illustres au conseil où l'appelaient les nobles Phéaciens. Elle vint tout près de lui et lui dit : «Papa chéri, ne me ferais-tu pas préparer un chariot élevé, avec de bonnes roues, afin que je porte au fleuve, pour les y laver, les beaux vêtements qui restent là tout sales? Il te sied à toi-même, quand tu sièges au conseil avec les princes, de porter du linge propre. Et les cinq fils qui te sont nés ici, - deux qui sont mariés, trois encore garçons, et de si belle mine - il leur faut toujours des vêtements frais lavés pour aller où l'on danse; et c'est à moi qu'incombent tous ces soins.» Elle n'en dit pas plus; elle n'osait parler devant son père d'un heureux mariage; mais, comprenant tout, il lui répondit : « Je ne te refuse point les mules, enfant, ni rien d'autre. Va, les serviteurs vont préparer un chariot élevé, avec de bonnes roues, et muni d'un coffre". Ayant ainsi parlé, il donna l'ordre aux serviteurs, et ceux-ci obéissaient. Ils préparaient donc à l'extérieur un chariot à bonnes roues pour des mules, qu'ils amenèrent sous le joug et attelèrent à la voiture. La jeune fille apportait de l'appartement les vêtements chatoyants. Pendant qu'elle les posait sur le chariot bien poli, sa mère plaçait dans un panier des vivres, des douceurs de toute sorte, et versait du vin dans une outre en peau de chèvre. La jeune fille monta sur le chariot; sa mère lui donna encore dans une fiole d'or de l'huile fluide, pour se frotter après le bain avec ses suivantes. Nausicaa prit le fouet et les rênes luisantes, et, d'un coup, enleva les mules; on entendait le bruit de leurs sabots; elles allongeaient le pas sans ralentir, emportant les vêtements et la jeune fille, qui n'était pas seule; ses femmes l'accompagnaient. Quand elles furent arrivées au beau cours du fleuve elles trouvèrent les lavoirs, pleins toute l'année, où montait une belle eau assez abondante pour nettoyer le linge le plus sale. Dételant les mules du chariot, elles les poussèrent le long du fleuve agité de remous pour brouter le chiendent doux comme miel. Elles ôtèrent à brassées le linge du chariot, le portèrent dans l'eau sombre, et, se hâtant à l'envi, le foulèrent dans les trous. Quand elles l'eurent lavé, faisant disparaître toutes les taches, elles l'étendirent sur une ligne le long du rivage de la mer, là où le flot, battant la grève, nettoyait le mieux les galets. Et puis, après s'être baignées et frottées d'huile fluide, elles prirent leur repas près des berges du fleuve, attendant que le soleil séchât les vêtements de ses rayons. Quand suivantes et maîtresse se furent rassasiées à manger,





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Dernière mise à jour : 6/10/2005