HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant IV

Ἀργείη



Texte grec :

[4,250] πάντες· ἐγὼ δέ μιν οἴη ἀνέγνων τοῖον ἐόντα,
καί μιν ἀνηρώτων· ὁ δὲ κερδοσύνῃ ἀλέεινεν.
ἀλλ᾽ ὅτε δή μιν ἐγὼ λόεον καὶ χρῖον ἐλαίῳ,
ἀμφὶ δὲ εἵματα ἕσσα καὶ ὤμοσα καρτερὸν ὅρκον
μὴ μὲν πρὶν Ὀδυσῆα μετὰ Τρώεσσ᾽ ἀναφῆναι,
255 πρίν γε τὸν ἐς νῆάς τε θοὰς κλισίας τ᾽ ἀφικέσθαι,
καὶ τότε δή μοι πάντα νόον κατέλεξεν Ἀχαιῶν.
πολλοὺς δὲ Τρώων κτείνας ταναήκεϊ χαλκῷ
ἦλθε μετ᾽ Ἀργείους, κατὰ δὲ φρόνιν ἤγαγε πολλήν.
ἔνθ᾽ ἄλλαι Τρῳαὶ λίγ᾽ ἐκώκυον· αὐτὰρ ἐμὸν κῆρ
260 χαῖρ᾽, ἐπεὶ ἤδη μοι κραδίη τέτραπτο νέεσθαι
ἂψ οἶκόνδ᾽, ἄτην δὲ μετέστενον, ἣν Ἀφροδίτη
δῶχ᾽, ὅτε μ᾽ ἤγαγε κεῖσε φίλης ἀπὸ πατρίδος αἴης,
παῖδά τ᾽ ἐμὴν νοσφισσαμένην θάλαμόν τε πόσιν τε
οὔ τευ δευόμενον, οὔτ᾽ ἂρ φρένας οὔτε τι εἶδος."
265 τὴν δ᾽ ἀπαμειβόμενος προσέφη ξανθὸς Μενέλαος·
"ναὶ δὴ ταῦτά γε πάντα, γύναι, κατὰ μοῖραν ἔειπες.
ἤδη μὲν πολέων ἐδάην βουλήν τε νόον τε
ἀνδρῶν ἡρώων, πολλὴν δ᾽ ἐπελήλυθα γαῖαν·
ἀλλ᾽ οὔ πω τοιοῦτον ἐγὼν ἴδον ὀφθαλμοῖσιν,
270 οἷν Ὀδυσσῆος ταλασίφρονος ἔσκε φίλον κῆρ.
οἷον καὶ τόδ᾽ ἔρεξε καὶ ἔτλη καρτερὸς ἀνὴρ
ἵππῳ ἔνι ξεστῷ, ἵν᾽ ἐνήμεθα πάντες ἄριστοι
Ἀργείων Τρώεσσι φόνον καὶ κῆρα φέροντες.
ἦλθες ἔπειτα σὺ κεῖσε· κελευσέμεναι δέ σ᾽ ἔμελλε
275 δαίμων, ὃς Τρώεσσιν ἐβούλετο κῦδος ὀρέξαι·
καί τοι Δηΐφοβος θεοείκελος ἕσπετ᾽ ἰούσῃ.
τρὶς δὲ περίστειξας κοῖλον λόχον ἀμφαφόωσα,
ἐκ δ᾽ ὀνομακλήδην Δαναῶν ὀνόμαζες ἀρίστους,
πάντων Ἀργείων φωνὴν ἴσκουσ᾽ ἀλόχοισιν.
280 αὐτὰρ ἐγὼ καὶ Τυδεΐδης καὶ δῖος Ὀδυσσεὺς
ἥμενοι ἐν μέσσοισιν ἀκούσαμεν ὡς ἐβόησας.
νῶι μὲν ἀμφοτέρω μενεήναμεν ὁρμηθέντε
ἢ ἐξελθέμεναι, ἢ ἔνδοθεν αἶψ᾽ ὑπακοῦσαι·
ἀλλ᾽ Ὀδυσεὺς κατέρυκε καὶ ἔσχεθεν ἱεμένω περ.
285 ἔνθ᾽ ἄλλοι μὲν πάντες ἀκὴν ἔσαν υἷες Ἀχαιῶν,
Ἄντικλος δὲ σέ γ᾽ οἶος ἀμείψασθαι ἐπέεσσιν
ἤθελεν. ἀλλ᾽ Ὀδυσεὺς ἐπὶ μάστακα χερσὶ πίεζεν
νωλεμέως κρατερῇσι, σάωσε δὲ πάντας Ἀχαιούς·
τόφρα δ᾽ ἔχ᾽, ὄφρα σε νόσφιν ἀπήγαγε Παλλὰς Ἀθήνη."
290 τὸν δ᾽ αὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
"Ἀτρεΐδη Μενέλαε διοτρεφές, ὄρχαμε λαῶν,
ἄλγιον· οὐ γάρ οἵ τι τάδ᾽ ἤρκεσε λυγρὸν ὄλεθρον,
οὐδ᾽ εἴ οἱ κραδίη γε σιδηρέη ἔνδοθεν ἦεν.
ἀλλ᾽ ἄγετ᾽ εἰς εὐνὴν τράπεθ᾽ ἡμέας, ὄφρα καὶ ἤδη
295 ὕπνῳ ὕπο γλυκερῷ ταρπώμεθα κοιμηθέντες."
ὣς ἔφατ᾽, Ἀργείη δ᾽ Ἑλένη δμῳῇσι κέλευσεν
δέμνι᾽ ὑπ᾽ αἰθούσῃ θέμεναι καὶ ῥήγεα καλὰ
πορφύρε᾽ ἐμβαλέειν στορέσαι τ᾽ ἐφύπερθε τάπητας,
χλαίνας τ᾽ ἐνθέμεναι οὔλας καθύπερθεν ἕσασθαι.

Traduction française :

[4,250] Seule je perce à travers ce déguisement, et me charge de l'interroger. Il élude avec finesse mes questions. Cependant je le baigne; parfumé d'essences, décoré de beaux vêtements, il ne peut dérober à mes regards le fils de Laërte : je m'engage par un serment inviolable à ne pas prononcer le nom d'Ulysse qu'il ne soit rentré dans sa tente; alors seulement il s'ouvrit à moi, il me découvrit ses desseins et ceux des Grecs. Après avoir pris les instructions nécessaires à ses vues, et plongé son glaive terrible dans le sein d'un grand nombre d'ennemis, il revint dans son camp avec la renommée du chef le plus heureux en stratagèmes. Les Troyennes poussaient d'affreux hurlements, tandis que mon coeur tressaillait d'une joie secrète ; depuis longtemps s'y nourrissait le désir de retourner dans ma demeure, et j'expiais chaque jour par des larmes la faute ou Aphrodite me précipita lorsqu'elle m'entraîna dans cette ville funeste, m'arrachant à ma terre natale, à ma fille, à ma maison, et à mon époux si digne de mon amour par les traits et le port, et par les dons de l'âme." "Ulysse est tel que tu nous le dépeins, répond Ménélas. J'ai parcouru la terre, j'ai connu bien des personnages éminents ; jamais ne s'offrit à mes yeux un guerrier qui égalât la constance magnanime de ce héros. Oh ! combien encore elle éclata, lorsqu'il fut assis avec nous, les chefs les plus hardis de la Grèce, dans les énormes flancs de ce cheval fameux formé avec tant d'art, et qui apportait aux Troyens le carnage et la mort ! Tu vins au lieu de nos embûches, poussée sans doute par un dieu favorable au salut d'Ilion ; l'illustre Déiphobe suivait tes pas : tu fis trois fois le tour de la vaste machine, tu frappas de ta main ses flancs caverneux ; et, imitant la voix de leurs épouses, tu appelas par leurs noms les principaux chefs de notre armée. Placés au milieux d'eux, moi, Diomède, et Ulysse, nous reconnûmes ta voix. Dans un mouvement impétueux, Diomède et moi nous fûmes prêts à paraître ou à te répondre : Ulysse réprima cette imprudente ardeur et nous contint. Nous tous, les fils de la Grèce, nous gardions un profond silence : le seul Anticlès persistait à vouloir t'adresser la parole ; elle allait échapper de ses lèvres; mais Ulysse se précipite sur lui et, serrant de ses fortes mains la bouche de ce chef, l'empêche de respirer jusqu'à ce que Athéna ait conduit ailleurs tes pas : c'est ainsi qu'il fut le salut de tous les Grecs." "Perte plus douloureuse ! repartit Télémaque; tout ce courage, son coeur eût-il même été d'airain, n'a pu le garantir de la fatale mort. Mais ô Ménélas ! favori de Zeus et chef des peuples, permets que nous nous éloignions, et fais-nous conduire à notre retraite, pour que le calme et le sommeil raniment nos forces. Aussitôt Hélène ordonne à ses femmes de préparer un lit sous le portique, d'y placer de belles peaux, d'étendre sous ces peaux des tapis de pourpre et des couvertures d'une laine fine et velue.





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Dernière mise à jour : 12/07/2005