HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant IV

οὐ



Texte grec :

[4,150] ὀφθαλμῶν τε βολαὶ κεφαλή τ᾽ ἐφύπερθέ τε χαῖται.
καὶ νῦν ἦ τοι ἐγὼ μεμνημένος ἀμφ᾽ Ὀδυσῆι
μυθεόμην, ὅσα κεῖνος ὀιζύσας ἐμόγησεν
ἀμφ᾽ ἐμοί, αὐτὰρ ὁ πικρὸν ὑπ᾽ ὀφρύσι δάκρυον εἶβε,
χλαῖναν πορφυρέην ἄντ᾽ ὀφθαλμοῖιν ἀνασχών."
155 τὸν δ᾽ αὖ Νεστορίδης Πεισίστρατος ἀντίον ηὔδα·
"Ἀτρεΐδη Μενέλαε διοτρεφές, ὄρχαμε λαῶν,
κείνου μέν τοι ὅδ᾽ υἱὸς ἐτήτυμον, ὡς ἀγορεύεις·
ἀλλὰ σαόφρων ἐστί, νεμεσσᾶται δ᾽ ἐνὶ θυμῷ
ὧδ᾽ ἐλθὼν τὸ πρῶτον ἐπεσβολίας ἀναφαίνειν
160 ἄντα σέθεν, τοῦ νῶι θεοῦ ὣς τερπόμεθ᾽ αὐδῇ.
αὐτὰρ ἐμὲ προέηκε Γερήνιος ἱππότα Νέστωρ
τῷ ἅμα πομπὸν ἕπεσθαι· ἐέλδετο γάρ σε ἰδέσθαι,
ὄφρα οἱ ἤ τι ἔπος ὑποθήσεαι ἠέ τι ἔργον.
πολλὰ γὰρ ἄλγε᾽ ἔχει πατρὸς πάϊς οἰχομένοιο
165 ἐν μεγάροις, ᾧ μὴ ἄλλοι ἀοσσητῆρες ἔωσιν,
ὡς νῦν Τηλεμάχῳ ὁ μὲν οἴχεται, οὐδέ οἱ ἄλλοι
εἴσ᾽ οἵ κεν κατὰ δῆμον ἀλάλκοιεν κακότητα."
τὸν δ᾽ ἀπαμειβόμενος προσέφη ξανθὸς Μενέλαος·
"ὢ πόποι, ἦ μάλα δὴ φίλου ἀνέρος υἱὸς ἐμὸν δῶ
170 ἵκεθ᾽, ὃς εἵνεκ᾽ ἐμεῖο πολέας ἐμόγησεν ἀέθλους·
καί μιν ἔφην ἐλθόντα φιλησέμεν ἔξοχον ἄλλων
Ἀργείων, εἰ νῶιν ὑπεὶρ ἅλα νόστον ἔδωκε
νηυσὶ θοῇσι γενέσθαι Ὀλύμπιος εὐρύοπα Ζεύς.
καί κέ οἱ Ἄργεϊ νάσσα πόλιν καὶ δώματ᾽ ἔτευξα,
175 ἐξ Ἰθάκης ἀγαγὼν σὺν κτήμασι καὶ τέκεϊ ᾧ
καὶ πᾶσιν λαοῖσι, μίαν πόλιν ἐξαλαπάξας,
αἳ περιναιετάουσιν, ἀνάσσονται δ᾽ ἐμοὶ αὐτῷ.
καί κε θάμ᾽ ἐνθάδ᾽ ἐόντες ἐμισγόμεθ᾽· οὐδέ κεν ἡμέας
ἄλλο διέκρινεν φιλέοντέ τε τερπομένω τε,
180 πρίν γ᾽ ὅτε δὴ θανάτοιο μέλαν νέφος ἀμφεκάλυψεν.
ἀλλὰ τὰ μέν που μέλλεν ἀγάσσεσθαι θεὸς αὐτός,
ὃς κεῖνον δύστηνον ἀνόστιμον οἶον ἔθηκεν."
ὣς φάτο, τοῖσι δὲ πᾶσιν ὑφ᾽ ἵμερον ὦρσε γόοιο.
κλαῖε μὲν Ἀργείη Ἑλένη, Διὸς ἐκγεγαυῖα,
185 κλαῖε δὲ Τηλέμαχός τε καὶ Ἀτρεΐδης Μενέλαος,
οὐδ᾽ ἄρα Νέστορος υἱὸς ἀδακρύτω ἔχεν ὄσσε·
μνήσατο γὰρ κατὰ θυμὸν ἀμύμονος Ἀντιλόχοιο,
τόν ῥ᾽ Ἠοῦς ἔκτεινε φαεινῆς ἀγλαὸς υἱός·
τοῦ ὅ γ᾽ ἐπιμνησθεὶς ἔπεα πτερόεντ᾽ ἀγόρευεν·
190 "Ἀτρεΐδη, περὶ μέν σε βροτῶν πεπνυμένον εἶναι
Νέστωρ φάσχ᾽ ὁ γέρων, ὅτ᾽ ἐπιμνησαίμεθα σεῖο
οἷσιν ἐνὶ μεγάροισι, καὶ ἀλλήλους ἐρέοιμεν.
καὶ νῦν, εἴ τί που ἔστι, πίθοιό μοι· οὐ γὰρ ἐγώ γε
τέρπομ᾽ ὀδυρόμενος μεταδόρπιος, ἀλλὰ καὶ ἠὼς
195 ἔσσεται ἠριγένεια· νεμεσσῶμαί γε μὲν οὐδὲν
κλαίειν ὅς κε θάνῃσι βροτῶν καὶ πότμον ἐπίσπῃ.
τοῦτό νυ καὶ γέρας οἶον ὀιζυροῖσι βροτοῖσιν,
κείρασθαί τε κόμην βαλέειν τ᾽ ἀπὸ δάκρυ παρειῶν.
καὶ γὰρ ἐμὸς τέθνηκεν ἀδελφεός, οὔ τι κάκιστος

Traduction française :

[4,150] voilà son regard, sa chevelure, ses mains, toute sa personne. En ce moment où, plein du souvenir de ce héros, je parlais des fatigues et des traverses qu'avec tant de constance il avait soutenues pour ma cause, un torrent de larmes a tout à coup débordé de la paupière de ce jeune étranger ; en vain il a voulu me les dérober en voilant ses yeux de son manteau de pourpre." Le fils de Nestor, Pisistrate, rompit alors le silence : "O Ménélas, chef des peuples, élève des dieux, tu n'es point dans l'erreur ; le rejeton de ce héros est devant tes regards. Paraissant ici pour la première fois, et retenu par la modestie et la timidité, il n'ose t'adresser d'abord la parole et t'interrompre, toi dont la voix nous charme comme celle des immortels. C'est par l'ordre de Nestor mon père que j'accompagne Télémaque, qui a désiré te voir pour recevoir de ta bouche quelques avis salutaires, pour trouver auprès de toi un adoucissement à ses malheurs. Que ne souffre pas un fils privé de son père et dénué de tout autre soutien ! Tel est, hélas ! le sort de Télémaque ; il n'a plus de père, et n'a dans Ithaque aucun ami qui puisse le délivrer du joug de l'oppression." "Dieux! s'écria Ménélas, je reçois donc en mon palais le fils d'un prince qui m'est si cher, et qui, en ma faveur, a soutenu tant de fatigues et de traverses ! je me complaisais dans la pensée que, si le souverain maître des cieux nous l'eût ramené heureusement à travers les tempêtes, aucun des chefs de la Grèce n'eût reçu des marques plus signalées de ma tendresse et de ma reconnaissance que ce héros. Évacuant une des principales villes dont Lacédémone est entourée, et qui sont soumises à mon sceptre, je lui en faisais un don; et, y bâtissant des palais, je l'engageais à y établir son séjour, loin d'Ithaque, avec son fils, ses biens et une partie de son peuple : là on nous aurait vus souvent réunis ; et ces heureux liens, cimentés par l'amitié, et entretenus par les charmes d'une douce allégresse, auraient duré sans interruption jusqu'à ce que la mort nous eût enveloppés de ses noires ombres. Mais le ciel, jaloux de ce bonheur, ferme à ce seul infortuné le chemin de sa patrie." Ces mots réveillent dans toute l'assemblée la douleur et le deuil. La fille de Zeus, Hélène, verse des larmes; on en voit couler des yeux de Télémaque et de Ménélas : ceux du jeune Pisistrate se mouillent aussi de pleurs ; il se retraçait vivement son frère, le vertueux Antiloque immolé par le fils renommé de la brillante Aurore. Mais bientôt prenant la parole : "fils d'Atrée, dit-il, Nestor, chaque fois que tu es l'objet de nos entretiens, et que nous l'interrogeons dans son palais sur les héros de la Grèce, te place, pour la sagesse, au-dessus des mortels : mais si j'ose t'en prier, veuille céder à ma voix. Je souffre avec peine que les larmes coulent dans un festin. La matinale Aurore va ramener une autre journée, je serai loin alors de blâmer qu'on pleure ceux qui ont subi l'irrévocable arrêt du trépas. Le dernier hommage que nous puissions rendre aux malheureux mortels, est de nous dépouiller de notre chevelure sur leur tombeau, et de leur donner des pleurs. Hélas! j'ai, comme vous, fait une perte bien funeste, celle d'un frère, l'un des plus vaillants d'entre les Grecs;





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Dernière mise à jour : 12/07/2005