HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant IV



Texte grec :

[4,450] ἔνδιος δ᾽ γέρων ἦλθ᾽ ἐξ ἁλός, εὗρε δὲ φώκας
ζατρεφέας, πάσας δ᾽ ἄρ᾽ ἐπᾐχετο, λέκτο δ᾽ ἀριθμόν·
ἐν δ᾽ ἡμέας πρώτους λέγε κήτεσιν, οὐδέ τι θυμῷ
ὠΐσθη δόλον εἶναι· ἔπειτα δὲ λέκτο καὶ αὐτός.
ἡμεῖς δὲ ἰάχοντες ἐπεσσύμεθ᾽, ἀμφὶ δὲ χεῖρας
455 βάλλομεν· οὐδ᾽ γέρων δολίης ἐπελήθετο τέχνης,
ἀλλ᾽ ἦ τοι πρώτιστα λέων γένετ᾽ ἠυγένειος,
αὐτὰρ ἔπειτα δράκων καὶ πάρδαλις ἠδὲ μέγας σῦς·
γίγνετο δ᾽ ὑγρὸν ὕδωρ καὶ δένδρεον ὑψιπέτηλον·
ἡμεῖς δ᾽ ἀστεμφέως ἔχομεν τετληότι θυμῷ.
460 ἀλλ᾽ ὅτε δή ῥ᾽ ἀνίαζ᾽ γέρων ὀλοφώια εἰδώς,
καὶ τότε δή μ᾽ ἐπέεσσιν ἀνειρόμενος προσέειπε·
"᾽τίς νύ τοι, Ἀτρέος υἱέ, θεῶν συμφράσσατο βουλάς,
ὄφρα μ᾽ ἕλοις ἀέκοντα λοχησάμενος; τέο σε χρή;᾽
"ὣς ἔφατ᾽, αὐτὰρ ἐγώ μιν ἀμειβόμενος προσέειπον·
465 ᾽οἶσθα, γέρον, τί με ταῦτα παρατροπέων ἐρεείνεις;
ὡς δὴ δήθ᾽ ἐνὶ νήσῳ ἐρύκομαι, οὐδέ τι τέκμωρ
εὑρέμεναι δύναμαι, μινύθει δέ μοι ἔνδοθεν ἦτορ.
ἀλλὰ σύ πέρ μοι εἰπέ, θεοὶ δέ τε πάντα ἴσασιν,
ὅς τίς μ᾽ ἀθανάτων πεδάᾳ καὶ ἔδησε κελεύθου,
470 νόστον θ᾽, ὡς ἐπὶ πόντον ἐλεύσομαι ἰχθυόεντα.᾽
"ὣς ἐφάμην, δέ μ᾽ αὐτίκ᾽ ἀμειβόμενος προσέειπεν·
᾽ἀλλὰ μάλ᾽ ὤφελλες Διί τ᾽ ἄλλοισίν τε θεοῖσι
ῥέξας ἱερὰ κάλ᾽ ἀναβαινέμεν, ὄφρα τάχιστα
σὴν ἐς πατρίδ᾽ ἵκοιο πλέων ἐπὶ οἴνοπα πόντον.
475 οὐ γάρ τοι πρὶν μοῖρα φίλους τ᾽ ἰδέειν καὶ ἱκέσθαι
οἶκον ἐυκτίμενον καὶ σὴν ἐς πατρίδα γαῖαν,
πρίν γ᾽ ὅτ᾽ ἂν Αἰγύπτοιο, διιπετέος ποταμοῖο,
αὖτις ὕδωρ ἔλθῃς ῥέξῃς θ᾽ ἱερὰς ἑκατόμβας
ἀθανάτοισι θεοῖσι, τοὶ οὐρανὸν εὐρὺν ἔχουσι·
480 καὶ τότε τοι δώσουσιν δὸν θεοί, ἣν σὺ μενοινᾷς.᾽
"ὣς ἔφατ᾽, αὐτὰρ ἐμοί γε κατεκλάσθη φίλον ἦτορ,
οὕνεκά μ᾽ αὖτις ἄνωγεν ἐπ᾽ ἠεροειδέα πόντον
Αἴγυπτόνδ᾽ ἰέναι, δολιχὴν δὸν ἀργαλέην τε.
ἀλλὰ καὶ ὣς μύθοισιν ἀμειβόμενος προσέειπον·
485 "᾽ταῦτα μὲν οὕτω δὴ τελέω, γέρον, ὡς σὺ κελεύεις.
ἀλλ᾽ ἄγε μοι τόδε εἰπὲ καὶ ἀτρεκέως κατάλεξον,
ἢ πάντες σὺν νηυσὶν ἀπήμονες ἦλθον Ἀχαιοί,
οὓς Νέστωρ καὶ ἐγὼ λίπομεν Τροίηθεν ἰόντες,
ἦέ τις ὤλετ᾽ ὀλέθρῳ ἀδευκέι ἧς ἐπὶ νηὸς
490 ἠὲ φίλων ἐν χερσίν, ἐπεὶ πόλεμον τολύπευσεν᾽.
"ὣς ἐφάμην, δέ μ᾽ αὐτίκ᾽ ἀμειβόμενος προσέειπεν·
Ἀτρεΐδη, τί με ταῦτα διείρεαι; οὐδέ τί σε χρὴ
ἴδμεναι, οὐδὲ δαῆναι ἐμὸν νόον· οὐδέ σέ φημι
δὴν ἄκλαυτον ἔσεσθαι, ἐπὴν ἐὺ πάντα πύθηαι.
495 πολλοὶ μὲν γὰρ τῶν γε δάμεν, πολλοὶ δὲ λίποντο·
ἀρχοὶ δ᾽ αὖ δύο μοῦνοι Ἀχαιῶν χαλκοχιτώνων
ἐν νόστῳ ἀπόλοντο· μάχῃ δέ τε καὶ σὺ παρῆσθα.
εἷς δ᾽ ἔτι που ζωὸς κατερύκεται εὐρέι πόντῳ.
"Αἴας μὲν μετὰ νηυσὶ δάμη δολιχηρέτμοισι.

Traduction française :

[4,450] Le vieillard, qu'amène l'heure de midi, sort aussi de la mer, porte ses pas autour de ses troupeaux, et, satisfait de les voir florissants, il les compte, nous comprenant des premiers dans ce dénombrement, sans soupçonner aucune ruse ; puis il s'étend à son tour sur la rive,. et sommeille. Soudain nous nous précipitons sur lui avec des cris terribles, et nos bras le serrent comme de fortes chaînes. Il ne met pas en oubli ses artifices. D'abord lion, il secoue une crinière hérissée ; bientôt il est un dragon terrible, un léopard furieux, un sanglier énorme ; il s'écoule en eau rapide; arbre, son front touche les nues. Nous demeurons sans épouvante, et redoublons d'efforts pour le dompter. Las enfin de ce combat, quoique si fécond en ruses, ô fils d'Atrée, me dit le vieillard, quel dieu t'enseigna l'art de me surprendre par ces embûches et de me vaincre ? Que prétends-tu de moi ? Tu le sais, ô vieillard, Iui répondis-je : pourquoi me tendre de nouveaux piéges? Captif depuis longtemps dans cette île, je ne vois aucun moyen de terminer mes maux; mon coeur est dévoré de peines. Daigne m'apprendre (rien n'échappe à l'oeil des immortels) quelle divinité m'a fermé la route qui peut me conduire à travers l'humide élément dans ma patrie. Alors ces paroles sortent de ses lèvres : Ah ! si tu voulais traverser heureusement. le séjour des tempêtes et arriver d'un rapide vol dans tes ports, il ne fallait pas monter sur tes vaisseaux sans offrir des hécatombes sacrées à Zeus et à la troupe entière des immortels. Maintenant ne compte pas que les destins te permettent de revoir les tiens, ton palais, et les champs de tes pères, si tu ne fends une seconde fois de tes proues l'Égyptus, ce fleuve né du ciel, et si tu ne fais ruisseler à grands flots sur ses bords le sang des plus belles victimes en faveur de tous les dieux rassemblés sur l'Olympe; alors s'ouvrira pour toi la route que tu aspires à franchir. Mon coeur se brise à l'ordre de retourner, à travers les sombres vapeurs de la mer, aux bords de l'Égypte, chemin pénible et semé de périls. J'obéirai, ô vieillard, dis-je cependant; mais veuille encore m'apprendre le sort des Grecs que nous avons laissés, Nestor et moi, sur le rivage troyen. Tous sont-ils rentrés heureusement dans leur patrie ? ou quelqu'un d'entre eux, assez fortuné pour survivre à tant de combats, aurait-il péri d'une mort inopinée, soit au milieu des flots, soit entre les bras des siens. Je dis, et telle est sa réponse terrible : O fils d'Atrée pourquoi m'interroger sur ces événements ? pourquoi vouloir tout sonder, et pénétrer au fond de mon coeur? Si je parle, un torrent de larmes coulera de ta paupière. Un grand nombre est descendu au tombeau; cependant ils n'ont pas tous subi ce triste sort. Parmi les principaux chefs, deux seuls, à leur retour, ont été victimes du trépas ; tu vis tomber ceux que moissonnèrent les batailles. L'un de vos personnages les plus éminents est retenu dans une île au milieu de la vaste mer. Ajax, fils d'Oïlée, ni sa flotte aux longues rames, ne sont plus.





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Dernière mise à jour : 12/07/2005