HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant III

ταῦτά



Texte grec :

[3,200] ἄλκιμος ἔσσ᾽, ἵνα τίς σε καὶ ὀψιγόνων ἐὺ εἴπῃ."
τὸν δ᾽ αὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
"ὦ Νέστορ Νηληϊάδη, μέγα κῦδος Ἀχαιῶν,
καὶ λίην κεῖνος μὲν ἐτίσατο, καί οἱ Ἀχαιοὶ
οἴσουσι κλέος εὐρὺ καὶ ἐσσομένοισι πυθέσθαι·
205 αἲ γὰρ ἐμοὶ τοσσήνδε θεοὶ δύναμιν περιθεῖεν,
τίσασθαι μνηστῆρας ὑπερβασίης ἀλεγεινῆς,
οἵ τέ μοι ὑβρίζοντες ἀτάσθαλα μηχανόωνται.
ἀλλ᾽ οὔ μοι τοιοῦτον ἐπέκλωσαν θεοὶ ὄλβον,
πατρί τ᾽ ἐμῷ καὶ ἐμοί· νῦν δὲ χρὴ τετλάμεν ἔμπης."
210 τὸν δ᾽ ἠμείβετ᾽ ἔπειτα Γερήνιος ἱππότα Νέστωρ·
"ὦ φίλ᾽, ἐπεὶ δὴ ταῦτά μ᾽ ἀνέμνησας καὶ ἔειπες,
φασὶ μνηστῆρας σῆς μητέρος εἵνεκα πολλοὺς
ἐν μεγάροις ἀέκητι σέθεν κακὰ μηχανάασθαι·
εἰπέ μοι, ἠὲ ἑκὼν ὑποδάμνασαι, ἦ σέ γε λαοὶ
215 ἐχθαίρουσ᾽ ἀνὰ δῆμον, ἐπισπόμενοι θεοῦ ὀμφῇ.
τίς δ᾽ οἶδ᾽ εἴ κέ ποτέ σφι βίας ἀποτίσεται ἐλθών,
ἢ ὅ γε μοῦνος ἐὼν ἢ καὶ σύμπαντες Ἀχαιοί;
εἰ γάρ σ᾽ ὣς ἐθέλοι φιλέειν γλαυκῶπις Ἀθήνη,
ὡς τότ᾽ Ὀδυσσῆος περικήδετο κυδαλίμοιο
220 δήμῳ ἔνι Τρώων, ὅθι πάσχομεν ἄλγε᾽ Ἀχαιοί --
οὐ γάρ πω ἴδον ὧδε θεοὺς ἀναφανδὰ φιλεῦντας,
ὡς κείνῳ ἀναφανδὰ παρίστατο Παλλὰς Ἀθήνη --
εἴ σ᾽ οὕτως ἐθέλοι φιλέειν κήδοιτό τε θυμῷ,
τῶ κέν τις κείνων γε καὶ ἐκλελάθοιτο γάμοιο."
225 τὸν δ᾽ αὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
"ὦ γέρον, οὔ πω τοῦτο ἔπος τελέεσθαι ὀίω·
λίην γὰρ μέγα εἶπες· ἄγη μ᾽ ἔχει. οὐκ ἂν ἐμοί γε
ἐλπομένω τὰ γένοιτ᾽, οὐδ᾽ εἰ θεοὶ ὣς ἐθέλοιεν."
τὸν δ᾽ αὖτε προσέειπε θεά, γλαυκῶπις Ἀθήνη·
230 "Τηλέμαχε, ποῖόν σε ἔπος φύγεν ἕρκος ὀδόντων.
ῥεῖα θεός γ᾽ ἐθέλων καὶ τηλόθεν ἄνδρα σαώσαι.
βουλοίμην δ᾽ ἂν ἐγώ γε καὶ ἄλγεα πολλὰ μογήσας
οἴκαδέ τ᾽ ἐλθέμεναι καὶ νόστιμον ἦμαρ ἰδέσθαι,
ἢ ἐλθὼν ἀπολέσθαι ἐφέστιος, ὡς Ἀγαμέμνων
235 ὤλεθ᾽ ὑπ᾽ Αἰγίσθοιο δόλῳ καὶ ἧς ἀλόχοιο.
ἀλλ᾽ ἦ τοι θάνατον μὲν ὁμοίιον οὐδὲ θεοί περ
καὶ φίλῳ ἀνδρὶ δύνανται ἀλαλκέμεν, ὁππότε κεν δὴ
μοῖρ᾽ ὀλοὴ καθέλῃσι τανηλεγέος θανάτοιο."
τὴν δ᾽ αὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
240 "Μέντορ, μηκέτι ταῦτα λεγώμεθα κηδόμενοί περ·
κείνῳ δ᾽ οὐκέτι νόστος ἐτήτυμος, ἀλλά οἱ ἤδη
φράσσαντ᾽ ἀθάνατοι θάνατον καὶ κῆρα μέλαιναν.
νῦν δ᾽ ἐθέλω ἔπος ἄλλο μεταλλῆσαι καὶ ἐρέσθαι
Νέστορ᾽, ἐπεὶ περὶ οἶδε δίκας ἠδὲ φρόνιν ἄλλων·
245 τρὶς γὰρ δή μίν φασιν ἀνάξασθαι γένε᾽ ἀνδρῶν·
ὥς τέ μοι ἀθάνατος ἰνδάλλεται εἰσοράασθαι.
ὦ Νέστορ Νηληϊάδη, σὺ δ᾽ ἀληθὲς ἐνίσπες·
πῶς ἔθαν᾽ Ἀτρεΐδης εὐρὺ κρείων Ἀγαμέμνων;
ποῦ Μενέλαος ἔην; τίνα δ᾽ αὐτῷ μήσατ᾽ ὄλεθρον

Traduction française :

[3,200] oppose aux périls un coeur inébranlable pour que ton nom soit révéré des races futures". "O fils de Nélée, Nestor, l'honneur des Grecs, répond le sage Télémaque, Oreste en punissant Égisthe, a exercé une vengeance aussi juste qu'éclatante ; sa gloire, célébrée dès son vivant dans toute la Grèce, sera l'objet des chants de la postérité la plus reculée. Ah ! que le ciel ne me donne-t-il assez de force pour punir ainsi l'insolence des chefs qui, me couvrant d'outrages, trament notre ruine! Mais il ne nous a pas destinés, mon père et moi à tant de félicité ; je dois me soumettre à l'indignité de mon sort." "Cher ami, reprend le vieillard, puisque tu m'en retraces le souvenir, la renommée parle beaucoup de la foule qui assiège ta mère, qui t'impose des lois dans ta maison, et te dresse des pièges funestes. Dis : te serais-tu soumis volontairement à ce joug? ou la voix d'un oracle t'aurait-elle rendu l'objet de la haine de ton peuple ? Ne désespère pas cependant que ton père lui-même, seul, ou secouru de toute la Grèce, ne vienne un jour punir avec éclat ces violences. Si Minerve daignait t'accorder la protection signalée dont elle honora le fameux Ulysse dans les champs troyens, où nous souffrîmes tant de maux (non, jamais à mes regards les dieux ne témoignèrent si ouvertement leur bienveillance aux mortels ; Minerve, sans nuage, était toujours à côté de ce héros) ; si elle daignait t'accorder le même amour, ah ! cette troupe serait bientôt occupée d'autres soins que de projets d'hyménée." "O vieillard, dit Télémaque, jamais ne se réalisera l'espoir dont tu me flattes ; je ne reverrai point mon père ; tu m'ouvres un trop heureux avenir ; il me plonge dans le ravissement, et m'ôte la parole. Non, quand même les dieux voudraient nous accorder leur secours, je douterais encore que nous parvinssions à ce comble de félicité." "Télémaque, quel mot est sorti de tes lèvres ? interrompit la déesse. Sache qu'il est facile aux dieux de tirer un mortel des lieux les plus éloignés où le sort l'égare, et de le conduire dans sa terre natale. Si Ulysse, après avoir passé de revers en revers, voyait luire la journée de son retour, et jouissait enfin du repos, ne serait-il pas bien plus heureux qu'Agamemnon, que la destinée ramène sans obstacle dans sa patrie, mais qui ensanglante ses foyers par la trahison d'Égisthe et d'une femme criminelle? Il n'est que la loi commune du trépas à laquelle les dieux mêmes n'ont pas le pouvoir d'arracher le mortel qui leur est le plus cher, quand la parque inexorable l'a plongé dans le long sommeil du tombeau." "Mentor, n'en parlons plus, dit Télémaque, malgré l'intérêt qu'y prend notre douleur. Le retour de ce héros n'est plus qu'un songe heureux ; les dieux, depuis longtemps, l'ont précipité au noir séjour des ombres. Je désire en ce moment interroger sur un autre sujet Nestor, qui surpasse en justice et en prudence tous les hommes, qui a régné sur trois générations, et qui est à mes yeux l'image des immortels. O Nestor, fils de Nélée, fais-moi un récit fidèle de la mort d'Agamemnon. Comment a péri ce roi de tant de peuples ?





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Dernière mise à jour : 13/06/2005