HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant III

θεοῖο



Texte grec :

[3,100] δήμῳ ἔνι Τρώων, ὅθι πάσχετε πήματ᾽ Ἀχαιοί,
τῶν νῦν μοι μνῆσαι, καί μοι νημερτὲς ἐνίσπες.
τὸν δ᾽ ἠμείβετ᾽ ἔπειτα Γερήνιος ἱππότα Νέστωρ·
"ὦ φίλ᾽, ἐπεί μ᾽ ἔμνησας ὀιζύος, ἥν ἐν ἐκείνῳ
δήμῳ ἀνέτλημεν μένος ἄσχετοι υἷες Ἀχαιῶν,
105 ἠμέν ὅσα ξὺν νηυσίν ἐπ᾽ ἠεροειδέα πόντον
πλαζόμενοι κατὰ ληίδ᾽, ὅπῃ ἄρξειεν Ἀχιλλεύς,
ἠδ᾽ ὅσα καὶ περί ἄστυ μέγα Πριάμοιο ἄνακτος
μαρνάμεθ᾽· ἔνθα δ᾽ ἔπειτα κατέκταθεν ὅσσοι ἄριστοι.
ἔνθα μὲν Αἴας κεῖται ἀρήιος, ἔνθα δ᾽ Ἀχιλλεύς,
110 ἔνθα δὲ Πάτροκλος, θεόφιν μήστωρ ἀτάλαντος,
ἔνθα δ᾽ ἐμὸς φίλος υἱός, ἅμα κρατερὸς καὶ ἀμύμων,
Ἀντίλοχος, πέρι μὲν θείειν ταχὺς ἠδὲ μαχητής·
ἄλλα τε πόλλ᾽ ἐπὶ τοῖς πάθομεν κακά· τίς κεν ἐκεῖνα
πάντα γε μυθήσαιτο καταθνητῶν ἀνθρώπων;
115 οὐδ᾽ εἰ πεντάετές γε καὶ ἑξάετες παραμίμνων
ἐξερέοις ὅσα κεῖθι πάθον κακὰ δῖοι Ἀχαιοί·
πρίν κεν ἀνιηθεὶς σὴν πατρίδα γαῖαν ἵκοιο.
εἰνάετες γάρ σφιν κακὰ ῥάπτομεν ἀμφιέποντες
παντοίοισι δόλοισι, μόγις δ᾽ ἐτέλεσσε Κρονίων.
120 ἔνθ᾽ οὔ τίς ποτε μῆτιν ὁμοιωθήμεναι ἄντην
ἤθελ᾽, ἐπεὶ μάλα πολλὸν ἐνίκα δῖος Ὀδυσσεὺς
παντοίοισι δόλοισι, πατὴρ τεός, εἰ ἐτεόν γε
κείνου ἔκγονός ἐσσι· σέβας μ᾽ ἔχει εἰσορόωντα.
ἦ τοι γὰρ μῦθοί γε ἐοικότες, οὐδέ κε φαίης
125 ἄνδρα νεώτερον ὧδε ἐοικότα μυθήσασθαι.
ἔνθ᾽ ἦ τοι ἧος μὲν ἐγὼ καὶ δῖος Ὀδυσσεὺς
οὔτε ποτ᾽ εἰν ἀγορῇ δίχ᾽ ἐβάζομεν οὔτ᾽ ἐνὶ βουλῇ,
ἀλλ᾽ ἕνα θυμὸν ἔχοντε νόω καὶ ἐπίφρονι βουλῇ
φραζόμεθ᾽ Ἀργείοισιν ὅπως ὄχ᾽ ἄριστα γένοιτο.
130 αὐτὰρ ἐπεὶ Πριάμοιο πόλιν διεπέρσαμεν αἰπήν,
βῆμεν δ᾽ ἐν νήεσσι, θεὸς δ᾽ ἐσκέδασσεν Ἀχαιούς,
καὶ τότε δὴ Ζεὺς λυγρὸν ἐνὶ φρεσὶ μήδετο νόστον
Ἀργείοις, ἐπεὶ οὔ τι νοήμονες οὐδὲ δίκαιοι
πάντες ἔσαν· τῶ σφεων πολέες κακὸν οἶτον ἐπέσπον
135 μήνιος ἐξ ὀλοῆς γλαυκώπιδος ὀβριμοπάτρης.
ἥ τ᾽ ἔριν Ἀτρεΐδῃσι μετ᾽ ἀμφοτέροισιν ἔθηκε.
τὼ δὲ καλεσσαμένω ἀγορὴν ἐς πάντας Ἀχαιούς,
μάψ, ἀτὰρ οὐ κατὰ κόσμον, ἐς ἠέλιον καταδύντα,
οἱ ἦλθον οἴνῳ βεβαρηότες υἷες Ἀχαιῶν,
140 μῦθον μυθείσθην, τοῦ εἵνεκα λαὸν ἄγειραν.
ἔνθ᾽ ἤ τοι Μενέλαος ἀνώγει πάντας Ἀχαιοὺς
νόστου μιμνήσκεσθαι ἐπ᾽ εὐρέα νῶτα θαλάσσης,
οὐδ᾽ Ἀγαμέμνονι πάμπαν ἑήνδανε· βούλετο γάρ ῥα
λαὸν ἐρυκακέειν ῥέξαι θ᾽ ἱερὰς ἑκατόμβας,
145 ὡς τὸν Ἀθηναίης δεινὸν χόλον ἐξακέσαιτο,
νήπιος, οὐδὲ τὸ ᾔδη, ὃ οὐ πείσεσθαι ἔμελλεν·
οὐ γάρ τ᾽ αἶψα θεῶν τρέπεται νόος αἰέν ἐόντων.
ὣς τὼ μὲν χαλεποῖσιν ἀμειβομένω ἐπέεσσιν
ἕστασαν· οἱ δ᾽ ἀνόρουσαν ἐυκνήμιδες Ἀχαιοὶ

Traduction française :

[3,100] devant les remparts de Troie, où vous souffrîtes, ô Grecs, tant de revers, je te conjure de t'en retracer aujourd'hui la mémoire; dis-moi tout ce que tu sais de sa destinée." "O mon fils, répond le vieillard, combien tu renouvelles en moi le souvenir des calamités que soutinrent loin de leur patrie les enfants indomptés de la Grèce, soit dans les courses où, pour nous enrichir par la dévastation de villes nombreuses, nous affrontions les noires tempêtes partout où nous guidait l'ardent Achille, soit dans les combats que nous livrions autour des murs de Troie, tombe immense de tant de héros! là est étendu Ajax, un guerrier tel que Mars; là reposent Achille, et Patrocle, que la prudence égalait aux dieux; là aussi reposent les cendres de mon cher fils, ce fils plein de valeur, et décoré de toutes les autres vertus, mon Antiloque, l'un des premiers à la course et dans les combats. Nous avons éprouvé bien plus de malheurs encore : quel mortel pourrait les raconter? Quand tu resterais ici cinq, même six années à m'interroger sur ces fameux revers des héros de la Grèce, las de ce triste récit tu partirais avant qu'il fût épuisé. Pour accabler l'ennemi que nous tenions bloqué, nous fîmes, durant neuf années entières tout ce que peuvent et la valeur et la ruse; à peine Jupiter daigna-t-il enfin couronner nos efforts. Dans ce long intervalle jamais aucun de nos guerriers n'osa seulement avoir la pensée d'être en prudence l'égal du grand Ulysse; tant étaient nombreux et surprenants les stratagèmes belliqueux qu'enfantait ce héros, ton père. Oui, tu es son fils : frappés de surprise, mes yeux ne peuvent te quitter ; je crois l'entendre lui-même, et l'on s'étonne de trouver dans un si jeune âge tant de conformité avec les traits et la sagesse d'Ulysse. Tant que nous occupâmes les bords troyens, Ulysse et moi nous ne différions jamais d'avis, dans les assemblées du peuple, ni dans le conseil des rois; et, comme si une seule âme nous eût gouvernés, nos desseins, dictés par la prudence, conspiraient à la félicité des Grecs. Mais lorsque nous eûmes abattu la ville de Priam, et que nous fûmes prêts à rentrer dans nos vaisseaux, le corps de l'armée (ainsi le voulurent les dieux) se partagea, présage des malheurs que Jupiter se préparait à semer sur notre route. Tous nos chefs n'avaient pas observé les lois de la justice et de 1a piété ; c'est là ce qui les précipita en foule à leur perte. Ils avaient irrité Pallas, fille redoutable de Jupiter; animée d'une fureur vengeresse, elle alluma la discorde entre les Atrides, assez imprudents pour convoquer une assemblée générale lorsque le soleil allait finir sa course. Les fils de la Grèce, au mépris de la décence, accoururent au sortir de leurs banquets, et chargés des vapeurs du vin; c'est alors que se débattit le sujet important de leur départ. Ménélas voulait que toute l'armée traversât la mer et revolât dans ses foyers. Agamemnon voulait retenir l'armée sur ces bords pour apaiser par des hécatombes le terrible courroux de Pallas : aveugle ! il ne savait pas qu'on répandrait en vain le sang des victimes; un moment ne fléchit point le coeur irrité des immortels. Les deux chefs éclatent en de grands débats, les Grecs furieux se lèvent,





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Dernière mise à jour : 13/06/2005