HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant III

ἠλᾶτο



Texte grec :

[3,350] οὔτ᾽ αὐτῷ μαλακῶς οὔτε ξείνοισιν ἐνεύδειν.
αὐτὰρ ἐμοὶ πάρα μὲν χλαῖναι καὶ ῥήγεα καλά.
οὔ θην δὴ τοῦδ᾽ ἀνδρὸς Ὀδυσσῆος φίλος υἱὸς
νηὸς ἐπ᾽ ἰκριόφιν καταλέξεται, ὄφρ᾽ ἂν ἐγώ γε
ζώω, ἔπειτα δὲ παῖδες ἐνὶ μεγάροισι λίπωνται,
355 ξείνους ξεινίζειν, ὅς τίς κ᾽ ἐμὰ δώμαθ᾽ ἵκηται."
τὸν δ᾽ αὖτε προσέειπε θεά, γλαυκῶπις Ἀθήνη·
"εὖ δὴ ταῦτά γ᾽ ἔφησθα, γέρον φίλε· σοὶ δὲ ἔοικεν
Τηλέμαχον πείθεσθαι, ἐπεὶ πολὺ κάλλιον οὕτως.
ἀλλ᾽ οὗτος μὲν νῦν σοὶ ἅμ᾽ ἕψεται, ὄφρα κεν εὕδῃ
360 σοῖσιν ἐνὶ μεγάροισιν· ἐγὼ δ᾽ ἐπὶ νῆα μέλαιναν
εἶμ᾽, ἵνα θαρσύνω θ᾽ ἑτάρους εἴπω τε ἕκαστα.
οἶος γὰρ μετὰ τοῖσι γεραίτερος εὔχομαι εἶναι·
οἱ δ᾽ ἄλλοι φιλότητι νεώτεροι ἄνδρες ἕπονται,
πάντες ὁμηλικίη μεγαθύμου Τηλεμάχοιο.
365 ἔνθα κε λεξαίμην κοίλῃ παρὰ νηὶ μελαίνῃ
νῦν· ἀτὰρ ἠῶθεν μετὰ Καύκωνας μεγαθύμους
εἶμ᾽ ἔνθα χρεῖός μοι ὀφέλλεται, οὔ τι νέον γε
οὐδ᾽ ὀλίγον. σὺ δὲ τοῦτον, ἐπεὶ τεὸν ἵκετο δῶμα,
πέμψον σὺν δίφρῳ τε καὶ υἱέι· δὸς δέ οἱ ἵππους,
370 οἵ τοι ἐλαφρότατοι θείειν καὶ κάρτος ἄριστοι."
ὣς ἄρα φωνήσασ᾽ ἀπέβη γλαυκῶπις Ἀθήνη
φήνῃ εἰδομένη· θάμβος δ᾽ ἕλε πάντας ἰδόντας.
θαύμαζεν δ᾽ ὁ γεραιός, ὅπως ἴδεν ὀφθαλμοῖς·
Τηλεμάχου δ᾽ ἕλε χεῖρα, ἔπος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζεν·
375 "ὦ φίλος, οὔ σε ἔολπα κακὸν καὶ ἄναλκιν ἔσεσθαι,
εἰ δή τοι νέῳ ὧδε θεοὶ πομπῆες ἕπονται.
οὐ μὲν γάρ τις ὅδ᾽ ἄλλος Ὀλύμπια δώματ᾽ ἐχόντων,
ἀλλὰ Διὸς θυγάτηρ, κυδίστη Τριτογένεια,
ἥ τοι καὶ πατέρ᾽ ἐσθλὸν ἐν Ἀργείοισιν ἐτίμα.
380 ἀλλὰ ἄνασσ᾽ ἵληθι, δίδωθι δέ μοι κλέος ἐσθλόν,
αὐτῷ καὶ παίδεσσι καὶ αἰδοίῃ παρακοίτι·
σοὶ δ᾽ αὖ ἐγὼ ῥέξω βοῦν ἦνιν εὐρυμέτωπον
ἀδμήτην, ἣν οὔ πω ὕπὸ ζυγὸν ἤγαγεν ἀνήρ·
τήν τοι ἐγὼ ῥέξω χρυσὸν κέρασιν περιχεύας."
385 ὣς ἔφατ᾽ εὐχόμενος, τοῦ δ᾽ ἔκλυε Παλλὰς Ἀθήνη.
τοῖσιν δ᾽ ἡγεμόνευε Γερήνιος ἱππότα Νέστωρ,
υἱάσι καὶ γαμβροῖσιν, ἑὰ πρὸς δώματα καλά.
ἀλλ᾽ ὅτε δώμαθ᾽ ἵκοντο ἀγακλυτὰ τοῖο ἄνακτος,
ἑξείης ἕζοντο κατὰ κλισμούς τε θρόνους τε·
390 τοῖς δ᾽ ὁ γέρων ἐλθοῦσιν ἀνὰ κρητῆρα κέρασσεν
οἴνου ἡδυπότοιο, τὸν ἑνδεκάτῳ ἐνιαυτῷ
ὤιξεν ταμίη καὶ ἀπὸ κρήδεμνον ἔλυσε·
τοῦ ὁ γέρων κρητῆρα κεράσσατο, πολλὰ δ᾽ Ἀθήνῃ
εὔχετ᾽ ἀποσπένδων, κούρῃ Διὸς αἰγιόχοιο.
395 αὐτὰρ ἐπεὶ σπεῖσάν τ᾽ ἔπιον θ᾽, ὅσον ἤθελε θυμός,
οἱ μὲν κακκείοντες ἔβαν οἶκόνδε ἕκαστος,
τὸν δ᾽ αὐτοῦ κοίμησε Γερήνιος ἱππότα Νέστωρ,
Τηλέμαχον, φίλον υἱὸν Ὀδυσσῆος θείοιο,
τρητοῖς ἐν λεχέεσσιν ὑπ᾽ αἰθούσῃ ἐριδούπῳ,

Traduction française :

[3,350] et ma maison ne peut-elle offrir aux étrangers, ni à moi-même, des vêtements et un lit où l'on goûte mollement le repos? N'abonde-t-elle pas en robes précieuses et en tapis de pourpre? Tant que je vivrai, je souffrirai moins encore qu'un hôte aussi chéri que le rejeton du grand Ulysse passe la nuit sur le tillac de son navire; et, lors même que je ne serai plus, ne laisserai-je pas mes fils dans mon palais pour exercer envers tous ceux qui s'y rendront les devoirs de l'hospitalité ?" "J'approuve tes paroles, ô vieillard que j'aime, dit Minerve ; Télémaque doit t'obéir, rien n'est plus convenable. Qu'il te suive à cet instant, et jouisse du repos dans ta demeure. Permets que je retourne à mon vaisseau, afin de soutenir le courage de ceux qui nous ont accompagnés, et leur donner mes ordres. Je puis me glorifier d'être le seul vieillard dans cette troupe, composée de compagnons d'âge du magnanime Télémaque, qui le suivirent par amitié. Je reposerai la nuit dans ce vaisseau ; dès l'aurore je pars pour me rendre au pays des valeureux Caucones, où je dois réclamer une dette considérable et ancienne. Toi, dont la maison recueillera le rejeton d'Ulysse, fais-le conduire à Sparte par l'un de tes fils, sur un char attelé de tes plus forts et plus agiles coursiers." En même temps la déesse disparaît avec la rapidité de l'aigle. Tous les assistants sont immobiles de surprise ; le vieux Nestor admire ce prodige ; et prenant la main de Télémaque : "O mon fils, dit-il, tu seras par ta valeur et par tes vertus l'honneur de ta race, toi qui, si jeune encore, as les dieux pour compagnons de tes pas. C'est ici la fille de Jupiter, l'invincible Pallas, qui distingua ton père de tous les Grecs. O grande déesse, sois-nous propice, comble-nous de gloire et de bonheur, moi, mes fils, ma vertueuse épouse : je te sacrifierai une génisse d'un an, au front majestueux, qu'aucune main n'aura conduite sous le joug; je te la sacrifierai, et l'or éclatera autour de ses cornes naissantes." Telle est sa prière ; la déesse l'exauce. Cependant le vénérable Nestor, à la tête de ses fils et de ses gendres, marche vers son palais. Entrés dans l'auguste demeure du roi, ils se placent avec ordre sur des trônes et des sièges. A l'arrivée de ses fils, le vieillard tenait en main la coupe, et mêlait au cristal d'une eau pure un vin délicieux, gardé avec soin dix années, et dont une esclave venait d'ouvrir l'urne odorante. Nestor prépare le breuvage, et fait des libations accompagnées de prières en l'honneur de la fille du dieu armé de l'égide. Chacun remplit ce devoir, porte la coupe à ses lèvres, et va dans sa retraite chercher les douceurs du sommeil. Le roi de Pylos place le fils du grand Ulysse, Télémaque, sous le portique sonore : on lui a préparé un lit que partage le chef des guerriers,





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Dernière mise à jour : 13/06/2005