HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant III

ἠλᾶτο



Texte grec :

[3,300] Αἰγύπτῳ ἐπέλασσε φέρων ἄνεμός τε καὶ ὕδωρ.
ὣς ὁ μὲν ἔνθα πολὺν βίοτον καὶ χρυσὸν ἀγείρων
ἠλᾶτο ξὺν νηυσὶ κατ᾽ ἀλλοθρόους ἀνθρώπους·
τόφρα δὲ ταῦτ᾽ Αἴγισθος ἐμήσατο οἴκοθι λυγρά.
ἑπτάετες δ᾽ ἤνασσε πολυχρύσοιο Μυκήνης,
305 κτείνας Ἀτρεΐδην, δέδμητο δὲ λαὸς ὑπ᾽ αὐτῷ.
τῷ δέ οἱ ὀγδοάτῳ κακὸν ἤλυθε δῖος Ὀρέστης
ἂψ ἀπ᾽ Ἀθηνάων, κατὰ δ᾽ ἔκτανε πατροφονῆα,
Αἴγισθον δολόμητιν, ὅ οἱ πατέρα κλυτὸν ἔκτα.
ἦ τοι ὁ τὸν κτείνας δαίνυ τάφον Ἀργείοισιν
310 μητρός τε στυγερῆς καὶ ἀνάλκιδος Αἰγίσθοιο·
αὐτῆμαρ δέ οἱ ἦλθε βοὴν ἀγαθὸς Μενέλαος
πολλὰ κτήματ᾽ ἄγων, ὅσα οἱ νέες ἄχθος ἄειραν.
"καὶ σύ, φίλος, μὴ δηθὰ δόμων ἄπο τῆλ᾽ ἀλάλησο,
κτήματά τε προλιπὼν ἄνδρας τ᾽ ἐν σοῖσι δόμοισιν
315 οὕτω ὑπερφιάλους, μή τοι κατὰ πάντα φάγωσιν
κτήματα δασσάμενοι, σὺ δὲ τηϋσίην ὁδὸν ἔλθῃς.
ἀλλ᾽ ἐς μὲν Μενέλαον ἐγὼ κέλομαι καὶ ἄνωγα
ἐλθεῖν· κεῖνος γὰρ νέον ἄλλοθεν εἰλήλουθεν,
ἐκ τῶν ἀνθρώπων, ὅθεν οὐκ ἔλποιτό γε θυμῷ
320 ἐλθέμεν, ὅν τινα πρῶτον ἀποσφήλωσιν ἄελλαι
ἐς πέλαγος μέγα τοῖον, ὅθεν τέ περ οὐδ᾽ οἰωνοὶ
αὐτόετες οἰχνεῦσιν, ἐπεὶ μέγα τε δεινόν τε.
ἀλλ᾽ ἴθι νῦν σὺν νηί τε σῇ καὶ σοῖς ἑτάροισιν·
εἰ δ᾽ ἐθέλεις πεζός, πάρα τοι δίφρος τε καὶ ἵπποι,
325 πὰρ δὲ τοι υἷες ἐμοί, οἵ τοι πομπῆες ἔσονται
ἐς Λακεδαίμονα δῖαν, ὅθι ξανθὸς Μενέλαος.
λίσσεσθαι δέ μιν αὐτός, ἵνα νημερτὲς ἐνίσπῃ·
ψεῦδος δ᾽ οὐκ ἐρέει· μάλα γὰρ πεπνυμένος ἐστίν."
ὣς ἔφατ᾽, ἠέλιος δ᾽ ἄρ᾽ ἔδυ καὶ ἐπὶ κνέφας ἦλθε.
330 τοῖσι δὲ καὶ μετέειπε θεά, γλαυκῶπις Ἀθήνη·
"ὦ γέρον, ἦ τοι ταῦτα κατὰ μοῖραν κατέλεξας·
ἀλλ᾽ ἄγε τάμνετε μὲν γλώσσας, κεράασθε δὲ οἶνον,
ὄφρα Ποσειδάωνι καὶ ἄλλοις ἀθανάτοισιν
σπείσαντες κοίτοιο μεδώμεθα· τοῖο γὰρ ὥρη.
335 ἤδη γὰρ φάος οἴχεθ᾽ ὑπὸ ζόφον, οὐδὲ ἔοικεν·
δηθὰ θεῶν ἐν δαιτὶ θαασσέμεν, ἀλλὰ νέεσθαι."
ἦ ῥα Διὸς θυγάτηρ, οἱ δ᾽ ἔκλυον αὐδησάσης.
τοῖσι δὲ κήρυκες μὲν ὕδωρ ἐπὶ χεῖρας ἔχευαν,
κοῦροι δὲ κρητῆρας ἐπεστέψαντο ποτοῖο,
340 νώμησαν δ᾽ ἄρα πᾶσιν ἐπαρξάμενοι δεπάεσσι·
γλώσσας δ᾽ ἐν πυρὶ βάλλον, ἀνιστάμενοι δ᾽ ἐπέλειβον.
αὐτὰρ ἐπεὶ σπεῖσάν τ᾽ ἔπιον θ᾽, ὅσον ἤθελε θυμός,
δὴ τότ᾽ Ἀθηναίη καὶ Τηλέμαχος θεοειδὴς
ἄμφω ἱέσθην κοίλην ἐπὶ νῆα νέεσθαι.
345 Νέστωρ δ᾽ αὖ κατέρυκε καθαπτόμενος ἐπέεσσιν·
"Ζεὺς τό γ᾽ ἀλεξήσειε καὶ ἀθάνατοι θεοὶ ἄλλοι,
ὡς ὑμεῖς παρ᾽ ἐμεῖο θοὴν ἐπὶ νῆα κίοιτε
ὥς τέ τευ ἦ παρὰ πάμπαν ἀνείμονος ἠδὲ πενιχροῦ,
ᾧ οὔ τι χλαῖναι καὶ ῥήγεα πόλλ᾽ ἐνὶ οἴκῳ,

Traduction française :

[3,300] le fleuve Egyptus, où ils sont jetés par le vent et l'onde. C'est lorsque Ménélas, errant avec ses vaisseaux en des climats étrangers, amassait des trésors, qu'Égisthe commet le sinistre attentat par lequel périt dans leur palais l'un des Atrides, et qu'il soumet à son joug le peuple de ce roi. Il règne durant sept années sur la riche Mycènes. Enfin vient d'Athènes la vengeance : Oreste reparaît; il purge la terre du perfide assassin qui lui ravit un père illustre; et honorant de funérailles une mère abhorrée et le plus lâche des hommes, il donne le festin public qui en termine la pompe. Ce jour-là même arrive le brave Ménélas avec autant de richesses qu'en pouvaient porter ses vaisseaux. Toi, ô mon ami, garde-toi d'égarer trop longtemps tes pas loin de tes foyers, et n'abandonne point ta maison et tes biens aux plus pervers des mortels ; crains qu'en ton absence ils n'achèvent de te dépouiller de ton héritage, et que ta course ne tourne qu'à ta ruine. Cependant mes avis, mes leçons, t'y exhortent ; rends-toi chez Ménélas, qui, contre son espoir, vient d'arriver de contrées lointaines, emporté par les tempêtes au milieu d'une mer dont les habitants même de l'air pourraient à peine revenir dans une année, mer aussi périlleuse qu'immense. Pars avec ton navire et tes compagnons. Ou ne veux-tu pas traverser les ondes ? voici mon char et mes chevaux, voici mes fils qui te conduiront dans la superbe Lacédémone, où règne le blond Ménélas. Va l'interroger ; conjure-le de t'apprendre la vérité : il ne proférera point le mensonge, sa prudence est consommée." Comme il achevait ces mots, le soleil se plonge dans l'océan, et la nuit répand ses ombres sur la terre. "O vieillard, dit alors Minerve, tes lèvres sont l'organe de la sagesse. Mais séparez les langues des victimes ; prenez en main les coupes; faites des libations à Neptune et à tous les dieux, et allons goûter le sommeil, dont l'heure approche ; l'astre du jour ne nous envoie plus ses rayons. La décence ne permet pas de prolonger les festins consacrés aux immortels." Ainsi dit la fille de Jupiter; ils sont dociles à sa voix. Les hérauts versent l'eau sur les mains des chefs; des jeunes gens, après avoir commencé les libations, portent de toutes parts les coupes remplies ; la flamme consume les langues des victimes ; tous se lèvent, et le vin coule en l'honneur des immortels. Dès que ce devoir est accompli, et qu'à son gré on s'est abreuvé de cette liqueur, Minerve et Télémaque veulent s'éloigner et se rendre à leur navire. Mais Nestor, les retenant, et s'abandonnant au feu du courroux : "Me préservent Jupiter et tous les dieux, s'écrie-t-il, de permettre que vous me quittiez pour vous retirer dans votre vaisseau ! Suis-je le plus indigent des Pyliens,





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Dernière mise à jour : 13/06/2005