HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXIV

γέροντος



Texte grec :

[24,500] τὸν σὺ πρῴην κτεῖνας ἀμυνόμενον περὶ πάτρης
Ἕκτορα· τοῦ νῦν εἵνεχ᾽ ἱκάνω νῆας Ἀχαιῶν
λυσόμενος παρὰ σεῖο, φέρω δ᾽ ἀπερείσι᾽ ἄποινα.
ἀλλ᾽ αἰδεῖο θεοὺς Ἀχιλεῦ, αὐτόν τ᾽ ἐλέησον
μνησάμενος σοῦ πατρός· ἐγὼ δ᾽ ἐλεεινότερός περ,
505 ἔτλην δ᾽ οἷ᾽ οὔ πώ τις ἐπιχθόνιος βροτὸς ἄλλος,
ἀνδρὸς παιδοφόνοιο ποτὶ στόμα χεῖρ᾽ ὀρέγεσθαι.
ὣς φάτο, τῷ δ᾽ ἄρα πατρὸς ὑφ᾽ ἵμερον ὦρσε γόοιο·
ἁψάμενος δ᾽ ἄρα χειρὸς ἀπώσατο ἦκα γέροντα.
τὼ δὲ μνησαμένω ὃ μὲν Ἕκτορος ἀνδροφόνοιο
510 κλαῖ᾽ ἁδινὰ προπάροιθε ποδῶν Ἀχιλῆος ἐλυσθείς,
αὐτὰρ Ἀχιλλεὺς κλαῖεν ἑὸν πατέρ᾽, ἄλλοτε δ᾽ αὖτε
Πάτροκλον· τῶν δὲ στοναχὴ κατὰ δώματ᾽ ὀρώρει.
αὐτὰρ ἐπεί ῥα γόοιο τετάρπετο δῖος Ἀχιλλεύς,
καί οἱ ἀπὸ πραπίδων ἦλθ᾽ ἵμερος ἠδ᾽ ἀπὸ γυίων,
515 αὐτίκ᾽ ἀπὸ θρόνου ὦρτο, γέροντα δὲ χειρὸς ἀνίστη
οἰκτίρων πολιόν τε κάρη πολιόν τε γένειον,
καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
ἆ δείλ᾽, ἦ δὴ πολλὰ κάκ᾽ ἄνσχεο σὸν κατὰ θυμόν.
πῶς ἔτλης ἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν ἐλθέμεν οἶος
520 ἀνδρὸς ἐς ὀφθαλμοὺς ὅς τοι πολέας τε καὶ ἐσθλοὺς
υἱέας ἐξενάριξα; σιδήρειόν νύ τοι ἦτορ.
ἀλλ᾽ ἄγε δὴ κατ᾽ ἄρ᾽ ἕζευ ἐπὶ θρόνου, ἄλγεα δ᾽ ἔμπης
ἐν θυμῷ κατακεῖσθαι ἐάσομεν ἀχνύμενοί περ·
οὐ γάρ τις πρῆξις πέλεται κρυεροῖο γόοιο·
525 ὡς γὰρ ἐπεκλώσαντο θεοὶ δειλοῖσι βροτοῖσι
ζώειν ἀχνυμένοις· αὐτοὶ δέ τ᾽ ἀκηδέες εἰσί.
δοιοὶ γάρ τε πίθοι κατακείαται ἐν Διὸς οὔδει
δώρων οἷα δίδωσι κακῶν, ἕτερος δὲ ἑάων·
ᾧ μέν κ᾽ ἀμμίξας δώῃ Ζεὺς τερπικέραυνος,
530 ἄλλοτε μέν τε κακῷ ὅ γε κύρεται, ἄλλοτε δ᾽ ἐσθλῷ·
ᾧ δέ κε τῶν λυγρῶν δώῃ, λωβητὸν ἔθηκε,
καί ἑ κακὴ βούβρωστις ἐπὶ χθόνα δῖαν ἐλαύνει,
φοιτᾷ δ᾽ οὔτε θεοῖσι τετιμένος οὔτε βροτοῖσιν.
ὣς μὲν καὶ Πηλῆϊ θεοὶ δόσαν ἀγλαὰ δῶρα
535 ἐκ γενετῆς· πάντας γὰρ ἐπ᾽ ἀνθρώπους ἐκέκαστο
ὄλβῳ τε πλούτῳ τε, ἄνασσε δὲ Μυρμιδόνεσσι,
καί οἱ θνητῷ ἐόντι θεὰν ποίησαν ἄκοιτιν.
ἀλλ᾽ ἐπὶ καὶ τῷ θῆκε θεὸς κακόν, ὅττί οἱ οὔ τι
παίδων ἐν μεγάροισι γονὴ γένετο κρειόντων,
540 ἀλλ᾽ ἕνα παῖδα τέκεν παναώριον· οὐδέ νυ τόν γε
γηράσκοντα κομίζω, ἐπεὶ μάλα τηλόθι πάτρης
ἧμαι ἐνὶ Τροίῃ, σέ τε κήδων ἠδὲ σὰ τέκνα.
καὶ σὲ γέρον τὸ πρὶν μὲν ἀκούομεν ὄλβιον εἶναι·
ὅσσον Λέσβος ἄνω Μάκαρος ἕδος ἐντὸς ἐέργει
545 καὶ Φρυγίη καθύπερθε καὶ Ἑλλήσποντος ἀπείρων,
τῶν σε γέρον πλούτῳ τε καὶ υἱάσι φασὶ κεκάσθαι.
αὐτὰρ ἐπεί τοι πῆμα τόδ᾽ ἤγαγον Οὐρανίωνες
αἰεί τοι περὶ ἄστυ μάχαι τ᾽ ἀνδροκτασίαι τε.
ἄνσχεο, μὴ δ᾽ ἀλίαστον ὀδύρεο σὸν κατὰ θυμόν·

Traduction française :

[24,500] tu l'as tué récemment, comme il défendait
sa patrie : c'était Hector. Pour lui, maintenant, je viens
aux vaisseaux achéens, pour le délivrer de ton pouvoir;
et j'apporte une rançon immense. Respecte les dieux,
Achille, et de moi aie pitié, en souvenir de ton père : je
suis encore plus pitoyable; car j'ai eu le courage de faire
ce que n'a fait encore, sur la terre, aucun humain, de
porter à ma bouche la main du meurtrier de mon fils. »
Il dit, et chez Achille fit naître le désir de plaindre son
père. La main sur le vieillard, il le repoussa doucement.
Tous deux se souvenaient : l'un d'Hector meurtrier, et
il pleurait abondamment, prosterné aux pieds d'Achille;
Achille, lui, pleurait son père, parfois aussi Patrocle, et
leurs gémissements s'élevaient par la maison.
Mais quand le divin Achille se fut satisfait de plaintes,
{et que le désir lui en fut venu de ses entrailles et de ses
membres}, soudain il s'élança de son trône, releva le
vieillard de sa main, et, plaignant sa tête blanchissante,
son menton blanchissant, il lui adressa ces mots ailés :
"Ah ! malheureux, tu as, certes, souffert bien des maux
en ton coeur ! comment eus-tu le courage de venir aux
vaisseaux achéens, tout seul, sous les yeux de l'homme, de
moi, qui t'ai tué bien des fils excellents? Il est donc de fer,
ton coeur? Mais allons, assieds-toi sur ce trône, et nos
douleurs, de toute façon, laissons-les reposer en notre
âme, malgré notre affliction. Car ils ne servent de rien,
les gémissements qui nous glacent. Tel est le destin filé
par les dieux aux mortels misérables : vivre affligés. Eux
seuls n'ont point de souci. Il y a, sur le seuil du palais de
Zeus, deux jarres de tous les dons qu'il nous donne,
l'une de maux, l'autre de biens. L'homme à qui c'est
un mélange que donne Zeus foudroyant, tantôt rencontre
un mal, tantôt un avantage; l'homme à qui il donne des
misères, il en fait un objet d'outrage. Celui-là, une faim
canine le pousse sur la terre divine; il va çà et là, sans
être honoré des dieux ni des hommes.
«Ainsi, à Pélée, les dieux donnèrent des dons magnifiques,
dès sa naissance; car sur tous les hommes il l'emportait
en bonheur et en richesses; il régnait sur les Myrmidons,
et, quoiqu'il fût mortel, les dieux firent d'une déesse
son épouse. Mais à lui aussi Zeus infligea un malheur :
il ne lui naquit pas, dans son palais, une génération
d'enfants robustes; il n'a engendré qu'un fils, qui mourra
prématurément; et tandis qu'il vieillit, je ne l'assiste pas;
car, loin de ma patrie, je reste en Troade, pour ton chagrin
et celui de tes enfants.
« Toi aussi, vieillard, tu étais, nous dit-on, heureux
autrefois ! Tout ce que limitent Lesbos, en haut,
résidence de Macar, et la Phrygie aux plateaux élevés, et
l'Hellespont immense, de tout cela, vieillard, par ta
richesse et tes fils tu étais maître, dit-on. Mais, depuis
que les dieux du ciel ont amené sur toi ce fléau, il n'y a
autour de ta ville que combats et carnages. Supporte-le,
au lieu de gémir sans fin en ton coeur.





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Dernière mise à jour : 27/06/2006