HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXIV

ἦτορ



Texte grec :

[24,600] κεῖται δ᾽ ἐν λεχέεσσ᾽· ἅμα δ᾽ ἠοῖ φαινομένηφιν
ὄψεαι αὐτὸς ἄγων· νῦν δὲ μνησώμεθα δόρπου.
καὶ γάρ τ᾽ ἠΰκομος Νιόβη ἐμνήσατο σίτου,
τῇ περ δώδεκα παῖδες ἐνὶ μεγάροισιν ὄλοντο
ἓξ μὲν θυγατέρες, ἓξ δ᾽ υἱέες ἡβώοντες.
605 τοὺς μὲν Ἀπόλλων πέφνεν ἀπ᾽ ἀργυρέοιο βιοῖο
χωόμενος Νιόβῃ, τὰς δ᾽ Ἄρτεμις ἰοχέαιρα,
οὕνεκ᾽ ἄρα Λητοῖ ἰσάσκετο καλλιπαρῄῳ·
φῆ δοιὼ τεκέειν, ἣ δ᾽ αὐτὴ γείνατο πολλούς·
τὼ δ᾽ ἄρα καὶ δοιώ περ ἐόντ᾽ ἀπὸ πάντας ὄλεσσαν.
610 οἳ μὲν ἄρ᾽ ἐννῆμαρ κέατ᾽ ἐν φόνῳ, οὐδέ τις ἦεν
κατθάψαι, λαοὺς δὲ λίθους ποίησε Κρονίων·
τοὺς δ᾽ ἄρα τῇ δεκάτῃ θάψαν θεοὶ Οὐρανίωνες.
ἣ δ᾽ ἄρα σίτου μνήσατ᾽, ἐπεὶ κάμε δάκρυ χέουσα.
νῦν δέ που ἐν πέτρῃσιν ἐν οὔρεσιν οἰοπόλοισιν
615 ἐν Σιπύλῳ, ὅθι φασὶ θεάων ἔμμεναι εὐνὰς
νυμφάων, αἵ τ᾽ ἀμφ᾽ Ἀχελώϊον ἐρρώσαντο,
ἔνθα λίθος περ ἐοῦσα θεῶν ἐκ κήδεα πέσσει.
ἀλλ᾽ ἄγε δὴ καὶ νῶϊ μεδώμεθα δῖε γεραιὲ
σίτου· ἔπειτά κεν αὖτε φίλον παῖδα κλαίοισθα
620 Ἴλιον εἰσαγαγών· πολυδάκρυτος δέ τοι ἔσται.
ἦ καὶ ἀναΐξας ὄϊν ἄργυφον ὠκὺς Ἀχιλλεὺς
σφάξ᾽· ἕταροι δ᾽ ἔδερόν τε καὶ ἄμφεπον εὖ κατὰ κόσμον,
μίστυλλόν τ᾽ ἄρ᾽ ἐπισταμένως πεῖράν τ᾽ ὀβελοῖσιν,
ὄπτησάν τε περιφραδέως, ἐρύσαντό τε πάντα.
625 Αὐτομέδων δ᾽ ἄρα σῖτον ἑλὼν ἐπένειμε τραπέζῃ
καλοῖς ἐν κανέοισιν· ἀτὰρ κρέα νεῖμεν Ἀχιλλεύς.
οἳ δ᾽ ἐπ᾽ ὀνείαθ᾽ ἑτοῖμα προκείμενα χεῖρας ἴαλλον.
αὐτὰρ ἐπεὶ πόσιος καὶ ἐδητύος ἐξ ἔρον ἕντο,
ἤτοι Δαρδανίδης Πρίαμος θαύμαζ᾽ Ἀχιλῆα
630 ὅσσος ἔην οἷός τε· θεοῖσι γὰρ ἄντα ἐῴκει·
αὐτὰρ ὃ Δαρδανίδην Πρίαμον θαύμαζεν Ἀχιλλεὺς
εἰσορόων ὄψίν τ᾽ ἀγαθὴν καὶ μῦθον ἀκούων.
αὐτὰρ ἐπεὶ τάρπησαν ἐς ἀλλήλους ὁρόωντες,
τὸν πρότερος προσέειπε γέρων Πρίαμος θεοειδής·
635 λέξον νῦν με τάχιστα διοτρεφές, ὄφρα καὶ ἤδη
ὕπνῳ ὕπο γλυκερῷ ταρπώμεθα κοιμηθέντες·
οὐ γάρ πω μύσαν ὄσσε ὑπὸ βλεφάροισιν ἐμοῖσιν
ἐξ οὗ σῇς ὑπὸ χερσὶν ἐμὸς πάϊς ὤλεσε θυμόν,
ἀλλ᾽ αἰεὶ στενάχω καὶ κήδεα μυρία πέσσω
640 αὐλῆς ἐν χόρτοισι κυλινδόμενος κατὰ κόπρον.
νῦν δὴ καὶ σίτου πασάμην καὶ αἴθοπα οἶνον
λαυκανίης καθέηκα· πάρος γε μὲν οὔ τι πεπάσμην.
ἦ ῥ᾽, Ἀχιλεὺς δ᾽ ἑτάροισιν ἰδὲ δμῳῇσι κέλευσε
δέμνι᾽ ὑπ᾽ αἰθούσῃ θέμεναι καὶ ῥήγεα καλὰ
645 πορφύρε᾽ ἐμβαλέειν, στορέσαι τ᾽ ἐφύπερθε τάπητας,
χλαίνας τ᾽ ἐνθέμεναι οὔλας καθύπερθεν ἕσασθαι.
αἳ δ᾽ ἴσαν ἐκ μεγάροιο δάος μετὰ χερσὶν ἔχουσαι,
αἶψα δ᾽ ἄρα στόρεσαν δοιὼ λέχε᾽ ἐγκονέουσαι.
τὸν δ᾽ ἐπικερτομέων προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·

Traduction française :

[24,600] Il repose sur une couche. Quand paraîtra l'aurore, tu le
verras toi-même, en l'emmenant. Maintenant, pensons au
dîner. Car Niobé aux beaux cheveux pensa à manger,
quoiqu'elle eût perdu dans son palais douze enfants, six
filles et six fils dans la fleur de l'âge. Les uns, Apollon les
tua de son arc d'argent, par colère contre Niobé, et les
autres, Artémis qui verse les flèches, parce que Niobé
s'égalait à Latone aux belles joues. Elle disait que Latone
n'avait eu que deux enfants, tandis qu'elle-même avait
donné la vie à beaucoup. Mais ceux-là, quoique n'étant
que deux, tuèrent tous les siens. Ils restèrent neuf jours
étendus dans le sang, et il n'y avait personne pour les
ensevelir; car le fils de Cronos avait fait leur peuple de
pierre. Le dixième jour, les dieux du ciel les ensevelirent.
Niobé donc pensa à manger, quand elle fut lasse de verser
des larmes. Aujourd'hui, quelque part, dans des rochers,
dans des montagnes solitaires, sur le Sipyle, où sont, dit-on,
les couches des nymphes divines, qui dansent au bord
de l'Achéloüs, là, toute pierre qu'elle est, elle digère
ces deuils envoyés par les dieux. Eh bien, nous deux aussi,
divin vieillard, occupons-nous de manger. Plus tard tu
pourras pleurer ton fils, l'ayant ramené à Ilion. Bien des
larmes, certes, couleront pour lui! »
A ces mots, sautant sur un mouton blanc, le rapide
Achille l'égorgea. Ses compagnons l'écorchèrent et le
préparèrent comme il faut, le coupèrent habilement en
morceaux qu'ils embrochèrent; ils le firent rôtir avec
soin, puis retirèrent le tout. Automédon, prenant le pain,
le distribua à table dans de belles corbeilles ; les viandes,
Achille les distribua. Vers les mets tout prêts et servis, les
convives étendirent les mains; et quand la faim et la soif
furent apaisées, le fils de Dardanos, Priam, admirait
Achille, si grand et si beau : car, de face, il semblait un
dieu: le fils de Dardanos, Priam, était admiré d'Achille
qui regardait sa bonne apparence et écoutait ses paroles.
Quand ils eurent assez de se regarder l'un l'autre, le
premier parla le vieux Priam, semblable à un dieu :
« Donne-moi un lit maintenant, au plus tôt, nourrisson
de Zeus, pour que, sans attendre, le doux sommeil nous
charme, une fois couchés. Mes yeux ne se sont pas encore
fermés, sous mes paupières, depuis que tes mains à mon
enfant ont ôté la vie; je ne cesse de gémir et de digérer
mille chagrins, en me roulant dans ma cour sur les ordures.
Aujourd'hui, j'ai pris de la nourriture, le vin flamboyant est
descendu dans mon gosier; jusqu'ici, je n'avais rien pris. »
Il dit. Achille ordonna à ses compagnons et aux servantes
de mettre des lits sous le portique, d'y jeter de
belles étoffes pourpres, d'étendre dessus des tapis, et de
placer par-dessus des couvertures épaisses, pour s'envelopper.
Les servantes sortirent de la salle, un flambeau à la
main, et aussitôt étendirent deux lits, en hâte. Alors,
railleur, Achille aux pieds rapides dit à Priam :





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Dernière mise à jour : 27/06/2006