HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXIV

Vers 350-399

  Vers 350-399

[24,350] στῆσαν ἄρἡμιόνους τε καὶ ἵππους ὄφρα πίοιεν
ἐν ποταμῷ· δὴ γὰρ καὶ ἐπὶ κνέφας ἤλυθε γαῖαν.
τὸν δἐξ ἀγχιμόλοιο ἰδὼν ἐφράσσατο κῆρυξ
Ἑρμείαν, ποτὶ δὲ Πρίαμον φάτο φώνησέν τε·
φράζεο Δαρδανίδη· φραδέος νόου ἔργα τέτυκται.
355 ἄνδρὁρόω, τάχα δἄμμε διαρραίσεσθαι ὀΐω.
ἀλλἄγε δὴ φεύγωμεν ἐφἵππων, μιν ἔπειτα
γούνων ἁψάμενοι λιτανεύσομεν αἴ κἐλεήσῃ.
ὣς φάτο, σὺν δὲ γέροντι νόος χύτο, δείδιε δαἰνῶς,
ὀρθαὶ δὲ τρίχες ἔσταν ἐνὶ γναμπτοῖσι μέλεσσι,
360 στῆ δὲ ταφών· αὐτὸς δἐριούνιος ἐγγύθεν ἐλθὼν
χεῖρα γέροντος ἑλὼν ἐξείρετο καὶ προσέειπε·
πῇ πάτερ ὧδἵππους τε καὶ ἡμιόνους ἰθύνεις
νύκτα διἀμβροσίην, ὅτε θεὕδουσι βροτοὶ ἄλλοι;
οὐδὲ σύ γἔδεισας μένεα πνείοντας Ἀχαιούς,
365 οἵ τοι δυσμενέες καὶ ἀνάρσιοι ἐγγὺς ἔασι;
τῶν εἴ τίς σε ἴδοιτο θοὴν διὰ νύκτα μέλαιναν
τοσσάδὀνείατἄγοντα, τίς ἂν δή τοι νόος εἴη;
οὔταὐτὸς νέος ἐσσί, γέρων δέ τοι οὗτος ὀπηδεῖ,
ἄνδρἀπαμύνασθαι, ὅτε τις πρότερος χαλεπήνῃ.
370 ἀλλἐγὼ οὐδέν σε ῥέξω κακά, καὶ δέ κεν ἄλλον
σεῦ ἀπαλεξήσαιμι· φίλῳ δέ σε πατρὶ ἐΐσκω.
τὸν δἠμείβετἔπειτα γέρων Πρίαμος θεοειδής·
οὕτω πῃ τάδε γἐστὶ φίλον τέκος ὡς ἀγορεύεις.
ἀλλἔτι τις καὶ ἐμεῖο θεῶν ὑπερέσχεθε χεῖρα,
375 ὅς μοι τοιόνδἧκεν ὁδοιπόρον ἀντιβολῆσαι
αἴσιον, οἷος δὴ σὺ δέμας καὶ εἶδος ἀγητός,
πέπνυσαί τε νόῳ, μακάρων δἔξεσσι τοκήων.
τὸν δαὖτε προσέειπε διάκτορος ἀργεϊφόντης·
ναὶ δὴ ταῦτά γε πάντα γέρον κατὰ μοῖραν ἔειπες.
380 ἀλλἄγε μοι τόδε εἰπὲ καὶ ἀτρεκέως κατάλεξον,
ἠέ πῃ ἐκπέμπεις κειμήλια πολλὰ καὶ ἐσθλὰ
ἄνδρας ἐς ἀλλοδαποὺς ἵνα περ τάδε τοι σόα μίμνῃ,
ἤδη πάντες καταλείπετε Ἴλιον ἱρὴν
δειδιότες· τοῖος γὰρ ἀνὴρ ὤριστος ὄλωλε
385 σὸς πάϊς· οὐ μὲν γάρ τι μάχης ἐπιδεύετἈχαιῶν.
τὸν δἠμείβετἔπειτα γέρων Πρίαμος θεοειδής·
τίς δὲ σύ ἐσσι φέριστε τέων δἔξεσσι τοκήων;
ὥς μοι καλὰ τὸν οἶτον ἀπότμου παιδὸς ἔνισπες.
τὸν δαὖτε προσέειπε διάκτορος ἀργεϊφόντης·
390 πειρᾷ ἐμεῖο γεραιὲ καὶ εἴρεαι Ἕκτορα δῖον.
τὸν μὲν ἐγὼ μάλα πολλὰ μάχῃ ἔνι κυδιανείρῃ
ὀφθαλμοῖσιν ὄπωπα, καὶ εὖτἐπὶ νηυσὶν ἐλάσσας
Ἀργείους κτείνεσκε δαΐζων ὀξέϊ χαλκῷ·
ἡμεῖς δἑσταότες θαυμάζομεν· οὐ γὰρ Ἀχιλλεὺς
395 εἴα μάρνασθαι κεχολωμένος Ἀτρεΐωνι.
τοῦ γὰρ ἐγὼ θεράπων, μία δἤγαγε νηῦς εὐεργής·
Μυρμιδόνων δἔξειμι, πατὴρ δέ μοί ἐστι Πολύκτωρ.
ἀφνειὸς μὲν γἐστί, γέρων δὲ δὴ ὡς σύ περ ὧδε,
ἓξ δέ οἱ υἷες ἔασιν, ἐγὼ δέ οἱ ἕβδομός εἰμι·
[24,350] ils arrêtèrent mules et chevaux, pour les abreuver, au
fleuve; car l'ombre était venue sur la terre.
Alors, tout près, apparut, attirant l'attention du
héraut, Hermès; et le héraut dit à Priam : "Attention,
fils de Dardanos, voici l'affaire d'un esprit attentif ! Je
vois un homme, et bientôt, je crois, nous serons mis en
pièces. Eh bien ! fuyons sur notre char, ou bien, touchant
ses genoux, supplions-le, pour voir s'il aura pitié. »
Il dit; l'esprit du vieillard se troubla; il craignit terriblement;
ses poils, tout droits, se hérissèrent sur ses
membres fléchissants. Il s'arrêta interdit. Mais, de lui-même,
le Très Bienfaisant s'approcha, et prenant la
main du vieillard, lui demanda :
« Où donc, mon père, conduis-tu ainsi ces chevaux et ces
mulets, à travers la nuit surhumaine, quand dorment les
autres humains? Tu n'as donc pas craint, toi, les Achéens
respirant l'ardeur, tes ennemis acharnés, qui sont près
d'ici? Si l'un d'eux te voyait, dans la nuit rapide et noire,
emmener tant de biens, qu'en penserais-tu? Toi, tu n'es
pas jeune, — et c'est un vieillard qui t'accompagne —,
pour repousser un agresseur. Mais moi, je ne te ferai
aucun mal, et même je te défendrai contre un autre : car
je trouve que tu ressembles à mon père."
Le vieux Priam semblable à un dieu répondit :
"Il en est à peu près, mon enfant, comme tu le dis.
Mais quelqu'un des dieux continue donc d'étendre sa
main sur moi, puisqu'il a envoyé à ma rencontre un
voyageur favorable, tel que toi, d'une taille et d'un air
admirables, d'un esprit inspiré, et né de parents bienheureux."
Le Conducteur au brillant aspect répondit :
"En tout cela, vieillard, tes paroles sont exactes. Mais
voyons, dis-moi ceci, et explique-toi franchement :
envoies-tu quelque part tant de trésors magnifiques, chez
des étrangers, pour qu'ils te restent là en sûreté? Ou
déjà, tous, abandonnez-vous la sainte Ilion, effrayés :
si grand était l'homme — le meilleur — qui a péri, ton
fils : car, au combat, il ne le cédait en rien aux Achéens?"
Le vieux Priam, semblable à un dieu, répondit :
"Qui es-tu donc toi-même, ô excellent? De quels parents sors-tu?
Comme tu parles bien du sort de mon fils infortuné ! »
Le Conducteur au brillant aspect répondit :
"Tu m'éprouves, vieillard, et m'interroges sur le divin
Hector. C'est un homme que bien souvent, dans la bataille
glorieuse, j'ai vu, surtout quand, poussant vers leurs vaisseaux
les Argiens, il les massacrait, les déchirant avec le
bronze aigu. Nous, immobiles, nous l'admirions, car
Achille ne nous laissait pas combattre, irrité contre le
descendant d'Atrée. Je suis serviteur d'Achille; un même
vaisseau bien fait nous a amenés; je suis un des Myrmidons,
et mon père est Polyctor : il est opulent, mais vieux,
comme toi-même. Il a six fils, et moi qui suis le septième.


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Dernière mise à jour : 27/06/2006