HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXIV

Vers 550-599

  Vers 550-599

[24,550] οὐ γάρ τι πρήξεις ἀκαχήμενος υἷος ἑῆος,
οὐδέ μιν ἀνστήσεις, πρὶν καὶ κακὸν ἄλλο πάθῃσθα.
τὸν δἠμείβετἔπειτα γέρων Πρίαμος θεοειδής·
μή πω μἐς θρόνον ἵζε διοτρεφὲς ὄφρά κεν Ἕκτωρ
κεῖται ἐνὶ κλισίῃσιν ἀκηδής, ἀλλὰ τάχιστα
555 λῦσον ἵνὀφθαλμοῖσιν ἴδω· σὺ δὲ δέξαι ἄποινα
πολλά, τά τοι φέρομεν· σὺ δὲ τῶνδἀπόναιο, καὶ ἔλθοις
σὴν ἐς πατρίδα γαῖαν, ἐπεί με πρῶτον ἔασας
αὐτόν τε ζώειν καὶ ὁρᾶν φάος ἠελίοιο.
τὸν δἄρὑπόδρα ἰδὼν προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·
560 μηκέτι νῦν μἐρέθιζε γέρον· νοέω δὲ καὶ αὐτὸς
Ἕκτορά τοι λῦσαι, Διόθεν δέ μοι ἄγγελος ἦλθε
μήτηρ, μἔτεκεν, θυγάτηρ ἁλίοιο γέροντος.
καὶ δέ σε γιγνώσκω Πρίαμε φρεσίν, οὐδέ με λήθεις,
ὅττι θεῶν τίς σἦγε θοὰς ἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν.
565 οὐ γάρ κε τλαίη βροτὸς ἐλθέμεν, οὐδὲ μάλἡβῶν,
ἐς στρατόν· οὐδὲ γὰρ ἂν φυλάκους λάθοι, οὐδέ κὀχῆα
ῥεῖα μετοχλίσσειε θυράων ἡμετεράων.
τὼ νῦν μή μοι μᾶλλον ἐν ἄλγεσι θυμὸν ὀρίνῃς,
μή σε γέρον οὐδαὐτὸν ἐνὶ κλισίῃσιν ἐάσω
570 καὶ ἱκέτην περ ἐόντα, Διὸς δἀλίτωμαι ἐφετμάς.
ὣς ἔφατ᾽, ἔδεισεν δ γέρων καὶ ἐπείθετο μύθῳ.
Πηλεΐδης δοἴκοιο λέων ὣς ἆλτο θύραζε
οὐκ οἶος, ἅμα τῷ γε δύω θεράποντες ἕποντο
ἥρως Αὐτομέδων ἠδἌλκιμος, οὕς ῥα μάλιστα
575 τῖἈχιλεὺς ἑτάρων μετὰ Πάτροκλόν γε θανόντα,
οἳ τόθὑπὸ ζυγόφιν λύον ἵππους ἡμιόνους τε,
ἐς δἄγαγον κήρυκα καλήτορα τοῖο γέροντος,
κὰδ δἐπὶ δίφρου εἷσαν· ἐϋξέστου δἀπἀπήνης
ᾕρεον Ἑκτορέης κεφαλῆς ἀπερείσιἄποινα.
580 κὰδ δἔλιπον δύο φάρεἐΰννητόν τε χιτῶνα,
ὄφρα νέκυν πυκάσας δοίη οἶκον δὲ φέρεσθαι.
δμῳὰς δἐκκαλέσας λοῦσαι κέλετἀμφί τἀλεῖψαι
νόσφιν ἀειράσας, ὡς μὴ Πρίαμος ἴδοι υἱόν,
μὴ μὲν ἀχνυμένῃ κραδίῃ χόλον οὐκ ἐρύσαιτο
585 παῖδα ἰδών, Ἀχιλῆϊ δὀρινθείη φίλον ἦτορ,
καί κατακτείνειε, Διὸς δἀλίτηται ἐφετμάς.
τὸν δἐπεὶ οὖν δμῳαὶ λοῦσαν καὶ χρῖσαν ἐλαίῳ,
ἀμφὶ δέ μιν φᾶρος καλὸν βάλον ἠδὲ χιτῶνα,
αὐτὸς τόν γἈχιλεὺς λεχέων ἐπέθηκεν ἀείρας,
590 σὺν δἕταροι ἤειραν ἐϋξέστην ἐπἀπήνην.
ᾤμωξέν τἄρἔπειτα, φίλον δὀνόμηνεν ἑταῖρον·
μή μοι Πάτροκλε σκυδμαινέμεν, αἴ κε πύθηαι
εἰν Ἄϊδός περ ἐὼν ὅτι Ἕκτορα δῖον ἔλυσα
πατρὶ φίλῳ, ἐπεὶ οὔ μοι ἀεικέα δῶκεν ἄποινα.
595 σοὶ δαὖ ἐγὼ καὶ τῶνδἀποδάσσομαι ὅσσἐπέοικεν.
ῥα, καὶ ἐς κλισίην πάλιν ἤϊε δῖος Ἀχιλλεύς,
ἕζετο δἐν κλισμῷ πολυδαιδάλῳ ἔνθεν ἀνέστη
τοίχου τοῦ ἑτέρου, ποτὶ δὲ Πρίαμον φάτο μῦθον·
υἱὸς μὲν δή τοι λέλυται γέρον ὡς ἐκέλευες,
[24,550] Car à rien ne te servira de pleurer ton brave fils; tu ne
le feras pas lever; et, en attendant, tu peux souffrir un autre
malheur. » Le vieux Priam, semblable à un dieu, répondit :
«Ne me fais pas asseoir sur un trône, nourrisson de
Zeus, tant qu'Hector gît entre les baraques, à l'abandon.
Hâte-toi de me le rendre, que mes yeux le voient ! Et toi,
reçois la rançon abondante que nous t'apportons; toi,
puisses-tu en jouir, et aller dans ta patrie, pour m'avoir,
d'abord, laissé en paix {laissé moi-même vivre et voir
la lumière du soleil.}"
Avec un regard en dessous, Achille aux pieds rapides lui dit :
«Ne m'irrite plus maintenant, vieillard. Je pense, moi
aussi, à te rendre Hector. De la part de Zeus, en messagère,
est venue ma mère, celle qui m'a enfanté, la fille du
vieillard marin. Toi aussi, — je le comprends, Priam, en
mon âme, et tu ne me le cacheras pas —, c'est un dieu
qui t'a conduit aux vaisseaux fins des Achéens; car un
humain n'eût pas osé venir, fût-il dans la force de l'âge,
en ce camp : il n'échapperait pas aux gardes, et la barre,
il ne la déplacerait pas facilement, à nos portes. Aussi, ne
retourne pas davantage mon coeur dans ses douleurs, de
peur, vieillard, que toi-même je ne te laisse pas en paix
dans nos baraques, tout suppliant que tu es, et que je
ne viole les ordres de Zeus. »
Il dit. Le vieillard eut peur et obéit. Le fils de Pélée,
hors de la maison, comme un lion, bondit. Il n'était pas
seul : deux serviteurs le suivaient, le héros Automédon
et Alkimos, les plus honorés par Achille de ses compagnons,
depuis la mort de Patrocle. Ils détachèrent du
joug les chevaux et les mules, firent entrer le héraut,
celui qui appelait pour le vieillard, et lui offrirent un
siège. Puis, sur le char poli, ils prirent la rançon immense
de la tête d'Hector. Ils laissèrent deux manteaux et une
tunique d'un beau tissu, afin d'en envelopper le corps,
en le donnant pour l'emporter dans sa demeure. Appelant
les servantes, Achille leur ordonna de le laver et de
l'oindre, à l'écart, pour que Priam ne vît pas son fils,
de peur qu'en son âme affligée il ne pût contenir sa
colère à la vue de son enfant, qu'il ne remuât le coeur d'Achille,
et que celui-ci ne le tuât, en violant les ordres de Zeus.
Après donc que Ies servantes l'eurent lavé et oint
d'huile, elles l'enveloppèrent du beau manteau et de la
tunique; Achille lui-même le plaça sur un brancard, en le
soulevant, puis, ensemble, ses compagnons le soulevèrent,
et le mirent sur le char poli.
Achille gémit alors, et invoqua son compagnon :
« Ne va point, Patrocle, te fâcher contre moi, si tu viens
à apprendre, même chez Adès, que j'ai rendu le divin
Hector à son père. Il a donné une rançon qui n'est pas
indigne de moi, et je t'en rendrai, à toi, la part qui te convient. »
Il dit, et rentra dans la baraque, le divin Achille. Il
s'assit sur le siège, tout orné, d'où il s'était levé, contre
l'une des cloisons, et dit à Priam :
«Ton fils t'est rendu, vieillard, comme tu le désirais.


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Dernière mise à jour : 27/06/2006