HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXI

νεώτερος



Texte grec :

[21,400] ὣς εἰπὼν οὔτησε κατ᾽ αἰγίδα θυσσανόεσσαν
σμερδαλέην, ἣν οὐδὲ Διὸς δάμνησι κεραυνός·
τῇ μιν Ἄρης οὔτησε μιαιφόνος ἔγχεϊ μακρῷ.
ἣ δ᾽ ἀναχασσαμένη λίθον εἵλετο χειρὶ παχείῃ
κείμενον ἐν πεδίῳ μέλανα τρηχύν τε μέγαν τε,
405 τόν ῥ᾽ ἄνδρες πρότεροι θέσαν ἔμμεναι οὖρον ἀρούρης·
τῷ βάλε θοῦρον Ἄρηα κατ᾽ αὐχένα, λῦσε δὲ γυῖα.
ἑπτὰ δ᾽ ἐπέσχε πέλεθρα πεσών, ἐκόνισε δὲ χαίτας,
τεύχεά τ᾽ ἀμφαράβησε· γέλασσε δὲ Παλλὰς Ἀθήνη,
καί οἱ ἐπευχομένη ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
410 νηπύτι᾽ οὐδέ νύ πώ περ ἐπεφράσω ὅσσον ἀρείων
εὔχομ᾽ ἐγὼν ἔμεναι, ὅτι μοι μένος ἰσοφαρίζεις.
οὕτω κεν τῆς μητρὸς ἐρινύας ἐξαποτίνοις,
ἥ τοι χωομένη κακὰ μήδεται οὕνεκ᾽ Ἀχαιοὺς
κάλλιπες, αὐτὰρ Τρωσὶν ὑπερφιάλοισιν ἀμύνεις.
415 ὣς ἄρα φωνήσασα πάλιν τρέπεν ὄσσε φαεινώ·
τὸν δ᾽ ἄγε χειρὸς ἑλοῦσα Διὸς θυγάτηρ Ἀφροδίτη
πυκνὰ μάλα στενάχοντα· μόγις δ᾽ ἐσαγείρετο θυμόν.
τὴν δ᾽ ὡς οὖν ἐνόησε θεὰ λευκώλενος Ἥρη,
αὐτίκ᾽ Ἀθηναίην ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
420 ὢ πόποι αἰγιόχοιο Διὸς τέκος Ἀτρυτώνη
καὶ δ᾽ αὖθ᾽ ἡ κυνάμυια ἄγει βροτολοιγὸν Ἄρηα
δηΐου ἐκ πολέμοιο κατὰ κλόνον· ἀλλὰ μέτελθε.
ὣς φάτ᾽, Ἀθηναίη δὲ μετέσσυτο, χαῖρε δὲ θυμῷ,
καί ῥ᾽ ἐπιεισαμένη πρὸς στήθεα χειρὶ παχείῃ
425 ἤλασε· τῆς δ᾽ αὐτοῦ λύτο γούνατα καὶ φίλον ἦτορ.
τὼ μὲν ἄρ᾽ ἄμφω κεῖντο ἐπὶ χθονὶ πουλυβοτείρῃ,
ἣ δ᾽ ἄρ᾽ ἐπευχομένη ἔπεα πτερόεντ᾽ ἀγόρευε·
τοιοῦτοι νῦν πάντες ὅσοι Τρώεσσιν ἀρωγοὶ
εἶεν, ὅτ᾽ Ἀργείοισι μαχοίατο θωρηκτῇσιν,
430 ὧδέ τε θαρσαλέοι καὶ τλήμονες, ὡς Ἀφροδίτη
ἦλθεν Ἄρῃ ἐπίκουρος ἐμῷ μένει ἀντιόωσα·
τώ κεν δὴ πάλαι ἄμμες ἐπαυσάμεθα πτολέμοιο
Ἰλίου ἐκπέρσαντες ἐϋκτίμενον πτολίεθρον.
ὣς φάτο, μείδησεν δὲ θεὰ λευκώλενος Ἥρη.
435 αὐτὰρ Ἀπόλλωνα προσέφη κρείων ἐνοσίχθων·
Φοῖβε τί ἢ δὴ νῶϊ διέσταμεν; οὐδὲ ἔοικεν
ἀρξάντων ἑτέρων· τὸ μὲν αἴσχιον αἴ κ᾽ ἀμαχητὶ
ἴομεν Οὔλυμπον δὲ Διὸς ποτὶ χαλκοβατὲς δῶ.
ἄρχε· σὺ γὰρ γενεῆφι νεώτερος· οὐ γὰρ ἔμοιγε
440 καλόν, ἐπεὶ πρότερος γενόμην καὶ πλείονα οἶδα.
νηπύτι᾽ ὡς ἄνοον κραδίην ἔχες· οὐδέ νυ τῶν περ
μέμνηαι ὅσα δὴ πάθομεν κακὰ Ἴλιον ἀμφὶ
μοῦνοι νῶϊ θεῶν, ὅτ᾽ ἀγήνορι Λαομέδοντι
πὰρ Διὸς ἐλθόντες θητεύσαμεν εἰς ἐνιαυτὸν
445 μισθῷ ἔπι ῥητῷ· ὃ δὲ σημαίνων ἐπέτελλεν.
ἤτοι ἐγὼ Τρώεσσι πόλιν πέρι τεῖχος ἔδειμα
εὐρύ τε καὶ μάλα καλόν, ἵν᾽ ἄρρηκτος πόλις εἴη·
Φοῖβε σὺ δ᾽ εἰλίποδας ἕλικας βοῦς βουκολέεσκες
Ἴδης ἐν κνημοῖσι πολυπτύχου ὑληέσσης.

Traduction française :

[21,400] Ayant ainsi parlé, il la frappa sur le bouclier à franges,
terrible, que ne dompte pas même la foudre de Zeus.
C'est là qu'Arès, souillé de meurtres, la frappa de sa
longue pique. Elle, rompant, prit de sa main épaisse une
pierre qui gisait dans la plaine, noire, anguleuse, énorme,
que les hommes d'autrefois avaient placée comme borne
d'un champ. Elle en frappa l'impétueux Arès au cou, et
désunit ses membres. Il couvrit sept arpents dans sa
chute, souilla de poussière ses cheveux, et ses armes
résonnèrent. Pallas Athénè rit, et, se glorifiant, lui
adressa ces mots ailés :
« Insensé, tu n'as donc pas encore reconnu combien
supérieure je me glorifie d'être, que tu rivalises avec mon
ardeur? Ainsi tu pourrais bien payer les malédictions de
ta mère, qui, irritée, te prépare des maux, parce que tu
as abandonné les Achéens, pour secourir les Troyens
orgueilleux. »
Ayant ainsi parlé, elle détourna ses yeux brillants.
Aphrodite, fille de Zeus, emmena par la main Arès, qui
gémissait sans cesse : il avait peine à ranimer son coeur.
Quand la déesse Héra aux bras blancs l'aperçut, aussitôt
à Athénè elle adressa ces mots ailés :
«Oh! enfant de Zeus porte-égide, indomptable, voilà
encore cette mouche de chien qui emmène Arès, fléau des
humains, loin du combat meurtrier, à travers la mêlée.
Va. poursuis-la. »
Elle dit, et Athénè s'élança, la joie au coeur; et, l'ayant
rejointe, à la poitrine, de sa main épaisse, elle la heurta :
aussitôt se désunirent les genoux d'Aphrodite, et son
coeur. Ainsi les deux divinités tombèrent sur la terre
nourricière, et Athénè triomphante prononça ces mots ailés :
«Tels soient-ils tous, les protecteurs des Troyens,
quand ils combattent les Argiens cuirassés : aussi hardis
et résistants qu'Aphrodite, venue au secours d'Arès, en
affrontant mon ardeur. Ainsi, depuis longtemps, nous
aurions, nous, fini la guerre, après avoir renversé la
ville bien bâtie d'Ilion. »
Elle dit. La déesse Héra aux bras blancs sourit. Et
le dieu puissant qui ébranle la terre dit à Apollon :
«Phébus, pourquoi tous deux restons-nous à l'écart?
Cela ne sied pas, quand les autres ont commencé. Il
serait trop honteux que, sans combattre, nous retournions
sur l'Olympe, dans la maison de Zeus pavée de
bronze. Commence : tu es le plus jeune; de ma part ce
ne serait pas beau, étant né le premier, et sachant plus
de choses. Insensé, comme ton coeur est sans raison !
Non, tu ne te rappelles pas tout ce que nous avons souffert
autour d'Ilion, seuls, tous deux, entre les dieux, quand,
le viril Laomédon nous eut, venant de chez Zeus,
comme serviteurs pendant un an, pour un salaire convenu.
D'un signe, il nous commandait. Moi, pour les
Troyens, autour de leur ville, je bâtis un mur large,
magnifique, afin que la ville fût inexpugnable. Toi,
Phébus tu paissais les boeufs aux jambes tordues, aux cornes
courbes, sur les flancs boisés de l'Ida aux nombreux replis.





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Dernière mise à jour : 13/06/2006