HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXI

Διομήδε



Texte grec :

[21,350] καίοντο πτελέαι τε καὶ ἰτέαι ἠδὲ μυρῖκαι,
καίετο δὲ λωτός τε ἰδὲ θρύον ἠδὲ κύπειρον,
τὰ περὶ καλὰ ῥέεθρα ἅλις ποταμοῖο πεφύκει·
τείροντ᾽ ἐγχέλυές τε καὶ ἰχθύες οἳ κατὰ δίνας,
οἳ κατὰ καλὰ ῥέεθρα κυβίστων ἔνθα καὶ ἔνθα
πνοιῇ τειρόμενοι πολυμήτιος Ἡφαίστοιο. 355
καίετο δ᾽ ἲς ποταμοῖο ἔπος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζεν·
Ἥφαιστ᾽, οὔ τις σοί γε θεῶν δύνατ᾽ ἀντιφερίζειν,
οὐδ᾽ ἂν ἐγὼ σοί γ᾽ ὧδε πυρὶ φλεγέθοντι μαχοίμην.
λῆγ᾽ ἔριδος, Τρῶας δὲ καὶ αὐτίκα δῖος Ἀχιλλεὺς
360 ἄστεος ἐξελάσειε· τί μοι ἔριδος καὶ ἀρωγῆς;
φῆ πυρὶ καιόμενος, ἀνὰ δ᾽ ἔφλυε καλὰ ῥέεθρα.
ὡς δὲ λέβης ζεῖ ἔνδον ἐπειγόμενος πυρὶ πολλῷ
κνίσην μελδόμενος ἁπαλοτρεφέος σιάλοιο
πάντοθεν ἀμβολάδην, ὑπὸ δὲ ξύλα κάγκανα κεῖται,
365 ὣς τοῦ καλὰ ῥέεθρα πυρὶ φλέγετο, ζέε δ᾽ ὕδωρ·
οὐδ᾽ ἔθελε προρέειν, ἀλλ᾽ ἴσχετο· τεῖρε δ᾽ ἀϋτμὴ
Ἡφαίστοιο βίηφι πολύφρονος. αὐτὰρ ὅ γ᾽ Ἥρην
πολλὰ λισσόμενος ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
Ἥρη τίπτε σὸς υἱὸς ἐμὸν ῥόον ἔχραε κήδειν
370 ἐξ ἄλλων; οὐ μέν τοι ἐγὼ τόσον αἴτιός εἰμι
ὅσσον οἱ ἄλλοι πάντες, ὅσοι Τρώεσσιν ἀρωγοί.
ἀλλ᾽ ἤτοι μὲν ἐγὼν ἀποπαύσομαι εἰ σὺ κελεύεις,
παυέσθω δὲ καὶ οὗτος· ἐγὼ δ᾽ ἐπὶ καὶ τόδ᾽ ὀμοῦμαι,
μή ποτ᾽ ἐπὶ Τρώεσσιν ἀλεξήσειν κακὸν ἦμαρ,
375 μὴ δ᾽ ὁπότ᾽ ἂν Τροίη μαλερῷ πυρὶ πᾶσα δάηται
καιομένη, καίωσι δ᾽ ἀρήϊοι υἷες Ἀχαιῶν.
αὐτὰρ ἐπεὶ τό γ᾽ ἄκουσε θεὰ λευκώλενος Ἥρη,
αὐτίκ᾽ ἄρ᾽ Ἥφαιστον προσεφώνεεν ὃν φίλον υἱόν·
Ἥφαιστε σχέο τέκνον ἀγακλεές· οὐ γὰρ ἔοικεν
380 ἀθάνατον θεὸν ὧδε βροτῶν ἕνεκα στυφελίζειν.
ὣς ἔφαθ᾽, Ἥφαιστος δὲ κατέσβεσε θεσπιδαὲς πῦρ,
ἄψορρον δ᾽ ἄρα κῦμα κατέσσυτο καλὰ ῥέεθρα.
αὐτὰρ ἐπεὶ Ξάνθοιο δάμη μένος, οἳ μὲν ἔπειτα
παυσάσθην, Ἥρη γὰρ ἐρύκακε χωομένη περ·
385 ἐν δ᾽ ἄλλοισι θεοῖσιν ἔρις πέσε βεβριθυῖα
ἀργαλέη, δίχα δέ σφιν ἐνὶ φρεσὶ θυμὸς ἄητο·
σὺν δ᾽ ἔπεσον μεγάλῳ πατάγῳ, βράχε δ᾽ εὐρεῖα χθών,
ἀμφὶ δὲ σάλπιγξεν μέγας οὐρανός. ἄϊε δὲ Ζεὺς
ἥμενος Οὐλύμπῳ· ἐγέλασσε δέ οἱ φίλον ἦτορ
390 γηθοσύνῃ, ὅθ᾽ ὁρᾶτο θεοὺς ἔριδι ξυνιόντας.
ἔνθ᾽ οἵ γ᾽ οὐκέτι δηρὸν ἀφέστασαν· ἦρχε γὰρ Ἄρης
ῥινοτόρος, καὶ πρῶτος Ἀθηναίῃ ἐπόρουσε
χάλκεον ἔγχος ἔχων, καὶ ὀνείδειον φάτο μῦθον·
τίπτ᾽ αὖτ᾽ ὦ κυνάμυια θεοὺς ἔριδι ξυνελαύνεις
395 θάρσος ἄητον ἔχουσα, μέγας δέ σε θυμὸς ἀνῆκεν;
ἦ οὐ μέμνῃ ὅτε Τυδεΐδην Διομήδε᾽ ἀνῆκας
οὐτάμεναι, αὐτὴ δὲ πανόψιον ἔγχος ἑλοῦσα
ἰθὺς ἐμεῦ ὦσας, διὰ δὲ χρόα καλὸν ἔδαψας;
τώ σ᾽ αὖ νῦν ὀΐω ἀποτισέμεν ὅσσα ἔοργας.

Traduction française :

[21,350] Ils brûlaient, les ormeaux, les saules, les tamaris,
il brûlait, le lotus, le jonc, et le souchet qui, près
du beau cours du fleuve, poussaient en foule. Accablées
étaient les anguilles, et les autres poissons qui, dans les
tourbillons, qui, dans les beaux courants sautaient çà et
là, accablés par le souffle de l'ingénieux Héphaïstos. Il
brûlait, Sa Force le Fleuve. Alors il dit au dieu en le nommant :
« Héphaïstos, aucun des dieux ne peut rivaliser avec
toi; moi non plus, je ne saurais te combattre, toi qui
flambes d'un tel feu. Cesse cette querelle; et les Troyens,
qu'à l'instant le divin Achille les chasse de leur ville. Que
m'importent querelle, ou secours? »
Il dit, brûlé par le feu, et son beau courant bouillonnait.
Comme bout le contenu d'un chaudron (sous l'effet
d'un grand feu) où fond la graisse d'un porc nourri avec
soin, partout, à gros bouillons, quand du bois sec est
dessous, ainsi le beau cours du fleuve brûlait, son eau
bouillait; il refusait de couler, il s'arrêtait, il succombait
au souffle puissant de l'habile Héphaïstos. Alors à Héra le
Xanthe, suppliant, adressa ces mots ailés :
"Héra, pourquoi ton fils s'est-il jeté sur mon cours pour
le tourmenter, entre tant d'autres? Je ne suis pourtant
pas aussi coupable, envers toi, que tous les autres dieux
qui secourent les Troyens ! Cependant, je cesserai, si tu
l'ordonnes; mais qu'il cesse, lui aussi ! Et je jurerai, en
outre, de ne jamais écarter des Troyens le jour du malheur,
même quand Troie, d'un feu violent, brûlera tout
entière, brûlante, brûlée par les belliqueux fils d'Achéens.
Quand la déesse Héra aux bras blancs entendit cela,
aussitôt elle dit à Héphaïstos, son fils chéri
« Héphaïstos, arrête-toi, mon enfant très illustre : il
ne convient pas de maltraiter ainsi un dieu immortel,
pour des humains. »
Elle dit, et Héphaïstos éteignit le feu aux flammes
divines; et, reculant, le flot descendit vite dans son beau
lit. L'ardeur du Xanthe domptée, ces deux dieux cessèrent
la lutte; car Héra les retint, malgré son courroux;
mais parmi les autres dieux, la discorde s'abattit, accablante,
terrible; car deux inspirations, dans leur âme, se
partageaient leur coeur. Ils se tombèrent dessus, à grand
fracas; la vaste terre retentit; à l'entour, le grand ciel
résonna de trompettes. Zeus l'entendit, assis dans l'Olympe,
et son coeur rit de joie, quand il vit les dieux entrer dans
cette querelle. Ils ne restèrent pas longtemps à distance.
Arès commença, le perceur de boucliers : le premier, il
s'élança contre Athénè, avec sa pique de bronze, et lui
dit ces mots outrageants :
« Pourquoi encore, mouche de chien, jettes-tu les
dieux dans la discorde avec ta hardiesse impétueuse, et
ce grand élan te pousse-t-il? Ne te souvient-il plus du jour
où tu poussas Diomède, fils de Tydée, à me blesser? Où
toi-même, prenant la lance regardée de tous, tu la poussas
droit sur moi, et déchiras ma belle peau? Aussi, maintenant,
tu paieras, je pense, tout ce que tu m'as fait. »





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Dernière mise à jour : 13/06/2006