HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXI

ἶφι



Texte grec :

[21,200] ἦ ῥα, καὶ ἐκ κρημνοῖο ἐρύσσατο χάλκεον ἔγχος,
τὸν δὲ κατ᾽ αὐτόθι λεῖπεν, ἐπεὶ φίλον ἦτορ ἀπηύρα,
κείμενον ἐν ψαμάθοισι, δίαινε δέ μιν μέλαν ὕδωρ.
τὸν μὲν ἄρ᾽ ἐγχέλυές τε καὶ ἰχθύες ἀμφεπένοντο
δημὸν ἐρεπτόμενοι ἐπινεφρίδιον κείροντες·
205 αὐτὰρ ὃ βῆ ῥ᾽ ἰέναι μετὰ Παίονας ἱπποκορυστάς,
οἵ ῥ᾽ ἔτι πὰρ ποταμὸν πεφοβήατο δινήεντα,
ὡς εἶδον τὸν ἄριστον ἐνὶ κρατερῇ ὑσμίνῃ
χέρσ᾽ ὕπο Πηλεΐδαο καὶ ἄορι ἶφι δαμέντα.
ἔνθ᾽ ἕλε Θερσίλοχόν τε Μύδωνά τε Ἀστύπυλόν τε
210 Μνῆσόν τε Θρασίον τε καὶ Αἴνιον ἠδ᾽ Ὀφελέστην·
καί νύ κ᾽ ἔτι πλέονας κτάνε Παίονας ὠκὺς Ἀχιλλεύς,
εἰ μὴ χωσάμενος προσέφη ποταμὸς βαθυδίνης
ἀνέρι εἰσάμενος, βαθέης δ᾽ ἐκ φθέγξατο δίνης·
ὦ Ἀχιλεῦ, περὶ μὲν κρατέεις, περὶ δ᾽ αἴσυλα ῥέζεις
215 ἀνδρῶν· αἰεὶ γάρ τοι ἀμύνουσιν θεοὶ αὐτοί.
εἴ τοι Τρῶας ἔδωκε Κρόνου παῖς πάντας ὀλέσσαι,
ἐξ ἐμέθεν γ᾽ ἐλάσας πεδίον κάτα μέρμερα ῥέζε·
πλήθει γὰρ δή μοι νεκύων ἐρατεινὰ ῥέεθρα,
οὐδέ τί πῃ δύναμαι προχέειν ῥόον εἰς ἅλα δῖαν
220 στεινόμενος νεκύεσσι, σὺ δὲ κτείνεις ἀϊδήλως.
ἀλλ᾽ ἄγε δὴ καὶ ἔασον· ἄγη μ᾽ ἔχει ὄρχαμε λαῶν.
τὸν δ᾽ ἀπαμειβόμενος προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·
ἔσται ταῦτα Σκάμανδρε διοτρεφές, ὡς σὺ κελεύεις.
Τρῶας δ᾽ οὐ πρὶν λήξω ὑπερφιάλους ἐναρίζων,
225 πρὶν ἔλσαι κατὰ ἄστυ καὶ Ἕκτορι πειρηθῆναι
ἀντιβίην, ἤ κέν με δαμάσσεται, ἦ κεν ἐγὼ τόν.
ὣς εἰπὼν Τρώεσσιν ἐπέσσυτο δαίμονι ἶσος·
καὶ τότ᾽ Ἀπόλλωνα προσέφη ποταμὸς βαθυδίνης·
ὢ πόποι ἀργυρότοξε Διὸς τέκος οὐ σύ γε βουλὰς
230 εἰρύσαο Κρονίωνος, ὅ τοι μάλα πόλλ᾽ ἐπέτελλε
Τρωσὶ παρεστάμεναι καὶ ἀμύνειν, εἰς ὅ κεν ἔλθῃ
δείελος ὀψὲ δύων, σκιάσῃ δ᾽ ἐρίβωλον ἄρουραν.
ἦ, καὶ Ἀχιλλεὺς μὲν δουρικλυτὸς ἔνθορε μέσσῳ
κρημνοῦ ἀπαΐξας· ὃ δ᾽ ἐπέσσυτο οἴδματι θύων,
235 πάντα δ᾽ ὄρινε ῥέεθρα κυκώμενος, ὦσε δὲ νεκροὺς
πολλούς, οἵ ῥα κατ᾽ αὐτὸν ἅλις ἔσαν, οὓς κτάν᾽ Ἀχιλλεύς
τοὺς ἔκβαλλε θύραζε μεμυκὼς ἠΰτε ταῦρος
χέρσον δέ· ζωοὺς δὲ σάω κατὰ καλὰ ῥέεθρα,
κρύπτων ἐν δίνῃσι βαθείῃσιν μεγάλῃσι.
240 δεινὸν δ᾽ ἀμφ᾽ Ἀχιλῆα κυκώμενον ἵστατο κῦμα,
ὤθει δ᾽ ἐν σάκεϊ πίπτων ῥόος· οὐδὲ πόδεσσιν
εἶχε στηρίξασθαι· ὃ δὲ πτελέην ἕλε χερσὶν
εὐφυέα μεγάλην· ἣ δ᾽ ἐκ ῥιζῶν ἐριποῦσα
κρημνὸν ἅπαντα διῶσεν, ἐπέσχε δὲ καλὰ ῥέεθρα
245 ὄζοισιν πυκινοῖσι, γεφύρωσεν δέ μιν αὐτὸν
εἴσω πᾶσ᾽ ἐριποῦσ᾽· ὃ δ᾽ ἄρ᾽ ἐκ δίνης ἀνορούσας
ἤϊξεν πεδίοιο ποσὶ κραιπνοῖσι πέτεσθαι
δείσας· οὐδέ τ᾽ ἔληγε θεὸς μέγας, ὦρτο δ᾽ ἐπ᾽ αὐτῷ
ἀκροκελαινιόων, ἵνα μιν παύσειε πόνοιο

Traduction française :

[21,200] Il dit, de la berge arracha sa pique de bronze, et laissa
là Astéropée, (dont il avait arrêté le coeur), étendu sur
le sable. L'eau noire le baignait; autour de lui, les anguilles
et les poissons s'empressaient, mangeant sa graisse et
rongeant la chair de ses reins.
Achille marcha vers les Péoniens, écuyers casqués, qui
fuyaient encore le long du fleuve tourbillonnant, après
avoir vu le meilleur d'entre eux, dans la rude mêlée,
dompté de force par les mains et le glaive du fils de Pélée.
Là il maîtrisa Thersilochos, Mydon, Astypylos, Mnésos,
Thrasios, et Ainios avec Ophélestès. Il aurait massacré
plus de Péoniens encore, le rapide Achille, si le fleuve
aux tourbillons profonds, s'irritant, ne lui avait dit, sous
la figure d'un homme, parlant du fond d'un tourbillon :
"Achille, plus que tous tu es fort, mais plus que tous
tu commets des sacrilèges, parmi les hommes; car toujours
des dieux, en personne, te défendent. Si le fils de
Cronos t'a donné d'exterminer les Troyens, pousse-les
du moins loin de moi, dans la plaine, pour y commettre
tes atrocités. Car il est plein de cadavres, mon cours
aimable; je ne sais plus par où couler vers la mer divine,
étant rétréci par les cadavres : et toi, tu massacres affreusement.
Allons, laisse : l'horreur me saisit, chef de troupes. »
Achille aux pieds rapides répondit :
"Il en sera, Scamandre nourri par Zeus, comme tu le
veux. Mais ces Troyens, je ne cesserai pas, malgré leur
orgueil, de les égorger, avant de les avoir refoulés dans
la ville et de m'être mesuré avec Hector, en face, pour
voir s'il me domptera, ou moi lui. »
Ayant ainsi parlé, il s'élança sur les Troyens comme un démon.
Alors le fleuve aux tourbillons profonds dit à Apollon :
« Hélas, dieu à l'arc d'argent, fils de Zeus, les volontés
du fils de Cronos, tu ne les as pas observées. Il te recommandait
vivement d'assister et de défendre les Troyens,
jusqu'à l'heure où arrive le soir qui tombe tard et couvre
d'ombre la terre fertile. »
Il dit. Achille, célèbre par sa lance, bondit au milieu
du Scamandre, en sautant de la berge. Mais le fleuve
s'élança, gonflé, et se rua. Il souleva, agita tout son
cours, chassant les cadavres nombreux qu'il contenait
en foule, tués par Achille : il les rejeta, en mugissant
comme un taureau, sur la terre. Les vivants, il les sauva
dans son beau cours, les cachant dans ses tourbillons
profonds et grands; mais terrible, autour d'Achille,
le flot agité se dressait, et le courant le chassait, en
tombant contre son bouclier. Sur ses pieds il chancelait.
Il saisit de ses mains un orme de belle venue, grand, qui,
déraciné, fit crouler toute la berge, retint le beau courant
de ses branches serrées, et lui fit une chaussée, en tombant
tout entier dans le lit. Alors Achille, s'élançant hors de
l'eau calme, bondit dans la plaine, pour voler de ses pieds
agiles, effrayé. Mais le grand dieu ne cessa pas la lutte. Il
se précipita sur lui, noircissant la surface de ses eaux,
pour arrêter dans ses oeuvres





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Dernière mise à jour : 13/06/2006