HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXI

νῦν



Texte grec :

[21,100] πρὶν μὲν γὰρ Πάτροκλον ἐπισπεῖν αἴσιμον ἦμαρ
τόφρά τί μοι πεφιδέσθαι ἐνὶ φρεσὶ φίλτερον ἦεν
Τρώων, καὶ πολλοὺς ζωοὺς ἕλον ἠδ᾽ ἐπέρασσα·
νῦν δ᾽ οὐκ ἔσθ᾽ ὅς τις θάνατον φύγῃ ὅν κε θεός γε
Ἰλίου προπάροιθεν ἐμῇς ἐν χερσὶ βάλῃσι
105 καὶ πάντων Τρώων, περὶ δ᾽ αὖ Πριάμοιό γε παίδων.
ἀλλὰ φίλος θάνε καὶ σύ· τί ἦ ὀλοφύρεαι οὕτως;
κάτθανε καὶ Πάτροκλος, ὅ περ σέο πολλὸν ἀμείνων.
οὐχ ὁράᾳς οἷος καὶ ἐγὼ καλός τε μέγας τε;
πατρὸς δ᾽ εἴμ᾽ ἀγαθοῖο, θεὰ δέ με γείνατο μήτηρ·
110 ἀλλ᾽ ἔπι τοι καὶ ἐμοὶ θάνατος καὶ μοῖρα κραταιή·
ἔσσεται ἢ ἠὼς ἢ δείλη ἢ μέσον ἦμαρ
ὁππότε τις καὶ ἐμεῖο Ἄρῃ ἐκ θυμὸν ἕληται
ἢ ὅ γε δουρὶ βαλὼν ἢ ἀπὸ νευρῆφιν ὀϊστῷ.
ὣς φάτο, τοῦ δ᾽ αὐτοῦ λύτο γούνατα καὶ φίλον ἦτορ·
115 ἔγχος μέν ῥ᾽ ἀφέηκεν, ὃ δ᾽ ἕζετο χεῖρε πετάσσας
ἀμφοτέρας· Ἀχιλεὺς δὲ ἐρυσσάμενος ξίφος ὀξὺ
τύψε κατὰ κληῖδα παρ᾽ αὐχένα, πᾶν δέ οἱ εἴσω
δῦ ξίφος ἄμφηκες· ὃ δ᾽ ἄρα πρηνὴς ἐπὶ γαίῃ
κεῖτο ταθείς, ἐκ δ᾽ αἷμα μέλαν ῥέε, δεῦε δὲ γαῖαν.
120 τὸν δ᾽ Ἀχιλεὺς ποταμὸν δὲ λαβὼν ποδὸς ἧκε φέρεσθαι,
καί οἱ ἐπευχόμενος ἔπεα πτερόεντ᾽ ἀγόρευεν·
ἐνταυθοῖ νῦν κεῖσο μετ᾽ ἰχθύσιν, οἵ σ᾽ ὠτειλὴν
αἷμ᾽ ἀπολιχμήσονται ἀκηδέες· οὐδέ σε μήτηρ
ἐνθεμένη λεχέεσσι γοήσεται, ἀλλὰ Σκάμανδρος
125 οἴσει δινήεις εἴσω ἁλὸς εὐρέα κόλπον·
θρῴσκων τις κατὰ κῦμα μέλαιναν φρῖχ᾽ ὑπαΐξει
ἰχθύς, ὅς κε φάγῃσι Λυκάονος ἀργέτα δημόν.
φθείρεσθ᾽ εἰς ὅ κεν ἄστυ κιχείομεν Ἰλίου ἱρῆς
ὑμεῖς μὲν φεύγοντες, ἐγὼ δ᾽ ὄπιθεν κεραΐζων.
130 οὐδ᾽ ὑμῖν ποταμός περ ἐΰρροος ἀργυροδίνης
ἀρκέσει, ᾧ δὴ δηθὰ πολέας ἱερεύετε ταύρους,
ζωοὺς δ᾽ ἐν δίνῃσι καθίετε μώνυχας ἵππους.
ἀλλὰ καὶ ὧς ὀλέεσθε κακὸν μόρον, εἰς ὅ κε πάντες
τίσετε Πατρόκλοιο φόνον καὶ λοιγὸν Ἀχαιῶν,
135 οὓς ἐπὶ νηυσὶ θοῇσιν ἐπέφνετε νόσφιν ἐμεῖο.
ὣς ἄρ᾽ ἔφη, ποταμὸς δὲ χολώσατο κηρόθι μᾶλλον,
ὅρμηνεν δ᾽ ἀνὰ θυμὸν ὅπως παύσειε πόνοιο
δῖον Ἀχιλλῆα, Τρώεσσι δὲ λοιγὸν ἀλάλκοι.
τόφρα δὲ Πηλέος υἱὸς ἔχων δολιχόσκιον ἔγχος
140 Ἀστεροπαίῳ ἐπᾶλτο κατακτάμεναι μενεαίνων
υἱέϊ Πηλεγόνος· τὸν δ᾽ Ἀξιὸς εὐρυρέεθρος
γείνατο καὶ Περίβοια Ἀκεσσαμενοῖο θυγατρῶν
πρεσβυτάτη· τῇ γάρ ῥα μίγη ποταμὸς βαθυδίνης.
τῷ ῥ᾽ Ἀχιλεὺς ἐπόρουσεν, ὃ δ᾽ ἀντίος ἐκ ποταμοῖο
145 ἔστη ἔχων δύο δοῦρε· μένος δέ οἱ ἐν φρεσὶ θῆκε
Ξάνθος, ἐπεὶ κεχόλωτο δαϊκταμένων αἰζηῶν,
τοὺς Ἀχιλεὺς ἐδάϊζε κατὰ ῥόον οὐδ᾽ ἐλέαιρεν.
οἳ δ᾽ ὅτε δὴ σχεδὸν ἦσαν ἐπ᾽ ἀλλήλοισιν ἰόντες,
τὸν πρότερος προσέειπε ποδάρκης δῖος Ἀχιλλεύς·

Traduction française :

[21,100] Car, avant que Patrocle eût atteint le jour fatal,
jusque-là, je préférais, en mon âme, épargner
les Troyens; et beaucoup, vivants, je les pris et les mis
en vente. Mais maintenant, aucun n'échappera à la mort,
de ceux qu'un dieu, devant Ilion, jettera entre mes mains,
aucun de tous les Troyens, et surtout des enfants de Priam.
Allons, mon ami, meurs toi aussi ! Pourquoi te lamenter
de la sorte? Il est mort aussi, Patrocle, qui valait bien
mieux que toi ! Ne vois-tu pas comme, moi-même, je
suis beau et grand? Mon père est noble, une déesse
m'enfanta, est ma mère; sur moi aussi, pourtant, sont
suspendus la mort et le destin puissant. Ce sera l'aurore,
le soir, ou le milieu du jour, quand quelqu'un, à moi
aussi, m'ôtera la vie par Arès, me frappant soit de sa
lance, soit de la flèche d'un arc".
Il dit, et de Lycaon, sur-le-champ, les genoux et le
coeur se désunirent. Il lâcha la pique, et s'assit les mains
étendues, toutes deux. Achille, tirant son épée aiguë, le
frappa à la clavicule, près du cou. Tout entière en lui
pénétra l'épée à deux tranchants; la tête en avant, sur
le terre, il resta étendu. Son sang noir coulait, et mouillait
la terre. Achille, le prenant par le pied, le lança au fleuve
qui l'emporterait, et, triomphant, prononça ces mots ailés :
"Gis là, maintenant, au milieu des poissons, qui de ta
blessure suceront le sang, avec indifférence. Ta mère ne
te mettra pas sur un lit, ne te pleurera pas; le Scamandre
t'emportera, tourbillonnant, dans le vaste sein de la mer.
Bondissant dans les vagues, vers ce noir frémissement,
s'élancera quelque poisson, qui mangera la graisse moirée
de Lycaon. Périssez, jusqu'à ce que nous atteignions la
ville d'Ilion la sainte, vous fuyant, moi, par derrière,
massacrant ! Il ne vous sera, ce fleuve au beau courant,
aux tourbillons d'argent, d'aucun secours, lui à qui, depuis
longtemps, vous sacrifiez bien des taureaux, et dans les
gouffres duquel vous jetez, vivants, des chevaux aux
sabots massifs. Malgré cela, vous serez perdus, d'un sort
funeste, jusqu'à ce que, tous, vous payiez le meurtre
de Patrocle, et le désastre des Achéens, que, près des
vaisseaux fins, vous avez tués en mon absence. »
Ainsi il parla, et le fleuve s'irrita davantage en son
coeur, et agita en son âme comment il arrêterait dans ses
oeuvres le divin Achille, et écarterait des Troyens le désastre.
Cependant le fils de Pélée, tenant sa pique à l'ombre
longue, bondit vers Astéropée, impatient de le tuer,
vers le fils de Pélégon. L'Axios au large cours lui avait
donné la vie, avec Péribée, l'une des filles d'Akessamène,
l'aînée : à elle s'unit le fleuve aux tourbillons profonds.
C'est sur lui qu'Achille s'élança; et lui, en face, sorti du
fleuve, resta ferme, tenant deux lances. L'ardeur avait
été mise en son âme par Xanthe, irrité du massacre des
jeunes gens qu'Achille avait massacrés, dans son cours,
sans pitié. Et quand ils furent près, marchant l'un sur
l'autre, le premier le rapide et divin Achille dit :





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Dernière mise à jour : 13/06/2006