HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XX

οὐκ



Texte grec :

[20,100] πρὶν χροὸς ἀνδρομέοιο διελθέμεν. εἰ δὲ θεός περ
ἶσον τείνειεν πολέμου τέλος, οὔ κε μάλα ῥέα
νικήσει᾽, οὐδ᾽ εἰ παγχάλκεος εὔχεται εἶναι.
τὸν δ᾽ αὖτε προσέειπεν ἄναξ Διὸς υἱὸς Ἀπόλλων·
ἥρως ἀλλ᾽ ἄγε καὶ σὺ θεοῖς αἰειγενέτῃσιν
105 εὔχεο· καὶ δὲ σέ φασι Διὸς κούρης Ἀφροδίτης
ἐκγεγάμεν, κεῖνος δὲ χερείονος ἐκ θεοῦ ἐστίν·
ἣ μὲν γὰρ Διός ἐσθ᾽, ἣ δ᾽ ἐξ ἁλίοιο γέροντος.
ἀλλ᾽ ἰθὺς φέρε χαλκὸν ἀτειρέα, μηδέ σε πάμπαν
λευγαλέοις ἐπέεσσιν ἀποτρεπέτω καὶ ἀρειῇ.
110 ὣς εἰπὼν ἔμπνευσε μένος μέγα ποιμένι λαῶν,
βῆ δὲ διὰ προμάχων κεκορυθμένος αἴθοπι χαλκῷ.
οὐδ᾽ ἔλαθ᾽ Ἀγχίσαο πάϊς λευκώλενον Ἥρην
ἀντία Πηλεΐωνος ἰὼν ἀνὰ οὐλαμὸν ἀνδρῶν·
ἣ δ᾽ ἄμυδις στήσασα θεοὺς μετὰ μῦθον ἔειπε·
115 φράζεσθον δὴ σφῶϊ Ποσείδαον καὶ Ἀθήνη
ἐν φρεσὶν ὑμετέρῃσιν, ὅπως ἔσται τάδε ἔργα.
Αἰνείας ὅδ᾽ ἔβη κεκορυθμένος αἴθοπι χαλκῷ
ἀντία Πηλεΐωνος, ἀνῆκε δὲ Φοῖβος Ἀπόλλων.
ἀλλ᾽ ἄγεθ᾽, ἡμεῖς πέρ μιν ἀποτρωπῶμεν ὀπίσσω
120 αὐτόθεν, ἤ τις ἔπειτα καὶ ἡμείων Ἀχιλῆϊ
παρσταίη, δοίη δὲ κράτος μέγα, μηδέ τι θυμῷ
δευέσθω, ἵνα εἰδῇ ὅ μιν φιλέουσιν ἄριστοι
ἀθανάτων, οἳ δ᾽ αὖτ᾽ ἀνεμώλιοι οἳ τὸ πάρος περ
Τρωσὶν ἀμύνουσιν πόλεμον καὶ δηϊοτῆτα.
125 πάντες δ᾽ Οὐλύμποιο κατήλθομεν ἀντιόωντες
τῆσδε μάχης, ἵνα μή τι μετὰ Τρώεσσι πάθῃσι
σήμερον· ὕστερον αὖτε τὰ πείσεται ἅσσά οἱ αἶσα
γιγνομένῳ ἐπένησε λίνῳ ὅτε μιν τέκε μήτηρ.
εἰ δ᾽ Ἀχιλεὺς οὐ ταῦτα θεῶν ἐκ πεύσεται ὀμφῆς
130 δείσετ᾽ ἔπειθ᾽, ὅτε κέν τις ἐναντίβιον θεὸς ἔλθῃ
ἐν πολέμῳ· χαλεποὶ δὲ θεοὶ φαίνεσθαι ἐναργεῖς.
τὴν δ᾽ ἠμείβετ᾽ ἔπειτα Ποσειδάων ἐνοσίχθων·
Ἥρη μὴ χαλέπαινε παρ᾽ ἐκ νόον· οὐδέ τί σε χρή.
οὐκ ἂν ἔγωγ᾽ ἐθέλοιμι θεοὺς ἔριδι ξυνελάσσαι
135 ἡμέας τοὺς ἄλλους, ἐπεὶ ἦ πολὺ φέρτεροί εἰμεν·
ἀλλ᾽ ἡμεῖς μὲν ἔπειτα καθεζώμεσθα κιόντες
ἐκ πάτου ἐς σκοπιήν, πόλεμος δ᾽ ἄνδρεσσι μελήσει.
εἰ δέ κ᾽ Ἄρης ἄρχωσι μάχης ἢ Φοῖβος Ἀπόλλων,
ἢ Ἀχιλῆ᾽ ἴσχωσι καὶ οὐκ εἰῶσι μάχεσθαι,
140 αὐτίκ᾽ ἔπειτα καὶ ἄμμι παρ᾽ αὐτόθι νεῖκος ὀρεῖται
φυλόπιδος· μάλα δ᾽ ὦκα διακρινθέντας ὀΐω
ἂψ ἴμεν Οὔλυμπον δὲ θεῶν μεθ᾽ ὁμήγυριν ἄλλων
ἡμετέρῃς ὑπὸ χερσὶν ἀναγκαίηφι δαμέντας.
ὣς ἄρα φωνήσας ἡγήσατο κυανοχαίτης
145 τεῖχος ἐς ἀμφίχυτον Ἡρακλῆος θείοιο
ὑψηλόν, τό ῥά οἱ Τρῶες καὶ Παλλὰς Ἀθήνη
ποίεον, ὄφρα τὸ κῆτος ὑπεκπροφυγὼν ἀλέαιτο,
ὁππότε μιν σεύαιτο ἀπ᾽ ἠϊόνος πεδίον δέ.
ἔνθα Ποσειδάων κατ᾽ ἄρ᾽ ἕζετο καὶ θεοὶ ἄλλοι,

Traduction française :

[20,100] avant d'avoir troué la peau d'un homme. Mais si un
dieu pèse d'une balance égale l'issue du combat, Achille n'aura
pas tant d'aisance à me vaincre, même s'il se vante d'être tout
de bronze. »
Alors le roi fils de Zeus, Apollon, répondit :
"Héros, allons, toi aussi, adresse aux dieux éternels ta
prière. Toi-même, dit-on, la fille de Zeus, Aphrodite, t'a
enfanté; lui, c'est une déesse inférieure : car l'une est
issue de Zeus, l'autre du vieillard de la mer. Droit contre
lui, porte donc le bronze inflexible, et ne te laisse en rien
détourner par ses injures, ni par ses imprécations. »
En parlant ainsi, il inspira une grande ardeur au
pasteur de troupes, qui alla au premier rang, casqué de
bronze flamboyant.
Il n'échappa point à Héra aux bras blancs que l'enfant
d'Anchise marchait face au fils de Pélée, dans la foule
des guerriers. Elle réunit les dieux et leur dit :
« Réfléchissez tous deux, Poseidon et Athénè, en vos
âmes, à la façon dont ceci tournera. Voici qu'Énée
marche, casqué de bronze flamboyant, face au fils de Pélée,
sous l'impusion de Phébus Apollon. Eh bien, nous,
faisons-le revenir en arrière sur-le-champ; ou que, désormais,
parmi nous aussi, quelqu'un assiste Achille; qu'il lui
donne une grande force; qu'à son coeur rien ne manque,
pour qu'Achille sache qu'il est aimé des meilleurs des
immortels, et que ce sont des dieux faits de vent qui,
jusqu'à présent, écartent des Troyens la guerre et le
carnage. Tous, de l'Olympe, nous sommes descendus,
pour affronter ce combat, afin qu'au milieu des Troyens
Achille ne souffre aucun mal, aujourd'hui; plus tard, il
souffrira ce que la destinée, à sa naissance, a filé pour lui
avec le lin, quand sa mère l'enfanta. Mais, si Achille
n'apprend pas ce dessein de la voix des dieux, il aura
peur quand quelque dieu viendra, face à lui, à la guerre :
car terribles sont les dieux apparaissant dans leur éclat. »
Poseidon, qui ébranle la terre, répondit :
"Héra, ne te fâche pas sans raison : tu ne le dois pas.
Je ne saurais vouloir, pour moi, pousser les autres dieux
à une querelle; nous, y pousser les autres dieux; car nous
sommes beaucoup plus forts. Non. Allons nous asseoir,
nous, hors des lieux fréquentés, à un observatoire; la
bataille, les hommes s'en occuperont. Mais si Arès commence
le combat, ou Phébus Apollon, s'ils retiennent
Achille, et ne le laissent pas combattre, aussitôt, chez
nous aussi, contre eux, s'élèveront la discorde et la
bataille; et bientôt, je crois, le débat tranché, ils retourneront
à l'Olympe (où sont réunis les autres dieux),
domptés sous nos mains par une force fatale. »
Ayant ainsi parlé, le dieu à la chevelure bleue les conduisit
au rempart en remblai du divin Héraclès, rempart
élevé, que pour lui les Troyens et Pallas Athénè avaient
fait, pour qu'il évitât par la fuite le fameux monstre
marin, quand celui-ci le poursuivait du rivage vers la plaine.
Là donc Poseidon s'assit avec les autres dieux, et





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Dernière mise à jour : 29/05/2006