HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XX

πόλις



Texte grec :

[20,50] ἄλλοτ᾽ ἐπ᾽ ἀκτάων ἐριδούπων μακρὸν ἀΰτει.
αὖε δ᾽ Ἄρης ἑτέρωθεν ἐρεμνῇ λαίλαπι ἶσος
ὀξὺ κατ᾽ ἀκροτάτης πόλιος Τρώεσσι κελεύων,
ἄλλοτε πὰρ Σιμόεντι θέων ἐπὶ Καλλικολώνῃ.
ὣς τοὺς ἀμφοτέρους μάκαρες θεοὶ ὀτρύνοντες
55 σύμβαλον, ἐν δ᾽ αὐτοῖς ἔριδα ῥήγνυντο βαρεῖαν·
δεινὸν δὲ βρόντησε πατὴρ ἀνδρῶν τε θεῶν τε
ὑψόθεν· αὐτὰρ νέρθε Ποσειδάων ἐτίναξε
γαῖαν ἀπειρεσίην ὀρέων τ᾽ αἰπεινὰ κάρηνα.
πάντες δ᾽ ἐσσείοντο πόδες πολυπίδακος Ἴδης
60 καὶ κορυφαί, Τρώων τε πόλις καὶ νῆες Ἀχαιῶν.
ἔδεισεν δ᾽ ὑπένερθεν ἄναξ ἐνέρων Ἀϊδωνεύς,
δείσας δ᾽ ἐκ θρόνου ἆλτο καὶ ἴαχε, μή οἱ ὕπερθε
γαῖαν ἀναρρήξειε Ποσειδάων ἐνοσίχθων,
οἰκία δὲ θνητοῖσι καὶ ἀθανάτοισι φανείη
65 σμερδαλέ᾽ εὐρώεντα, τά τε στυγέουσι θεοί περ·
τόσσος ἄρα κτύπος ὦρτο θεῶν ἔριδι ξυνιόντων.
ἤτοι μὲν γὰρ ἔναντα Ποσειδάωνος ἄνακτος
ἵστατ᾽ Ἀπόλλων Φοῖβος ἔχων ἰὰ πτερόεντα,
ἄντα δ᾽ Ἐνυαλίοιο θεὰ γλαυκῶπις Ἀθήνη·
70 Ἥρῃ δ᾽ ἀντέστη χρυσηλάκατος κελαδεινὴ
Ἄρτεμις ἰοχέαιρα κασιγνήτη ἑκάτοιο·
Λητοῖ δ᾽ ἀντέστη σῶκος ἐριούνιος Ἑρμῆς,
ἄντα δ᾽ ἄρ᾽ Ἡφαίστοιο μέγας ποταμὸς βαθυδίνης,
ὃν Ξάνθον καλέουσι θεοί, ἄνδρες δὲ Σκάμανδρον.
75 ὣς οἳ μὲν θεοὶ ἄντα θεῶν ἴσαν· αὐτὰρ Ἀχιλλεὺς
Ἕκτορος ἄντα μάλιστα λιλαίετο δῦναι ὅμιλον
Πριαμίδεω· τοῦ γάρ ῥα μάλιστά ἑ θυμὸς ἀνώγει
αἵματος ἆσαι Ἄρηα ταλαύρινον πολεμιστήν.
Αἰνείαν δ᾽ ἰθὺς λαοσσόος ὦρσεν Ἀπόλλων
80 ἀντία Πηλεΐωνος, ἐνῆκε δέ οἱ μένος ἠΰ·
υἱέϊ δὲ Πριάμοιο Λυκάονι εἴσατο φωνήν·
τῷ μιν ἐεισάμενος προσέφη Διὸς υἱὸς Ἀπόλλων·
Αἰνεία Τρώων βουληφόρε ποῦ τοι ἀπειλαὶ
ἃς Τρώων βασιλεῦσιν ὑπίσχεο οἰνοποτάζων
85 Πηλεΐδεω Ἀχιλῆος ἐναντίβιον πολεμίξειν;
τὸν δ᾽ αὖτ᾽ Αἰνείας ἀπαμειβόμενος προσέειπε·
Πριαμίδη τί με ταῦτα καὶ οὐκ ἐθέλοντα κελεύεις
ἀντία Πηλεΐωνος ὑπερθύμοιο μάχεσθαι;
οὐ μὲν γὰρ νῦν πρῶτα ποδώκεος ἄντ᾽ Ἀχιλῆος
90 στήσομαι, ἀλλ᾽ ἤδη με καὶ ἄλλοτε δουρὶ φόβησεν
ἐξ Ἴδης, ὅτε βουσὶν ἐπήλυθεν ἡμετέρῃσι,
πέρσε δὲ Λυρνησσὸν καὶ Πήδασον· αὐτὰρ ἐμὲ Ζεὺς
εἰρύσαθ᾽, ὅς μοι ἐπῶρσε μένος λαιψηρά τε γοῦνα.
ἦ κ᾽ ἐδάμην ὑπὸ χερσὶν Ἀχιλλῆος καὶ Ἀθήνης,
95 ἥ οἱ πρόσθεν ἰοῦσα τίθει φάος ἠδ᾽ ἐκέλευεν
ἔγχεϊ χαλκείῳ Λέλεγας καὶ Τρῶας ἐναίρειν.
τὼ οὐκ ἔστ᾽ Ἀχιλῆος ἐναντίον ἄνδρα μάχεσθαι·
αἰεὶ γὰρ πάρα εἷς γε θεῶν ὃς λοιγὸν ἀμύνει.
καὶ δ᾽ ἄλλως τοῦ γ᾽ ἰθὺ βέλος πέτετ᾽, οὐδ᾽ ἀπολήγει

Traduction française :

[20,50] tantôt sur le rivage retentissant; et longs sont ses cris;
alors cria de son côté Arès, comme la sombre tempête, avec
une voix perçante, du sommet de la ville exhortant les Troyens,
ou, près du Simoïs, courant sur la Callicolonè.
Ainsi les dieux bienheureux, excitant les deux partis,
les jetèrent l'un contre l'autre, et, entre eux, firent
éclater une lourde querelle. Terriblement tonna le père
des hommes et des dieux, d'en haut; et, d'en bas, Poséidon
ébranla la terre infinie et les têtes escarpées des montagnes.
Tous furent secoués les pieds de l'Ida abondant
en sources, et ses sommets, et la ville troyenne, et les
vaisseaux achéens. Il eut peur dans ses profondeurs, le
roi des êtres de là-bas, Aïdonée, et, de peur, il sauta
de son trône et cria, craignant qu'au-dessus de lui, Poseidon
n'ouvrît la terre qu'il ébranle, et que n'apparussent aux
mortels et aux immortels les demeures terribles, vastes,
qui font frissonner les dieux mêmes : si grand s'éleva
le tumulte des dieux, se courant sus dans la querelle.
Car, en face du roi Poseidon, se dressait Phébus Apollon,
tenant ses flèches ailées; en face d'Enyalios, la déesse
Athénè aux yeux de chouette; à Héra faisait face la
déesse aux traits d'or, la bruyante Artémis qui verse
les flèches, soeur de Celui qui frappe au loin; à Latone
faisait face le sauveur, le salutaire Hermès, et face à
Héphaïstos le grand fleuve aux profonds tourbillons que
les dieux appellent Xanthos, et les hommes Scamandre.
Ainsi les dieux marchèrent face aux dieux. Achille, lui,
c'est face à Hector, surtout, qu'il désirait fendre la foule,
face au fils de Priam; c'est de lui surtout, de son sang,
que son coeur le poussait à rassasier Arès, le guerrier à la
peau dure. Or c'est Énée que, tout droit, Apollon, qui
pousse les troupes, fit lever face au fils de Pélée, en lui
inspirant une belle ardeur. Du fils de Priam, Lycaon, le
dieu prit la voix; sous son aspect, ainsi parla Apollon,
fils de Zeus :
"Énée, conseiller des Troyens, où sont les hardies
promesses que tu faisais aux rois des Troyens, en buvant
le vin, de combattre en face le fils de Pélée, Achille?"
Énée répondit :
« Fils de Priam, pourquoi ainsi, malgré moi, m'exhorter
à combattre en face le fougueux fils de Pélée? Ce n'est
pas, aujourd'hui, la première fois que, face au rapide
Achille, je me dresserai. Déjà, une autre fois, sa lance
me fit fuir de l'Ida, quand il tomba sur nos vaches, et
saccagea Lyrnessos et Pédasos. Zeus me tira d'affaire,
en me donnant l'ardeur et des genoux rapides; sans quoi,
j'étais dompté par les mains d'Achille et d'Athénè, qui,
marchant devant lui, lui tenait la lumière du succès,
et l'invitait à massacrer, de sa pique de bronze, Lélèges
et Troyens. Il n'est donc pas possible à un homme de
combattre, en face, Achille : car il a toujours, près de
lui, un des dieux qui le préserve du malheur; et, d'autre
part, son trait, à lui, vole droit, et ne s'arrête pas





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Dernière mise à jour : 29/05/2006