HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XVII

θεὸν



Texte grec :

[17,400] τοῖον Ζεὺς ἐπὶ Πατρόκλῳ ἀνδρῶν τε καὶ ἵππων
ἤματι τῷ ἐτάνυσσε κακὸν πόνον· οὐδ᾽ ἄρα πώ τι
ᾔδεε Πάτροκλον τεθνηότα δῖος Ἀχιλλεύς·
πολλὸν γὰρ ῥ᾽ ἀπάνευθε νεῶν μάρναντο θοάων
τείχει ὕπο Τρώων· τό μιν οὔ ποτε ἔλπετο θυμῷ
405 τεθνάμεν, ἀλλὰ ζωὸν ἐνιχριμφθέντα πύλῃσιν
ἂψ ἀπονοστήσειν, ἐπεὶ οὐδὲ τὸ ἔλπετο πάμπαν
ἐκπέρσειν πτολίεθρον ἄνευ ἕθεν, οὐδὲ σὺν αὐτῷ·
πολλάκι γὰρ τό γε μητρὸς ἐπεύθετο νόσφιν ἀκούων,
ἥ οἱ ἀπαγγέλλεσκε Διὸς μεγάλοιο νόημα.
410 δὴ τότε γ᾽ οὔ οἱ ἔειπε κακὸν τόσον ὅσσον ἐτύχθη
μήτηρ, ὅττί ῥά οἱ πολὺ φίλτατος ὤλεθ᾽ ἑταῖρος.
οἳ δ᾽ αἰεὶ περὶ νεκρὸν ἀκαχμένα δούρατ᾽ ἔχοντες
νωλεμὲς ἐγχρίμπτοντο καὶ ἀλλήλους ἐνάριζον·
ὧδε δέ τις εἴπεσκεν Ἀχαιῶν χαλκοχιτώνων·
415 ὦ φίλοι οὐ μὰν ἧμιν ἐϋκλεὲς ἀπονέεσθαι
νῆας ἔπι γλαφυράς, ἀλλ᾽ αὐτοῦ γαῖα μέλαινα
πᾶσι χάνοι· τό κεν ἧμιν ἄφαρ πολὺ κέρδιον εἴη
εἰ τοῦτον Τρώεσσι μεθήσομεν ἱπποδάμοισιν
ἄστυ πότι σφέτερον ἐρύσαι καὶ κῦδος ἀρέσθαι.
420 ὣς δέ τις αὖ Τρώων μεγαθύμων αὐδήσασκεν·
ὦ φίλοι, εἰ καὶ μοῖρα παρ᾽ ἀνέρι τῷδε δαμῆναι
πάντας ὁμῶς, μή πώ τις ἐρωείτω πολέμοιο.
ὣς ἄρα τις εἴπεσκε, μένος δ᾽ ὄρσασκεν ἑκάστου.
ὣς οἳ μὲν μάρναντο, σιδήρειος δ᾽ ὀρυμαγδὸς
425 χάλκεον οὐρανὸν ἷκε δι᾽ αἰθέρος ἀτρυγέτοιο·
ἵπποι δ᾽ Αἰακίδαο μάχης ἀπάνευθεν ἐόντες
κλαῖον, ἐπεὶ δὴ πρῶτα πυθέσθην ἡνιόχοιο
ἐν κονίῃσι πεσόντος ὑφ᾽ Ἕκτορος ἀνδροφόνοιο.
ἦ μὰν Αὐτομέδων Διώρεος ἄλκιμος υἱὸς
430 πολλὰ μὲν ἂρ μάστιγι θοῇ ἐπεμαίετο θείνων,
πολλὰ δὲ μειλιχίοισι προσηύδα, πολλὰ δ᾽ ἀρειῇ·
τὼ δ᾽ οὔτ᾽ ἂψ ἐπὶ νῆας ἐπὶ πλατὺν Ἑλλήσποντον
ἠθελέτην ἰέναι οὔτ᾽ ἐς πόλεμον μετ᾽ Ἀχαιούς,
ἀλλ᾽ ὥς τε στήλη μένει ἔμπεδον, ἥ τ᾽ ἐπὶ τύμβῳ
435 ἀνέρος ἑστήκῃ τεθνηότος ἠὲ γυναικός,
ὣς μένον ἀσφαλέως περικαλλέα δίφρον ἔχοντες
οὔδει ἐνισκίμψαντε καρήατα· δάκρυα δέ σφι
θερμὰ κατὰ βλεφάρων χαμάδις ῥέε μυρομένοισιν
ἡνιόχοιο πόθῳ· θαλερὴ δ᾽ ἐμιαίνετο χαίτη
440 ζεύγλης ἐξεριποῦσα παρὰ ζυγὸν ἀμφοτέρωθεν.
μυρομένω δ᾽ ἄρα τώ γε ἰδὼν ἐλέησε Κρονίων,
κινήσας δὲ κάρη προτὶ ὃν μυθήσατο θυμόν·
ἆ δειλώ, τί σφῶϊ δόμεν Πηλῆϊ ἄνακτι
θνητῷ, ὑμεῖς δ᾽ ἐστὸν ἀγήρω τ᾽ ἀθανάτω τε;
445 ἦ ἵνα δυστήνοισι μετ᾽ ἀνδράσιν ἄλγε᾽ ἔχητον;
οὐ μὲν γάρ τί πού ἐστιν ὀϊζυρώτερον ἀνδρὸς
πάντων, ὅσσά τε γαῖαν ἔπι πνείει τε καὶ ἕρπει.
ἀλλ᾽ οὐ μὰν ὑμῖν γε καὶ ἅρμασι δαιδαλέοισιν
Ἕκτωρ Πριαμίδης ἐποχήσεται· οὐ γὰρ ἐάσω.

Traduction française :

[17,400] Ainsi Zeus, au sujet de Patrocle, pour les hommes et
les chevaux en ce jour allongea la peine cruelle. Cependant,
il ne savait pas encore la mort de Patrocle, le divin
Achille; car c'était bien loin des vaisseaux fins qu'on se
battait, sous les murs troyens. Jamais il ne pensait en
son coeur que Patrocle fût mort ; il croyait que, vivant,
après s'être heurté aux portes de Troie, il s'en retournerait.
Car il ne pensait pas du tout que Patrocle renverserait
la ville, sans lui, ni même avec lui : souvent en effet
il l'avait entendu dire à sa mère, quand il l'écoutait à
l'écart, et qu'elle lui révélait les pensées du grand Zeus.
Et certes, alors, elle ne lui avait rien dit, sa mère, d'un
malheur aussi grand que celui qui lui arrivait, la mort
de son plus cher compagnon.
Les combattants, toujours, autour du cadavre, tenant
leurs lances aiguisées, sans relâche, se heurtaient et
s'entre-tuaient. Voici ce qu'on répétait chez les Achéens vêtus
de bronze : « Amis, il ne serait pas glorieux pour nous de
retourner aux vaisseaux creux. Que plutôt, ici, la terre
noire s'ouvre pour tous. Ce malheur immédiat vaudrait
bien mieux pour nous, si nous devons laisser les Troyens
dompteurs de chevaux entraîner celui-ci vers leur ville,
et remporter cette gloire. » Voici, en revanche, comment
on parlait chez les Troyens magnanimes : « Amis, même
si notre sort est d'être domptés près de cet homme, tous
sans exception, que nul ne quitte le combat. »
Voilà ce qu'on répétait, et qui ranimait l'ardeur de
chacun. Voilà comment les hommes combattaient, et
un bruit de fer, jusqu'au ciel de bronze, montait à travers
l'éther stérile.
Quant aux chevaux de l'Éacide, loin du combat, ils
pleuraient, depuis qu'ils savaient que leur écuyer était
tombé dans la poussière, sous la main d'Hector meurtrier.
Certes, Automédon, fils vaillant de Diorès, souvent, avec
le fouet rapide, les frappait, souvent leur disait des paroles
douces, souvent des injures : tous deux ne voulaient aller
ni vers les vaisseaux, vers le vaste Hellespont, ni vers la
guerre, parmi les Achéens. Comme une stèle reste fixée,
quand on l'a dressée sur le tombeau d'un mort ou d'une
morte, ils restaient immobiles, retenant le char magnifique,
la tête courbée vers le sol; des larmes, chaudes,
de leurs paupières coulaient à terre, dans leur affliction,
par regret de leur écuyer. Leur crinière abondante
se souillait, en tombant du collier des deux côtés du joug.
La vue de leur affliction émut de pitié le fils de Cronos;
et, secouant la tête, il se dit en son coeur : Ah ! malheureux,
pourquoi vous avons-nous donnés au roi Pélée,
à un mortel, vous qui êtes exempts de vieillesse et de
mort? Est-ce pour qu'au milieu des hommes infortunés,
vous souffriez? Car rien n'est plus lamentable que
l'homme, parmi tout ce qui, sur la terre, respire et se
traîne. Mais ni sur vous, ni sur votre char bien ouvré,
Hector fils de Priam ne montera : je ne le permettrai pas.





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Dernière mise à jour : 17/05/2006