HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XVII

Vers 350-399

  Vers 350-399

[17,350] ὅς ἐκ Παιονίης ἐριβώλακος εἰληλούθει,
καὶ δὲ μετἈστεροπαῖον ἀριστεύεσκε μάχεσθαι.
τὸν δὲ πεσόντἐλέησεν ἀρήϊος Ἀστεροπαῖος,
ἴθυσεν δὲ καὶ πρόφρων Δαναοῖσι μάχεσθαι·
ἀλλοὔ πως ἔτι εἶχε· σάκεσσι γὰρ ἔρχατο πάντῃ
355 ἑσταότες περὶ Πατρόκλῳ, πρὸ δὲ δούρατἔχοντο.
Αἴας γὰρ μάλα πάντας ἐπῴχετο πολλὰ κελεύων·
οὔτέ τινἐξοπίσω νεκροῦ χάζεσθαι ἀνώγει
οὔτέ τινα προμάχεσθαι Ἀχαιῶν ἔξοχον ἄλλων,
ἀλλὰ μάλἀμφαὐτῷ βεβάμεν, σχεδόθεν δὲ μάχεσθαι.
360 ὣς Αἴας ἐπέτελλε πελώριος, αἵματι δὲ χθὼν
δεύετο πορφυρέῳ, τοὶ δἀγχιστῖνοι ἔπιπτον
νεκροὶ ὁμοῦ Τρώων καὶ ὑπερμενέων ἐπικούρων
καὶ Δαναῶν· οὐδοἳ γὰρ ἀναιμωτί γε μάχοντο,
παυρότεροι δὲ πολὺ φθίνυθον· μέμνηντο γὰρ αἰεὶ
365 ἀλλήλοις ἀνὅμιλον ἀλεξέμεναι φόνον αἰπύν.
ὣς οἳ μὲν μάρναντο δέμας πυρός, οὐδέ κε φαίης
οὔτέ ποτἠέλιον σῶν ἔμμεναι οὔτε σελήνην·
ἠέρι γὰρ κατέχοντο μάχης ἐπί θὅσσον ἄριστοι
ἕστασαν ἀμφὶ Μενοιτιάδῃ κατατεθνηῶτι.
370 οἳ δἄλλοι Τρῶες καὶ ἐϋκνήμιδες Ἀχαιοὶ
εὔκηλοι πολέμιζον ὑπαἰθέρι, πέπτατο δαὐγὴ
ἠελίου ὀξεῖα, νέφος δοὐ φαίνετο πάσης
γαίης οὐδὀρέων· μεταπαυόμενοι δὲ μάχοντο
ἀλλήλων ἀλεείνοντες βέλεα στονόεντα
375 πολλὸν ἀφεσταότες. τοὶ δἐν μέσῳ ἄλγεἔπασχον
ἠέρι καὶ πολέμῳ, τείροντο δὲ νηλέϊ χαλκῷ
ὅσσοι ἄριστοι ἔσαν· δύο δοὔ πω φῶτε πεπύσθην
ἀνέρε κυδαλίμω Θρασυμήδης Ἀντίλοχός τε
Πατρόκλοιο θανόντος ἀμύμονος, ἀλλἔτἔφαντο
380 ζωὸν ἐνὶ πρώτῳ ὁμάδῳ Τρώεσσι μάχεσθαι.
τὼ δἐπιοσσομένω θάνατον καὶ φύζαν ἑταίρων
νόσφιν ἐμαρνάσθην, ἐπεὶ ὣς ἐπετέλλετο Νέστωρ
ὀτρύνων πόλεμον δὲ μελαινάων ἀπὸ νηῶν.
τοῖς δὲ πανημερίοις ἔριδος μέγα νεῖκος ὀρώρει
385 ἀργαλέης· καμάτῳ δὲ καὶ ἱδρῷ νωλεμὲς αἰεὶ
γούνατά τε κνῆμαί τε πόδες θὑπένερθεν ἑκάστου
χεῖρές τὀφθαλμοί τε παλάσσετο μαρναμένοιιν
ἀμφἀγαθὸν θεράποντα ποδώκεος Αἰακίδαο.
ὡς δὅτἀνὴρ ταύροιο βοὸς μεγάλοιο βοείην
390 λαοῖσιν δώῃ τανύειν μεθύουσαν ἀλοιφῇ·
δεξάμενοι δἄρα τοί γε διαστάντες τανύουσι
κυκλόσ᾽, ἄφαρ δέ τε ἰκμὰς ἔβη, δύνει δέ τἀλοιφὴ
πολλῶν ἑλκόντων, τάνυται δέ τε πᾶσα διὰ πρό·
ὣς οἵ γἔνθα καὶ ἔνθα νέκυν ὀλίγῃ ἐνὶ χώρῃ
395 εἵλκεον ἀμφότεροι· μάλα δέ σφισιν ἔλπετο θυμὸς
Τρωσὶν μὲν ἐρύειν προτὶ Ἴλιον, αὐτὰρ Ἀχαιοῖς
νῆας ἔπι γλαφυράς· περὶ δαὐτοῦ μῶλος ὀρώρει
ἄγριος· οὐδέ κἌρης λαοσσόος οὐδέ κἈθήνη
τόν γε ἰδοῦσὀνόσαιτ᾽, οὐδεἰ μάλα μιν χόλος ἵκοι·
[17,350] Apisaon était venu de la Péonie fertile; et, après
Astéropée, il excellait au combat.
Sa chute émut Astéropée aimé d'Arès, et lui aussi
marcha, de grand coeur, droit sur les Danaens. Mais il
ne put plus rien, car, leurs boucliers les couvrant de
toutes parts, ils se dressaient autour de Patrocle, la lance
en avant. C'est qu'Ajax allait à tous, multipliant ses
exhortations : que nul ne recule derrière le cadavre,
disait-il, que nul n'aille combattre en avant des autres Achéens,
mais qu'on tourne autour du corps, à combattre de près.
Tels étaient les ordres du prodigieux Ajax. Le sang mouillait
la terre de pourpre; et, serrés, tombaient les morts des
Troyens, de leurs alliés ardents, et aussi des Danaens :
car eux non plus ne combattaient pas sans verser leur
sang. Mais bien moins d'entre eux périssaient; car ils
se souvenaient tous, dans la mêlée, de se garder l'un
l'autre du gouffre fatal. Ainsi leur mêlée ressemblait à
un feu; et vous n'auriez pu dire que le soleil existait
encore, ni la lune; car un brouillard couvrait toute la
partie de la bataille où les meilleurs entouraient le cadavre
du fils de Ménoetios. Le reste des Troyens et des Achéens
aux beaux jambarts guerroyait à l'aise, sous l'éther serein :
là se déployait l'éclat perçant du soleil; aucun nuage
n'apparaissait sur toute la terre, ni sur les montagnes;
les combattants coupaient de pauses leur lutte, évitant
mutuellement les traits lamentables, et fort éloignés les
uns des autres. Mais ceux du centre souffraient à la fois
du brouillard et de la bataille. Et ils s'usaient sous le
bronze impitoyable, tous les meilleurs.
Deux hommes ignoraient encore — deux guerriers
fameux, Thrasymède et Antilochos — la mort de l'irréprochable
Patrocle. Ils croyaient toujours que, vivant,
au premier rang de la mêlée, il combattait les Troyens.
Tous deux, les yeux sur la mort et la fuite de leurs compagnons,
luttaient à l'écart, suivant les ordres de Nestor,
qui les avait excités à combattre loin des vaisseaux noirs.
Tout le reste du jour, en cette querelle, la grande lutte
se maintint, terrible. De fatigue et de sueur, sans cesse,
toujours, les genoux, les jambes et les pieds au-dessous,
les mains, les yeux se souillaient, chez ceux qui combattaient
autour du bon serviteur du rapide Éacide. Quand
un homme donne la peau d'un grand taureau à des gens,
pour la tendre, tout imbibée de graisse, eux la reçoivent,
et, rangés en cercle, la tendent. Aussitôt l'humidité en
sort, la graisse y pénètre, grâce à ces gens nombreux qui
la tirent, et la peau se tend toute, d'un bout à l'autre.
De même, d'ici et de là, sur un petit espace, les combattants
tiraient le cadavre chacun à eux. Ils espéraient
bien, les Troyens, le tirer vers Ilion, et les Achéens, vers
leurs vaisseaux creux. Autour de lui, la lutte s'était levée,
sauvage; et ni Arès qui pousse les troupes, ni Athénè,
en la voyant, ne l'auraient critiquée, même si la bile les avait gagnés.


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Dernière mise à jour : 19/05/2006