HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XVI

ῥά



Texte grec :

[16,700] εἰ μὴ Ἀπόλλων Φοῖβος ἐϋδμήτου ἐπὶ πύργου
ἔστη τῷ ὀλοὰ φρονέων, Τρώεσσι δ᾽ ἀρήγων.
τρὶς μὲν ἐπ᾽ ἀγκῶνος βῆ τείχεος ὑψηλοῖο
Πάτροκλος, τρὶς δ᾽ αὐτὸν ἀπεστυφέλιξεν Ἀπόλλων
χείρεσσ᾽ ἀθανάτῃσι φαεινὴν ἀσπίδα νύσσων.
705 ἀλλ᾽ ὅτε δὴ τὸ τέταρτον ἐπέσσυτο δαίμονι ἶσος,
δεινὰ δ᾽ ὁμοκλήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
χάζεο διογενὲς Πατρόκλεες· οὔ νύ τοι αἶσα
σῷ ὑπὸ δουρὶ πόλιν πέρθαι Τρώων ἀγερώχων,
οὐδ᾽ ὑπ᾽ Ἀχιλλῆος, ὅς περ σέο πολλὸν ἀμείνων.
710 ὣς φάτο, Πάτροκλος δ᾽ ἀνεχάζετο πολλὸν ὀπίσσω
μῆνιν ἀλευάμενος ἑκατηβόλου Ἀπόλλωνος.
Ἕκτωρ δ᾽ ἐν Σκαιῇσι πύλῃς ἔχε μώνυχας ἵππους·
δίζε γὰρ ἠὲ μάχοιτο κατὰ κλόνον αὖτις ἐλάσσας,
ἦ λαοὺς ἐς τεῖχος ὁμοκλήσειεν ἀλῆναι.
715 ταῦτ᾽ ἄρα οἱ φρονέοντι παρίστατο Φοῖβος Ἀπόλλων
ἀνέρι εἰσάμενος αἰζηῷ τε κρατερῷ τε
Ἀσίῳ, ὃς μήτρως ἦν Ἕκτορος ἱπποδάμοιο
αὐτοκασίγνητος Ἑκάβης, υἱὸς δὲ Δύμαντος,
ὃς Φρυγίῃ ναίεσκε ῥοῇς ἔπι Σαγγαρίοιο·
720 τῷ μιν ἐεισάμενος προσέφη Διὸς υἱὸς Ἀπόλλων·
Ἕκτορ τίπτε μάχης ἀποπαύεαι; οὐδέ τί σε χρή.
αἴθ᾽ ὅσον ἥσσων εἰμί, τόσον σέο φέρτερος εἴην·
τώ κε τάχα στυγερῶς πολέμου ἀπερωήσειας.
ἀλλ᾽ ἄγε Πατρόκλῳ ἔφεπε κρατερώνυχας ἵππους,
725 αἴ κέν πώς μιν ἕλῃς, δώῃ δέ τοι εὖχος Ἀπόλλων.
ὣς εἰπὼν ὃ μὲν αὖτις ἔβη θεὸς ἂμ πόνον ἀνδρῶν,
Κεβριόνῃ δ᾽ ἐκέλευσε δαΐφρονι φαίδιμος Ἕκτωρ
ἵππους ἐς πόλεμον πεπληγέμεν. αὐτὰρ Ἀπόλλων
δύσεθ᾽ ὅμιλον ἰών, ἐν δὲ κλόνον Ἀργείοισιν
730 ἧκε κακόν, Τρωσὶν δὲ καὶ Ἕκτορι κῦδος ὄπαζεν.
Ἕκτωρ δ᾽ ἄλλους μὲν Δαναοὺς ἔα οὐδ᾽ ἐνάριζεν·
αὐτὰρ ὃ Πατρόκλῳ ἔφεπε κρατερώνυχας ἵππους.
Πάτροκλος δ᾽ ἑτέρωθεν ἀφ᾽ ἵππων ἆλτο χαμᾶζε
σκαιῇ ἔγχος ἔχων· ἑτέρηφι δὲ λάζετο πέτρον
735 μάρμαρον ὀκριόεντα τόν οἱ περὶ χεὶρ ἐκάλυψεν,
ἧκε δ᾽ ἐρεισάμενος, οὐδὲ δὴν χάζετο φωτός,
οὐδ᾽ ἁλίωσε βέλος, βάλε δ᾽ Ἕκτορος ἡνιοχῆα
Κεβριόνην νόθον υἱὸν ἀγακλῆος Πριάμοιο
ἵππων ἡνί᾽ ἔχοντα μετώπιον ὀξέϊ λᾶϊ.
740 ἀμφοτέρας δ᾽ ὀφρῦς σύνελεν λίθος, οὐδέ οἱ ἔσχεν
ὀστέον, ὀφθαλμοὶ δὲ χαμαὶ πέσον ἐν κονίῃσιν
αὐτοῦ πρόσθε ποδῶν· ὃ δ᾽ ἄρ᾽ ἀρνευτῆρι ἐοικὼς
κάππεσ᾽ ἀπ᾽ εὐεργέος δίφρου, λίπε δ᾽ ὀστέα θυμός.
τὸν δ᾽ ἐπικερτομέων προσέφης Πατρόκλεες ἱππεῦ·
745 ὢ πόποι ἦ μάλ᾽ ἐλαφρὸς ἀνήρ, ὡς ῥεῖα κυβιστᾷ.
εἰ δή που καὶ πόντῳ ἐν ἰχθυόεντι γένοιτο,
πολλοὺς ἂν κορέσειεν ἀνὴρ ὅδε τήθεα διφῶν
νηὸς ἀποθρῴσκων, εἰ καὶ δυσπέμφελος εἴη,
ὡς νῦν ἐν πεδίῳ ἐξ ἵππων ῥεῖα κυβιστᾷ.

Traduction française :

[16,700] si Phébus Apollon, sur le rempart bien
construit, ne s'était dressé, méditant de le perdre, et
défendant les Troyens. Trois fois, contre un angle du
rempart élevé, marcha Patrocle; trois fois Apollon le
repoussa, de ses mains immortelles frappant le bouclier
brillant. Mais quand, pour la quatrième fois, il s'élançait
comme un démon, le dieu, terrible, lui cria ces mots ailés :
"Retire-toi, descendant de Zeus, Patrocle ! Ce n'est
pas le destin de la ville des fiers Troyens d'être dévastée
par ta lance, ni par Achille, pourtant bien meilleur que toi."
Il dit, et Patrocle se retira bien en arrière, évitant la
colère d'Apollon qui frappe au loin.
Hector, à la porte Scée, retenait ses chevaux aux
sabots massifs : il hésitait à aller combattre dans la
mêlée, en les y poussant à nouveau, ou à crier à toutes
ses troupes de se réunir dans les remparts. Comme il
réfléchissait, se dressa près de lui Phébus Apollon, sous
l'aspect d'un guerrier jeune et robuste, Asios, oncle maternel
d'Hector dompteur de chevaux, propre frère
d'Hécube, fils de Dymas, qui habitait en Phrygie, sur
le cours du Sangarios. Sous son aspect, Apollon fils de
Zeus dit :
"Hector, pourquoi cesses-tu le combat? Tu ne le dois
pas. Ah ! si, autant que je te suis inférieur, j'étais supérieur
à toi, tu trouverais bientôt affreuse ta retraite !
Mais va, pousse contre Patrocle tes chevaux aux forts
sabots, pour voir si tu le maîtriseras, et si Apollon t'accordera
la gloire."
Ayant dit, le dieu retourna vers les peines des hommes;
et, à l'habile Kébrion, l'illustre Hector ordonna de
fouetter ses chevaux dans la direction du combat.
Apollon s'était plongé dans la foule; il troublait les
Argiens dangereusement; et aux Troyens et à Hector, il
offrait la gloire. Hector laissait les Danaens sans les
frapper : contre Patrocle seul il poussait ses chevaux
aux forts sabots. Patrocle, de son côté, du char sauta à
terre, une pique dans la main gauche; de l'autre, il prit
une pierre brillante, anguleuse, que sa main cacha. Il la
lança, en appuyant le coup; et il ne fut pas long à arriver
sur l'homme, ni vain, son projectile. Il frappa l'écuyer
d'Hector, Kébrion, bâtard du glorieux Priam, et qui
tenait les rênes, au front, avec ce caillou pointu. Les
deux sourcils furent emportés par la pierre, à laquelle
ne résista même pas l'os; les yeux tombèrent, dans la
poussière, aux pieds de l'homme, et lui, comme un plongeur,
tomba de la caisse bien faite, et la vie abandonna ses os.
Alors tu le raillas ainsi, écuyer Patrocle :
« Ah ! L'homme agile ! Comme il saute aisément la
tête la première ! S'il était quelque part sur la mer poissonneuse,
cet homme pourrait en rassasier beaucoup
d'autres avec les huîtres qu'il trouverait, en s'élançant du
vaisseau, même par mauvaise mer, aussi aisément que,
maintenant, dans la plaine, il a sauté du char, la tête la première.





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Dernière mise à jour : 9/05/2006