HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XVI

μερμηρίζων



Texte grec :

[16,600] ὡς ἔπεσ᾽ ἐσθλὸς ἀνήρ· μέγα δὲ Τρῶες κεχάροντο,
στὰν δ᾽ ἀμφ᾽ αὐτὸν ἰόντες ἀολλέες· οὐδ᾽ ἄρ᾽ Ἀχαιοὶ
ἀλκῆς ἐξελάθοντο, μένος δ᾽ ἰθὺς φέρον αὐτῶν.
ἔνθ᾽ αὖ Μηριόνης Τρώων ἕλεν ἄνδρα κορυστὴν
Λαόγονον θρασὺν υἱὸν Ὀνήτορος, ὃς Διὸς ἱρεὺς
605 Ἰδαίου ἐτέτυκτο, θεὸς δ᾽ ὣς τίετο δήμῳ.
τὸν βάλ᾽ ὑπὸ γναθμοῖο καὶ οὔατος· ὦκα δὲ θυμὸς
ᾤχετ᾽ ἀπὸ μελέων, στυγερὸς δ᾽ ἄρα μιν σκότος εἷλεν.
Αἰνείας δ᾽ ἐπὶ Μηριόνῃ δόρυ χάλκεον ἧκεν·
ἔλπετο γὰρ τεύξεσθαι ὑπασπίδια προβιβῶντος.
610 ἀλλ᾽ ὃ μὲν ἄντα ἰδὼν ἠλεύατο χάλκεον ἔγχος·
πρόσσω γὰρ κατέκυψε, τὸ δ᾽ ἐξόπιθεν δόρυ μακρὸν
οὔδει ἐνισκίμφθη, ἐπὶ δ᾽ οὐρίαχος πελεμίχθη
ἔγχεος· ἔνθα δ᾽ ἔπειτ᾽ ἀφίει μένος ὄβριμος Ἄρης.
αἰχμὴ δ᾽ Αἰνείαο κραδαινομένη κατὰ γαίης
615 ᾤχετ᾽, ἐπεί ῥ᾽ ἅλιον στιβαρῆς ἀπὸ χειρὸς ὄρουσεν.
Αἰνείας δ᾽ ἄρα θυμὸν ἐχώσατο φώνησέν τε·
Μηριόνη τάχα κέν σε καὶ ὀρχηστήν περ ἐόντα
ἔγχος ἐμὸν κατέπαυσε διαμπερές, εἴ σ᾽ ἔβαλόν περ.
τὸν δ᾽ αὖ Μηριόνης δουρικλυτὸς ἀντίον ηὔδα·
620 Αἰνεία χαλεπόν σε καὶ ἴφθιμόν περ ἐόντα
πάντων ἀνθρώπων σβέσσαι μένος, ὅς κέ σευ ἄντα
ἔλθῃ ἀμυνόμενος· θνητὸς δέ νυ καὶ σὺ τέτυξαι.
εἰ καὶ ἐγώ σε βάλοιμι τυχὼν μέσον ὀξέϊ χαλκῷ,
αἶψά κε καὶ κρατερός περ ἐὼν καὶ χερσὶ πεποιθὼς
625 εὖχος ἐμοὶ δοίης, ψυχὴν δ᾽ Ἄϊδι κλυτοπώλῳ.
ὣς φάτο, τὸν δ᾽ ἐνένιπε Μενοιτίου ἄλκιμος υἱός·
Μηριόνη τί σὺ ταῦτα καὶ ἐσθλὸς ἐὼν ἀγορεύεις;
ὦ πέπον οὔ τοι Τρῶες ὀνειδείοις ἐπέεσσι
νεκροῦ χωρήσουσι· πάρος τινὰ γαῖα καθέξει.
630 ἐν γὰρ χερσὶ τέλος πολέμου, ἐπέων δ᾽ ἐνὶ βουλῇ·
τὼ οὔ τι χρὴ μῦθον ὀφέλλειν, ἀλλὰ μάχεσθαι.
ὣς εἰπὼν ὃ μὲν ἦρχ᾽, ὃ δ᾽ ἅμ᾽ ἕσπετο ἰσόθεος φώς.
τῶν δ᾽ ὥς τε δρυτόμων ἀνδρῶν ὀρυμαγδὸς ὀρώρει
οὔρεος ἐν βήσσῃς, ἕκαθεν δέ τε γίγνετ᾽ ἀκουή,
635 ὣς τῶν ὄρνυτο δοῦπος ἀπὸ χθονὸς εὐρυοδείης
χαλκοῦ τε ῥινοῦ τε βοῶν τ᾽ εὐποιητάων,
νυσσομένων ξίφεσίν τε καὶ ἔγχεσιν ἀμφιγύοισιν.
οὐδ᾽ ἂν ἔτι φράδμων περ ἀνὴρ Σαρπηδόνα δῖον
ἔγνω, ἐπεὶ βελέεσσι καὶ αἵματι καὶ κονίῃσιν
640 ἐκ κεφαλῆς εἴλυτο διαμπερὲς ἐς πόδας ἄκρους.
οἳ δ᾽ αἰεὶ περὶ νεκρὸν ὁμίλεον, ὡς ὅτε μυῖαι
σταθμῷ ἔνι βρομέωσι περιγλαγέας κατὰ πέλλας
ὥρῃ ἐν εἰαρινῇ, ὅτε τε γλάγος ἄγγεα δεύει·
ὣς ἄρα τοὶ περὶ νεκρὸν ὁμίλεον, οὐδέ ποτε Ζεὺς
645 τρέψεν ἀπὸ κρατερῆς ὑσμίνης ὄσσε φαεινώ,
ἀλλὰ κατ᾽ αὐτοὺς αἰὲν ὅρα καὶ φράζετο θυμῷ,
πολλὰ μάλ᾽ ἀμφὶ φόνῳ Πατρόκλου μερμηρίζων,
ἢ ἤδη καὶ κεῖνον ἐνὶ κρατερῇ ὑσμίνῃ
αὐτοῦ ἐπ᾽ ἀντιθέῳ Σαρπηδόνι φαίδιμος Ἕκτωρ

Traduction française :

[16,600] car il tombait un homme noble. Les Troyens,
eux, se réjouirent beaucoup et se pressèrent autour de
Glaucos, en masse. Mais les Achéens n'oublièrent pas
leur vaillance, et portèrent leur ardeur droit contre eux.
Alors, de son côté, Mérion maîtrisa un troyen casqué,
Laogonos, fils hardi d'Onétor, qui était prêtre de Zeus
Idéen, et comme un dieu honoré par le peuple. Il le frappa
sous la mâchoire et l'oreille; rapidement la vie s'en alla
de ses membres, et les ténèbres redoutables le saisirent.
Énée contre Mérion lança son javelot de bronze; il
espérait l'atteindre malgré le bouclier sous lequel il
s'avançait. Mais lui, le voyant en face, évita la pique de
bronze : il se pencha en avant, et, derrière lui, la longue
lance se planta dans le sol. Le bout de la hampe vibra;
ensuite l'écrasant Arès ralentit son ardeur. La pointe
d'Énée s'enfonça donc, en s'agitant, dans la terre, après
s'être élancée en vain de sa main vigoureuse
Énée s'irrita en son coeur, et s'écria :
« Mérion, bientôt, si bon danseur que tu sois, ma pique
t'aurait arrêté à jamais, si je t'avais atteint! »
Mérion, célèbre par sa lance, répondit :
"Énée, il t'est difficile, si fort que tu sois, d'éteindre
l'ardeur de tous les hommes qui, face à toi, viennent en
se couvrant. Mortel, toi aussi tu l'es. Si moi aussi, je te
frappais, par bonheur, au milieu du corps, avec le bronze
aigu, vite, tout puissant que tu es et confiant en tes
mains, tu donnerais à moi la gloire, et ton âme à Adès,
célèbre par ses chevaux."
Il dit, et le fils vaillant de Ménoetios le reprit :
"Mérion, pourquoi, malgré ta valeur, parler ainsi?
Mon bon ami, ce n'est pas pour des outrages que les
Troyens s'éloigneront de ce cadavre. Avant, il y en a
que la terre retiendra. C'est dans les bras qu'est la fin de
la guerre, et celle des paroles, dans la décision. Il ne faut
donc pas prolonger les discours, mais combattre."
A ces mots il s'avança, et Mérion le suivit, humain
égal d'un dieu. Comme des bûcherons font monter leur
bruit dans les vallons de la montagne, et de loin on les
entend, ainsi du milieu d'eux montait le son sourd, sur
la terre aux vastes routes, du bronze, du cuir, des peaux
de boeuf travaillées, frappés par les épées et les lances à
deux piques. Pour le plus avisé des hommes, le divin Sarpédon
n'était plus reconnaissable; car les traits, le sang,
la poussière, depuis la tête le couvraient entièrement,
jusqu'au bout des pieds. Et toujours, autour de son
cadavre, on se pressait, comme les mouches, dans l'étable,
bourdonnent autour des seaux pleins de lait, au printemps,
quand le lait déborde des jattes. Ainsi autour
du cadavre on se pressait.
Cependant, Zeus ne détournait pas de la rude mêlée
ses yeux brillants. Au-dessous de lui, il regardait toujours
et se demandait en son coeur, en pensant constamment à
la mort de Patrocle, si, dès ce moment, lui aussi, - dans la
rude mêlée, sur le corps même de Sarpédon rival des dieux,
- l'illustre Hector,





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Dernière mise à jour : 9/05/2006