HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XVI

ἕλκε



Texte grec :

[16,400] στέρνον γυμνωθέντα παρ᾽ ἀσπίδα, λῦσε δὲ γυῖα·
δούπησεν δὲ πεσών· ὃ δὲ Θέστορα Ἤνοπος υἱὸν
δεύτερον ὁρμηθείς· ὃ μὲν εὐξέστῳ ἐνὶ δίφρῳ
ἧστο ἀλείς· ἐκ γὰρ πλήγη φρένας, ἐκ δ᾽ ἄρα χειρῶν
ἡνία ἠΐχθησαν· ὃ δ᾽ ἔγχεϊ νύξε παραστὰς
405 γναθμὸν δεξιτερόν, διὰ δ᾽ αὐτοῦ πεῖρεν ὀδόντων,
ἕλκε δὲ δουρὸς ἑλὼν ὑπὲρ ἄντυγος, ὡς ὅτε τις φὼς
πέτρῃ ἔπι προβλῆτι καθήμενος ἱερὸν ἰχθὺν
ἐκ πόντοιο θύραζε λίνῳ καὶ ἤνοπι χαλκῷ·
ὣς ἕλκ᾽ ἐκ δίφροιο κεχηνότα δουρὶ φαεινῷ,
410 κὰδ δ᾽ ἄρ᾽ ἐπὶ στόμ᾽ ἔωσε· πεσόντα δέ μιν λίπε θυμός.
αὐτὰρ ἔπειτ᾽ Ἐρύλαον ἐπεσσύμενον βάλε πέτρῳ
μέσσην κὰκ κεφαλήν· ἣ δ᾽ ἄνδιχα πᾶσα κεάσθη
ἐν κόρυθι βριαρῇ· ὃ δ᾽ ἄρα πρηνὴς ἐπὶ γαίῃ
κάππεσεν, ἀμφὶ δέ μιν θάνατος χύτο θυμοραϊστής.
415 αὐτὰρ ἔπειτ᾽ Ἐρύμαντα καὶ Ἀμφοτερὸν καὶ Ἐπάλτην
Τληπόλεμόν τε Δαμαστορίδην Ἐχίον τε Πύριν τε
Ἰφέα τ᾽ Εὔιππόν τε καὶ Ἀργεάδην Πολύμηλον
πάντας ἐπασσυτέρους πέλασε χθονὶ πουλυβοτείρῃ.
Σαρπηδὼν δ᾽ ὡς οὖν ἴδ᾽ ἀμιτροχίτωνας ἑταίρους
420 χέρσ᾽ ὕπο Πατρόκλοιο Μενοιτιάδαο δαμέντας,
κέκλετ᾽ ἄρ᾽ ἀντιθέοισι καθαπτόμενος Λυκίοισιν·
αἰδὼς ὦ Λύκιοι· πόσε φεύγετε; νῦν θοοὶ ἔστε.
ἀντήσω γὰρ ἐγὼ τοῦδ᾽ ἀνέρος, ὄφρα δαείω
ὅς τις ὅδε κρατέει καὶ δὴ κακὰ πολλὰ ἔοργε
425 Τρῶας, ἐπεὶ πολλῶν τε καὶ ἐσθλῶν γούνατ᾽ ἔλυσεν.
ἦ ῥα, καὶ ἐξ ὀχέων σὺν τεύχεσιν ἆλτο χαμᾶζε.
Πάτροκλος δ᾽ ἑτέρωθεν ἐπεὶ ἴδεν ἔκθορε δίφρου.
οἳ δ᾽ ὥς τ᾽ αἰγυπιοὶ γαμψώνυχες ἀγκυλοχεῖλαι
πέτρῃ ἐφ᾽ ὑψηλῇ μεγάλα κλάζοντε μάχωνται,
430 ὣς οἳ κεκλήγοντες ἐπ᾽ ἀλλήλοισιν ὄρουσαν.
τοὺς δὲ ἰδὼν ἐλέησε Κρόνου πάϊς ἀγκυλομήτεω,
Ἥρην δὲ προσέειπε κασιγνήτην ἄλοχόν τε·
ὤ μοι ἐγών, ὅ τέ μοι Σαρπηδόνα φίλτατον ἀνδρῶν
μοῖρ᾽ ὑπὸ Πατρόκλοιο Μενοιτιάδαο δαμῆναι.
435 διχθὰ δέ μοι κραδίη μέμονε φρεσὶν ὁρμαίνοντι,
ἤ μιν ζωὸν ἐόντα μάχης ἄπο δακρυοέσσης
θείω ἀναρπάξας Λυκίης ἐν πίονι δήμῳ,
ἦ ἤδη ὑπὸ χερσὶ Μενοιτιάδαο δαμάσσω.
τὸν δ᾽ ἠμείβετ᾽ ἔπειτα βοῶπις πότνια Ἥρη·
440 αἰνότατε Κρονίδη ποῖον τὸν μῦθον ἔειπες.
ἄνδρα θνητὸν ἐόντα πάλαι πεπρωμένον αἴσῃ
ἂψ ἐθέλεις θανάτοιο δυσηχέος ἐξαναλῦσαι;
ἔρδ᾽· ἀτὰρ οὔ τοι πάντες ἐπαινέομεν θεοὶ ἄλλοι.
ἄλλο δέ τοι ἐρέω, σὺ δ᾽ ἐνὶ φρεσὶ βάλλεο σῇσιν·
445 αἴ κε ζὼν πέμψῃς Σαρπηδόνα ὃν δὲ δόμον δέ,
φράζεο μή τις ἔπειτα θεῶν ἐθέλῃσι καὶ ἄλλος
πέμπειν ὃν φίλον υἱὸν ἀπὸ κρατερῆς ὑσμίνης·
πολλοὶ γὰρ περὶ ἄστυ μέγα Πριάμοιο μάχονται
υἱέες ἀθανάτων, τοῖσιν κότον αἰνὸν ἐνήσεις.

Traduction française :

[16,400] à la poitrine, que découvrait le bord du bouclier.
Il désunit ses membres. Avec bruit, le Troyen
tomba. Sur Thestor, fils d'Enops, il s'élança en second
lieu. Dans son char poli, Thestor était assis, pelotonné
sur lui-même; car son âme était troublée, et de ses mains
les rênes avaient sauté. Patrocle, de près, avec sa pique
lui perça la mâchoire, du côté droit, et lui traversa les
dents; puis il le tira, au bout de sa lance, par-dessus la
rampe du char. Comme un homme, assis sur un rocher
avancé, sort un poisson sacré de la mer, avec le fil
et le bronze étincelant, Patrocle le tira du char, bouche
bée, au bout de sa lance brillante, et le jeta la face contre
terre; et, comme il tombait, la vie le laissa.
Puis, Erylaos s'élançant sur lui, Patrocle le frappa
d'une pierre au milieu de la tête. La tête entière se fendit
en deux, dans le casque fort; le front en avant, sur le
sol, Erylaos tomba; et autour de lui se répandit la mort,
qui brise le coeur. Puis ce furent Erymas, Amphoteros,
Epaltès, Tlépolème fils de Damastor, Echios, Pyris,
Iphée, Evippos et Polymélos fils d'Argéas que tous, l'un
après l'autre, il coucha sur la terre nourricière.
Quand Sarpédon vit ses compagnons, aux tuniques
sans ceinture de métal, domptés par les mains de Patrocle, fils
de Ménoetios, il adressa ce blâme aux Lyciens, rivaux des dieux :
« O honte, Lyciens, où fuyez-vous? Vous voilà bien
rapides ! J'affronterai, moi, cet homme, afin d'apprendre
qui triomphe ainsi, et a fait bien du mal aux Troyens :
car de beaucoup de braves il a désuni les genoux. »
Il dit, et du char, avec ses armes, sauta à terre.
Patrocle, de son côté, le voyant, s'élança hors de son
char. Comme des vautours aux serres crochues, au bec
recourbé, sur un roc élevé, avec de grands cris, se battent,
ainsi eux en criant fondirent l'un sur l'autre.
Leur vue émut de pitié le fils de Cronos à l'esprit
retors, et il dit à Héra, sa soeur et son épouse :
« Malheur à moi ! Sarpédon, l'homme qui m'est le
plus cher, a pour destin d'être dompté par Patrocle,
fils de Ménoetios. Deux désirs partagent mon coeur,
en mon diaphragme, et je me demande si, l'arrachant
vivant au combat déplorable, je le déposerai dans la
grasse Lycie, ou si, déjà, je le dompterai, par les mains
du fils de Ménoetios. »
La vénérable Héra aux yeux de génisse répondit :
« Redoutable fils de Cronos, que dis-tu là? Un homme,
un mortel, depuis longtemps marqué par le destin, tu
veux l'affranchir de la mort maudite ! Fais-le; mais nous
ne t'approuverons pas, nous tous, les autres dieux.
Encore un mot pourtant, et mets-le dans ton âme :
si tu renvoies, vivant, Sarpédon dans sa maison, songes-y
bien, crains qu'ensuite quelqu'autre dieu ne veuille aussi
renvoyer son fils de la rude mêlée. Nombreux en effet,
autour de la grande ville de Priam, combattent les fils
d'immortels, auxquels tu inspireras un terrible ressentiment.





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Dernière mise à jour : 9/05/2006