HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XVI

οὗτός



Texte grec :

[16,50] οὔτε θεοπροπίης ἐμπάζομαι ἥν τινα οἶδα,
οὔτέ τί μοι πὰρ Ζηνὸς ἐπέφραδε πότνια μήτηρ·
ἀλλὰ τόδ᾽ αἰνὸν ἄχος κραδίην καὶ θυμὸν ἱκάνει,
ὁππότε δὴ τὸν ὁμοῖον ἀνὴρ ἐθέλῃσιν ἀμέρσαι
καὶ γέρας ἂψ ἀφελέσθαι, ὅ τε κράτεϊ προβεβήκῃ·
55 αἰνὸν ἄχος τό μοί ἐστιν, ἐπεὶ πάθον ἄλγεα θυμῷ.
κούρην ἣν ἄρα μοι γέρας ἔξελον υἷες Ἀχαιῶν,
δουρὶ δ᾽ ἐμῷ κτεάτισσα πόλιν εὐτείχεα πέρσας,
τὴν ἂψ ἐκ χειρῶν ἕλετο κρείων Ἀγαμέμνων
Ἀτρεΐδης ὡς εἴ τιν᾽ ἀτίμητον μετανάστην.
60 ἀλλὰ τὰ μὲν προτετύχθαι ἐάσομεν· οὐδ᾽ ἄρα πως ἦν
ἀσπερχὲς κεχολῶσθαι ἐνὶ φρεσίν· ἤτοι ἔφην γε
οὐ πρὶν μηνιθμὸν καταπαυσέμεν, ἀλλ᾽ ὁπότ᾽ ἂν δὴ
νῆας ἐμὰς ἀφίκηται ἀϋτή τε πτόλεμός τε.
τύνη δ᾽ ὤμοιιν μὲν ἐμὰ κλυτὰ τεύχεα δῦθι,
65 ἄρχε δὲ Μυρμιδόνεσσι φιλοπτολέμοισι μάχεσθαι,
εἰ δὴ κυάνεον Τρώων νέφος ἀμφιβέβηκε
νηυσὶν ἐπικρατέως, οἳ δὲ ῥηγμῖνι θαλάσσης
κεκλίαται, χώρης ὀλίγην ἔτι μοῖραν ἔχοντες
Ἀργεῖοι, Τρώων δὲ πόλις ἐπὶ πᾶσα βέβηκε
70 θάρσυνος· οὐ γὰρ ἐμῆς κόρυθος λεύσσουσι μέτωπον
ἐγγύθι λαμπομένης· τάχα κεν φεύγοντες ἐναύλους
πλήσειαν νεκύων, εἴ μοι κρείων Ἀγαμέμνων
ἤπια εἰδείη· νῦν δὲ στρατὸν ἀμφιμάχονται.
οὐ γὰρ Τυδεΐδεω Διομήδεος ἐν παλάμῃσι
75 μαίνεται ἐγχείη Δαναῶν ἀπὸ λοιγὸν ἀμῦναι·
οὐδέ πω Ἀτρεΐδεω ὀπὸς ἔκλυον αὐδήσαντος
ἐχθρῆς ἐκ κεφαλῆς· ἀλλ᾽ Ἕκτορος ἀνδροφόνοιο
Τρωσὶ κελεύοντος περιάγνυται, οἳ δ᾽ ἀλαλητῷ
πᾶν πεδίον κατέχουσι μάχῃ νικῶντες Ἀχαιούς.
80 ἀλλὰ καὶ ὧς Πάτροκλε νεῶν ἄπο λοιγὸν ἀμύνων
ἔμπεσ᾽ ἐπικρατέως, μὴ δὴ πυρὸς αἰθομένοιο
νῆας ἐνιπρήσωσι, φίλον δ᾽ ἀπὸ νόστον ἕλωνται.
πείθεο δ᾽ ὥς τοι ἐγὼ μύθου τέλος ἐν φρεσὶ θείω,
ὡς ἄν μοι τιμὴν μεγάλην καὶ κῦδος ἄρηαι
85 πρὸς πάντων Δαναῶν, ἀτὰρ οἳ περικαλλέα κούρην
ἂψ ἀπονάσσωσιν, ποτὶ δ᾽ ἀγλαὰ δῶρα πόρωσιν.
ἐκ νηῶν ἐλάσας ἰέναι πάλιν· εἰ δέ κεν αὖ τοι
δώῃ κῦδος ἀρέσθαι ἐρίγδουπος πόσις Ἥρης,
μὴ σύ γ᾽ ἄνευθεν ἐμεῖο λιλαίεσθαι πολεμίζειν
90 Τρωσὶ φιλοπτολέμοισιν· ἀτιμότερον δέ με θήσεις·
μὴ δ᾽ ἐπαγαλλόμενος πολέμῳ καὶ δηϊοτῆτι
Τρῶας ἐναιρόμενος προτὶ Ἴλιον ἡγεμονεύειν,
μή τις ἀπ᾽ Οὐλύμποιο θεῶν αἰειγενετάων
ἐμβήῃ· μάλα τούς γε φιλεῖ ἑκάεργος Ἀπόλλων·
95 ἀλλὰ πάλιν τρωπᾶσθαι, ἐπὴν φάος ἐν νήεσσι
θήῃς, τοὺς δ᾽ ἔτ᾽ ἐᾶν πεδίον κάτα δηριάασθαι.
αἲ γὰρ Ζεῦ τε πάτερ καὶ Ἀθηναίη καὶ Ἄπολλον
μήτέ τις οὖν Τρώων θάνατον φύγοι ὅσσοι ἔασι,
μήτέ τις Ἀργείων, νῶϊν δ᾽ ἐκδῦμεν ὄλεθρον,

Traduction française :

[16,50] Nul oracle ne me préoccupe, que je sache; ni, de la part
de Zeus, ne m'a rien révélé ma mère vénérable. Mais
voici : un affreux chagrin gagne mon coeur et mon âme,
quand un homme veut frustrer son égal, et lui ravir sa
récompense, parce qu'en puissance il le dépasse. C'est
un affreux chagrin pour moi, après le mal que je me suis
donné. La jeune femme que, pour m'honorer d'un présent,
avaient mise à part les fils d'Achéens, que, par ma lance,
j'avais conquise, en renversant une ville bien fortifiée, il
me l'a arrachée des mains, le puissant Agamemnon,
l'Atride, comme à un étranger sans aucun droit.
Mais c'est le passé : laissons-le. Aussi bien n'était-il
pas possible de garder toujours ces sentiments irrités. Et
pourtant, j'avais dit que mon ressentiment ne cesserait
pas, avant que mes vaisseaux fussent atteints par les
cris d'attaque et la guerre. Eh bien ! toi, couvre tes
épaules de mes armes célèbres, et mène les Myrmidons
belliqueux au combat, si, vraiment, une sombre nuée de
Troyens entoure les vaisseaux en force, si, contre le rivage
où se brise la mer, sont acculés, dans l'étroit lot de terre
qui leur reste, les Argiens. La cité des Troyens tout
entière a marché sur eux hardiment, parce qu'ils ne
voient plus le front de mon casque briller près d'eux.
Vite ils fuiraient, et rempliraient les fossés de morts, si
le puissant Agamemnon me regardait doucement; mais
maintenant, c'est autour du camp qu'ils combattent !
C'est que le fils de Tydée, Diomède, dans ses mains la
pique ne sévit plus, pour écarter des Danaens la ruine;
l'Atride, jusqu'ici, je n'ai pas entendu sa voix sortir de
sa face odieuse; mais celle d'Hector meurtrier, exhortant
les Troyens, éclate; et eux, de leurs clameurs, remplissent
toute la plaine, battant au combat les Achéens.
Même ainsi, Patrocle, pour écarter des vaisseaux le
désastre, tombe sur l'ennemi en force, de peur qu'un feu
ardent n'embrase les vaisseaux, et ne nous prive du retour
aimé. Suis exactement les instructions que, pour finir, je
vais mettre en ton âme, afin que tu me vailles un grand
honneur et de la gloire chez tous les Danaens, que la belle
jeune femme, ils me la renvoient, et me donnent en outre
de magnifiques présents. L'ennemi chassé des vaisseaux,
reviens. Même s'il te donne encore de remporter de la
gloire, l'époux tonnant d'Héra, ne va pas, sans moi,
désirer combattre les Troyens belliqueux : tu me ferais
honorer moins. Ne va pas non plus, dans la joie de la
guerre et du carnage, en tuant les Troyens, conduire tes
soldats vers Ilion, de peur que, de l'Olympe, un des
dieux éternels ne vienne : les Troyens sont très aimés
d'Apollon, qui repousse de loin. Retourne-toi, quand
tu auras mis la lueur du salut sur les vaisseaux; et laisse
les autres se battre dans la plaine. Faites, Zeus le père,
Athénè, Apollon, qu'aucun des Troyens n'échappe à la
mort, entre tant, aucun des Argiens non plus; maïs que,
nous deux, nous nous tirions du massacre,





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Dernière mise à jour : 9/05/2006