HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XVI

τις



Texte grec :

[16,200] Μυρμιδόνες μή τίς μοι ἀπειλάων λελαθέσθω,
ἃς ἐπὶ νηυσὶ θοῇσιν ἀπειλεῖτε Τρώεσσι
πάνθ᾽ ὑπὸ μηνιθμόν, καί μ᾽ ᾐτιάασθε ἕκαστος·
σχέτλιε Πηλέος υἱὲ χόλῳ ἄρα σ᾽ ἔτρεφε μήτηρ,
νηλεές, ὃς παρὰ νηυσὶν ἔχεις ἀέκοντας ἑταίρους·
205 οἴκαδέ περ σὺν νηυσὶ νεώμεθα ποντοπόροισιν
αὖτις, ἐπεί ῥά τοι ὧδε κακὸς χόλος ἔμπεσε θυμῷ.
ταῦτά μ᾽ ἀγειρόμενοι θάμ᾽ ἐβάζετε· νῦν δὲ πέφανται
φυλόπιδος μέγα ἔργον, ἕης τὸ πρίν γ᾽ ἐράασθε.
ἔνθά τις ἄλκιμον ἦτορ ἔχων Τρώεσσι μαχέσθω.
210 ὣς εἰπὼν ὄτρυνε μένος καὶ θυμὸν ἑκάστου.
μᾶλλον δὲ στίχες ἄρθεν, ἐπεὶ βασιλῆος ἄκουσαν.
ὡς δ᾽ ὅτε τοῖχον ἀνὴρ ἀράρῃ πυκινοῖσι λίθοισι
δώματος ὑψηλοῖο βίας ἀνέμων ἀλεείνων,
ὣς ἄραρον κόρυθές τε καὶ ἀσπίδες ὀμφαλόεσσαι.
215 ἀσπὶς ἄρ᾽ ἀσπίδ᾽ ἔρειδε, κόρυς κόρυν, ἀνέρα δ᾽ ἀνήρ·
ψαῦον δ᾽ ἱππόκομοι κόρυθες λαμπροῖσι φάλοισι
νευόντων, ὡς πυκνοὶ ἐφέστασαν ἀλλήλοισι.
πάντων δὲ προπάροιθε δύ᾽ ἀνέρε θωρήσσοντο
Πάτροκλός τε καὶ Αὐτομέδων ἕνα θυμὸν ἔχοντες
220 πρόσθεν Μυρμιδόνων πολεμιζέμεν. αὐτὰρ Ἀχιλλεὺς
βῆ ῥ᾽ ἴμεν ἐς κλισίην, χηλοῦ δ᾽ ἀπὸ πῶμ᾽ ἀνέῳγε
καλῆς δαιδαλέης, τήν οἱ Θέτις ἀργυρόπεζα
θῆκ᾽ ἐπὶ νηὸς ἄγεσθαι ἐῢ πλήσασα χιτώνων
χλαινάων τ᾽ ἀνεμοσκεπέων οὔλων τε ταπήτων.
225 ἔνθα δέ οἱ δέπας ἔσκε τετυγμένον, οὐδέ τις ἄλλος
οὔτ᾽ ἀνδρῶν πίνεσκεν ἀπ᾽ αὐτοῦ αἴθοπα οἶνον,
οὔτέ τεῳ σπένδεσκε θεῶν, ὅτε μὴ Διὶ πατρί.
τό ῥα τότ᾽ ἐκ χηλοῖο λαβὼν ἐκάθηρε θεείῳ
πρῶτον, ἔπειτα δ᾽ ἔνιψ᾽ ὕδατος καλῇσι ῥοῇσι,
230 νίψατο δ᾽ αὐτὸς χεῖρας, ἀφύσσατο δ᾽ αἴθοπα οἶνον.
εὔχετ᾽ ἔπειτα στὰς μέσῳ ἕρκεϊ, λεῖβε δὲ οἶνον
οὐρανὸν εἰσανιδών· Δία δ᾽ οὐ λάθε τερπικέραυνον·
Ζεῦ ἄνα Δωδωναῖε Πελασγικὲ τηλόθι ναίων
Δωδώνης μεδέων δυσχειμέρου, ἀμφὶ δὲ Σελλοὶ
235 σοὶ ναίουσ᾽ ὑποφῆται ἀνιπτόποδες χαμαιεῦναι,
ἠμὲν δή ποτ᾽ ἐμὸν ἔπος ἔκλυες εὐξαμένοιο,
τίμησας μὲν ἐμέ, μέγα δ᾽ ἴψαο λαὸν Ἀχαιῶν,
ἠδ᾽ ἔτι καὶ νῦν μοι τόδ᾽ ἐπικρήηνον ἐέλδωρ·
αὐτὸς μὲν γὰρ ἐγὼ μενέω νηῶν ἐν ἀγῶνι,
240 ἀλλ᾽ ἕταρον πέμπω πολέσιν μετὰ Μυρμιδόνεσσι
μάρνασθαι· τῷ κῦδος ἅμα πρόες εὐρύοπα Ζεῦ,
θάρσυνον δέ οἱ ἦτορ ἐνὶ φρεσίν, ὄφρα καὶ Ἕκτωρ
εἴσεται ἤ ῥα καὶ οἶος ἐπίστηται πολεμίζειν
ἡμέτερος θεράπων, ἦ οἱ τότε χεῖρες ἄαπτοι
245 μαίνονθ᾽, ὁππότ᾽ ἐγώ περ ἴω μετὰ μῶλον Ἄρηος.
αὐτὰρ ἐπεί κ᾽ ἀπὸ ναῦφι μάχην ἐνοπήν τε δίηται,
ἀσκηθής μοι ἔπειτα θοὰς ἐπὶ νῆας ἵκοιτο
τεύχεσί τε ξὺν πᾶσι καὶ ἀγχεμάχοις ἑτάροισιν.
ὣς ἔφατ᾽ εὐχόμενος, τοῦ δ᾽ ἔκλυε μητίετα Ζεύς.

Traduction française :

[16,200] "Myrmidons, que nul ne m'oublie les menaces dont,
près des vaisseaux fins, vous menaciez les Troyens, durant
toute ma colère; et vous m'accusiez chacun ainsi : Misérable,
fils de Pélée, c'est donc de bile que te nourrissait
ta mère, Impitoyable, qui, près des vaisseaux, retiens,
malgré eux, tes compagnons ! Retournons du moins chez
nous sur ces vaisseaux coureurs de mer, puisque si mauvaise
est la bile qui est entrée dans ton coeur. Voilà ce que,
rassemblés, vous criiez contre moi. Eh bien, maintenant,
elle vous apparaît, cette grande oeuvre de la mêlée, dont
vous étiez épris : quiconque a un coeur vaillant, qu'il
combatte les Troyens !"
Par ces mots, il excita l'ardeur et le courage de chacun.
Ils serrèrent les rangs, après avoir entendu leur roi. Comme
un homme joint étroitement les pierres, au mur d'une
haute maison, pour s'abriter des violences des vents, de
même ils joignirent leurs casques et leurs boucliers renflés
au centre. Le bouclier s'appuyait sur le bouclier, le casque
sur le casque, l'homme sur l'homme; les casques à crinières
se touchaient par leurs cimiers brillants, dès qu'un
guerrier se penchait, tant ils étaient serrés. En avant de
tous, deux hommes s'armaient, Patrocle et Automédon,
d'un même coeur, pour combattre à la tête des Myrmidons.
Cependant Achille alla dans sa baraque, leva le couvercle
d'un coffre beau, bien ouvré, que Thétis aux pieds
d'argent avait fait transporter au navire, et rempli de
tuniques, de manteaux pour protéger du vent et de tapis
épais, Il y avait là une coupe bien façonnée; aucun homme,
à part Achille, n'y buvait le vin flamboyant; à aucun
dieu il n'offrait, avec elle, de libation, sinon à Zeus le
père. C'est elle qu'il prit dans le coffre. Il la purifia
d'abord avec du soufre, puis la lava dans une belle eau
courante, se lava lui-même les mains, et puisa le vin
flamboyant. Alors il pria, debout au milieu de la cour, et
répandit la libation de vin, en regardant le ciel; et il n'échappa
pas à la vue de Zeus foudroyant :
"Zeus prince, Dodonien, Pélasgique, qui habites
loin, qui veilles sur Dodone aux rudes hivers;-et, autour
de toi, habitent les Selles, tes interprètes, qui ne se lavent
pas les pieds et couchent sur la terre-; tu as déjà écouté
ma prière, tu m'as honoré, tu as pressé durement les
troupes achéennes. Maintenant encore, exauce ce voeu.
Moi-même, je vais rester dans le cercle des vaisseaux;
mais j'envoie mon ami, avec de nombreux Myrmidons, se
battre. Fais que la gloire l'accompagne, Zeus qui vois
au loin ! Enhardis son coeur, dans son diaphragme, afin
qu'Hector sache si, même seul, il sait combattre, notre
serviteur, ou si ses mains irrésistibles ne sévissent que
quand, moi-même, je vais aux travaux d'Arès. Et quand
il aura repoussé des vaisseaux la bataille et les cris, puisse-t-il,
sain et sauf, revenir vers les vaisseaux fins, avec toutes ses armes,
et ses compagnons qui combattent de près !»
Telle fut sa prière, et Zeus le prudent l'entendit.





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Dernière mise à jour : 9/05/2006