HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XV

εἰ



Texte grec :

[15,50] ἶσον ἐμοὶ φρονέουσα μετ᾽ ἀθανάτοισι καθίζοις,
τώ κε Ποσειδάων γε, καὶ εἰ μάλα βούλεται ἄλλῃ,
αἶψα μεταστρέψειε νόον μετὰ σὸν καὶ ἐμὸν κῆρ.
ἀλλ᾽ εἰ δή ῥ᾽ ἐτεόν γε καὶ ἀτρεκέως ἀγορεύεις,
ἔρχεο νῦν μετὰ φῦλα θεῶν, καὶ δεῦρο κάλεσσον
55 Ἶρίν τ᾽ ἐλθέμεναι καὶ Ἀπόλλωνα κλυτότοξον,
ὄφρ᾽ ἣ μὲν μετὰ λαὸν Ἀχαιῶν χαλκοχιτώνων
ἔλθῃ, καὶ εἴπῃσι Ποσειδάωνι ἄνακτι
παυσάμενον πολέμοιο τὰ ἃ πρὸς δώμαθ᾽ ἱκέσθαι,
Ἕκτορα δ᾽ ὀτρύνῃσι μάχην ἐς Φοῖβος Ἀπόλλων,
60 αὖτις δ᾽ ἐμπνεύσῃσι μένος, λελάθῃ δ᾽ ὀδυνάων
αἳ νῦν μιν τείρουσι κατὰ φρένας, αὐτὰρ Ἀχαιοὺς
αὖτις ἀποστρέψῃσιν ἀνάλκιδα φύζαν ἐνόρσας,
φεύγοντες δ᾽ ἐν νηυσὶ πολυκλήϊσι πέσωσι
Πηλεΐδεω Ἀχιλῆος· ὃ δ᾽ ἀνστήσει ὃν ἑταῖρον
65 Πάτροκλον· τὸν δὲ κτενεῖ ἔγχεϊ φαίδιμος Ἕκτωρ
Ἰλίου προπάροιθε πολέας ὀλέσαντ᾽ αἰζηοὺς
τοὺς ἄλλους, μετὰ δ᾽ υἱὸν ἐμὸν Σαρπηδόνα δῖον.
τοῦ δὲ χολωσάμενος κτενεῖ Ἕκτορα δῖος Ἀχιλλεύς.
ἐκ τοῦ δ᾽ ἄν τοι ἔπειτα παλίωξιν παρὰ νηῶν
70 αἰὲν ἐγὼ τεύχοιμι διαμπερὲς εἰς ὅ κ᾽ Ἀχαιοὶ
Ἴλιον αἰπὺ ἕλοιεν Ἀθηναίης διὰ βουλάς.
τὸ πρὶν δ᾽ οὔτ᾽ ἄρ᾽ ἐγὼ παύω χόλον οὔτέ τιν᾽ ἄλλον
ἀθανάτων Δαναοῖσιν ἀμυνέμεν ἐνθάδ᾽ ἐάσω
πρίν γε τὸ Πηλεΐδαο τελευτηθῆναι ἐέλδωρ,
75 ὥς οἱ ὑπέστην πρῶτον, ἐμῷ δ᾽ ἐπένευσα κάρητι,
ἤματι τῷ ὅτ᾽ ἐμεῖο θεὰ Θέτις ἥψατο γούνων,
λισσομένη τιμῆσαι Ἀχιλλῆα πτολίπορθον.
ὣς ἔφατ᾽, οὐδ᾽ ἀπίθησε θεὰ λευκώλενος Ἥρη,
βῆ δ᾽ ἐξ Ἰδαίων ὀρέων ἐς μακρὸν Ὄλυμπον.
80 ὡς δ᾽ ὅτ᾽ ἂν ἀΐξῃ νόος ἀνέρος, ὅς τ᾽ ἐπὶ πολλὴν
γαῖαν ἐληλουθὼς φρεσὶ πευκαλίμῃσι νοήσῃ
ἔνθ᾽ εἴην ἢ ἔνθα, μενοινήῃσί τε πολλά,
ὣς κραιπνῶς μεμαυῖα διέπτατο πότνια Ἥρη·
ἵκετο δ᾽ αἰπὺν Ὄλυμπον, ὁμηγερέεσσι δ᾽ ἐπῆλθεν
85 ἀθανάτοισι θεοῖσι Διὸς δόμῳ· οἳ δὲ ἰδόντες
πάντες ἀνήϊξαν καὶ δεικανόωντο δέπασσιν.
ἣ δ᾽ ἄλλους μὲν ἔασε, Θέμιστι δὲ καλλιπαρῄῳ
δέκτο δέπας· πρώτη γὰρ ἐναντίη ἦλθε θέουσα,
καί μιν φωνήσασ᾽ ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
90 Ἥρη τίπτε βέβηκας; ἀτυζομένῃ δὲ ἔοικας·
ἦ μάλα δή σ᾽ ἐφόβησε Κρόνου πάϊς, ὅς τοι ἀκοίτης.
τὴν δ᾽ ἠμείβετ᾽ ἔπειτα θεὰ λευκώλενος Ἥρη·
μή με θεὰ Θέμι ταῦτα διείρεο· οἶσθα καὶ αὐτὴ
οἷος κείνου θυμὸς ὑπερφίαλος καὶ ἀπηνής.
95 ἀλλὰ σύ γ᾽ ἄρχε θεοῖσι δόμοις ἔνι δαιτὸς ἐΐσης·
ταῦτα δὲ καὶ μετὰ πᾶσιν ἀκούσεαι ἀθανάτοισιν
οἷα Ζεὺς κακὰ ἔργα πιφαύσκεται· οὐδέ τί φημι
πᾶσιν ὁμῶς θυμὸν κεχαρησέμεν, οὔτε βροτοῖσιν
οὔτε θεοῖς, εἴ πέρ τις ἔτι νῦν δαίνυται εὔφρων.

Traduction française :

[15,50] tu étais de mon avis dans les assemblées des immortels:
Poseidon, même s'il veut autre chose, changerait bientôt
d'idée pour suivre ton sentiment et le mien. Eh bien !
si tu parles sincèrement, franchement, va maintenant
vers les tribus divines, et invite à venir ici Iris et Apollon,
l'illustre archer, pour que l'une aille à l'armée de Achéens
vêtus de bronze, et dise au roi Poseidon de cesser le
combat et de rentrer dans sa demeure; pour qu'Hector
soit poussé au combat par Phébus-Apollon, que celui-ci
ranime son ardeur, dissipe les douleurs qui maintenant
accablent ses sens, et en revanche fasse tourner le dos
aux Achéens, en leur inspirant une fuite sans vaillance;
et pour que ces fuyards tombent près des vaisseaux aux
nombreux rameurs du fils de Pélée, Achille. Lui fera
lever son ami, Patrocle; celui-ci tombera sous la lance
de l'illustre Hector, devant Ilion, après avoir tué beaucoup
de jeunes gens, entre autres mon fils, le divin Sarpédon.
Furieux de la mort de Patrocle, le divin Achille
tuera Hector.
Dès lors, je ferai poursuivre et reculer loin des vaisseaux
les Troyens, toujours et sans cesse, jusqu'à ce que
les Achéens prennent Ilion l'escarpée, par les conseils
d'Athénè. Mais je ne déposerai pas ma colère, et par aucun
autre immortel ne laisserai secourir les Danaens, avant
que soit accompli le voeu du fils de Pélée; ainsi je l'ai
promis d'abord, et garanti par un signe de ma tête, le
jour où la déesse Thétis a touché mes genoux, en me
priant d'honorer Achille, destructeur de cités. »
Il dit, et, docile, la déesse Héra aux bras blancs descendit
des cimes de l'Ida vers le vaste Olympe. Comme
s'élance la pensée d'un homme qui, ayant parcouru beaucoup
de terres, pense en son esprit prudent «puissé-je
être ici ou là», et médite bien des choses, aussi rapide
fut le vol empressé de la vénérable Héra.
Elle arriva à l'Olympe escarpé, et survint parmi les
immortels, assemblés dans la demeure de Zeus. A sa vue,
tous se levèrent et lui tendirent leur coupe. Elle, laissant
les autres, prit celle de Thémis aux belles joues; car, la
première, elle était venue à sa rencontre en courant, et
lui avait dit ces mots ailés :
«Héra, pourquoi donc viens-tu? Tu sembles troublée.
Sans doute il t'a effrayée, le fils de Cronos, ton époux. »
La déesse Héra aux bras blancs répondit :
«Ne m'interroge pas là-dessus, déesse Thémis. Tu
sais toi-même quelle est son âme, orgueilleuse et dure.
Mais donne aux dieux, dans ces demeures, le signal du
banquet où tous sont égaux, et tu apprendras, avec tous
les immortels, quelles funestes décisions Zeus révèle.
Je l'affirme, tous les coeurs ne vont pas être également
heureux, chez les humains et chez les dieux, si toutefois,
maintenant encore, quelqu'un banquette joyeusement.





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Dernière mise à jour : 27/04/2006