HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XV

γ



Texte grec :

[15,700] οὐκ ἔφασαν φεύξεσθαι ὑπ᾽ ἐκ κακοῦ, ἀλλ᾽ ὀλέεσθαι,
Τρωσὶν δ᾽ ἔλπετο θυμὸς ἐνὶ στήθεσσιν ἑκάστου
νῆας ἐνιπρήσειν κτενέειν θ᾽ ἥρωας Ἀχαιούς.
οἳ μὲν τὰ φρονέοντες ἐφέστασαν ἀλλήλοισιν·
Ἕκτωρ δὲ πρυμνῆς νεὸς ἥψατο ποντοπόροιο
705 καλῆς ὠκυάλου, ἣ Πρωτεσίλαον ἔνεικεν
ἐς Τροίην, οὐδ᾽ αὖτις ἀπήγαγε πατρίδα γαῖαν.
τοῦ περ δὴ περὶ νηὸς Ἀχαιοί τε Τρῶές τε
δῄουν ἀλλήλους αὐτοσχεδόν· οὐδ᾽ ἄρα τοί γε
τόξων ἀϊκὰς ἀμφὶς μένον οὐδ᾽ ἔτ᾽ ἀκόντων,
710 ἀλλ᾽ οἵ γ᾽ ἐγγύθεν ἱστάμενοι ἕνα θυμὸν ἔχοντες
ὀξέσι δὴ πελέκεσσι καὶ ἀξίνῃσι μάχοντο
καὶ ξίφεσιν μεγάλοισι καὶ ἔγχεσιν ἀμφιγύοισι.
πολλὰ δὲ φάσγανα καλὰ μελάνδετα κωπήεντα
ἄλλα μὲν ἐκ χειρῶν χαμάδις πέσον, ἄλλα δ᾽ ἀπ᾽ ὤμων
715 ἀνδρῶν μαρναμένων· ῥέε δ᾽ αἵματι γαῖα μέλαινα.
Ἕκτωρ δὲ πρύμνηθεν ἐπεὶ λάβεν οὐχὶ μεθίει
ἄφλαστον μετὰ χερσὶν ἔχων, Τρωσὶν δὲ κέλευεν·
οἴσετε πῦρ, ἅμα δ᾽ αὐτοὶ ἀολλέες ὄρνυτ᾽ ἀϋτήν·
νῦν ἡμῖν πάντων Ζεὺς ἄξιον ἦμαρ ἔδωκε
720 νῆας ἑλεῖν, αἳ δεῦρο θεῶν ἀέκητι μολοῦσαι
ἡμῖν πήματα πολλὰ θέσαν, κακότητι γερόντων,
οἵ μ᾽ ἐθέλοντα μάχεσθαι ἐπὶ πρυμνῇσι νέεσσιν
αὐτόν τ᾽ ἰσχανάασκον ἐρητύοντό τε λαόν·
ἀλλ᾽ εἰ δή ῥα τότε βλάπτε φρένας εὐρύοπα Ζεὺς
725 ἡμετέρας, νῦν αὐτὸς ἐποτρύνει καὶ ἀνώγει.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δ᾽ ἄρα μᾶλλον ἐπ᾽ Ἀργείοισιν ὄρουσαν.
Αἴας δ᾽ οὐκέτ᾽ ἔμιμνε· βιάζετο γὰρ βελέεσσιν·
ἀλλ᾽ ἀνεχάζετο τυτθόν, ὀϊόμενος θανέεσθαι
θρῆνυν ἐφ᾽ ἑπταπόδην, λίπε δ᾽ ἴκρια νηὸς ἐΐσης.
730 ἔνθ᾽ ἄρ᾽ ὅ γ᾽ ἑστήκει δεδοκημένος, ἔγχεϊ δ᾽ αἰεὶ
Τρῶας ἄμυνε νεῶν, ὅς τις φέροι ἀκάματον πῦρ·
αἰεὶ δὲ σμερδνὸν βοόων Δαναοῖσι κέλευε·
ὦ φίλοι ἥρωες Δαναοὶ θεράποντες Ἄρηος
ἀνέρες ἔστε φίλοι, μνήσασθε δὲ θούριδος ἀλκῆς.
735 ἠέ τινάς φαμεν εἶναι ἀοσσητῆρας ὀπίσσω,
ἦέ τι τεῖχος ἄρειον, ὅ κ᾽ ἀνδράσι λοιγὸν ἀμύναι;
οὐ μέν τι σχεδόν ἐστι πόλις πύργοις ἀραρυῖα,
ᾗ κ᾽ ἀπαμυναίμεσθ᾽ ἑτεραλκέα δῆμον ἔχοντες·
ἀλλ᾽ ἐν γὰρ Τρώων πεδίῳ πύκα θωρηκτάων
740 πόντῳ κεκλιμένοι ἑκὰς ἥμεθα πατρίδος αἴης·
τὼ ἐν χερσὶ φόως, οὐ μειλιχίῃ πολέμοιο.
ἦ, καὶ μαιμώων ἔφεπ᾽ ἔγχεϊ ὀξυόεντι.
ὅς τις δὲ Τρώων κοίλῃς ἐπὶ νηυσὶ φέροιτο
σὺν πυρὶ κηλείῳ, χάριν Ἕκτορος ὀτρύναντος,
745 τὸν δ᾽ Αἴας οὔτασκε δεδεγμένος ἔγχεϊ μακρῷ·
746 δώδεκα δὲ προπάροιθε νεῶν αὐτοσχεδὸν οὖτα.

Traduction française :

[15,700] les Achéens se disaient qu'ils n'échapperaient pas au
malheur, mais périraient; et les Troyens espéraient chacun,
en leur coeur, incendier les vaisseaux, et tuer les héros achéens.
Eux donc, voilà ce qu'ils pensaient, debout les uns
contre les autres. Et Hector toucha la poupe du vaisseau
coureur de mer, beau, rapide sur les flots, qui avait porté
Protésilas à Troie et ne le ramena pas dans sa patrie.
Autour de ce vaisseau, Achéens et Troyens se massacrèrent
de près. Ils n'attendaient plus, des deux côtés, l'élan
des flèches, ni des javelots. Tout près les uns des autres,
du même coeur, avec des haches tranchantes, avec des
cognées, ils se battaient, avec de grandes épées et des
lances à deux piques. Beaucoup de poignards, beaux,
la poignée garnie de ligatures noires, tombaient, les uns
des mains, les autres des épaules des combattants.
Le sang ruisselait sur la terre noire.
Hector, quand il eut saisi la proue, ne la lâcha plus,
et, l'aplustre dans les mains, il criait aux Troyens :
"Apportez le feu, et en même temps, serrés, poussez
le cri de guerre. C'est maintenant que Zeus nous donne
un jour qui paie toutes nos peines, celui de prendre les
vaisseaux qui, venus ici malgré les dieux, nous ont causé
bien des maux, par la faute de nos Anciens qui, quand je
voulais combattre à la poupe des vaisseaux, moi-même
m'arrêtaient, et retenaient les troupes. Mais si, alors,
Zeus à la voix puissante faussait nos sentiments,
maintenant, lui-même, il nous excite et nous pousse."
Il dit, et eux s'élancèrent plus vivement contre les
Argiens. Ajax ne tenait plus ferme, il était forcé par les
traits; il recula un peu, croyant mourir, vers un banc
de sept pieds, et quitta le tillac du vaisseau bien
équilibré. Là, il resta debout, à l'affût; et toujours, armé
de sa pique, il écartait les Troyens des vaisseaux, tous
ceux qui y portaient le feu infatigable; et toujours aussi,
en criant terriblement, il invitait les Danaens :
« Amis, héros Danaens, serviteurs d'Arès, soyez hommes,
amis, rappelez-vous votre vaillance impétueuse. Pensons-nous
avoir du secours à l'arrière, ou quelque mur plus
fort, pour défendre les hommes du fléau? Il n'y a pas, à
proximité, de ville munie de remparts qui puisse nous
défendre, notre peuple reprenant courage. Dans la plaine
des Troyens strictement cuirassés, nous voilà acculés
à la mer, loin de notre patrie. En nos mains est la lumière
du salut, non dans notre mollesse au combat. »
Il dit, et, plein d'ardeur, il poussait droit sa pique aiguë.
Tout Troyen qui se portait vers les vaisseaux creux avec le feu
ardent, pour plaire à Hector qui l'y excitait, Ajax le blessait,
le recevant avec sa longue pique. Douze, devant les vaisseaux,
furent, de près, blessés par lui.





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Dernière mise à jour : 27/04/2006