HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XV

παρὰ



Texte grec :

[15,650] στήθεϊ δ᾽ ἐν δόρυ πῆξε, φίλων δέ μιν ἐγγὺς ἑταίρων
κτεῖν᾽· οἳ δ᾽ οὐκ ἐδύναντο καὶ ἀχνύμενοί περ ἑταίρου
χραισμεῖν· αὐτοὶ γὰρ μάλα δείδισαν Ἕκτορα δῖον.
εἰσωποὶ δ᾽ ἐγένοντο νεῶν, περὶ δ᾽ ἔσχεθον ἄκραι
νῆες ὅσαι πρῶται εἰρύατο· τοὶ δ᾽ ἐπέχυντο.
655 Ἀργεῖοι δὲ νεῶν μὲν ἐχώρησαν καὶ ἀνάγκῃ
τῶν πρωτέων, αὐτοῦ δὲ παρὰ κλισίῃσιν ἔμειναν
ἁθρόοι, οὐδὲ κέδασθεν ἀνὰ στρατόν· ἴσχε γὰρ αἰδὼς
καὶ δέος· ἀζηχὲς γὰρ ὁμόκλεον ἀλλήλοισι.
Νέστωρ αὖτε μάλιστα Γερήνιος οὖρος Ἀχαιῶν
660 λίσσεθ᾽ ὑπὲρ τοκέων γουνούμενος ἄνδρα ἕκαστον·
ὦ φίλοι ἀνέρες ἔστε καὶ αἰδῶ θέσθ᾽ ἐνὶ θυμῷ
ἄλλων ἀνθρώπων, ἐπὶ δὲ μνήσασθε ἕκαστος
παίδων ἠδ᾽ ἀλόχων καὶ κτήσιος ἠδὲ τοκήων,
ἠμὲν ὅτεῳ ζώουσι καὶ ᾧ κατατεθνήκασι·
665 τῶν ὕπερ ἐνθάδ᾽ ἐγὼ γουνάζομαι οὐ παρεόντων
ἑστάμεναι κρατερῶς, μὴ δὲ τρωπᾶσθε φόβον δέ.
ὣς εἰπὼν ὄτρυνε μένος καὶ θυμὸν ἑκάστου.
τοῖσι δ᾽ ἀπ᾽ ὀφθαλμῶν νέφος ἀχλύος ὦσεν Ἀθήνη
θεσπέσιον· μάλα δέ σφι φόως γένετ᾽ ἀμφοτέρωθεν
670 ἠμὲν πρὸς νηῶν καὶ ὁμοιΐου πολέμοιο.
Ἕκτορα δὲ φράσσαντο βοὴν ἀγαθὸν καὶ ἑταίρους,
ἠμὲν ὅσοι μετόπισθεν ἀφέστασαν οὐδὲ μάχοντο,
ἠδ᾽ ὅσσοι παρὰ νηυσὶ μάχην ἐμάχοντο θοῇσιν.
οὐδ᾽ ἄρ᾽ ἔτ᾽ Αἴαντι μεγαλήτορι ἥνδανε θυμῷ
675 ἑστάμεν ἔνθά περ ἄλλοι ἀφέστασαν υἷες Ἀχαιῶν·
ἀλλ᾽ ὅ γε νηῶν ἴκρι᾽ ἐπῴχετο μακρὰ βιβάσθων,
νώμα δὲ ξυστὸν μέγα ναύμαχον ἐν παλάμῃσι
κολλητὸν βλήτροισι δυωκαιεικοσίπηχυ.
ὡς δ᾽ ὅτ᾽ ἀνὴρ ἵπποισι κελητίζειν ἐῢ εἰδώς,
680 ὅς τ᾽ ἐπεὶ ἐκ πολέων πίσυρας συναείρεται ἵππους,
σεύας ἐκ πεδίοιο μέγα προτὶ ἄστυ δίηται
λαοφόρον καθ᾽ ὁδόν· πολέες τέ ἑ θηήσαντο
ἀνέρες ἠδὲ γυναῖκες· ὃ δ᾽ ἔμπεδον ἀσφαλὲς αἰεὶ
θρῴσκων ἄλλοτ᾽ ἐπ᾽ ἄλλον ἀμείβεται, οἳ δὲ πέτονται·
685 ὣς Αἴας ἐπὶ πολλὰ θοάων ἴκρια νηῶν
φοίτα μακρὰ βιβάς, φωνὴ δέ οἱ αἰθέρ᾽ ἵκανεν,
αἰεὶ δὲ σμερδνὸν βοόων Δαναοῖσι κέλευε
νηυσί τε καὶ κλισίῃσιν ἀμυνέμεν. οὐδὲ μὲν Ἕκτωρ
μίμνεν ἐνὶ Τρώων ὁμάδῳ πύκα θωρηκτάων·
690 ἀλλ᾽ ὥς τ᾽ ὀρνίθων πετεηνῶν αἰετὸς αἴθων
ἔθνος ἐφορμᾶται ποταμὸν πάρα βοσκομενάων
χηνῶν ἢ γεράνων ἢ κύκνων δουλιχοδείρων,
ὣς Ἕκτωρ ἴθυσε νεὸς κυανοπρῴροιο
ἀντίος ἀΐξας· τὸν δὲ Ζεὺς ὦσεν ὄπισθε
695 χειρὶ μάλα μεγάλῃ, ὄτρυνε δὲ λαὸν ἅμ᾽ αὐτῷ.
αὖτις δὲ δριμεῖα μάχη παρὰ νηυσὶν ἐτύχθη·
φαίης κ᾽ ἀκμῆτας καὶ ἀτειρέας ἀλλήλοισιν
ἄντεσθ᾽ ἐν πολέμῳ, ὡς ἐσσυμένως ἐμάχοντο.
τοῖσι δὲ μαρναμένοισιν ὅδ᾽ ἦν νόος· ἤτοι Ἀχαιοὶ

Traduction française :

[15,650] il lui planta sa lance dans la poitrine, et près de ses
compagnons le tua. Et eux ne purent pas, quoique plaignant leur
compagnon, le secourir, car eux-mêmes craignaient beaucoup le
divin Hector. Ils mirent d'abord devant eux une ligne de vaisseaux.
Autour d'eux s'élevaient ceux qu'on avait les premiers
tirés à terre. Mais les Troyens y déferlèrent. Alors les
Argiens abandonnèrent, toujours par force, la première
ligne des vaisseaux, et là, près des baraques, s'arrêtèrent,
serrés, sans se disperser dans le camp : ils étaient retenus
par la honte et par la crainte, car sans cesse ils s'interpellaient
entre eux. Nestor, encore et surtout, le Gérénien,
protecteur des Achéens, suppliait chaque homme au nom
de ses parents, en touchant ses genoux :
« Amis, soyez hommes, ayez à coeur de vous respecter
devant les autres hommes. Rappelez-vous, chacun, vos
enfants, vos femmes, vos biens, vos parents vivants ou
morts. Pour eux, ici, je vous supplie, en leur absence, de résister
vigoureusement, et de ne pas vous tourner vers la fuite. »
Par ces mots, il excita l'ardeur et le courage de chacun.
De leurs yeux, Athénè chassa le brouillard miraculeux.
Une claire lumière se fit pour eux des deux côtés, et vers
les vaisseaux, et vers la guerre égale pour tous. Ils aperçurent
Hector, bon pour le cri de guerre, et ses compagnons,
ceux qui, derrière, restaient à l'écart et ne combattaient pas,
et ceux qui, près des vaisseaux fins, combattaient le combat.
Cependant il ne plaisait plus à Ajax au grand coeur
de rester là où restaient, à l'écart, les autres fils d'Achéens.
Sur le tillac des vaisseaux, il marchait à grands pas,
agitant dans ses mains une grande gaffe d'abordage, aux
brins assemblés par des viroles, de vingt-deux coudées.
Comme un bon cavalier choisit quatre chevaux, entre
beaucoup d'autres, les attache ensemble, et, les chassant
de la plaine, les pousse vers la grande ville par une route
fréquentée; beaucoup le regardent, hommes et femmes;
lui toujours aussi sûr, saute d'un cheval sur l'autre, tandis
qu'ils volent; ainsi Ajax, sur le tillac de maints vaisseaux
fins, passait à grands pas; sa voix montait jusqu'à
l'éther; et toujours, en criant terriblement, il invitait
les Danaens à défendre les vaisseaux et les baraques.
Hector ne restait pas, non plus, dans la foule des
Troyens strictement cuirassés. Comme un aigle fauve
fond sur une troupe d'oiseaux ailés, qui mangent près
d'un fleuve, oies, grues, ou cygnes au long cou, ainsi
Hector allait droit sur un navire à la proue sombre, en
bondissant face à lui. Zeus le poussait par derrière de sa
main immense, et excitait ses troupes avec lui.
De nouveau, un âpre combat eut lieu près des vaisseaux.
Vous auriez dit des soldats frais et infatigables
se rencontrant face à face à la guerre, tant ils se ruaient
à la bataille. Et, en combattant, voici ce qu'ils pensaient :





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Dernière mise à jour : 27/04/2006