HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XV

αὐτὸς



Texte grec :

[15,450] ἦλθε κακόν, τό οἱ οὔ τις ἐρύκακεν ἱεμένων περ.
αὐχένι γάρ οἱ ὄπισθε πολύστονος ἔμπεσεν ἰός·
ἤριπε δ᾽ ἐξ ὀχέων, ὑπερώησαν δέ οἱ ἵπποι
κείν᾽ ὄχεα κροτέοντες. ἄναξ δ᾽ ἐνόησε τάχιστα
Πουλυδάμας, καὶ πρῶτος ἐναντίος ἤλυθεν ἵππων.
455 τοὺς μὲν ὅ γ᾽ Ἀστυνόῳ Προτιάονος υἱέϊ δῶκε,
πολλὰ δ᾽ ἐπότρυνε σχεδὸν ἴσχειν εἰσορόωντα
ἵππους· αὐτὸς δ᾽ αὖτις ἰὼν προμάχοισιν ἐμίχθη.
Τεῦκρος δ᾽ ἄλλον ὀϊστὸν ἐφ᾽ Ἕκτορι χαλκοκορυστῇ
αἴνυτο, καί κεν ἔπαυσε μάχης ἐπὶ νηυσὶν Ἀχαιῶν,
460 εἴ μιν ἀριστεύοντα βαλὼν ἐξείλετο θυμόν.
ἀλλ᾽ οὐ λῆθε Διὸς πυκινὸν νόον, ὅς ῥ᾽ ἐφύλασσεν
Ἕκτορ᾽, ἀτὰρ Τεῦκρον Τελαμώνιον εὖχος ἀπηύρα,
ὅς οἱ ἐϋστρεφέα νευρὴν ἐν ἀμύμονι τόξῳ
ῥῆξ᾽ ἐπὶ τῷ ἐρύοντι· παρεπλάγχθη δέ οἱ ἄλλῃ
465 ἰὸς χαλκοβαρής, τόξον δέ οἱ ἔκπεσε χειρός.
Τεῦκρος δ᾽ ἐρρίγησε, κασίγνητον δὲ προσηύδα·
ὢ πόποι ἦ δὴ πάγχυ μάχης ἐπὶ μήδεα κείρει
δαίμων ἡμετέρης, ὅ τέ μοι βιὸν ἔκβαλε χειρός,
νευρὴν δ᾽ ἐξέρρηξε νεόστροφον, ἣν ἐνέδησα
470 πρώϊον, ὄφρ᾽ ἀνέχοιτο θαμὰ θρῴσκοντας ὀϊστούς.
τὸν δ᾽ ἠμείβετ᾽ ἔπειτα μέγας Τελαμώνιος Αἴας·
ὦ πέπον ἀλλὰ βιὸν μὲν ἔα καὶ ταρφέας ἰοὺς
κεῖσθαι, ἐπεὶ συνέχευε θεὸς Δαναοῖσι μεγήρας·
αὐτὰρ χερσὶν ἑλὼν δολιχὸν δόρυ καὶ σάκος ὤμῳ
475 μάρναό τε Τρώεσσι καὶ ἄλλους ὄρνυθι λαούς.
μὴ μὰν ἀσπουδί γε δαμασσάμενοί περ ἕλοιεν
νῆας ἐϋσσέλμους, ἀλλὰ μνησώμεθα χάρμης.
ὣς φάθ᾽, ὃ δὲ τόξον μὲν ἐνὶ κλισίῃσιν ἔθηκεν,
αὐτὰρ ὅ γ᾽ ἀμφ᾽ ὤμοισι σάκος θέτο τετραθέλυμνον,
480 κρατὶ δ᾽ ἐπ᾽ ἰφθίμῳ κυνέην εὔτυκτον ἔθηκεν
ἵππουριν, δεινὸν δὲ λόφος καθύπερθεν ἔνευεν·
εἵλετο δ᾽ ἄλκιμον ἔγχος ἀκαχμένον ὀξέϊ χαλκῷ,
βῆ δ᾽ ἰέναι, μάλα δ᾽ ὦκα θέων Αἴαντι παρέστη.
Ἕκτωρ δ᾽ ὡς εἶδεν Τεύκρου βλαφθέντα βέλεμνα,
485 Τρωσί τε καὶ Λυκίοισιν ἐκέκλετο μακρὸν ἀΰσας·
Τρῶες καὶ Λύκιοι καὶ Δάρδανοι ἀγχιμαχηταὶ
ἀνέρες ἔστε φίλοι, μνήσασθε δὲ θούριδος ἀλκῆς
νῆας ἀνὰ γλαφυράς· δὴ γὰρ ἴδον ὀφθαλμοῖσιν
ἀνδρὸς ἀριστῆος Διόθεν βλαφθέντα βέλεμνα.
490 ῥεῖα δ᾽ ἀρίγνωτος Διὸς ἀνδράσι γίγνεται ἀλκή,
ἠμὲν ὁτέοισιν κῦδος ὑπέρτερον ἐγγυαλίξῃ,
ἠδ᾽ ὅτινας μινύθῃ τε καὶ οὐκ ἐθέλῃσιν ἀμύνειν,
ὡς νῦν Ἀργείων μινύθει μένος, ἄμμι δ᾽ ἀρήγει.
ἀλλὰ μάχεσθ᾽ ἐπὶ νηυσὶν ἀολλέες· ὃς δέ κεν ὑμέων
495 βλήμενος ἠὲ τυπεὶς θάνατον καὶ πότμον ἐπίσπῃ
τεθνάτω· οὔ οἱ ἀεικὲς ἀμυνομένῳ περὶ πάτρης
τεθνάμεν· ἀλλ᾽ ἄλοχός τε σόη καὶ παῖδες ὀπίσσω,
καὶ οἶκος καὶ κλῆρος ἀκήρατος, εἴ κεν Ἀχαιοὶ
οἴχωνται σὺν νηυσὶ φίλην ἐς πατρίδα γαῖαν.

Traduction française :

[15,450] un mal dont nul ne le protégea de ceux qui, pourtant,
le désiraient : car c'est au cou, par derrière, que la flèche
lamentable le frappa. Il tomba du char. Les chevaux reculèrent,
secouant bruyamment le char vide. Le roi Polydamas
s'en aperçut aussitôt, et, le premier, vint devant ses
chevaux. Il les confia à Astynoos, fils de Protiaon, et
lui recommanda instamment de les tenir tout près, et
d'avoir l'oeil sur lui; puis lui-même retourna aux premiers rangs.
Teucer prenait une autre flèche, destinée à Hector
casqué de bronze; et il eût mis fin au combat près des
vaisseaux achéens, si, au milieu des exploits d'Hector,
d'un coup, il lui eût ôté la vie. Mais cela n'échappa point
au sage esprit de Zeus, qui veillait sur Hector. A Teucer
fils de Télamon il enleva cette gloire. Car la corde bien
tordue de l'arc irréprochable, il la rompit, comme Teucer
la tendait contre Hector; la flèche s'égara, lourde de
bronze, et l'arc tomba des mains de Teucer. Il en frémit
et dit à son frère :
« Ah ! tous nos projets de combat, certes, un dieu les
coupe à leur racine. Il a arraché l'arc de ma main, et rompu
la corde, neuve, que j'attachai ce matin, pour résister au
lancer de bien des flèches. »
Le grand Ajax fils de Télamon répondit :
« Mon bon ami, laisse ton arc et tes flèches nombreuses
tranquilles, puisque tout est bouleversé par un dieu, jaloux
des Danaens. Mais, en main une longue lance, un bouclier
sur l'épaule, combats contre les Troyens, et excite le
reste des troupes. Que ce ne soit pas sans peine que les
Troyens, quoiqu'ils nous aient domptés, s'emparent de
nos vaisseaux bien charpentés. Rappelons notre esprit offensif. »
Il dit, et Teucer posa l'arc dans sa baraque. Sur ses
épaules, il mit un bouclier épais de quatre peaux; sur
sa tête forte il plaça un casque bien fait, à queue de cheval :
terrible, le panache, au-dessus, s'agitait; il prit une pique
vaillante, armée d'une pointe de bronze, repartit, et,
d'une course rapide, vint se placer près d'Ajax.
Quand Hector vit les traits de Teucer inutilisables, il
appela Troyens et Lyciens, à grands cris :
«Troyens, Lyciens, Dardaniens qui combattez de près,
soyez hommes, amis, rappelez-vous votre vaillance impétueuse,
près des vaisseaux creux. Car je viens de voir les
traits d'un ennemi valeureux rendus, par Zeus, inutilisables.
Il est facile aux hommes de reconnaître l'aide
vaillante de Zeus, de voir à qui il offre la gloire et l'avantage,
qui il affaiblit et refuse de défendre; ainsi, maintenant,
il affaiblit l'ardeur des Argiens, et nous secourt.
Combattez donc près des vaisseaux, en masse. Celui de
vous qui, frappé de loin ou de près, atteindra sa mort et
son destin, qu'il meure : il n'est pas affreux, pour qui
défend sa patrie, de mourir; sa femme reste sauve, ainsi
que ses enfants, après lui, sa maison et son bien sont
intacts, si les Achéens partent, sur leurs vaisseaux, pour
la terre de leurs pères. »





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Dernière mise à jour : 27/04/2006