HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XV

Vers 400-449

  Vers 400-449

[15,400] ἐνθάδε παρμενέμεν· δὴ γὰρ μέγα νεῖκος ὄρωρεν·
ἀλλὰ σὲ μὲν θεράπων ποτιτερπέτω, αὐτὰρ ἔγωγε
σπεύσομαι εἰς Ἀχιλῆα, ἵνὀτρύνω πολεμίζειν.
τίς δοἶδεἴ κέν οἱ σὺν δαίμονι θυμὸν ὀρίνω
παρειπών; ἀγαθὴ δὲ παραίφασίς ἐστιν ἑταίρου.
405 τὸν μὲν ἄρὣς εἰπόντα πόδες φέρον· αὐτὰρ Ἀχαιοὶ
Τρῶας ἐπερχομένους μένον ἔμπεδον, οὐδἐδύναντο
παυροτέρους περ ἐόντας ἀπώσασθαι παρὰ νηῶν·
οὐδέ ποτε Τρῶες Δαναῶν ἐδύναντο φάλαγγας
ῥηξάμενοι κλισίῃσι μιγήμεναι ἠδὲ νέεσσιν.
410 ἀλλὥς τε στάθμη δόρυ νήϊον ἐξιθύνει
τέκτονος ἐν παλάμῃσι δαήμονος, ὅς ῥά τε πάσης
εὖ εἰδῇ σοφίης ὑποθημοσύνῃσιν Ἀθήνης,
ὣς μὲν τῶν ἐπὶ ἶσα μάχη τέτατο πτόλεμός τε·
ἄλλοι δἀμφἄλλῃσι μάχην ἐμάχοντο νέεσσιν,
415 Ἕκτωρ δἄντΑἴαντος ἐείσατο κυδαλίμοιο.
τὼ δὲ μιῆς περὶ νηὸς ἔχον πόνον, οὐδὲ δύναντο
οὔθ τὸν ἐξελάσαι καὶ ἐνιπρῆσαι πυρὶ νῆα
οὔθ τὸν ἂψ ὤσασθαι, ἐπεί ἐπέλασσέ γε δαίμων.
ἔνθυἷα Κλυτίοιο Καλήτορα φαίδιμος Αἴας
420 πῦρ ἐς νῆα φέροντα κατὰ στῆθος βάλε δουρί.
δούπησεν δὲ πεσών, δαλὸς δέ οἱ ἔκπεσε χειρός.
Ἕκτωρ δὡς ἐνόησεν ἀνεψιὸν ὀφθαλμοῖσιν
ἐν κονίῃσι πεσόντα νεὸς προπάροιθε μελαίνης,
Τρωσί τε καὶ Λυκίοισιν ἐκέκλετο μακρὸν ἀΰσας·
425 Τρῶες καὶ Λύκιοι καὶ Δάρδανοι ἀγχιμαχηταὶ
μὴ δή πω χάζεσθε μάχης ἐν στείνεϊ τῷδε,
ἀλλυἷα Κλυτίοιο σαώσατε, μή μιν Ἀχαιοὶ
τεύχεα συλήσωσι νεῶν ἐν ἀγῶνι πεσόντα.
ὣς εἰπὼν Αἴαντος ἀκόντισε δουρὶ φαεινῷ.
430 τοῦ μὲν ἅμαρθ᾽, δἔπειτα Λυκόφρονα Μάστορος υἱὸν
Αἴαντος θεράποντα Κυθήριον, ὅς ῥα παραὐτῷ
ναῖ᾽, ἐπεὶ ἄνδρα κατέκτα Κυθήροισι ζαθέοισι,
τόν ἔβαλεν κεφαλὴν ὑπὲρ οὔατος ὀξέϊ χαλκῷ
ἑσταότἄγχΑἴαντος· δὕπτιος ἐν κονίῃσι
435 νηὸς ἄπο πρυμνῆς χαμάδις πέσε, λύντο δὲ γυῖα.
Αἴας δἐρρίγησε, κασίγνητον δὲ προσηύδα·
Τεῦκρε πέπον δὴ νῶϊν ἀπέκτατο πιστὸς ἑταῖρος
Μαστορίδης, ὃν νῶϊ Κυθηρόθεν ἔνδον ἐόντα
ἶσα φίλοισι τοκεῦσιν ἐτίομεν ἐν μεγάροισι·
440 τὸν δἝκτωρ μεγάθυμος ἀπέκτανε. ποῦ νύ τοι ἰοὶ
ὠκύμοροι καὶ τόξον τοι πόρε Φοῖβος Ἀπόλλων;
ὣς φάθ᾽, δὲ ξυνέηκε, θέων δέ οἱ ἄγχι παρέστη,
τόξον ἔχων ἐν χειρὶ παλίντονον ἠδὲ φαρέτρην
ἰοδόκον· μάλα δὦκα βέλεα Τρώεσσιν ἐφίει.
445 καί ἔβαλε Κλεῖτον Πεισήνορος ἀγλαὸν υἱὸν
Πουλυδάμαντος ἑταῖρον ἀγαυοῦ Πανθοΐδαο
ἡνία χερσὶν ἔχοντα· μὲν πεπόνητο καθἵππους·
τῇ γὰρ ἔχ ῥα πολὺ πλεῖσται κλονέοντο φάλαγγες
Ἕκτορι καὶ Τρώεσσι χαριζόμενος· τάχα δαὐτῷ

[15,400] ici, car une grande lutte est engagée. Qu'un serviteur
charme ta peine; moi, je cours chez Achille, pour l'exciter
à combattre. Qui sait si, une divinité aidant, je n'ébranlerai
pas son coeur, en changeant ses idées par mes paroles?
Ils sont bons pour dissuader, les conseils d'un ami!»
Il dit, et ses pieds l'emportèrent. Cependant les Achéens,
devant l'attaque troyenne, résistaient de pied ferme,
sans pouvoir, quoique l'ennemi fût moins nombreux, le
repousser des navires; et jamais non plus les Troyens
ne pouvaient rompre les phalanges des Danaens pour
pénétrer au milieu des baraques et des vaisseaux. Mais,
comme le cordeau dresse un mât de navire, dans les mains
d'un habile ouvrier qui connaît à fond son art, grâce
aux conseils d'Athénè, ainsi pour eux s'équilibraient le
combat et la guerre.
Ils combattaient les uns pour un navire, les autres
pour un autre. Et Hector s'avança contre le glorieux Ajax.
Tous deux, autour du même vaisseau, peinèrent, mais ne
purent, l'un repousser son adversaire et incendier la
flotte, l'autre chasser son adversaire que poussait une
divinité. Là l'illustre Ajax, comme le fils de Clytios,
Calétor, portait la flamme sur un vaisseau, le frappa à la
poitrine de sa lance. Avec bruit il tomba, et la torche
tomba de sa main. Hector, quand il vit son parent tombé
dans la poussière devant le vaisseau noir, appela Troyens
et Lyciens, à grands cris :
"Troyens, Lyciens, Dardaniens qui combattez de près,
gardez-vous d'abandonner encore le combat dans cet
espace étroit; sauvez le fils de Clytios, empêchez les Achéens
de dépouiller ce guerrier, tombé dans le cercle des navires. »
Ce disant, il lança contre Ajax son javelot brillant.
Il le manqua, mais Lycophron, fils de Mastor, serviteur
d'Ajax, (né à Cythère, mais habitant chez Ajax, depuis
qu'il avait tué un homme dans la divine Cythère), Hector
l'atteignit à la tête, au-dessus de l'oreille, avec le bronze
aigu, comme il se tenait près d'Ajax. A la renverse, dans
la poussière, de la poupe du vaisseau il tomba, et ses
membres se désunirent.
Ajax en frémit, et dit à son frère :
«Mon bon Teucer, nous avons perdu notre fidèle compagnon,
le fils de Mastor, venu de Cythère chez nous, et
que nous honorions comme un parent dans notre palais.
C'est le fier Hector qui l'a tué. Où sont donc tes flèches, promptes
à porter la mort, et l'arc que te donna Phébus Apollon?
Il dit, Teucer comprit, et courut se placer près de lui,
tenant en main l'arc tendu en arrière et le carquois garni
de flèches. En grande hâte, il lança ses traits sur les
Troyens. Il frappa Clitos, (fils admirable de Pisénor, et
compagnon de Polydamas, noble fils de Panthoos), qui
tenait les rênes en mains. Il avait fort à faire avec ses
chevaux, car il les guidait du côté où fonçaient les plus
nombreuses phalanges, pour plaire à Hector et aux
Troyens. Mais, tout à coup, sur lui fondit


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Dernière mise à jour : 28/04/2006