HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XI

δ



Texte grec :

[11,50] ῥώοντ᾽· ἄσβεστος δὲ βοὴ γένετ᾽ ἠῶθι πρό.
φθὰν δὲ μέγ᾽ ἱππήων ἐπὶ τάφρῳ κοσμηθέντες,
ἱππῆες δ᾽ ὀλίγον μετεκίαθον· ἐν δὲ κυδοιμὸν
ὦρσε κακὸν Κρονίδης, κατὰ δ᾽ ὑψόθεν ἧκεν ἐέρσας
αἵματι μυδαλέας ἐξ αἰθέρος, οὕνεκ᾽ ἔμελλε
55 πολλὰς ἰφθίμους κεφαλὰς Ἄϊδι προϊάψειν.
Τρῶες δ᾽ αὖθ᾽ ἑτέρωθεν ἐπὶ θρωσμῷ πεδίοιο
Ἕκτορά τ᾽ ἀμφὶ μέγαν καὶ ἀμύμονα Πουλυδάμαντα
Αἰνείαν θ᾽, ὃς Τρωσὶ θεὸς ὣς τίετο δήμῳ,
τρεῖς τ᾽ Ἀντηνορίδας Πόλυβον καὶ Ἀγήνορα δῖον
60 ἠΐθεόν τ᾽ Ἀκάμαντ᾽ ἐπιείκελον ἀθανάτοισιν.
Ἕκτωρ δ᾽ ἐν πρώτοισι φέρ᾽ ἀσπίδα πάντοσ᾽ ἐΐσην,
οἷος δ᾽ ἐκ νεφέων ἀναφαίνεται οὔλιος ἀστὴρ
παμφαίνων, τοτὲ δ᾽ αὖτις ἔδυ νέφεα σκιόεντα,
ὣς Ἕκτωρ ὁτὲ μέν τε μετὰ πρώτοισι φάνεσκεν,
65ἄλλοτε δ᾽ ἐν πυμάτοισι κελεύων· πᾶς δ᾽ ἄρα χαλκῷ
λάμφ᾽ ὥς τε στεροπὴ πατρὸς Διὸς αἰγιόχοιο.
οἳ δ᾽, ὥς τ᾽ ἀμητῆρες ἐναντίοι ἀλλήλοισιν
ὄγμον ἐλαύνωσιν ἀνδρὸς μάκαρος κατ᾽ ἄρουραν
πυρῶν ἢ κριθῶν· τὰ δδράγματα ταρφέα πίπτει·
70 ὣς Τρῶες καὶ Ἀχαιοὶ ἐπ᾽ ἀλλήλοισι θορόντες
δῄουν, οὐδ᾽ ἕτεροι μνώοντ᾽ ὀλοοῖο φόβοιο.
ἴσας δ᾽ ὑσμίνη κεφαλὰς ἔχεν, οἳ δὲ λύκοι ὣς
θῦνον· Ἔρις δ᾽ ἄρ᾽ ἔχαιρε πολύστονος εἰσορόωσα·
οἴη γάρ ῥα θεῶν παρετύγχανε μαρναμένοισιν,
75 οἳ δ᾽ ἄλλοι οὔ σφιν πάρεσαν θεοί, ἀλλὰ ἕκηλοι
σφοῖσιν ἐνὶ μεγάροισι καθήατο, ἧχι ἑκάστῳ
δώματα καλὰ τέτυκτο κατὰ πτύχας Οὐλύμποιο.
πάντες δ᾽ ᾐτιόωντο κελαινεφέα Κρονίωνα
οὕνεκ᾽ ἄρα Τρώεσσιν ἐβούλετο κῦδος ὀρέξαι.
80 τῶν μὲν ἄρ᾽ οὐκ ἀλέγιζε πατήρ· ὃ δὲ νόσφι λιασθεὶς
τῶν ἄλλων ἀπάνευθε καθέζετο κύδεϊ γαίων
εἰσορόων Τρώων τε πόλιν καὶ νῆας Ἀχαιῶν
χαλκοῦ τε στεροπήν, ὀλλύντάς τ᾽ ὀλλυμένους τε.
ὄφρα μὲν ἠὼς ἦν καὶ ἀέξετο ἱερὸν ἦμαρ,
85 τόφρα μάλ᾽ ἀμφοτέρων βέλε᾽ ἥπτετο, πῖπτε δὲ λαός·
ἦμος δδρυτόμος περ ἀνὴρ ὁπλίσσατο δεῖπνον
οὔρεος ἐν βήσσῃσιν, ἐπεί τ᾽ ἐκορέσσατο χεῖρας
τάμνων δένδρεα μακρά, ἅδος τέ μιν ἵκετο θυμόν,
σίτου τε γλυκεροῖο περὶ φρένας ἵμερος αἱρεῖ,
90 τῆμος σφῇ ἀρετῇ Δαναοὶ ῥήξαντο φάλαγγας
κεκλόμενοι ἑτάροισι κατὰ στίχας· ἐν δ᾽ Ἀγαμέμνων
πρῶτος ὄρουσ᾽, ἕλε δ᾽ ἄνδρα Βιάνορα ποιμένα λαῶν
αὐτόν, ἔπειτα δ᾽ ἑταῖρον Ὀϊλῆα πλήξιππον.
ἤτοι ὅ γ᾽ ἐξ ἵππων κατεπάλμενος ἀντίος ἔστη·
95 τὸν δ᾽ ἰθὺς μεμαῶτα μετώπιον ὀξέϊ δουρὶ
νύξ᾽, οὐδὲ στεφάνη δόρυ οἱ σχέθε χαλκοβάρεια,
ἀλλὰ δι᾽ αὐτῆς ἦλθε καὶ ὀστέου, ἐγκέφαλος δ
ἔνδον ἅπας πεπάλακτο· δάμασσε δέ μιν μεμαῶτα.
καὶ τοὺς μὲν λίπεν αὖθι ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγαμέμνων

Traduction française :

[11,50] ils allèrent. Et une clameur sans fin s'éleva, à la pointe
de l'aurore. Bien avant les gens des chars, ils se rangèrent
au bord du fossé; les gens des chars les suivirent à peu
de distance. Et, parmi eux, le fils de Cronos souleva un
bruit furieux et fit tomber une rosée sanglante de l'éther,
parce qu'il allait précipiter chez Adès beaucoup de têtes fortes.
Les Troyens, de leur côté, se formaient sur le tertre de
la plaine, autour du grand Hector et de l'irréprochable
Polydamas, d'Énée, honoré comme un dieu par le peuple
troyen, et des trois fils d'Anténor, Polybe, le divin Agénor,
et le jeune Acamas, comparable aux immortels. Hector,
aux premiers rangs, portait un bouclier bien équilibré.
Comme, des nuages, sort un astre néfaste, resplendissant,
qui se replonge ensuite dans les sombres nuées, ainsi
Hector apparaissait tantôt parmi les premiers combattants,
tantôt au milieu des derniers, donnant ses ordres.
Tout couvert de bronze, il brillait ainsi que l'éclair de
Zeus le père, porte-égide.
Les autres, - comme des moissonneurs, se faisant
face, suivent les sillons, chez un riche propriétaire, dans
un champ de blé ou d'orge; et les javelles tombent
épaisses - ainsi les Troyens et les Achéens, s'élançant
les uns contre les autres, se massacraient, sans qu'aucun
d'eux songeât à la fuite désastreuse. Égaux, dans cette mêlée,
étaient leurs fronts, et, comme des loups, ils se précipitaient.
La Discorde, féconde en gémissements, se réjouissait
à les voir. Seule des divinités, elle se trouvait parmi les
combattants. Les autres dieux ne les assistaient pas.
Tranquilles, ils étaient assis dans leurs palais, chacun
dans la belle demeure bâtie pour lui dans les replis de
l'Olympe. Et tous accusaient le fils de Cronos aux sombres
nuées, parce qu'aux Troyens il voulait accorder la gloire.
Mais leur père ne s'inquiétait pas d'eux. Retiré à l'écart,
il était assis, loin des autres dieux, fier de sa gloire,
contemplant la ville troyenne et les vaisseaux achéens,
les éclairs du bronze, les meurtriers et les meurtris.
Tant que dura l'aurore et que grandit le jour sacré, des
deux côtés les traits portèrent, et les troupes tombaient.
Mais, juste à l'heure où le bûcheron prépare son déjeuner,
dans les vallons de la montagne, quand il a lassé ses bras
à couper de grands arbres, et que le dégoût du travail est
entré dans son coeur tandis que le désir des doux aliments
prenait ses entrailles, alors, par leur propre valeur, les
Danaens rompirent les phalanges troyennes, en s'exhortant,
entre compagnons, dans chaque rang.
Parmi eux, Agamemnon, s'élançant le premier, maîtrisa
le guerrier Biénor, pasteur de troupes, lui-même, puis
son compagnon Oïlée, fouetteur de chevaux. Celui-ci,
sautant du char, lui fit bien face; mais comme il fondait
droit sur lui, au front la lance aiguë le perça. La visière
n'arrêta pas la lance, quoique de bronze épais; elle fut
traversée ainsi que l'os, et toute la cervelle jaillit dans
le casque. Ainsi Agamemnon dompta l'élan d'Oïlée.
Tous deux, le roi de guerriers les laissa sur place,





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Dernière mise à jour : 13/03/2006