HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XI

αἴης



Texte grec :

[11,800] Τρῶες, ἀναπνεύσωσι δ᾽ ἀρήϊοι υἷες Ἀχαιῶν
τειρόμενοι· ὀλίγη δέ τ᾽ ἀνάπνευσις πολέμοιο.
ῥεῖα δέ κ᾽ ἀκμῆτες κεκμηότας ἄνδρας ἀϋτῇ
ὤσαισθε προτὶ ἄστυ νεῶν ἄπο καὶ κλισιάων.
ὣς φάτο, τῷ δ᾽ ἄρα θυμὸν ἐνὶ στήθεσσιν ὄρινε,
805 βῆ δὲ θέειν παρὰ νῆας ἐπ᾽ Αἰακίδην Ἀχιλῆα.
ἀλλ᾽ ὅτε δὴ κατὰ νῆας Ὀδυσσῆος θείοιο
ἷξε θέων Πάτροκλος, ἵνά σφ᾽ ἀγορή τε θέμις τε
ἤην, τῇ δὴ καί σφι θεῶν ἐτετεύχατο βωμοί,
ἔνθά οἱ Εὐρύπυλος βεβλημένος ἀντεβόλησε
810 διογενὴς Εὐαιμονίδης κατὰ μηρὸν ὀϊστῷ
σκάζων ἐκ πολέμου· κατὰ δὲ νότιος ῥέεν ἱδρὼς
ὤμων καὶ κεφαλῆς, ἀπὸ δ᾽ ἕλκεος ἀργαλέοιο
αἷμα μέλαν κελάρυζε· νόος γε μὲν ἔμπεδος ἦεν.
τὸν δὲ ἰδὼν ᾤκτειρε Μενοιτίου ἄλκιμος υἱός,
815 καί ῥ᾽ ὀλοφυρόμενος ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
ἆ δειλοὶ Δαναῶν ἡγήτορες ἠδὲ μέδοντες
ὣς ἄρ᾽ ἐμέλλετε τῆλε φίλων καὶ πατρίδος αἴης
ἄσειν ἐν Τροίῃ ταχέας κύνας ἀργέτι δημῷ.
ἀλλ᾽ ἄγε μοι τόδε εἰπὲ διοτρεφὲς Εὐρύπυλ᾽ ἥρως,
820 ἤ ῥ᾽ ἔτι που σχήσουσι πελώριον Ἕκτορ᾽ Ἀχαιοί,
ἦ ἤδη φθίσονται ὑπ᾽ αὐτοῦ δουρὶ δαμέντες;
τὸν δ᾽ αὖτ᾽ Εὐρύπυλος βεβλημένος ἀντίον ηὔδα·
οὐκέτι διογενὲς Πατρόκλεες ἄλκαρ Ἀχαιῶν
ἔσσεται, ἀλλ᾽ ἐν νηυσὶ μελαίνῃσιν πεσέονται.
825 οἳ μὲν γὰρ δὴ πάντες, ὅσοι πάρος ἦσαν ἄριστοι,
ἐν νηυσὶν κέαται βεβλημένοι οὐτάμενοί τε
χερσὶν ὕπο Τρώων· τῶν δὲ σθένος ὄρνυται αἰέν.
ἀλλ᾽ ἐμὲ μὲν σὺ σάωσον ἄγων ἐπὶ νῆα μέλαιναν,
μηροῦ δ᾽ ἔκταμ᾽ ὀϊστόν, ἀπ᾽ αὐτοῦ δ᾽ αἷμα κελαινὸν
830 νίζ᾽ ὕδατι λιαρῷ, ἐπὶ δ᾽ ἤπια φάρμακα πάσσε
ἐσθλά, τά σε προτί φασιν Ἀχιλλῆος δεδιδάχθαι,
ὃν Χείρων ἐδίδαξε δικαιότατος Κενταύρων.
ἰητροὶ μὲν γὰρ Ποδαλείριος ἠδὲ Μαχάων
τὸν μὲν ἐνὶ κλισίῃσιν ὀΐομαι ἕλκος ἔχοντα
835 χρηΐζοντα καὶ αὐτὸν ἀμύμονος ἰητῆρος
κεῖσθαι· ὃ δ᾽ ἐν πεδίῳ Τρώων μένει ὀξὺν Ἄρηα.
τὸν δ᾽ αὖτε προσέειπε Μενοιτίου ἄλκιμος υἱός·
πῶς τὰρ ἔοι τάδε ἔργα; τί ῥέξομεν Εὐρύπυλ᾽ ἥρως;
ἔρχομαι ὄφρ᾽ Ἀχιλῆϊ δαΐφρονι μῦθον ἐνίσπω
840 ὃν Νέστωρ ἐπέτελλε Γερήνιος οὖρος Ἀχαιῶν·
ἀλλ᾽ οὐδ᾽ ὧς περ σεῖο μεθήσω τειρομένοιο.
ἦ, καὶ ὑπὸ στέρνοιο λαβὼν ἄγε ποιμένα λαῶν
ἐς κλισίην· θεράπων δὲ ἰδὼν ὑπέχευε βοείας.
ἔνθά μιν ἐκτανύσας ἐκ μηροῦ τάμνε μαχαίρῃ
845 ὀξὺ βέλος περιπευκές, ἀπ᾽ αὐτοῦ δ᾽ αἷμα κελαινὸν
νίζ᾽ ὕδατι λιαρῷ, ἐπὶ δὲ ῥίζαν βάλε πικρὴν
χερσὶ διατρίψας ὀδυνήφατον, ἥ οἱ ἁπάσας
848 ἔσχ᾽ ὀδύνας· τὸ μὲν ἕλκος ἐτέρσετο, παύσατο δ᾽ αἷμα.

Traduction française :

[11,800] et si respireront les belliqueux fils d'Achéens, épuisés :
car on ne respire guère au combat. Sans peine, n'étant pas fatigués,
ces gens fatigués de cris de guerre, vous les repousserez vers leur ville,
loin des vaisseaux et des baraques. »
Il dit, et le coeur de Patrocle, dans sa poitrine, bondit.
Il courut le long des vaisseaux vers l'Eacide Achille.
Mais quand devant les navires du divin Ulysse passa en
courant Patrocle (là était la place publique et le tribunal;
à cet endroit aussi on avait élevé les autels des dieux),
là, donc, il rencontra, blessé, Eurypyle, issu de Zeus, fils
d'Evaimon, une flèche dans la cuisse. Boitant, il quittait
le combat. La sueur ruisselait de ses épaules et de sa tête;
de sa blessure terrible, un sang noir jaillissait, mais son
esprit demeurait ferme. Sa vue émut de pitié le vaillant
fils de Ménoetios; et, gémissant, il lui dit ces mots ailés :
« Ah ! malheureux guides et conseillers des Danaens !
Ainsi donc vous deviez, loin de vos amis et de la terre
paternelle, rassasier, à Troie, les chiens rapides de votre
graisse brillante ! Allons, dis-moi, Eurypyle, héros nourri par Zeus,
si quelque temps encore ils contiendront le prodigieux Hector, les
Achéens, ou si maintenant ils périront, domptés par sa lance. »
Eurypyle blessé répondit :
"Désormais, Patrocle issu de Zeus, plus de soutien
pour les Achéens; sur leurs vaisseaux noirs, ils tomberont.
Car d'une part, tous ceux qui, avant, étaient leurs meilleurs
combattants, gisent dans leurs vaisseaux, atteints
de loin ou frappés de près par la main des Troyens; et de
ceux-ci, d'autre part, la force grandit sans cesse. Pour
moi, sauve-moi en me conduisant à mon vaisseau noir;
de ma cuisse extrais, en la coupant, la flèche; lave le sang
noir avec de l'eau tiède, et, sur la plaie, répands ces remèdes
doux, salutaires, que tu as, dit-on, appris d'Achille, qui
les apprit de Chiron, juste entre tous les Centaures.
Car nos médecins, Podalyre et Machaon... je crois que
l'un, dans sa baraque, blessé, ayant besoin lui-même d'un
médecin irréprochable, est étendu; et l'autre, dans la
plaine, résiste à l'Arès perçant des Troyens. »
Le vaillant fils de Ménoetios lui répondit :
« Comment cela tournera-t-il? Que ferons-nous, héros
Eurypyle? Je m'en vais répéter à l'ardent Achille le
message dont m'a chargé Nestor de Gérénia, l'appui des Achéens.
Malgré cela, pourtant, je ne t'abandonnerai pas ainsi épuisé. »
Il dit, et, le soulevant par la poitrine, porta le pasteur
de troupes dans sa baraque. Un serviteur, qui les vit,
étendit des peaux de boeuf. Patrocle y coucha Eurypyle.
De sa cuisse, il enleva, en le coupant avec son coutelas,
le trait aigu, acéré. Il lava le sang noir avec de l'eau tiède,
et sur la plaie mit une racine amère, broyée de ses mains,
calmant qui calma toutes les douleurs.
Alors la plaie sécha, et s'arrêta le sang.





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Dernière mise à jour : 13/03/2006