| Texte grec :
 
 
  
  
   | [11,650] ὅν τινα τοῦτον ἄγεις βεβλημένον· ἀλλὰ καὶ αὐτὸς γιγνώσκω, ὁρόω δὲ Μαχάονα ποιμένα λαῶν.
 νῦν δὲ ἔπος ἐρέων πάλιν ἄγγελος εἶμ᾽ Ἀχιλῆϊ.
 εὖ δὲ σὺ οἶσθα γεραιὲ διοτρεφές, οἷος ἐκεῖνος
 δεινὸς ἀνήρ· τάχα κεν καὶ ἀναίτιον αἰτιόῳτο.
 655 τὸν δ᾽ ἠμείβετ᾽ ἔπειτα Γερήνιος ἱππότα Νέστωρ·
 τίπτε τὰρ ὧδ᾽ Ἀχιλεὺς ὀλοφύρεται υἷας Ἀχαιῶν,
 ὅσσοι δὴ βέλεσιν βεβλήαται; οὐδέ τι οἶδε
 πένθεος, ὅσσον ὄρωρε κατὰ στρατόν· οἳ γὰρ ἄριστοι
 ἐν νηυσὶν κέαται βεβλημένοι οὐτάμενοί τε.
 660 βέβληται μὲν ὃ Τυδεΐδης κρατερὸς Διομήδης,
 οὔτασται δ᾽ Ὀδυσεὺς δουρὶ κλυτὸς ἠδ᾽ Ἀγαμέμνων·
 βέβληται δὲ καὶ Εὐρύπυλος κατὰ μηρὸν ὀϊστῷ·
 τοῦτον δ᾽ ἄλλον ἐγὼ νέον ἤγαγον ἐκ πολέμοιο
 ἰῷ ἀπὸ νευρῆς βεβλημένον. αὐτὰρ Ἀχιλλεὺς
 665 ἐσθλὸς ἐὼν Δαναῶν οὐ κήδεται οὐδ᾽ ἐλεαίρει.
 ἦ μένει εἰς ὅ κε δὴ νῆες θοαὶ ἄγχι θαλάσσης
 Ἀργείων ἀέκητι πυρὸς δηΐοιο θέρωνται,
 αὐτοί τε κτεινώμεθ᾽ ἐπισχερώ; οὐ γὰρ ἐμὴ ἲς
 ἔσθ᾽ οἵη πάρος ἔσκεν ἐνὶ γναμπτοῖσι μέλεσσιν.
 670 εἴθ᾽ ὣς ἡβώοιμι βίη δέ μοι ἔμπεδος εἴη
 ὡς ὁπότ᾽ Ἠλείοισι καὶ ἡμῖν νεῖκος ἐτύχθη
 ἀμφὶ βοηλασίῃ, ὅτ᾽ ἐγὼ κτάνον Ἰτυμονῆα
 ἐσθλὸν Ὑπειροχίδην, ὃς ἐν Ἤλιδι ναιετάασκε,
 ῥύσι᾽ ἐλαυνόμενος· ὃ δ᾽ ἀμύνων ᾗσι βόεσσιν
 675 ἔβλητ᾽ ἐν πρώτοισιν ἐμῆς ἀπὸ χειρὸς ἄκοντι,
 κὰδ δ᾽ ἔπεσεν, λαοὶ δὲ περίτρεσαν ἀγροιῶται.
 ληΐδα δ᾽ ἐκ πεδίου συνελάσσαμεν ἤλιθα πολλὴν
 πεντήκοντα βοῶν ἀγέλας, τόσα πώεα οἰῶν,
 τόσσα συῶν συβόσια, τόσ᾽ αἰπόλια πλατέ᾽ αἰγῶν,
 680 ἵππους δὲ ξανθὰς ἑκατὸν καὶ πεντήκοντα
 πάσας θηλείας, πολλῇσι δὲ πῶλοι ὑπῆσαν.
 καὶ τὰ μὲν ἠλασάμεσθα Πύλον Νηλήϊον εἴσω
 ἐννύχιοι προτὶ ἄστυ· γεγήθει δὲ φρένα Νηλεύς,
 οὕνεκά μοι τύχε πολλὰ νέῳ πόλεμον δὲ κιόντι.
 685 κήρυκες δ᾽ ἐλίγαινον ἅμ᾽ ἠοῖ φαινομένηφι
 τοὺς ἴμεν οἷσι χρεῖος ὀφείλετ᾽ ἐν Ἤλιδι δίῃ·
 οἳ δὲ συναγρόμενοι Πυλίων ἡγήτορες ἄνδρες
 δαίτρευον· πολέσιν γὰρ Ἐπειοὶ χρεῖος ὄφειλον,
 ὡς ἡμεῖς παῦροι κεκακωμένοι ἐν Πύλῳ ἦμεν·
 690 ἐλθὼν γάρ ῥ᾽ ἐκάκωσε βίη Ἡρακληείη
 τῶν προτέρων ἐτέων, κατὰ δ᾽ ἔκταθεν ὅσσοι ἄριστοι·
 δώδεκα γὰρ Νηλῆος ἀμύμονος υἱέες ἦμεν·
 τῶν οἶος λιπόμην, οἳ δ᾽ ἄλλοι πάντες ὄλοντο.
 ταῦθ᾽ ὑπερηφανέοντες Ἐπειοὶ χαλκοχίτωνες
 695 ἡμέας ὑβρίζοντες ἀτάσθαλα μηχανόωντο.
 ἐκ δ᾽ ὃ γέρων ἀγέλην τε βοῶν καὶ πῶϋ μέγ᾽ οἰῶν
 εἵλετο κρινάμενος τριηκόσι᾽ ἠδὲ νομῆας.
 καὶ γὰρ τῷ χρεῖος μέγ᾽ ὀφείλετ᾽ ἐν Ἤλιδι δίῃ
 τέσσαρες ἀθλοφόροι ἵπποι αὐτοῖσιν ὄχεσφιν
 
 |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [11,650] que tu as ramené blessé. Mais moi-même je le reconnais; je vois Machaon, pasteur de troupes. Maintenant,
 pour annoncer cette nouvelle, je retourne auprès d'Achille.
 Tu sais bien, vieillard, nourrisson de Zeus, quel homme
 terrible c'est : il aurait vite accusé même un innocent. »
 Nestor, l'écuyer de Gérénia, répondit :
 « Pourquoi donc, ainsi, Achille plaint-il les fils d'Achéens,
 tous ceux que les traits ont maltraités? Ne sait-il rien
 du deuil immense qui s'est levé sur l'armée? Les plus
 vaillants gisent dans leurs vaisseaux, atteints de loin ou
 frappés de près. Il a été atteint, le fils de Tydée, le robuste
 Diomède; il a été frappé, Ulysse, illustre par sa lance,
 ainsi qu'Agamemnon; {il fut aussi atteint, Eurypyle, à
 la cuisse, par une flèche}; et cet autre, je viens de le
 ramener de la bataille, atteint d'une flèche. Mais Achille,
 tout noble qu'il est, n'a des Danaens ni souci, ni pitié.
 Attend-il que les fins vaisseaux, au bord de la mer, malgré
 les Argiens brûlent d'un feu dévastateur, et que nous-mêmes
 nous tombions l'un après l'autre?
 « Car ma force n'est plus telle qu'autrefois dans mes
 membres souples. Ah ! si j'étais jeune! Si ma vigueur
 était aussi ferme qu'au temps où, entre les Eliens et nous,
 une querelle survint pour un rapt de boeufs, et où je tuai
 Itymonès (le vaillant fils d'Hypérochos), qui habitait en
 Elide, alors que j'emmenais, par représailles, ses troupeaux !
 En défendant ses vaches, frappé, au premier
 rang, d'un javelot parti de ma main, il tomba; ses troupes
 s'enfuirent, tremblantes, - des paysans ! - et nous
 enlevâmes dans la plaine un butin fou : cinquante hordes
 de boeufs, autant de troupeaux de moutons, autant de
 groupes de porcs, autant de bandes dispersées de chèvres;
 et des alezans, cent cinquante ! Rien que des juments,
 beaucoup leur poulain sous le ventre ! Nous les poussâmes
 devant nous dans la Néléenne Pylos, de nuit, vers la ville.
 Et Nélée se réjouit en son âme qu'il me fût échu tant de
 biens, en allant si jeune à la guerre.
 « Les hérauts convoquèrent clairement, à l'apparition
 de l'aurore, ceux auxquels une dette était due dans la
 divine Elide; et, réunis, les conducteurs des Pyliens firent
 le partage : car envers beaucoup les Epéens avaient des
 dettes, eu égard au petit nombre qu'après avoir été
 maltraités, nous restions dans Pylos : Sa Force Héraclès
 était venue nous maltraiter, les années précédentes, et
 tous les meilleurs étaient tombés : nous étions douze fils
 de l'irréprochable Pélée; je restais seul, tous les autres
 avaient péri. Enorgueillis de ce succès, les Epéens vêtus
 de bronze nous violentaient, et machinaient des actes insensés.
 «Le vieillard Nélée préleva pour lui une horde de boeufs
 et un grand troupeau de moutons, choisissant trois cents
 animaux avec leurs pâtres; car une forte dette lui était due, dans la
 divine Elide, pour quatre chevaux, déjà vainqueurs, et leur char,
 
 |  |