HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant IX

κατ



Texte grec :

[9,0] Ὁμήρου Ἰλιὰς Ι.
1 ὣς οἱ μὲν Τρῶες φυλακὰς ἔχον· αὐτὰρ Ἀχαιοὺς
θεσπεσίη ἔχε φύζα φόβου κρυόεντος ἑταίρη,
πένθεϊ δ᾽ ἀτλήτῳ βεβολήατο πάντες ἄριστοι.
ὡς δ᾽ ἄνεμοι δύο πόντον ὀρίνετον ἰχθυόεντα
5 Βορέης καὶ Ζέφυρος, τώ τε Θρῄκηθεν ἄητον
ἐλθόντ᾽ ἐξαπίνης· ἄμυδις δέ τε κῦμα κελαινὸν
κορθύεται, πολλὸν δὲ παρὲξ ἅλα φῦκος ἔχευεν·
ὣς ἐδαΐζετο θυμὸς ἐνὶ στήθεσσιν Ἀχαιῶν.
Ἀτρεΐδης δ᾽ ἄχεϊ μεγάλῳ βεβολημένος ἦτορ
10 φοίτα κηρύκεσσι λιγυφθόγγοισι κελεύων
κλήδην εἰς ἀγορὴν κικλήσκειν ἄνδρα ἕκαστον,
μὴ δὲ βοᾶν· αὐτὸς δὲ μετὰ πρώτοισι πονεῖτο.
ἷζον δ᾽ εἰν ἀγορῇ τετιηότες· ἂν δ᾽ Ἀγαμέμνων
ἵστατο δάκρυ χέων ὥς τε κρήνη μελάνυδρος
15 ἥ τε κατ᾽ αἰγίλιπος πέτρης δνοφερὸν χέει ὕδωρ·
ὣς ὃ βαρὺ στενάχων ἔπε᾽ Ἀργείοισι μετηύδα·
ὦ φίλοι Ἀργείων ἡγήτορες ἠδὲ μέδοντες
Ζεύς με μέγα Κρονίδης ἄτῃ ἐνέδησε βαρείῃ
σχέτλιος, ὃς τότε μέν μοι ὑπέσχετο καὶ κατένευσεν
20 Ἴλιον ἐκπέρσαντ᾽ εὐτείχεον ἀπονέεσθαι,
νῦν δὲ κακὴν ἀπάτην βουλεύσατο, καί με κελεύει
δυσκλέα Ἄργος ἱκέσθαι, ἐπεὶ πολὺν ὤλεσα λαόν.
οὕτω που Διὶ μέλλει ὑπερμενέϊ φίλον εἶναι,
ὃς δὴ πολλάων πολίων κατέλυσε κάρηνα
25 ἠδ᾽ ἔτι καὶ λύσει· τοῦ γὰρ κράτος ἐστὶ μέγιστον.
ἀλλ᾽ ἄγεθ᾽ ὡς ἂν ἐγὼ εἴπω πειθώμεθα πάντες·
φεύγωμεν σὺν νηυσὶ φίλην ἐς πατρίδα γαῖαν·
οὐ γὰρ ἔτι Τροίην αἱρήσομεν εὐρυάγυιαν.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δ᾽ ἄρα πάντες ἀκὴν ἐγένοντο σιωπῇ.
30 δὴν δ᾽ ἄνεῳ ἦσαν τετιηότες υἷες Ἀχαιῶν·
ὀψὲ δὲ δὴ μετέειπε βοὴν ἀγαθὸς Διομήδης·
Ἀτρεΐδη σοὶ πρῶτα μαχήσομαι ἀφραδέοντι,
ἣ θέμις ἐστὶν ἄναξ ἀγορῇ· σὺ δὲ μή τι χολωθῇς.
ἀλκὴν μέν μοι πρῶτον ὀνείδισας ἐν Δαναοῖσι
35 φὰς ἔμεν ἀπτόλεμον καὶ ἀνάλκιδα· ταῦτα δὲ πάντα
ἴσασ᾽ Ἀργείων ἠμὲν νέοι ἠδὲ γέροντες.
σοὶ δὲ διάνδιχα δῶκε Κρόνου πάϊς ἀγκυλομήτεω·
σκήπτρῳ μέν τοι δῶκε τετιμῆσθαι περὶ πάντων,
ἀλκὴν δ᾽ οὔ τοι δῶκεν, ὅ τε κράτος ἐστὶ μέγιστον.
40 δαιμόνι᾽ οὕτω που μάλα ἔλπεαι υἷας Ἀχαιῶν
ἀπτολέμους τ᾽ ἔμεναι καὶ ἀνάλκιδας ὡς ἀγορεύεις;
εἰ δέ τοι αὐτῷ θυμὸς ἐπέσσυται ὥς τε νέεσθαι
ἔρχεο· πάρ τοι ὁδός, νῆες δέ τοι ἄγχι θαλάσσης
ἑστᾶσ᾽, αἵ τοι ἕποντο Μυκήνηθεν μάλα πολλαί.
45 ἀλλ᾽ ἄλλοι μενέουσι κάρη κομόωντες Ἀχαιοὶ
εἰς ὅ κέ περ Τροίην διαπέρσομεν. εἰ δὲ καὶ αὐτοὶ
φευγόντων σὺν νηυσὶ φίλην ἐς πατρίδα γαῖαν·
νῶϊ δ᾽ ἐγὼ Σθένελός τε μαχησόμεθ᾽ εἰς ὅ κε τέκμωρ
Ἰλίου εὕρωμεν· σὺν γὰρ θεῷ εἰλήλουθμεν.

Traduction française :

[9,0] CHANT IX : L'Ambassade auprès d'Achille. - Les Prières. Ainsi les Troyens montaient la garde. Les Achéens, eux, étaient possédés par la fuite divine, compagne de la crainte glacée; une douleur insupportable avait frappé tous les plus braves. Comme deux vents soulèvent la mer poissonneuse - Borée et Zéphyre, qui soufflent de la Thrace - en survenant soudain : au même instant les vagues noires s'amoncellent, et beaucoup d'algues sont rejetées hors de la mer; ainsi se déchirait le coeur des Achéens dans leur poitrine. L'Atride, le coeur atteint d'une grande douleur, allait et venait, ordonnant aux hérauts à la voix claire de convoquer à l'assemblée, par son nom, chaque guerrier, mais sans crier. Lui-même s'en occupait des premiers. On s'assit sur la place, tristement; et Agamemnon se leva, versant des larmes, comme une source à l'eau noire qui, d'une roche escarpée, verse son eau sombre. Ainsi, avec de lourds soupirs, Agamemnon parla aux Argiens : «Amis, guides et conseillers des Argiens, Zeus, fils de Cronos, m'a pris dans les liens d'une illusion funeste, le cruel. Autrefois, il m'avait promis, avec un signe de sa tête, que nous détruirions Ilion aux beaux remparts avant de repartir; maintenant, par une tromperie méchante et délibérée, il m'invite à rentrer déshonoré à Argos, après avoir perdu une foule d'hommes. Tel doit être le plaisir de Zeus très ardent, qui a détruit les citadelles, têtes de tant de villes, et en détruira encore, car sa force est la plus grande. Allons donc, l'avis que je vais donner, suivons-le tous : fuyons avec nos vaisseaux vers la terre de nos pères, car nous ne prendrons plus Troie aux larges rues.» Il dit; tous restèrent muets, en silence. Longtemps, ils furent sans voix, affligés, les fils d'Achéens. Enfin parla Diomède bon pour le cri de guerre : "Atride, c'est toi d'abord que je combattrai, insensé ! Cela est permis, roi, dans l'assemblée : ne t'en irrite donc pas. A ma vaillance, d'abord, tu as fait injure, devant les Danaens. Tu me disais sans mordant et sans vaillance; là-dessus les Argiens sont renseignés, jeunes et vieux. Pour toi le fils de Cronos à l'esprit retors divisa ses dons : par le sceptre, il t'a donné d'être honoré plus que tous; mais la vaillance, il ne te l'a pas donnée, et c'est la plus grande force. Malheureux ! Espères-tu, vraiment, que les fils d'Achéens soient sans mordant et sans vaillance, comme tu le dis? Si ton coeur, à toi, s'élance vers le retour, va : la route est là, et tes vaisseaux touchent la mer, ceux qui t'ont suivi de Mycènes, en grand nombre. Mais il restera les autres Achéens chevelus, jusqu'à ce que nous ayons saccagé Troie. Et s'ils sont comme toi, qu'ils s'enfuient, avec leurs vaisseaux, vers la terre de leur patrie ! Nous deux, Sthénélos et moi, nous combattrons, jusqu'à ce que nous trouvions la fin d'Ilion. Car c'est avec l'appui d'un dieu que nous sommes venus. »





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Dernière mise à jour : 24/02/2006