HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant IX

οὐ



Texte grec :

[9,600] ἀλλὰ σὺ μή μοι ταῦτα νόει φρεσί, μὴ δέ σε δαίμων
ἐνταῦθα τρέψειε φίλος· κάκιον δέ κεν εἴη
νηυσὶν καιομένῃσιν ἀμυνέμεν· ἀλλ᾽ ἐπὶ δώρων
ἔρχεο· ἶσον γάρ σε θεῷ τίσουσιν Ἀχαιοί.
εἰ δέ κ᾽ ἄτερ δώρων πόλεμον φθισήνορα δύῃς
605 οὐκέθ᾽ ὁμῶς τιμῆς ἔσεαι πόλεμόν περ ἀλαλκών,
τὸν δ᾽ ἀπαμειβόμενος προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·
Φοῖνιξ ἄττα γεραιὲ διοτρεφὲς οὔ τί με ταύτης
χρεὼ τιμῆς· φρονέω δὲ τετιμῆσθαι Διὸς αἴσῃ,
ἥ μ᾽ ἕξει παρὰ νηυσὶ κορωνίσιν εἰς ὅ κ᾽ ἀϋτμὴ
610 ἐν στήθεσσι μένῃ καί μοι φίλα γούνατ᾽ ὀρώρῃ.
ἄλλο δέ τοι ἐρέω, σὺ δ᾽ ἐνὶ φρεσὶ βάλλεο σῇσι·
μή μοι σύγχει θυμὸν ὀδυρόμενος καὶ ἀχεύων
Ἀτρεΐδῃ ἥρωϊ φέρων χάριν· οὐδέ τί σε χρὴ
τὸν φιλέειν, ἵνα μή μοι ἀπέχθηαι φιλέοντι.
615 καλόν τοι σὺν ἐμοὶ τὸν κήδειν ὅς κ᾽ ἐμὲ κήδῃ·
ἶσον ἐμοὶ βασίλευε καὶ ἥμισυ μείρεο τιμῆς.
οὗτοι δ᾽ ἀγγελέουσι, σὺ δ᾽ αὐτόθι λέξεο μίμνων
εὐνῇ ἔνι μαλακῇ· ἅμα δ᾽ ἠοῖ φαινομένηφι
φρασσόμεθ᾽ ἤ κε νεώμεθ᾽ ἐφ᾽ ἡμέτερ᾽ ἦ κε μένωμεν.
620 ἦ καὶ Πατρόκλῳ ὅ γ᾽ ἐπ᾽ ὀφρύσι νεῦσε σιωπῇ
Φοίνικι στορέσαι πυκινὸν λέχος, ὄφρα τάχιστα
ἐκ κλισίης νόστοιο μεδοίατο· τοῖσι δ᾽ ἄρ᾽ Αἴας
ἀντίθεος Τελαμωνιάδης μετὰ μῦθον ἔειπε·
διογενὲς Λαερτιάδη πολυμήχαν᾽ Ὀδυσσεῦ
625 ἴομεν· οὐ γάρ μοι δοκέει μύθοιο τελευτὴ
τῇδέ γ᾽ ὁδῷ κρανέεσθαι· ἀπαγγεῖλαι δὲ τάχιστα
χρὴ μῦθον Δαναοῖσι καὶ οὐκ ἀγαθόν περ ἐόντα
οἵ που νῦν ἕαται ποτιδέγμενοι. αὐτάρ Ἀχιλλεὺς
ἄγριον ἐν στήθεσσι θέτο μεγαλήτορα θυμὸν
630 σχέτλιος, οὐδὲ μετατρέπεται φιλότητος ἑταίρων
τῆς ᾗ μιν παρὰ νηυσὶν ἐτίομεν ἔξοχον ἄλλων
νηλής· καὶ μέν τίς τε κασιγνήτοιο φονῆος
ποινὴν ἢ οὗ παιδὸς ἐδέξατο τεθνηῶτος·
καί ῥ᾽ ὃ μὲν ἐν δήμῳ μένει αὐτοῦ πόλλ᾽ ἀποτίσας,
635 τοῦ δέ τ᾽ ἐρητύεται κραδίη καὶ θυμὸς ἀγήνωρ
ποινὴν δεξαμένῳ· σοὶ δ᾽ ἄληκτόν τε κακόν τε
θυμὸν ἐνὶ στήθεσσι θεοὶ θέσαν εἵνεκα κούρης
οἴης· νῦν δέ τοι ἑπτὰ παρίσχομεν ἔξοχ᾽ ἀρίστας,
ἄλλά τε πόλλ᾽ ἐπὶ τῇσι· σὺ δ᾽ ἵλαον ἔνθεο θυμόν,
640 αἴδεσσαι δὲ μέλαθρον· ὑπωρόφιοι δέ τοί εἰμεν
πληθύος ἐκ Δαναῶν, μέμαμεν δέ τοι ἔξοχον ἄλλων
κήδιστοί τ᾽ ἔμεναι καὶ φίλτατοι ὅσσοι Ἀχαιοί.
τὸν δ᾽ ἀπαμειβόμενος προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·
Αἶαν διογενὲς Τελαμώνιε κοίρανε λαῶν
645 πάντά τί μοι κατὰ θυμὸν ἐείσαο μυθήσασθαι·
ἀλλά μοι οἰδάνεται κραδίη χόλῳ ὁππότε κείνων
μνήσομαι ὥς μ᾽ ἀσύφηλον ἐν Ἀργείοισιν ἔρεξεν
Ἀτρεΐδης ὡς εἴ τιν᾽ ἀτίμητον μετανάστην.
ἀλλ᾽ ὑμεῖς ἔρχεσθε καὶ ἀγγελίην ἀπόφασθε·

Traduction française :

[9,600] Eh bien, toi, ne va pas penser ainsi en ton âme; qu'un démon ne t'y porte pas, ami. Le mal serait trop grand, à défendre les vaisseaux en flammes. Cède à nos présents, viens : comme un dieu t'honoreront les Achéens. Si un jour, sans avoir accepté ces présents, tu te plonges dans la guerre meurtrière, tu ne seras plus aussi honoré, même en écartant la guerre du camp. » Achille aux pieds rapides répondit : "Phénix, mon vieux père, nourrisson de Zeus, je n'ai pas besoin de cet honneur : je me crois honoré par le sort venant de Zeus, qui me retiendra près des vaisseaux recourbés tant que le souffle restera dans ma poitrine et que mes genoux pourront se mouvoir. Encore un mot pourtant, et jette-le dans ton âme. Ne me brouille pas le coeur en gémissant, en t'affligeant, en accordant ta faveur au héros fils d'Atrée. Tu ne dois pas l'aimer, pour ne pas être haï de moi, qui t'aime. Ce qui est beau pour toi, c'est de blesser avec moi qui me blesse. Sois mon égal en royauté, obtiens la moitié de mes honneurs. Eux, ils porteront leur message; toi, reste ici, couche-toi sur un lit moelleux. Quand l'aurore paraîtra, nous discuterons si nous retournons chez nous, ou si nous restons. » Il dit, et d'un coup d'oeil fit signe, sans mot dire, à Patrocle, d'étendre pour Phénix une couche épaisse, pour qu'au plus tôt les autres envoyés songeassent à quitter sa baraque. Alors Ajax, rival d'un dieu, le fils de Télamon, parla : « Descendant de Zeus, fils de Laerte, artificieux Ulysse, partons, car je ne vois pas que le but de nos paroles s'atteigne par cette voie; et il nous faut au plus tôt porter cette réponse aux Danaens, quoiqu'elle ne soit pas bonne. En ce moment, ils sont assis à nous attendre. Achille a, dans sa poitrine, tourné en sauvagerie son orgueil, le cruel, sans s'occuper de l'amitié de ses compagnons, qui nous le faisait honorer, près des vaisseaux, plus que les autres. Impitoyable ! Pour le meurtre d'un frère, pour la mort d'un fils, on accepte une rançon : le meurtrier reste dans son pays, ayant payé cher son crime; l'offensé contient son coeur et sa colère virile, ayant touché la rançon. Mais, chez toi, elle est sans fin, et mauvaise, la colère que, dans ta poitrine, ont mise les dieux, pour une femme, une seule ! Maintenant, nous t'en offrons sept, remarquables entre toutes, et, avec elles, bien d'autres présents. Montre-nous un coeur favorable; respecte ton foyer; nous sommes sous ton toit, envoyés par la foule des Danaens, et nous désirons plus que tous les autres être tes amis très chers, entre tous les Achéens. » Achille aux pieds rapides répondit : « Noble Ajax, fils de Télamon, chef de troupes, tout est conforme à mes sentiments, me paraît-il, dans ce que tu as dit. Mais mon coeur se gonfle de bile, chaque fois que je me rappelle avec quelle indignité, devant les Argiens, l'Atride m'a traité, comme un méprisable exilé. Partez donc, et dites-lui ma réponse.





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Dernière mise à jour : 24/02/2006