HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant IX

ὅσον



Texte grec :

[9,150] Καρδαμύλην Ἐνόπην τε καὶ Ἱρὴν ποιήεσσαν
Φηράς τε ζαθέας ἠδ᾽ Ἄνθειαν βαθύλειμον
καλήν τ᾽ Αἴπειαν καὶ Πήδασον ἀμπελόεσσαν.
πᾶσαι δ᾽ ἐγγὺς ἁλός, νέαται Πύλου ἠμαθόεντος·
ἐν δ᾽ ἄνδρες ναίουσι πολύρρηνες πολυβοῦται,
155 οἵ κέ ἑ δωτίνῃσι θεὸν ὣς τιμήσουσι
καί οἱ ὑπὸ σκήπτρῳ λιπαρὰς τελέουσι θέμιστας.
ταῦτά κέ οἱ τελέσαιμι μεταλήξαντι χόλοιο.
δμηθήτω· Ἀΐδης τοι ἀμείλιχος ἠδ᾽ ἀδάμαστος,
τοὔνεκα καί τε βροτοῖσι θεῶν ἔχθιστος ἁπάντων·
160 καί μοι ὑποστήτω ὅσσον βασιλεύτερός εἰμι
ἠδ᾽ ὅσσον γενεῇ προγενέστερος εὔχομαι εἶναι.
τὸν δ᾽ ἠμείβετ᾽ ἔπειτα Γερήνιος ἱππότα Νέστωρ·
Ἀτρεΐδη κύδιστε ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγάμεμνον
δῶρα μὲν οὐκέτ᾽ ὀνοστὰ διδοῖς Ἀχιλῆϊ ἄνακτι·
165 ἀλλ᾽ ἄγετε κλητοὺς ὀτρύνομεν, οἵ κε τάχιστα
ἔλθωσ᾽ ἐς κλισίην Πηληϊάδεω Ἀχιλῆος.
εἰ δ᾽ ἄγε τοὺς ἂν ἐγὼ ἐπιόψομαι οἳ δὲ πιθέσθων.
Φοῖνιξ μὲν πρώτιστα Διῒ φίλος ἡγησάσθω,
αὐτὰρ ἔπειτ᾽ Αἴας τε μέγας καὶ δῖος Ὀδυσσεύς·
170 κηρύκων δ᾽ Ὀδίος τε καὶ Εὐρυβάτης ἅμ᾽ ἑπέσθων.
φέρτε δὲ χερσὶν ὕδωρ, εὐφημῆσαί τε κέλεσθε,
ὄφρα Διὶ Κρονίδῃ ἀρησόμεθ᾽, αἴ κ᾽ ἐλεήσῃ.
ὣς φάτο, τοῖσι δὲ πᾶσιν ἑαδότα μῦθον ἔειπεν.
αὐτίκα κήρυκες μὲν ὕδωρ ἐπὶ χεῖρας ἔχευαν,
175 κοῦροι δὲ κρητῆρας ἐπεστέψαντο ποτοῖο,
νώμησαν δ᾽ ἄρα πᾶσιν ἐπαρξάμενοι δεπάεσσιν.
αὐτὰρ ἐπεὶ σπεῖσάν τ᾽ ἔπιόν θ᾽ ὅσον ἤθελε θυμός,
ὁρμῶντ᾽ ἐκ κλισίης Ἀγαμέμνονος Ἀτρεΐδαο.
τοῖσι δὲ πόλλ᾽ ἐπέτελλε Γερήνιος ἱππότα Νέστωρ
180 δενδίλλων ἐς ἕκαστον, Ὀδυσσῆϊ δὲ μάλιστα,
πειρᾶν ὡς πεπίθοιεν ἀμύμονα Πηλεΐωνα.
τὼ δὲ βάτην παρὰ θῖνα πολυφλοίσβοιο θαλάσσης
πολλὰ μάλ᾽ εὐχομένω γαιηόχῳ ἐννοσιγαίῳ
ῥηϊδίως πεπιθεῖν μεγάλας φρένας Αἰακίδαο.
185 Μυρμιδόνων δ᾽ ἐπί τε κλισίας καὶ νῆας ἱκέσθην,
τὸν δ᾽ εὗρον φρένα τερπόμενον φόρμιγγι λιγείῃ
καλῇ δαιδαλέῃ, ἐπὶ δ᾽ ἀργύρεον ζυγὸν ἦεν,
τὴν ἄρετ᾽ ἐξ ἐνάρων πόλιν Ἠετίωνος ὀλέσσας·
τῇ ὅ γε θυμὸν ἔτερπεν, ἄειδε δ᾽ ἄρα κλέα ἀνδρῶν.
190 Πάτροκλος δέ οἱ οἶος ἐναντίος ἧστο σιωπῇ,
δέγμενος Αἰακίδην ὁπότε λήξειεν ἀείδων,
τὼ δὲ βάτην προτέρω, ἡγεῖτο δὲ δῖος Ὀδυσσεύς,
στὰν δὲ πρόσθ᾽ αὐτοῖο· ταφὼν δ᾽ ἀνόρουσεν Ἀχιλλεὺς
αὐτῇ σὺν φόρμιγγι λιπὼν ἕδος ἔνθα θάασσεν.
195 ὣς δ᾽ αὔτως Πάτροκλος, ἐπεὶ ἴδε φῶτας, ἀνέστη.
τὼ καὶ δεικνύμενος προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·
χαίρετον· ἦ φίλοι ἄνδρες ἱκάνετον ἦ τι μάλα χρεώ,
οἵ μοι σκυζομένῳ περ Ἀχαιῶν φίλτατοί ἐστον.
ὣς ἄρα φωνήσας προτέρω ἄγε δῖος Ἀχιλλεύς,

Traduction française :

[9,150] Cardamylè, Enopè, et la verdoyante Irè, Phères la divine et Anthée aux épais pâturages, la belle Aipéa et Pédasos avec ses vignobles, toutes près de la mer, aux confins de Pylos sablonneuse. Là demeurent des hommes riches en moutons, riches en boeufs, qui par leurs présents l'honoreront comme un dieu, et, sous son sceptre, lui paieront des droits fructueux. Voilà ce que j'accomplirai, s'il renonce à sa colère. Qu'il se laisse fléchir : Adès seul est amer et inflexible; aussi est-ce pour les mortels le plus détesté de tous les dieux. Qu'il se soumette enfin à moi, dans la mesure où je suis plus roi que lui, dans la mesure où je me vante d'être son aîné. » Nestor, l'écuyer Gérénien, répondit : « Glorieux Atride, prince de guerriers, Agamemnon, ces présents ne sont plus à blâmer, que tu offres au prince Achille. Allons, choisissons les hommes que nous inviterons à aller, au plus tôt, dans la baraque d'Achille, fils de Pélée. Voyons : que ceux sur qui je jetterai les yeux m'obéissent. Phénix d'abord, aimé de Zeus : qu'il conduise l'ambassade; puis, le grand Ajax et le divin Ulysse; et, parmi les hérauts, qu'Odios et Eurybate les accompagnent. Apportez l'eau pour nos mains, faites observer un silence religieux, afin que nous priions Zeus fils de Cronos, pour voir s'il aura pitié de nous. » Il dit; ses paroles plurent à tous. Aussitôt les hérauts versèrent l'eau sur les mains; des jeunes gens remplirent des cratères jusqu'à la couronne de leur bord, et servirent à boire à tous, offrant aux dieux les premières gouttes des coupes. Quand ils eurent fait les libations et bu à leur gré, ils s'élancèrent hors de la baraque de l'Atride Agamemnon; et Nestor l'écuyer Gérénien, leur recommanda beaucoup, en lançant des clins d'yeux à chacun, mais surtout à Ulysse, de faire effort pour persuader l'irréprochable fils de Pélée. Les deux ambassadeurs suivirent le bord de la mer retentissante, priant instamment Celui qui soutient et ébranle la terre de leur faire convaincre aisément l'âme orgueilleuse de l'Eacide. Ils arrivèrent aux baraques et aux vaisseaux des Myrmidons, et trouvèrent Achille charmant son âme avec la lyre au son clair, belle, bien ouvrée, garnie en haut d'une traverse d'argent, qu'il avait prise parmi les dépouilles, quand il détruisit la ville d'Eétion. Avec cette lyre, il charmait son coeur et chantait les exploits des guerriers. Patrocle seul était assis devant lui, en silence, attendant que l'Eacide eût fini de chanter. Les deux ambassadeurs s'avancèrent, le divin Ulysse le premier, et s'arrêtèrent devant lui. Surpris, Achille se leva, la lyre encore à la main, laissant le siège où il était assis; et, comme lui, Patrocle, voyant ces visiteurs, se leva. Avec un geste d'accueil, Achille aux pieds rapides leur dit : « Salut; certes vous êtes les bienvenus. Sans doute une nécessité vous amène. Malgré ma colère, vous êtes ceux des Achéens que j'aime le mieux. » Ayant ainsi parlé, le divin Achille les fit avancer,





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Dernière mise à jour : 24/02/2006