HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VIII

κεῖνος



Texte grec :

[8,350] τοὺς δὲ ἰδοῦσ᾽ ἐλέησε θεὰ λευκώλενος Ἥρη,
αἶψα δ᾽ Ἀθηναίην ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
ὢ πόποι αἰγιόχοιο Διὸς τέκος οὐκέτι νῶϊ
ὀλλυμένων Δαναῶν κεκαδησόμεθ᾽ ὑστάτιόν περ;
οἵ κεν δὴ κακὸν οἶτον ἀναπλήσαντες ὄλωνται
355 ἀνδρὸς ἑνὸς ῥιπῇ, ὃ δὲ μαίνεται οὐκέτ᾽ ἀνεκτῶς
Ἕκτωρ Πριαμίδης, καὶ δὴ κακὰ πολλὰ ἔοργε.
τὴν δ᾽ αὖτε προσέειπε θεὰ γλαυκῶπις Ἀθήνη·
καὶ λίην οὗτός γε μένος θυμόν τ᾽ ὀλέσειε
χερσὶν ὑπ᾽ Ἀργείων φθίμενος ἐν πατρίδι γαίῃ·
360 ἀλλὰ πατὴρ οὑμὸς φρεσὶ μαίνεται οὐκ ἀγαθῇσι
σχέτλιος, αἰὲν ἀλιτρός, ἐμῶν μενέων ἀπερωεύς·
οὐδέ τι τῶν μέμνηται, ὅ οἱ μάλα πολλάκις υἱὸν
τειρόμενον σώεσκον ὑπ᾽ Εὐρυσθῆος ἀέθλων.
ἤτοι ὃ μὲν κλαίεσκε πρὸς οὐρανόν, αὐτὰρ ἐμὲ Ζεὺς
365 τῷ ἐπαλεξήσουσαν ἀπ᾽ οὐρανόθεν προΐαλλεν.
εἰ γὰρ ἐγὼ τάδε ᾔδε᾽ ἐνὶ φρεσὶ πευκαλίμῃσιν
εὖτέ μιν εἰς Ἀΐδαο πυλάρταο προὔπεμψεν
ἐξ Ἐρέβευς ἄξοντα κύνα στυγεροῦ Ἀΐδαο,
οὐκ ἂν ὑπεξέφυγε Στυγὸς ὕδατος αἰπὰ ῥέεθρα.
370 νῦν δ᾽ ἐμὲ μὲν στυγέει, Θέτιδος δ᾽ ἐξήνυσε βουλάς,
ἥ οἱ γούνατ᾽ ἔκυσσε καὶ ἔλλαβε χειρὶ γενείου,
λισσομένη τιμῆσαι Ἀχιλλῆα πτολίπορθον.
ἔσται μὰν ὅτ᾽ ἂν αὖτε φίλην γλαυκώπιδα εἴπῃ.
ἀλλὰ σὰ μὲν νῦν νῶϊν ἐπέντυε μώνυχας ἵππους,
375 ὄφρ᾽ ἂν ἐγὼ καταδῦσα Διὸς δόμον αἰγιόχοιο
τεύχεσιν ἐς πόλεμον θωρήξομαι, ὄφρα ἴδωμαι
ἢ νῶϊ Πριάμοιο πάϊς κορυθαίολος Ἕκτωρ
γηθήσει προφανέντε ἀνὰ πτολέμοιο γεφύρας,
ἦ τις καὶ Τρώων κορέει κύνας ἠδ᾽ οἰωνοὺς
380 δημῷ καὶ σάρκεσσι, πεσὼν ἐπὶ νηυσὶν Ἀχαιῶν.
ὣς ἔφατ᾽, οὐδ᾽ ἀπίθησε θεὰ λευκώλενος Ἥρη.
ἣ μὲν ἐποιχομένη χρυσάμπυκας ἔντυεν ἵππους
Ἥρη πρέσβα θεὰ θυγάτηρ μεγάλοιο Κρόνοιο·
αὐτὰρ Ἀθηναίη κούρη Διὸς αἰγιόχοιο
385 πέπλον μὲν κατέχευεν ἑανὸν πατρὸς ἐπ᾽ οὔδει
ποικίλον, ὅν ῥ᾽ αὐτὴ ποιήσατο καὶ κάμε χερσίν,
ἣ δὲ χιτῶν᾽ ἐνδῦσα Διὸς νεφεληγερέταο
τεύχεσιν ἐς πόλεμον θωρήσσετο δακρυόεντα.
ἐς δ᾽ ὄχεα φλόγεα ποσὶ βήσετο, λάζετο δ᾽ ἔγχος
390 βριθὺ μέγα στιβαρόν, τῷ δάμνησι στίχας ἀνδρῶν
ἡρώων, τοῖσίν τε κοτέσσεται ὀβριμοπάτρη.
Ἥρη δὲ μάστιγι θοῶς ἐπεμαίετ᾽ ἄρ᾽ ἵππους·
αὐτόμαται δὲ πύλαι μύκον οὐρανοῦ ἃς ἔχον Ὧραι,
τῇς ἐπιτέτραπται μέγας οὐρανὸς Οὔλυμπός τε
395 ἠμὲν ἀνακλῖναι πυκινὸν νέφος ἠδ᾽ ἐπιθεῖναι.
τῇ ῥα δι᾽ αὐτάων κεντρηνεκέας ἔχον ἵππους.
Ζεὺς δὲ πατὴρ Ἴδηθεν ἐπεὶ ἴδε χώσατ᾽ ἄρ᾽ αἰνῶς,
Ἶριν δ᾽ ὄτρυνε χρυσόπτερον ἀγγελέουσαν·
βάσκ᾽ ἴθι Ἶρι ταχεῖα, πάλιν τρέπε μηδ᾽ ἔα ἄντην

Traduction française :

[8,350] A cette vue, la déesse Héra aux bras blancs eut pitié
des Achéens; aussitôt à Athénè elle adressa ces mots ailés :
« Quoi, fille de Zeus porte-égide, toutes deux, quand
les Danaens périssent, nous n'en aurons pas souci, une
dernière fois? Sans doute, remplissant leur destin malheureux,
ils vont périr sous l'élan d'un seul homme, qui sévit,
désormais irrésistible - Hector fils de Priam, - et a
déjà causé bien des maux. »
La déesse aux yeux de chouette, Athénè répondit :
« Ah ! puisse-t-il, celui-là, perdre l'ardeur et la vie, tué
par la main des Argiens sur la terre de ses pères ! Mais
mon père est agité de sentiments qui ne sont point bons,
et, cruel, toujours injuste, s'oppose à mes ardeurs. Il ne
se souvient nullement que, bien souvent, j'ai sauvé son
fils, brisé par les travaux que lui imposait Eurysthée.
Lui pleurait et regardait le ciel, et moi, Zeus me lançait
du ciel à son secours. Si j'avais su cela, dans ma prudence,
quand Eurysthée l'envoya vers la demeure d'Arès aux
portes fermées, pour enlever à l'Erèbe le chien de l'odieux
Adès, il n'aurait pas échappé au lit abrupt des eaux du
Styx. Mais maintenant Zeus me hait, moi, et accomplit
les volontés de Thétis, qui lui a baisé les genoux et pris
de la main le menton, en le suppliant d'honorer Achille,
destructeur de villes. Un jour viendra pourtant où, de
nouveau, il m'appellera sa chérie aux yeux de chouette.
« Cependant, toi, maintenant, harnache pour nous les
chevaux aux sabots massifs, pendant que moi, pénétrant
dans la demeure de Zeus porte-égide, je m'armerai pour
le combat, afin de voir si le fils de Priam, Hector au
casque scintillant, se réjouira de nous voir, toutes deux,
paraître sur les chaussées de la guerre, ou si quelque
Troyen, aussi, rassasiera les chiens et les oiseaux de sa
graisse et de sa chair, en tombant près des vaisseaux achéens. »
Elle dit, et fut écoutée de la déesse aux bras blancs
Héra. L'une alla harnacher les chevaux au frontal d'or;
ce fut Héra, la déesse vénérable, fille du grand Cronos.
Athénè, elle, fille de Zeus porte-égide, laissa couler à ses
pieds, sur le seuil de son père, la belle robe brodée, qu'elle
avait faite elle-même et travaillée de ses mains; puis,
revêtant une tunique, de l'armure de Zeus assembleur
de nuées elle se couvrit pour la guerre déplorable. Ensuite,
elle monta sur le char flamboyant, saisit la pique lourde,
grande, solide, dont elle dompte les rangs des héros
et sévit contre eux, la déesse au père puissant ! Héra,
avec le fouet, poussa vivement les chevaux. D'elles-mêmes
s'ouvrirent, en grondant, les portes du ciel, gardées
par les Heures, qui ont la charge du vaste ciel et de
l'Olympe, pour écarter de l'entrée un nuage épais ou l'y
remettre. C'est par là que les déesses firent passer leurs
chevaux aiguillonnés.
Zeus le père les vit du haut de l'Ida, s'irrita terriblement,
et pressa Iris aux ailes d'or de leur porter un message;
« Va, pars, rapide Iris, fais-les retourner, ne les laisse pas
venir en face de moi.





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Dernière mise à jour : 2/03/2006