HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VI

δ



Texte grec :

[6,250] κοιμῶντο Πριάμοιο παρ᾽ αἰδοίῃς ἀλόχοισιν·
ἔνθά οἱ ἠπιόδωρος ἐναντίη ἤλυθε μήτηρ
Λαοδίκην ἐσάγουσα θυγατρῶν εἶδος ἀρίστην·
ἔν τ᾽ ἄρα οἱ φῦ χειρὶ ἔπος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζε·
τέκνον τίπτε λιπὼν πόλεμον θρασὺν εἰλήλουθας;
255 ἦ μάλα δὴ τείρουσι δυσώνυμοι υἷες Ἀχαιῶν
μαρνάμενοι περὶ ἄστυ· σὲ δ᾽ ἐνθάδε θυμὸς ἀνῆκεν
ἐλθόντ᾽ ἐξ ἄκρης πόλιος Διὶ χεῖρας ἀνασχεῖν.
Ἀλλὰ μέν᾽ ὄφρά κέ τοι μελιηδέα οἶνον ἐνείκω,
ὡς σπείσῃς Διὶ πατρὶ καὶ ἄλλοις ἀθανάτοισι
260 πρῶτον, ἔπειτα δὲ καὐτὸς ὀνήσεαι αἴ κε πίῃσθα.
Ἀνδρὶ δὲ κεκμηῶτι μένος μέγα οἶνος ἀέξει,
ὡς τύνη κέκμηκας ἀμύνων σοῖσιν ἔτῃσι.
Τὴν δ᾽ ἠμείβετ᾽ ἔπειτα μέγας κορυθαίολος Ἕκτωρ·
μή μοι οἶνον ἄειρε μελίφρονα πότνια μῆτερ,
265 μή μ᾽ ἀπογυιώσῃς μένεος, ἀλκῆς τε λάθωμαι·
χερσὶ δ᾽ ἀνίπτοισιν Διὶ λείβειν αἴθοπα οἶνον
ἅζομαι· οὐδέ πῃ ἔστι κελαινεφέϊ Κρονίωνι
αἵματι καὶ λύθρῳ πεπαλαγμένον εὐχετάασθαι.
Ἀλλὰ σὺ μὲν πρὸς νηὸν Ἀθηναίης ἀγελείης
270 ἔρχεο σὺν θυέεσσιν ἀολλίσσασα γεραιάς·
πέπλον δ᾽, ὅς τίς τοι χαριέστατος ἠδὲ μέγιστος
ἔστιν ἐνὶ μεγάρῳ καί τοι πολὺ φίλτατος αὐτῇ,
τὸν θὲς Ἀθηναίης ἐπὶ γούνασιν ἠϋκόμοιο,
καί οἱ ὑποσχέσθαι δυοκαίδεκα βοῦς ἐνὶ νηῷ
275 ἤνις ἠκέστας ἱερευσέμεν, αἴ κ᾽ ἐλεήσῃ
ἄστύ τε καὶ Τρώων ἀλόχους καὶ νήπια τέκνα,
αἴ κεν Τυδέος υἱὸν ἀπόσχῃ Ἰλίου ἱρῆς
ἄγριον αἰχμητὴν κρατερὸν μήστωρα φόβοιο.
Ἀλλὰ σὺ μὲν πρὸς νηὸν Ἀθηναίης ἀγελείης
280 ἔρχευ, ἐγὼ δὲ Πάριν μετελεύσομαι ὄφρα καλέσσω
αἴ κ᾽ ἐθέλῃσ᾽ εἰπόντος ἀκουέμεν· ὥς κέ οἱ αὖθι
γαῖα χάνοι· μέγα γάρ μιν Ὀλύμπιος ἔτρεφε πῆμα
Τρωσί τε καὶ Πριάμῳ μεγαλήτορι τοῖό τε παισίν.
Εἰ κεῖνόν γε ἴδοιμι κατελθόντ᾽ Ἄϊδος εἴσω
285 φαίην κε φρέν᾽ ἀτέρπου ὀϊζύος ἐκλελαθέσθαι.
Ὣς ἔφαθ᾽, ἣ δὲ μολοῦσα ποτὶ μέγαρ᾽ ἀμφιπόλοισι
κέκλετο· ταὶ δ᾽ ἄρ᾽ ἀόλλισσαν κατὰ ἄστυ γεραιάς.
Αὐτὴ δ᾽ ἐς θάλαμον κατεβήσετο κηώεντα,
ἔνθ᾽ ἔσάν οἱ πέπλοι παμποίκιλα ἔργα γυναικῶν
290 Σιδονίων, τὰς αὐτὸς Ἀλέξανδρος θεοειδὴς
ἤγαγε Σιδονίηθεν ἐπιπλὼς εὐρέα πόντον,
τὴν ὁδὸν ἣν Ἑλένην περ ἀνήγαγεν εὐπατέρειαν·
τῶν ἕν᾽ ἀειραμένη Ἑκάβη φέρε δῶρον Ἀθήνῃ,
ὃς κάλλιστος ἔην ποικίλμασιν ἠδὲ μέγιστος,
295 ἀστὴρ δ᾽ ὣς ἀπέλαμπεν· ἔκειτο δὲ νείατος ἄλλων.
Βῆ δ᾽ ἰέναι, πολλαὶ δὲ μετεσσεύοντο γεραιαί.
Αἳ δ᾽ ὅτε νηὸν ἵκανον Ἀθήνης ἐν πόλει ἄκρῃ,
τῇσι θύρας ὤϊξε Θεανὼ καλλιπάρῃος
Κισσηῒς ἄλοχος Ἀντήνορος ἱπποδάμοιο·

Traduction française :

[6,250] là les gendres de Priam couchaient avec
leurs femmes chastes. C'est là que sa mère aux doux
présents vint à la rencontre d'Hector, conduisant Laodicée,
la plus belle de ses filles. Elle planta sa main dans
la sienne et lui dit en le nommant :
« Mon enfant, pourquoi as-tu quitté la guerre hardie
pour venir ici? Sans doute, ils usent vos forces, les maudits
fils d'Achéens, en combattant autour de la ville, et
ton coeur t'a conduit ici comme tu allais, du haut de l'acropole,
élever les mains vers Zeus. Mais attends, que je
t'apporte un vin doux comme le miel. Tu en feras d'abord
des libations à Zeus le père et aux autres immortels, puis,
tu gagneras toi-même à en boire. A l'homme fatigué, le
vin donne une grande ardeur, et tu t'es bien fatigué à
protéger tes parents. »
Le grand Hector au casque scintillant répondit :
« Ne m'offre pas ce vin au goût de miel, mère vénérable,
de peur de me couper bras et jambes, et de me faire
oublier ma vaillance. Puis, avec des mains impures
répandre pour Zeus le vin flamboyant, je ne l'ose pas : il
n'est pas permis d'adresser au fils de Cronos aux sombres
nuages, quand on est souillé de sang et de boue, des
prières. Mais toi, au temple d'Athénè qui donne le butin,
va avec des parfums, ayant rassemblé les femmes nobles;
le voile le plus élégant, le plus grand qui soit en ton
palais, celui que tu aimes le mieux, pose-le sur les genoux
d'Athénè aux beaux cheveux, et promets-lui d'immoler
dans son temple douze génisses d'un an, ignorant l'aiguillon,
si elle prend pitié de la ville, des femmes des Troyens
et de leurs petits enfants, si elle écarte de la sainte Ilion
le fils de Tydée, ce piquier sauvage, ce rude artisan de
fuite. Toi donc, au temple d'Athénè qui donne le butin,
va; et moi, j'irai chez Pâris, faire appel à lui, s'il veut
bien entendre mes paroles. Puisse, ici même, la terre
s'ouvrir sous ses pieds ! Car, lui, l'Olympien l'a nourri
pour le grand malheur des Troyens, du magnanime Priam
et de ses enfants. Si je le voyais descendre chez Adès, je
dirais que mon âme a oublié les lamentations funestes. »
Il dit, et sa mère, entrant dans le palais, appela ses
servantes, qui réunirent dans la ville les femmes nobles.
Elle-même descendit dans la chambre parfumée où étaient
les voiles tout brodés, ouvrage des femmes sidoniennes
qu'Alexandre lui-même, semblable à un dieu, avait amenées
de Sidon, en naviguant sur la vaste mer, dans le
voyage d'où il ramena Hélène au père illustre. De ces
voiles, Hécube en prit un pour le porter en offrande à
Athénè, le plus beau par ses broderies variées, et le plus
grand; il brillait comme un astre, et était caché sous
tous les autres. Elle se mit en marche, et beaucoup de
femmes nobles la suivirent.
Lorsqu'elles arrivèrent au temple d'Athénè, sur l'Acropole,
les portes leur furent ouvertes par Théano aux belles
joues, fille de Kissès, et femme d'Anténor dompteur de chevaux :





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Dernière mise à jour : 9/02/2006