HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère (?), La Batrachomyomachie (texte complet)

Παλλάδα



Texte grec :

[250] Τρωξάρτης δ' ἔβαλεν Φυσίγναθον ἐς ποδὸς ἄκρον -
ἔσχατος δ' ἐκ λίμνης ἀνεδύσετο, τείρετο δ' αἰνῶς.
Πρασσαῖος δ' ὡς εἶδεν ἔθ' ἡμίπνουν προπεσόντα,
ἦλθε διὰ προμᾶχων καὶ ἀκόντισεν ὀξύσχοινον·
οὐδ' ἔρρηξε σάκος, σχέτο δ' αὐτοῦ δουρὸς ἀκωκή·
255 οὐδ' ἔβαλε τρυφάλειαν ἀμύμονα καὶ τετράχυτρον
δῖος Ὀριγανίων, μιμούμενος αὐτὸν Ἄρηα,
ὃς μόνος ἐν βατράχοισιν ἀρίστευεν καθ' ὅμιλον·
ὥρμησεν δ' ἄρ' ἐπ' αὐτόν· ὁ δ' ὡς ἴδεν οὐχ ὑπέμεινεν.
258a (Ἀρτοφάγος δ' ἐσιδὼν καὶ Πτερνογλύφος ἀμύμων
258b ἦλθον ἀρηγέμεναι, ὁ δὲ βάτραχος οὐχ ὑπέμεινεν)
ἥρωας κρατερούς, ἀλλ' ἔδυνε βένθεσι λίμνης.
260 Ἦν δέ τις ἐν μύεσσιν Μεριδάρπαξ ἔξοχος ἄλλων,
Κναίσωνος φίλος υἱὸς ἀμύμονος ἀρτεπιβούλου·
οἴκαδ' ἰών πολέμοιο μετασχεῖν παῖδ' ἐκέλευεν·
262a αὐτὸς δ' ἑστήκει γαυρούμενος κατὰ λίμνην.
263 οὗτος ἀναρπάξαι βατράχων γενεὴν ἐπαπείλει,
265 καὶ ῥήξας καρύοιο μέσην ῥάχιν εἰς δύο μοίρας
φράγδην ἀμφοτέροισι κενώμασι χεῖρας ἔθηκεν·
οἱ δὲ τάχος δείσαντες ἔβαν πάντες κατὰ λίμνην.
καί νύ κεν ἐξετέλεσσεν ἐπεὶ μέγα οἱ σθένος ἦεν,
εἰ μὴ ἄρ' ὀξὺ νόησε πατὴρ ἀνδρῶν τε θεῶν τε.
270 καὶ τότ' ἀπολλυμένους βατράχους ὤικτειρε Κρονίων,
κινήσας δὲ κάρη τοίην ἐφθέγξατο φωνήν·
«Ὢ πόποι, ἦ μέγα θαῦμα τόδ' ὀφθαλμοῖσιν ὁρῶμαι·
οὐ μικρὸν πλήσσει Μεριδάρπαξ ὃς κατὰ λίμνην
ἅρπαξ ἐν βατράχοισιν ἀμείβεται· ἀλλὰ τάχιστα
275 Παλλάδα πέμψωμεν πολεμόκλονον ἢ καὶ Ἄρηα,
οἵ μιν ἐπισχήσουσιν μάχης κροπερόν περ ἐόντα.»
Ὣς ἄρ' ἔφη Κρονίδης· Ἄρης δ' ἀπαμείβετο μύθωι·
«Οὔτ' ἄρ' Ἀθηναίης, Κρονίδη, σθένος οὔτε Ἄρηος
ἰσχύει βατράχοισιν ἀμυνέμεν αἰπὺν ὄλεθρον.
280 ἀλλ' ἄγε πάντες ἴωμεν ἀρηγόνες· ἢ τὸ σὸν ὅπλον
284 κινείσθω· οὕτω γὰρ ἁλώσεται ὅς τις ἄριστος,
282 ὥς ποτε καὶ Καπανῆα κατέκτανες ὄβριμον ἄνδρα
283 καὶ μέγαν Ἐγκελάδοντα καὶ ἄγρια φῦλα Γιγάντων.»
285 Ὣς ἄρ' ἔφη· Κρονίδης δ' λαβὼν ἀργῆτα κεραυνὸν
πρῶτα μὲν ἐβρόντησε, μέγαν δ' ἐλέλιξεν Ὄλυμπον,
{αὐτὰρ ἔπειτα κεραυνὸν δειμαλέον Διὸς ὅπλον}
ἧκ' ἐπιδινήσας· ὁ δ' ἄρ' ἔπτατο χειρὸς ἄνακτος.
πάντας μέν ῥ' ἐφόβησε βολὼν ἐπὶ τούσδε τε μύας·
290 ἀλλ' οὐδ' ὣς ἀπέληγε μυῶν στράτος, ἀλλ' ἔτι μᾶλλον
ἔλπετο πορθήσείν βατράχων γένος αἰχμητάων.
291a (καὶ τάχα δ' ἂν δεινῶς οὖν ἀθλήσαντες ἐνίκων,)
εἰ μὴ ἀπ' Οὐλύμπου βατράχους ἐλέησε Κρονίων,
ὅς ῥα φθειρομένοισιν ἀρωγοὺς εὐθὺς ἔπεμψεν·
Ἦλθον δ' ἐξαίφνης νωτάκμονες, ἀγκυλοχεῖλαι,
295 λοξοβάται, στρεβλοί, ψαλιδόστομοι, ὀστρακόδερμοι,
ὀστοφυεῖς, πλατύνωτοι, ἀποστίλβοντες ἐν ὤμοίς,
βλαισοί, χειλοτένοντες, ἀπὸ στέρνων ἐσορῶντες,
ὀκτάποδες, δικάρηνοι, ἀχειρέες, οἱ δὲ καλεῦνται
καρκίνοι, οἵ ῥα μυῶν οὐρὰς στομάτεσσιν ἔκοπτον

Traduction française :

[250] Troxarte, voyant fuir son ennemie qui respirait à peine, la poursuivit avec ardeur dans l'espoir de lui ôter la vie ; mais Prassée, voyant sa compagne à demi morte, vient prendre sa place aux premiers rangs et ne cesse pas de branler son javelot de jonc. Il ne peut réussir à percer les boucliers de ses ennemis ; la pointe de sa lance ne pénètre pas assez avant. Alors la divine Origanion imitant par sa valeur les exploits du dieu Mars, frappe le casque orné de quatre aigrettes que portait Troxarte, et seule entre toutes les grenouilles elle se distingue dans la mêlée. Tous les rats se réunissent pour fondre sur elle ; mais voyant qu'elle ne peut résister à tant de héros vaillants, elle se réfugie dans les profondeurs du marécage. (260) Parmi ces rats, un jeune guerrier se distingue sur tous les autres ; il s'avance dans les rangs des ennemis pour les combattre. Ce vaillant chef est fils du brave Artépibule : il ressemble en tout au dieu Mars. Méridarpax est son nom. C'est le plus habile guerrier qu'il y ait dans l'armée des rats, car divisant une noix en deux parties, de ses coquilles vides il arme ses mains ; aussitôt les grenouilles épouvantées fuient dans les marais. Enflé par son courage, il se présente sur les bords de l'étang, et là il se vante hautement qu'il viendra seul à bout de détruire la race des grenouilles, quelque belliqueuse qu'elle soit ; sans doute il y fût parvenu, tant était prodigieuse sa force, si le père des hommes et des dieux n'eût prévu cette ruine. Touché de compassion pour ces pauvres grenouilles près de périr, il secoue sa tête auguste et il dit : (272) "Certes, c'est une terrible affaire que celle qui se passe à nos yeux. J'ai senti moi-même quelque effroi en voyant l'air féroce de Méridarpax, et son acharnement à dévaster ces marais. Pour l'écarter du combat, tout brave qu'il est, je vais à l'instant faire marcher contre lui la déesse qui se plaît dans le tumulte des armes ou le dieu Mars lui-même." A peine a-t-il achevé ces mots que Mars prend la parole : (278) "Puissant fils de Saturne, dit-il, ni la force de Minerve ni la mienne ne viendraient jamais à bout de sauver les grenouilles du péril qui les menace ; il faut que tous les dieux se réunissent en leur faveur ou que tu aies recours à cette arme immense, cette arme redoutable dont tu te servis avec tant de succès contre les Titans qui en perdirent la vie. Encelade, condamné depuis à des liens éternels, et la race perfide des géants, furent aussi terrassés de son poids." (285) Comme il disait ces mots, Jupiter lance ses traits enflammés. L'on entend d'abord gronder le tonnerre, dont le fracas ébranle tout l'Olympe ; puis on voit descendre le feu de la foudre, qui, dans sa marche tortueuse, répand la terreur parmi les hommes. A la rapidité de ce trait, on reconnaît l'arme du maître des dieux. Les grenouilles et les rats en sont d'abord également saisis d'effroi. Cependant le parti des rats ne cesse pas de combattre ; leur ardeur à détruire les grenouilles aurait même redoublé, si Jupiter, du haut de l'Olympe, n'eut eu pitié d'elles et ne leur eût envoyé sans retard un puissant secours. (294) On voit arriver une troupe au dos robuste comme une enclume, aux serres crochues, à la démarche oblique et tortueuse : leur mâchoire est acérée et tranchante comme des ciseaux, et leur peau est une écaille dure comme l'os. Ils ont de larges et fortes épaules ; le dessus de leur dos brille comme s'il était revêtu d'une armure, leurs jambes sont tortues et leurs mains toujours tendues en avant ; ils ont les yeux placés devant la poitrine, huit pieds, deux têtes et une quantité prodigieuse de mains. Ces animaux sont vulgairement connus sous le nom de Cancres. Leur arrivée devient fatale aux rats ;





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Dernière mise à jour : 5/11/2009