HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère (?), La Batrachomyomachie (texte complet)

παγχάλκεον



Texte grec :

[100] Λειχοπίναξ ὄχδηισιν ἐφεζόμενος μαλακῆισιν·
δεινὸν δ' ἐξολόλυξε, δραμὼν δ' ἤγγειλε μύεσσιν.
ὡς δ' ἔμαθον τὴν μοῖραν ἔδυ χόλος αἰνὸς ἅπαντας.
καὶ τότε κηρύκεσσιν ἑοῖς ἐκέλευον ὑπ' ὄρθρον
κηρύσσειν ἀγορὴν ἐς δώματα Τρωξάρταο,
105 πατρὸς δυστήνου Ψιχάρπαγος, ὃς κατὰ λίμνην
ὕπτιος ἐξήπλωτο νεκρὸν δέμας, οὐδὲ παρ' ὄχθαις
ἦν ἤδη τλήμων, μέσσωι δ' ἐπενήχετο πόντωι.
ὡς δ' ἦλθον σπεύδοντες ἅμ' ἠοῖ, πρῶτος ἀνέστη
Τρωξάρτης ἐπὶ παιδὶ χολούμενος, εἶπέ τε μῦθον·
110 «Ὦ φίλοι, εἰ καὶ μοῦνος ἐγὼ κακὰ πολλὰ πέπονθα
ἐκ βατράχων· ἡ πεῖρα κακὴ πάντεσσι τέτυκται.
εἰμὶ δ' ἐγὼ δύστηνος ἐπεὶ τρεῖς παῖδας ὄλεσσα·
καὶ τὸν μὲν πρῶτόν γε κατέκτανεν ἁρπάξασα
ἔχθιστος γαλέη, τρώγλης ἔκτοσθεν ἑλοῦσα.
115 τὸν δ' ἄλλον πάλιν ἄνδρες ἀπηνέες ἐς μόρον εἷλξαν
116 καινοτέραις τέχναις ξύλινον δόλον ἐξευρόντες,
118 ὁ τρίτος ἦν ἀγαπητὸς ἐμοὶ καὶ μητέρι κεδνῆι,
τοῦτον ἀπέπνιξεν Φυσίγναθος ἐς βυθὸν ἄξας.
120 ἀλλ' ἄγεθ' ὁπλίζεσθε καὶ ἐξέλθωμεν ἐπ' αὐτούς.»
122 Ταῦτ' εἰπὼν ἀνέπεισε καθοπλίζεσθαι ἅπαντας·
124 κνημῖδας μὲν πρῶτον ἐφήρμοσαν εἰς δύο μηρούς,
125 ῥήξαντες κυάμους χλωρούς, εὖ δ' ἀσκήσαντες,
οὓς αὐτοὶ διὰ νυκτός ἐπιστάντες κατέτρωξαν.
θώρηκας δ' εἶχον καλαμορραφέων ἀπὸ βυρσῶν,
οὓς γαλέην δείραντες ἐπισταμένως ἐποίησαν.
ἀσπὶς δ' ἦν λύχνου τὸ μεσόμφαλον· ἡ δέ νυ λόγχη
130 εὐμήκης βελόνη, παγχάλκεον ἔργον Ἄρηος·
ἡ δὲ κόρυς τὸ λέπυρον ἐπὶ κροτάφοις ἐρεβίνθου.
Οὕτω μὲν μύες ἦσαν ἔνοπλοι· - ὡς δ' ἐνόησαν
βάτραχοι, ἐξανέδυσαν ἀφ' ὕδατος, ἐς δ' ἕνα χῶρον
ἐλθόντες βουλὴν ξύναγον πολέμοιο κακοῖο.
135 σκεπτομένων δ' αὐτῶν πόθεν ἡ στάσις ἢ τίς ὁ θρύλλος,
κῆρυξ ἐγγύθεν ἦλθε φέρων ῥάβδον μετὰ χερσίν,
Τυρογλύφου υἱὸς μεγαλήτορος Ἐμβασίχυτρος,
ἀγγέλλων πολέμοιο κακὴν φάτιν, εἶπέ τε τοῖα·
«Ὦ βάτραχοι, μύες ὔμμιν ἀπειλήσαντες ἔπεμψαν
140 εἰπεῖν ὁπλίζεσθαι ἐπὶ πτόλεμόν τε μάχην τε.
εἶδον γὰρ καθ' ὕδωρ Ψιχάρπαγα ὅν περ ἔπεφνεν
ὑμέτερος βασιλεὺς Φυσίγναθος. ἀλλὰ μάχεσθε
οἵ τινες ἐν βατράχοισιν ἀριστῆες γεγάατε.»
Ὣς εἰπὼν ἀπέφηνε· λόγος δ' εἰς οὔατ' ἀμύμων
145 εἰσελθὼν ἐτάραξε φρένας βατράχων ἀγέρωχων·
μεμφομένων δ' αὐτῶν Φυσίγναθος εἶπεν ἀναστάς·
«Ὦ φίλοι, οὐκ ἔκτεινον ἐγὼ μῦν, οὐδὲ κατεῖδον
ὀλλύμενον· πάντως δ' ἐπνίγη παίζων παρὰ λίμνην,
νήξεις τὰς βατράχων μιμούμενος· οἱ δὲ κάκιστοι

Traduction française :

[100] Cependant Lichopinax, assis sur les bords fleuris de l'étang avait été témoin de ce malheur ; il en gémit amèrement et se hâte d'aller l'annoncer aux autres rats. Dès qu'ils apprirent le triste sort de leur compagnon, ils entrèrent en fureur. Les hérauts reçurent ordre de convoquer le lendemain matin une assemblée dans le palais de Troxarte, père du malheureux Psicharpax, dont le cadavre, éloigné de la rive, flottait au milieu du marais. Au lever de l'aurore, les rats s'étant rendus en hâte au conseil, Troxarte le premier se leva au milieu de l'assemblée, et dans le ressentiment que lui causait la perte de son fils, il parla en ces termes : "Chers compagnons, quoique jusqu'à présent j'aie été seul à souffrir de l'insolence des grenouilles, les mêmes malheurs vous menacent tous. Infortuné que je suis ! j'avais trois fils et je les ai perdus tous les trois. Un chat odieux m'a ravi l'aîné ; il l'a surpris comme il sortait de son trou. Les mortels, plus cruels encore, ont causé la mort du second avec des machines d'une invention nouvelle : ils ont fait servir le bois à leur artifice en construisant ce qu'ils appellent des souricières, qui sont le fléau de notre espèce. Il m'en restait un troisième qui réunissait toute ma tendresse et celle d'une mère chérie ; mais une grenouille cruelle, en l'entraînant dans l'abîme, lui a fait perdre la vie. Sus donc, prenons les armes, et précipitons-nous sur les grenouilles après avoir revêtu nos armures étincelantes." (122) Ce discours a un plein effet ; il persuade tout l'auditoire. Il semble que le dieu des combats leur inspire son ardeur et leur fournit lui-même des armes. Ils chaussent d'abord leurs bottines : elles sont faites de peaux de fèves qu'ils ont façonnées avec soin ; c'est le travail d'une nuit passée à ronger de ces légumes pour leur donner la forme convenable. Leurs cuirasses sont faites de chalumeaux réunis par des lanières de cuir, dépouille d'un chat qu'ils ont écorché eux-mêmes. De petits morceaux de cuivre, pris du fond d'une lampe, leur tiennent lieu de bouclier. De longues aiguilles, instruments de guerre tout d'acier, leur servent de lance ; enfin leurs tempes sont pressées dans des coques de noix en manière de casques. Telle est l'armure des rats. Dès que les grenouilles les aperçoivent, elles sortent de leurs marais et se rassemblent à terre. Tandis qu'elles considèrent quelle peut être la cause des mouvements et du fracas qu'elles entendent, un héraut s'avance vers elles. Il porte un sceptre pour marque de sa dignité. C'est Embasichytre,fils du généreux Tyroglyphe ; chargé du funeste message, il s'exprime ainsi : (139) "O grenouilles, les rats m'envoient vers vous avec des paroles menaçantes et pour vous avertir de vous préparer au combat. Ils ont reconnu sur les eaux l'infortuné Psicharpax, auquel votre reine Physignathe a fait perdre la vie. Que tout ce qu'il y a parmi vous de braves guerriers s'arme donc et s'apprête au combat !" (144) Leur ayant ainsi annoncé la guerre, il s'en retourne. Ce discours, entendu par les grenouilles, répand le trouble dans l'assemblée. Pour faire cesser les plaintes et les reproches, Physignathe s'étant levée parle ainsi : "Amies, je n'ai point été la cause de la mort de Psicharpax ; je n'en fus pas même le témoin. Son imprudence a causé sa perte. Il a voulu jouer sur les eaux et nager à la manière des grenouilles ; il s'est noyé lui-même,





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Dernière mise à jour : 5/11/2009