HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère (?), La Batrachomyomachie (texte complet)

πόδας



Texte grec :

[50] 53 οὐ τρώγω ῥαφᾶνους, οὐ κράμβας, οὐ καλοκύνθας,
οὐ πράσσοις χλωροῖς ἐπιβόσκομαι, οὐδὲ σελίνοις·
55 ταῦτα γὰρ ὑμέτερ' ἐστὶν ἐδέσματα τῶν κατὰ λίμνην.»
Πρὸς τάδε μειδήσας Φυσίγναθος ἀντίον ηὔδα·
«Ξεῖνε λίην αὐχεῖς ἐπὶ γαστέρι· ἔστι καὶ ἡμῖν
πολλὰ μάλ' ἐν λίμνηι καὶ ἐπὶ χθονὶ θαύματ' ἰδέσθαι.
ἀμφίβιον γὰρ ᾿έδωκε νομὴν βατράχοισι Κρονίων,
60 σκιρτῆσαι κατὰ γαῖαν, ἐν ὕδασι σῶμα καλύψαι·
62 εἰ δ' ἐθέλεις καὶ ταῦτα δαήμεναι εὐχερές ἐστι·
βαῖνέ μοι ἐν νώτοισι, κράτει δέ με μήποτ' ὀλίσθηις,
ὅππως γηθόσυνος πρὸς ἐμὸν δόμον εἰσαφίκηαι.»
65 Ὣς ἄρ' ἔφη καὶ νῶτ' ἐδίδου· ὁ δ' ἔβαινε τάχιστα
χεῖρας ἔχων τρυφεροῖο κατ' αὐχένος ἅμματι κούφωι.
καὶ πρῶτον μὲν ἔχαιρεν ὅτ' ἔβλεπε γείτονας ὅρμους,
νήξει τερπόμενος Φυσιγνάθου· ἀλλ' ὅτε δή ῥα
κύμασι πορφυρέοις ἐπεκλύζετο, πολλὰ δακρύων
70 ἄχρηστον μετάνοιαν ἐμέμφετο, τίλλε δὲ χαίτας,
καὶ πόδας ἔσφιγγεν κατὰ γαστέρος, ἐν δέ οἱ ἥτορ
πάλλετ' ἀηθείηι καὶ ἐπὶ χθόνα βούλεθ' ἱκέσθαι·
δεινὰ δ' ὑπεστενάχιζε φόβου κρυόεντος ἀνάγκηι.
οὐρὴν πρῶτ' ἐπελάσσεν ἐφ' ὕδασιν ἠύτε κώπην
75 σύρων, εὐχόμενος δὲ θεοῖς ἐπὶ γαῖαν ἱκέσθαι
ὕδασι πορφυρέοισιν ἐκλύζετο, πολλὰ δ' ἐβώστρει·
καὶ τοῖον φάτο μῦθον ἀπὸ στόματός τ' ἀγόρευσεν·
«Οὐχ οὕτω νώτοισιν ἐβάστασε φόρτον ἔρωτος
ταῦρος ὅτ' Εὐρώπην διὰ κύματος ἦγ' ἐπὶ Κρήτην
80 ὡς μῦν ἁπλώσας ἐπινώτιον ἦγεν ἐς οἶκον
βάτραχος ὑψώσας ὠχρὸν δέμας ὕδατι λευκῶι.»
Ὕλλος δ' ἐξαπίνης ἀνεφαίνετο, πικρὸν ὅραμα
πᾶσιν ὁμῶς· ὀρθὸν δ' ὑπὲρ ὕδατος εἶχε τράχηλον.
τοῦτον ἰδὼν κατέδυ Φυσίγναθος, οὔ τι νοήσας
85 οἷον ἑταῖρον ἔμελλεν ἀπολλύμενον καταλείπειν.
δῦ δὲ βάθος λίμνης καὶ ἀλεύατο κῆρα μέλαιναν.
κεῖνος δ' ὡς ἀφέθη, πέσεν ὕπτιος εὐδὺς ἐφ' ὕδωρ,
καὶ χεῖρας ἔσφιγγε καὶ ὀλλύμενος κατέτριζε.
πολλάκι μὲν κατέδυνεν ὑφ' ὕδατι, πολλάκι δ' αὖτε
90 λακτίζων ἀνέδυνε· μόρον δ' οὐκ ἦν ὑπαλύξαι.
δευόμεναι δὲ τρίχες πλεῖον βάρος εἷλκον ἐπ' αὐτόν·
ὕδασι δ' ὀλλύμενος τοίους ἐφθέγξατο μύθους·
«Οὐ λήσεις δολίως Φυσίγναθε ταῦτα ποιήσας,
ναυηγὸν ῥίψας ἀπὸ σώματος ὡς ἀπὸ πέτρης.
95 οὐκ ἄν μου κατὰ γαῖαν ἀμείνων ἦσθα κάκιστε
παγκρατίωι τε πάληι τε καὶ εἰς δρόμον· ἀλλά πλανήσας
97 εἰς ὕδωρ μ' ἔρριψας. ἔχει θεὸς ἔκδικον ὄμμα.»
99 Ὣς εἰπὼν ἀπέπνευσεν ἐν ὕδασι· τὸν δὲ κατεῖδεν

Traduction française :

[50] Je ne mange ni raves, ni choux, ni courges ; la verte poirée et le céleri ne sont pas dignes de me nourrir. Ce sont là des mets faits pour vous et vos marécages." Physignathe sourit à ces mots et répliqua ainsi : "Ami, tu fais bien le glorieux et tout cela au sujet de ton ventre ! Je pourrais vanter moi aussi les merveilles qu'on voit chez nous, soit dans nos marais, soit sur terre. Le maître des dieux a donné aux grenouilles la faculté de vivre dans plus d'un élément : il nous est libre de parcourir les terres en sautant ou de nous plonger dans les eaux. Si tu es curieux de t'en convaincre, la chose est facile : viens sur mon dos, serre-moi fortement dans la crainte de périr, et tu goûteras un plaisir infini à visiter ma demeure !" (65) A ces mots, elle lui présente la croupe. Psicharpax y saute d'un léger bond et la tient embrassée par le cou. Ravi de voir Physignathe nager sous lui, Psicharpax ne se sentait pas d'aise en considérant les divers renfoncements de la rive qui formaient autant de petits ports voisins les uns des autres. Bientôt l'onde devenant agitée, il se sentit mouillé ; alors il a recours aux larmes, aux plaintes inutiles et tardives, il s'arrache des poils et replie ses pieds sous son ventre. Une situation si étrange le jette dans un trouble extrême : tantôt il porte ses regards vers le bord ; tantôt, en proie à de mortelles alarmes, il gémit et soupire amèrement. D'abord il abaisse sa queue à la surface des eaux, et, s'en servant comme d'une rame, il la traîne après soi. Puis se sentant de plus en plus surmonté par les vagues armées, il supplie les dieux de le ramener au rivage. Enfin il pousse d'horribles cris, et sa bouche laisse échapper ces paroles : (78) "Le noir taureau qui conduisit autrefois Europe à travers les flots dans l'île de Crète ne porta jamais sur son dos le poids que l'amour lui imposait, aussi facilement que cette grenouille me transporte à cette heure sur les eaux vers son habitation. Comme son corps verdâtre s'élève au-dessus de l'onde blanchissante !" (82) Tout à coup, horrible spectacle pour tous les deux ! une hydre leur apparaît relevant sa tête au-dessus des ondes. Physignathe ne s'aperçut pas plus tôt qu'elle fit le plongeon, sans penser quel noble ami elle allait perdre ; elle descendit au fond de l'abîme, et par là elle évita un destin cruel. Psicharpax, ainsi abandonné, tomba renversé sur son dos. Il agite inutilement les pieds, et près de périr, il fait entendre un cri plaintif. Tantôt il descend au-dessous de l'eau, tantôt il remonte à la surface, et frappant du pied, il se relève et surnage. Il ne put cependant se dérober à sa destinée. Son poil pénétré par l'eau, ajoutait à sa pesanteur naturelle. Il touchait à son dernier moment lorsque s'adressant à Physignathe : (93) "Tu n'échapperas point aux dieux, lui dit-il, après le crime que tu viens de commettre. Tu as causé ma perte en me précipitant de dessus ton dos comme de la cime d'un rocher. Sur terre, perfide, tu ne te serais jamais montrée supérieure à moi dans aucune espèce de combat, ni au pugilat, ni à la lutte, ni à la course ; mais c'est en employant la ruse que tu m'as précipité au fond des eaux. L'œil des dieux est un œil vengeur. Un jour tu porteras la peine de ta perfidie ; c'est à l'armée des rats à t'en punir, tu ne saurais leur échapper." A ces mots il expire sous les eaux.





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Dernière mise à jour : 5/11/2009